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Nous entendons souvent cette adage de Jean Cocteau, disant "Ce que l'on te reproche, cultive-le. C'est toi.". Si vous reprenez à votre compte cet adage, dans le but de vous défendre, c'est que vous mettez vos défauts en avant au détriment de vos qualités, et que vous n'avez pas compris la portée de cet adage.
Et je me questionne ! Comment cultiver ce que l'on nous reproche, quand ce qui est reproché n'est que défauts ? Non sens ! Si on vous dit : " tu es égoïste ! " cela signifie que, selon cet adage, vous l'êtes vraiment, et que vous devez cultiver votre égoïsme ! Si l'on vous dit : " tu es envahissant", le raisonnement reste le même, alors fuyez et jamais ne revenez en arrière, car si vous êtes vraiment envahissant, la tentation de revenir sera immense brisant votre décision, et si vous ne l'êtes pas, votre silence sera d'or, brisant également la parole de celui qui la proféra.
L'Amour ne se joue pas sur des roses fanées mais sur des roses écloses et flamboyantes comme l'aurore.
Si on vous dit : " Tu es méchant-e- ! ", pouvez-vous cultiver votre méchanceté puisqu'elle est vous, selon cet adage ! Dites plutôt si la méchanceté était vraiment à l'origine d'une parole : " Que dis-tu là ? Peux-tu répéter ? " puis dites que vous partez ne supportant pas la méchanceté. Le simple fait de partir est un signe de santé car il prouve votre refus d'entrer dans un conflit et laisse à l'autre sa réalité quand bien même dans sa vie, il continue de vous accabler. Vous ne l'entendez plus et laissez à l'autre son défaut.
Si un défaut est reproché, c'est que quelqu'un a constaté ce défaut, suite à un acte ou une parole, il nous vaut mieux dans ce contexte, réfléchir à ce que nous pourrions faire pour nous en défaire et non pas le "cultiver" ! Demandez pardon mais qui demande pardon puisque il - elle - pense que le défaut dans sa relation, c'est vous et que vous ? Ne pas entendre raison signe toujours un départ car il vaut mieux la solitude même la plus extrême que le conflit. La solitude est souvent signe d'une plus grande sagesse que le frottement qui ne trouve pas son chemin.
On cultive une rose, pas une mauvaise herbe !

Si nous pensons que celui qui émet ce jugement s'adresse à soi-même au lieu de s'adresser à vous, il n'est alors plus question de dire "Ce que l'on te reproche, cultive-le. C'est toi !" mais de le remplacer par : "Ce que l'on te reproche est le défaut de celui qu il l'a proféré, n'en tiens pas compte !" car comment voudrait-on cultiver un défaut cinglant que nous aurions ? Ce serait rester dans la médiocrité.
À moins que Cocteau n'ait voulu pointer, ironiquement, son propre défaut magistral sans que cela ne soit compris ! mais, nous savons que Cocteau écrivait selon la structure de l'écriture automatique qu'il défendait, laquelle écriture ne peut pas être pensée puisqu'elle est automatique au moment de l'écriture. ce qui prouve que l'écriture automatique est mensonge.
Nous reprocherait-on d'être bon, que ce reproche n'aurait aucun sens, car nul n'accuse une qualité, et si tel était le cas, c'est la seule figure que nous devons, alors, cultiver.
N'en déplaise à Cocteau qui écrivait sous l'emprise de l'opium !
BLJ
https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl020576769
Avez-vous rencontré les saints de notre temps ?
Ils sont partout, parlant d'eux en termes élogieux, sont ceci, ne sont surtout pas cela, merveilleux en tout, sans défauts, sans colère, sans orientation malveillante, sans jamais aucune manipulations, ils sont ce qu'ils sont, incroyable en leur pensée persuadée d'être de ce monde la plus grande perfection. Ils sont incapables de faire du mal disent-ils, ne tueraient pas même une mouche puis voyant une mouche passer, l'écrasent. Leurs bouches vomissent leur perfection.
Ils sacrifient l'alentour composé de tout, d'hommes et d'Hommes, de fourmis malheureuses, pour être l'unique en leur merveilleux agissements. Partout je les rencontre, pleurant sur mes imperfections ou mes perfections !
Ils se parent de tant de qualités que le monde ne comprend pas pourquoi il va encore si mal, n'ayant que peu changé sa face, laissant grandir l'ombre rampante.
Grand mal de cette époque, leur nombre croît comme croît la mauvaise herbe. Ils sont.
Entendez leur verbe qui ne sont que des mots d'épines blessant tout ce qui ne leur ressemble pas ; tout ce qui ne leur convient pas. Pourquoi se chahutent-ils puisque si semblables ?
Ah ! Les saints de notre temps ! Ils sont si riches de perfection que le fleuve de mes larmes, jamais, ne lavera le monde de cette excellence falsifiée.
Suis-je émerveillée de rencontrer tant de gens parfaits ? Non ! Juste étonnée !
BLJ

