Longtemps, je t'ai cherchée dans les cimes d'ifs blonds,
Dans le creux des vallons, près de l'Ilm et du Rhin,
Au bord d'Yonne dans l'accord des violons bruns.
Je ne pensais plus revoir ton visage oblong
Dans ses courbes que notes envolent le soir,
Quand ton sourire émerveillait la forêt noire.
Quand le jour nonchalant tombait, je te cherchais.
Je croyais t'apercevoir quand la nuit paraît ;
Quand le soleil aime, je sus que tu brillais.
J'ai couru le monde pour trouver l'amitié,
Et encor' galopé sur les talus fleuris
Pour ne pas manquer ta poésie en mon nid.
Quand nos égéries se connurent déployées,
Pour que respirent les élégies de nos vies,
C'est d'âmes ailées que nous fûmes d'Uranie.
Quand le jour alangui tombait, je te cherchais,
Je croyais t'apercevoir quand la nuit paraît ;
Quand le soleil aime, je sus que tu luisais.
J'ai fortifié mes mains gelées dans la neige,
Pour que de tes joies, tu crées mon blanc pèlerin,
Et qu'éloignée, je vive de sable opalin.
Cherchons-nous, longtemps, l'amitié créée d'arpèges,
Sans forts troubles, ni demandes, moins de quémandes,
Que sa joie naît lors d'éclosions en offrandes.
Quand l'aurore attendrie naissait, je te cherchais,
Je croyais t'apercevoir quand le jour paraît ;
Quand le soleil ador', je sus que tu luisais.
S'il n'est qu'un ami riche d'amour quand s'arrêtent,
Sur l'horizon, bancs d'oiseaux, c'est pour un lys d'or
Que partent enfin nos jours tristes d'inconfort.
Longtemps, je t'ai cherchée dans les cimes d'ifs blonds,
Dans le creux des vallons, près de l'Ilm et du Rhin,
Au bord d'Yonne dans l'accord des violons bruns.
À ma sœur
Écrit sur quelques "violons bruns":
tableau Ferdinand Holder " ascension"
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/archives/presentation-detaillee/browse/6/page/0/article/ferdinand-hodler-7814.html?cHash=cf34f15277
Elle et moi sommes deux amies nous promenant,
Bord de mer, hauteurs des monts ciselés dormant,
Que vie a battues d'infinies douleurs, nos cieux jolis,
Qu'offre la joie quand hiver déserte enfin, poli.
Prenons-nous autre chemin, lasses des froideurs,
Que nos cœurs ne supportent plus, de nos candeurs,
Ces âmes qui n'ont de grand que leur aridité.
Ce désert humain recroquevillé dans son inanité !
Quand l'enfance remue nos mémoires vives
Et que nos souvenances meurent et dérivent,
C'est elle et moi au pays des tristesses se déclinant
Pour des rires chavirant nos barques sur l'océan.
Regarde-t-elle l'horizon suspendu au levant
Que son couchant embellit nos soleils blancs.
Assises sur la barrière face à la mer des poèmes,
Elle et moi pensons le monde et son diadème.
La tiare du soleil coiffe nos pensées en rimes,
Et tirons-nous un trait de vague sur l'abîme
Que s'affole la mer à nos cruelles résurgences
Qui font de nous des autistes à l'existence.
Mais brillent les eaux dormantes et ses salantes,
Et d'un coup de pied, naissons-nous d'une calanque
Que nos mères rapportent de beauté à leurs visages,
Abordant le lointain éteint qui n'a, déjà, plus d'âge.
Pendant que mes yeux louent les cimes blanches,
Je la sais contemplant l'écume bleue sur Avranches,
Pendant que l'écume roule sur les bancs de sable,
C'est l'étoile floconnée *qui ensevelit le cygne vénérable.
Et toujours des tristesses et des rires, elle et moi,
Pleurons sur les insuffisances qui disent, aux bois,
Leur ombrage sur les hommes d'ombres parfaites*
Qui oublient que mer et cimes sont deux prophètes.
À ma sœur
*Ombres parfaites : les gens qui n'ont pas réussi à s'améliorer en une vie
*Floconnée : licence poétique
Schubert - Serenade
https://www.camelliawaldorf.org/post/a-magical-voyage-through-the-alphabet
Pour écrire des mots doux, des phrases heureuses,
il faut des lettres magiques et merveilleuses
qui chantent, dansent, rêvent, admirent le monde
comme un enfant féerique qui vagabonde
sur les lignes des blanches colombes fidèles,
comme un ange radieux au cœur des voyelles.
Pour dessiner de jolies lettres en couleurs,
bleue, violette, rose, lilas, sans frayeur,
sans tressaillement mais avec douce chaleur,
il faut des petites mains ravies à toute heure
qui se promènent dans la grâce d’un beau livre
comme un oiseau sage réjoui dans l’eau vive.
Pour lire une histoire, une légende, un poème,
encore un conte, une épopée, un théorème,
il faut aimer le verbe et ses pensées de miel,
et adorer l’esprit qui vole sur leurs ailes,
car du mot, du verbe, des lettres flamboyantes,
nous chérissons la lumière claire et ardente.
Écrit pour Lukas Joly-Dubois
et tous les enfants du monde,
https://fractalenlightenment.com/38977/conscious-parenting/the-three-stages-of-development-in-waldorf-education
Un jour, une personne est gravement malade. Elle ignore si elle va guérir. Vous la secondez et travaillez l'espérance en elle, en plus de prodiguer des soins. Cette personne guérit après de longs mois d'alitement chez elle ou de prostration intérieure. Vous l'avez aidée à guérir. Cette personne vous dit que vous ne l'avez pas guérie. Effectivement, elle s'est guérie seule. Qu'est-ce qui a agi ? Les soins donnés ou l'espérance infusée en son âme ? L'espérance anime la foi en soi qui devient le moteur de la guérison, alliée aux soins. Vous avez donc bien guéri cette personne en lui prodiguant de l'espoir à profusion.
BLJ
RIP Françoise.
À une autre vie ...
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