Comme à nul autre pareil ;
comme à nul autre pareil !
Oh solitude !
Ô solitude !
Quand souffrir le monde est une vertu donnée,
enseignant nos tombes et leurs louanges,
prenant du sommeil la parole de l’Ange,
se lever la nuit, de jour, pour braver et résister.
Regarde, chaque jour, la Lumière
la pensée ensevelie par l’inertie,
voir tant d’êtres souffrir leurs vies,
blessée comme à nul autre pareil.
Ce chagrin épousant le sort des hommes,
que vous dire mes célestes, mes déités,
de leur immobilité éprise de dureté
figée dans la laideur des âmes.
Te dirai-je mon âme lourde, bel Ami,
le cœur triste, ensangloté*, ma Mie,
pourtant sensible, pourtant endormie ?
Se réveiller sans avoir de nuit dormi.
La voyant gémir son Graal, pourtant vermeil,
sur la souffrance de Demeter,
plaindre et pleurer sur sa terre,
souffrir le monde comme à nul autre pareil.

Va l’âme, comme foudroyée par le Jour,
ne pouvant contenir l’immensité de l’Amour
qu’elle devine derrière sa Nuit, Le dire,
qu’elle a vu sans pouvoir Le contenir.
Telle plongée dans l’abîme, elle pleure,
se lamentant sur l’avenir qu’elle effleure,
lui disant : « Avance! », puis recule, non née,
car en l’Esprit elle ne peut se retourner.
Le Serpent frappe alors de sa langue.
Son venin coule d’abondance et la harangue :
"Tu as vu la vérité qui t’accable ;
Fuis ce chemin ! " Parlant implacable.
La tombe parle et communie
dans l’espace du silence qui fut du Génie
la sortie du tombeau en sa nuit
achevée lors de l’Épiphanie.
L’âme transie grelotte et sanglote :
« Je ne suis pas encore née de cette Coupe.
Que me montres-tu du Graal, l’Essence
et sa conscience, le Principe et le Sens? »
Le cœur dans l'Æther palpite en la Terre,
clamant : « Je t’attends depuis la fin des Ténèbres,
et la nuit en ton âme reste nuit
tant que la nuit est la sente de la tyrannie. »
Va l’âme, comme foudroyée par le Jour,
ne pouvant contenir l’immensité de l’Amour
qu’elle devine derrière sa Nuit, Le dire,
qu’elle a vu sans pouvoir Le contenir.
Dédié à l'âme foudroyée d'avoir "vu"

Tableau pastel sec : oeuvre personnelle.
Aimer le monde
autant que nous le pouvons.
Porter sur soi son manteau
quand bien même est-il sous nos pieds.
Aimer ses dons
autant que nous les portons
quand le jour nous les donne,
et les aimer en amie de la nuit.
Voir de ses joyaux
le diamant que nous foulons,
et de son rubis
la sève abreuvant la rose.
Porter en soi
ses rivières et leurs déesses
comme au temps jadis ;
conscient de ce qui les éclaire.
Voir en toutes choses
la lumière et son soleil,
son Nom et sa parure,
la superbe de ses foulées.
Prendre sur soi l’âme d’un fleuve,
car de la vie il nous parle,
et aller avec lui, de joie,
à l’aube et au crépuscule.
Lui dire des mots si tendres
qu’il s’envole vers l’azur,
malgré ses remous
heurtant les pierres.
Bercer ses rives tel un enfant
en nos bras, le bénissant,
et lui fredonner le chant
des amours qu’il accompagne.
Guérir son âme belle
pour le porter vers les nuées
arrosant nos visages,
et le consacrer sur l’autel du monde.
Lui offrir mille roses
nouées sur sept tiges,
l’aimer, l’aimer, l’aimer,
jusqu’à enfin revenu, il aime.

Tableau de Freydoon Rassouli - peintre Iranien -
Est venue l’étoile briller de ses mille feus,
en ce jour, ce matin, cette aurore, cette heure,
qu’hommes de bienveillance pleurent
de n’être pas entendu dans leur chant courageux.
Se font-ils l’écho d’En-haut dans la lumière
qu’ils sont dit contraire à leur verbe prospère,
afin qu’ils soient muets dans la vérité du Père,
et que la pureté de leur langue de feu se terre.
Les hommes ont versé sur sa tête la lie de la fable,
en actes et en paroles, sans voir qu’il rayonnait,
portant en lui et sur lui la grâce des Aethers
que seule la Lumière perçoit en Son vocable.
On disait de lui qu’il pensait et louait le mal,
parce qu’il incarnait le bien en sa pensée,
voulant que l’œil voit, derrière le voile étoilé,
qu’un homme accomplissait un futur Marial.
Chacun omit que Michaël avait levé l’épée,
renouvelant le geste qui sauve la sienne
aux âmes consacrant son leg contre le cri de la hyène,
et que lui avait saisi pour la justice révélée.
Il avait été affublé de tant d’ignominies
qu’il dut taire son combat au levant qui se bat,
car de Michaël, nul n’avait compris ici-bas
que le combat vit de ses deux faces la vie.
Les jours de malheur ont encore de beaux jours,
car nul ne voit le Soleil en les âmes qui L’ont vu,
qui du Monde témoignent la Vérité s’étant tue,
luttant contre la vile pensée niant l’Amour.
Il portait la Rose comme Manas en sa lumière
qui de vie en vie sculptait ce bel esprit,
et de ma joie à L’avoir vue en Son énergie,
je sus la même lumière en le flamboyant Aether.

De Margarita Woloshina
https://fr.wikipedia.org/wiki/Margarita_Volochine
Alors que la nuit lève à nouveau son voile,
montrant son chemin nourri de lumière,
vient vers moi la mémoire d’un jardin fleuri
où oliviers chatoient dans l’or du soleil.
Il est là, Lui, là, baigné dans Sa propre lumière,
non partagée mais offerte, d’amplitude abondante
que nous ne pouvons d’aucun mots décrire,
moins encore témoigner de Sa réalité pleine.
Là, encore, inondée du mouvement qui est,
sans jamais s’atténuer, mais Être, je Le vois,
ne laissant à nul le Génie du langage qui du mot
fait de Lui un verbe ne pouvant Le dire sinon Le voir.
Et, je marche nu-pieds, car ainsi Il est et va,
élevé au-dessus de tout, car tout Il vivifie,
puis Son pas se pose sur Son sol venu briller
tel un diamant miroite en Son soleil.
Le voir et Le revoir, tout à la fois en Soi
et à côté de soi, d’un Amour rassasié
que l’infiniment petit dans le verbe humain
éclaire de son infiniment grand dans le Verbe.
La nuit élève le jardin aux Nues de Ses astres ;
tout flotte dans l’aether de Sa lumière,
Être solennel dont l’unique vêtement est Amour
qu’Il dépose en mon cœur et me signe.
Il va, marche, s’élève, manifeste, lumineux,
céleste et terrestre, créateur et Homme,
que le lever de la nuit offre d’éclat en Son regard,
transformant le crépuscule en une aurore.
Marchant à Son côté, aussi de face,
je Le vois bénir Son Humanité, aimant
l’agneau et le vautour, le sable et l’étoile,
la lumière et Lui-même, en toute Nature.
Ô Gethsémani! souvenir en toi, je suis à Te voir,
du présent dans le passé qui nous ont liés
quand de Ta parole sertie de rayons,
je vis en Toi depuis ce Jour sans fin en ce jardin.

Parce qu'il y a des poèmes qui, dans leur verbe, ne demande pas la forme, la structure dans la rime, pour ne rien perdre de Son instant dans son éternité
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