https://www.boutiquesdemusees.fr/fr/chefs-d-oeuvre-des-musees/l-orgueil-albrecht-altdorfer/18905.html
photo du site : http://www.neobienetre.fr/pleine-lune-27-juillet-2018-eclipse-lunaire-rare-sadresse-a-nos-emotions/
C'est un beau jour pour mourir m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour partir, m'a raconté la lune.
C'est une belle nuit fracassée de fragilité m'ont dit les oiseaux,
Les oiseaux et les bourgeons, les oiseaux et les ruisseaux.
Les rochers mauves de l'astre bleu-nuit des roseaux,
M'ont dit que sous la pierre de lune, la fragilité est un berceau.
Les chants des étoiles qui s'éteignent au clair des arbrisseaux
M'ont raconté les vaisseaux qui se cachent sous le boisseau.
C'est un beau jour pour mourir le vendredi qui ensemence.
C'est une belle lune pour manteau des danses qui s'élancent,
M'ont dit la nuit des lunes pleines et rousses des vents gélés,
Et encore les soleils éteints sous le froid de l'hiver inachevé.
C'est un cri sous l'oublié sacrifice m'a dit la lune.
C'est un espoir tranchant sous une lance m'a dit la lune.
Ne viendras-tu pas t'abriter sous la robe de mes lueurs
M'a dit la lune, ce matin, au réveil des gens en pleurs ?
Je t'attends, ma dit le bel astre dans le ciel ;
Je t'attends et te noie de fortes ondées qu'envoie Ariel,
M'a raconté le regard des robes blanches sans pareil ! agonir !
Et au firmament de la Dame bleue, m'ont dit, je caresse ton mourir.
J'ai vu danser mon père dans les étoiles, abrité d'écume ;
J'ai entendu son chant venu des sphères agitées par sa plume.
Il m'a dit d'entendre le chant des lunes qui pleurent
Et d'écouter le beau mourir qui advient à la belle heure.
C'est un beau jour, a-t-il dit, pour la rose et son autel ;
Je t'attends, et tu ne m'entends pas venir de rituels
Qu'à la passion des fruits tu ne cueuilles que les germes,
Et qu'à sa beauté tu envies le bel écrin sans créer le diadème !
C'est un beau jour pour mourir m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour partir, m'a raconté la lagune.
C'est une belle nuit fracassée de fragilité m'ont dit les oiseaux,
Les oiseaux et les bourgeons, les oiseaux et les ruisseaux.
Les eaux ruisselantes sous le fracas des colères de l'éclipse
M'ont dit toute l'impuissance de mes voeux à la nuit qui s'éclipse.
La lune m'a dit " Pourquoi pleures-tu le mort qui vit ? "
Et encore " Pourquoi gémis-tu l'absence de l'amour qui ici gît ?"
Ne vois-tu pas qu'il y a homme et Homme ? m'a dit la lune.
Qu'as-tu à pleurer les faux amours qui de toi refusent la fortune ?
N'est-ce pas la nuit des aveux qui se font aujourd'hui torture ?
Et à la torture crée l'infortune aux temps sourds des boutures ?
Mourir de plaintes à la belle coupe déversée de semences
M'a raconté l'astre des nuits aux plaies des âmes d'apparence.
N'est-ce pas là la nuit faite pour le deuil d'abondance ?
C'est une nuit pour mourir d'espoirs sans redondance.
Boiras-tu jusqu'à la lie le vin des baisers sans amour ?
Et préfèreras-tu le pain du mensonge au pain du grain lourd ?
C'est la nuit pour partir dignement, m'a dit la lune et ses brumes.
C'est la nuit des ténèbres avant le beau soleil, m'a dit sa plume.
Les dolmens posés sur les champs m'ont raconté le passé.
Mon père regardait la couleur des souvenirs trépassés.
Vois tes fils au grand malheur ! et ton amant aux grandes faiblesses !
M'a dit la lune, et le Père à mon père désarmé d'anciennes liesses.
C'est un beau jour pour mourir m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour partir, m'a raconté la lune.
C'est une belle nuit fracassée de fragilité m'ont dit les oiseaux,
Les oiseaux et les bourgeons, les oiseaux et les ruisseaux.
C'est un beau jour pour espérer, m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour caresser le pauvre m'a dit la lune.
C'est une belle nuit d'Amour donnée de certitude m'a dit la lance ;
La lune a offert le soleil et du soleil est né l'oiseau qui danse.

Ainsi sont les hommes,
tous se voyant parfaits,
même assis sur les bancs d’églises,
trempant l’index dans le bénitier,
pliant genou sans vraiment croire,
puis mangent l’agneau un jour de Pâques.
Arguant le fléau des guerres
comme seul salut de leurs attaques
qu’ils engendrent et ont réponse,
ils prient le diable croyant prier Dieu,
et le front huilé de jasmin fané,
ils appellent aux armes, le ventre plein.
Le ventre plein avant qu’il ne soit vide,
dans l’oubli du bien perdu à jamais,
relégués au passé qu’ils appellent avenir,
se trompant de voie, la croix de fer
ornant leur poitrine noircie d’encre,
ils ne rêvent que de mort pour leur confort.
Se plaignant de tout, pensant le temps
tel un ennemi envahissant,
après avoir tant quémandé l’aide utile,
après avoir tant pleuré et angoissé,
ils se lèvent fiers de leur pouvoir
d’avoir humilié et blessé comme à la guerre.
Sont-ils prêts au combat, que le mieux est de partir,
point ne laissant leurs armes effilées
tremper dans la chair de l’Esprit
qu’ils n’ont jamais vu bénir ni aimer,
si sourds au genre humain que veut le Temple
dont ils ne savent ouvrir la porte.
Et d’envahissant, vient le menteur éhonté,
transférant le mensonge à la mort
des hommes qu’ils ont nommé bâtards
bien avant leur naissance, ayant voulu le trépas
que nouveau-né a pleuré au sein de la mère
avant de voir la lueur de la vie.
Se renient-ils les hommes d’ombre
voulant faire croire qu’ils habitent la lumière
qu’ils dorment en leur conscience
que nul n’a jamais vu vivre de vérité,
laissant leur honte aux bras du Sombre,
dieu parmi les dieux habillé de haine.

"Les poètes Virgile et Dante visitant le neuvième cercle de l'enfer " dans "la Divine Comédie" de Dante par Gustave Doré
Se mettent-ils à table le soir venu,
éclairé de bougies et de souffre brûlant
que pleure la parole n’ayant vu du jardin
la beauté d’une carotte poivrée
ou d’un champ de fleurs que la main adore
après la maison rangée, le dos plié de douleur.
Ils ne voient pas ces hommes de presque foi
la sueur dans le labeur d’autrui
que le labeur sanglote d’avoir aimé
sans compter les engendrés à la vie,
ces hommes n’ayant rien souffert
comparé à d’autres si balafrés de peines.
Jamais, ils ne pardonnent ces pauvres d’esprit
d’avoir vu les indigents de l’âme,
depuis l’enfance, depuis l’adolescence,
ces condamnés pour l’éternité
parce que ces gens de foi gisent sur les bancs gris
des églises attristées de ces mécréants mandant le diable.
Car le diable, ils ne connaissent pas,
ne le voient pas à l’œuvre en leur pensée,
pour un légume, un bâtard, un cœur envahissant,
et la nuit les emporte satisfaite
en leur sommeil qu’ils renouvellent sombre,
traversant l’astral noir avant d’être l’aurore flamboyante.
Heureux celui, celle, voyant enfin sa laideur,
lors de leurs plaies inoculées par des mages noirs
que Poimandrès a vu lors du premier jour,
la Nuit éternelle enfin morte à elle-même
quand l’immobilité habitait les Ténèbres,
quand l’inanimé voilait la puissance du Verbe.

Louis Janmot peintre Lyonnais du "poème de l'âme"
Il n'y a pire expression que la peinture dite moderne. Car la suite de tâches colorées qu'elle nous laisse voir est la réalité de l'âme, ce qu'elle nous donne à voir de l'intériorité cachée de l'individu. Noir et orange par exemple traduisent l'absence d'amour et d'empathie pour autrui, c'est l'orgueil menant en enfer qui nous est donné de voir.
La méconnaisance de ce fait est cependant intéressante, car l'individu se dévoile tel qu'il est et s'offre au regard de ses contemporains qui saisissent de lui la beauté ou la laideur.
BLJ
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