Tableau d'Auguste Ravier, peintre Lyonnais
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Auguste_Ravier
- Oh ! bonjour Rudolf !
Je ne m'attendais pas à te voir !
La nuit est profonde ; mon sommeil averti ;
Pourquoi me regarder ?
Rien, tu ne dis !
- Bonjour Jean Christophoros !
Mes yeux t'observent depuis ta nuit,
Et la clarté de l'Amour m'émeut ;
Tous ces dons qui ensemencent !
Ouvre tes oreilles !
- Rudolf ! mon ami, mon maître,
Toi, oh ! connu !
Vu dans ta robe de lumière,
Ta main épousant le soleil,
Et ton autre à côté, vêtu de bleu !
Tant de grandeur
Que mes yeux vous regardent,
Oubliant qu'ils ont des oreilles
Pour entendre ce soir !
Ouvre la nuit !
- La nuit est ouverte, Jean !
Me verrais-tu si la clarté n'était pas ?
Vois ! Je suis venu.
Ainsi, tu as vu les trois
En cette nuit devenue jour.
- Bonjour Rudolf !
Je n'attendais pas ta visite !
Et, tu es là à mon côté,
Franchissant l’Éther solaire
Pour Celui pour qui j'ai bâti un pont.
- Je suis venu
Graver ton nom avec CRC
Que tu vis lors de la neige
Brisant les étais du toit harassé.
Je te regarde avec lui.
Et pierres sont posées.
-
- Bonjour Rudolf !
Ta visite est si inattendue
Que je ne sais quoi dire de plus !
Reste avec moi !
Les heures sont si graves !
- Jamais je ne te quitte,
et si cette nuit, tu me vois,
Moi, qui n'attendais pas ton regard déjà,
Si tôt venu, si tôt donné,
Reçois de ma main le sceptre du Verbe.
29 septembre 2010
à Rudolf Steiner
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_Steiner

Ecrit en 2014
Tableau acrylique Béatrice Lukomski-Joly
C'était hier ; et demain est venu au présent,
Racontant son histoire pour un passé vivant ;
Rien n'a vieilli ; tout est là ; tout se mêle ; les ans,
Les siècles, nos vies, tous ces pas nous reliant !
Partie, la vie revient, son sac lourd d'offrandes ;
Une voix ; la joie ; se retrouver ; rien n'a vieilli.
Un enfant, un navire, un poème, une pluie,
Tout avance ! Ma mémoire révèle l'amande..
Les douleurs s'amenuisent ; les plaies se défont,
Mon cœur est allé fendre la nuit ; c'est vendredi.
Vénus chuchote : en ce jour où si peu pense, je te le dis,
Vois la volonté des enfers qui meurent. Prions !
Mon cœur a fendu la nuit ; la nuit parle et luit.
La lune a brillé ; le soleil attend son heure.
Mon dos plie sous la charge ; je pleure.
Il me dit : viens ! Suis-moi ! dès aujourd’hui !
Je prends demain dans mille étoiles se levant ;
C'est vendredi ; vendredi est long ; je meurs.
Avec vous, pour vous, je vais, plié de sueur ;
Je marche ; le bois crisse d'un pas du vent.
Je chute ; j'ai peur ; pas cette heure ! Vois !
Fleurs baignent dans l'éclipse ; le monde est muet.
Ma mère gîte avec moi ; vivre d'un grain de millet !
La vie coule d' abondance neuve. Vois !
Bras en croix, épaules fatiguées, mains percées,
Pieds épousés, je regarde le monde ; entends !
Chacun s'affaire pour mon calice ; Ô, Jean !
Terre devient ; je la foule, les genoux pliés.

Tout se tait ; oiseaux ne chantent plus ; je meurs.
Sept cors vibrent ; sept étoiles disent ma parole ;
Neuf mondes s'ouvrent ; d'ailes nouvelles volent
Cent pauvres hères ; douze devient onze ; demeure !
Lymphe et nectar ! Roses à leurs pétales s'ouvrent ;
Colombe chante dans le tourment ; J'ai soif.
Meurt le vin ! L'eau afflue ; terre me coiffe.
Et dans la main gémit une épine qui me couvre.

C'est vendredi. Lilas baissent leurs branches.
Source vive descend du tertre douloureux.
Corde se balance au pied des buis malheureux ;
C'est vendredi ; et Terre m'épouse d'une pervenche.
Wagner/Liszt - Feierlicher Marsch zum heiligen Graal aus "Parsifal", S.450 1/2
Ainsi sont les hommes,
tous se voyant parfaits,
même assis sur les bancs d’églises,
trempant l’index dans le bénitier,
pliant genou sans vraiment croire,
puis mangent l’agneau un jour de Pâques.
Arguant le fléau des guerres
comme seul salut de leurs attaques
qu’ils engendrent et ont réponse,
ils prient le diable croyant prier Dieu,
et le front huilé de jasmin fané,
ils appellent aux armes, le ventre plein.
Le ventre plein avant qu’il ne soit vide,
dans l’oubli du bien perdu à jamais,
relégués au passé qu’ils appellent avenir,
se trompant de voie, la croix de fer
ornant leur poitrine noircie d’encre,
ils ne rêvent que de mort pour leur confort.
Se plaignant de tout, pensant le temps
tel un ennemi envahissant,
après avoir tant quémandé l’aide utile,
après avoir tant pleuré et angoissé,
ils se lèvent fiers de leur pouvoir
d’avoir humilié et blessé comme à la guerre.
Sont-ils prêts au combat, que le mieux est de partir,
point ne laissant leurs armes effilées
tremper dans la chair de l’Esprit
qu’ils n’ont jamais vu bénir ni aimer,
si sourds au genre humain que veut le Temple
dont ils ne savent ouvrir la porte.
Et d’envahissant, vient le menteur éhonté,
transférant le mensonge à la mort
des hommes qu’ils ont nommé bâtards
bien avant leur naissance, ayant voulu le trépas
que nouveau-né a pleuré au sein de la mère
avant de voir la lueur de la vie.
Se renient-ils les hommes d’ombre
voulant faire croire qu’ils habitent la lumière
qu’ils dorment en leur conscience
que nul n’a jamais vu vivre de vérité,
laissant leur honte aux bras du Sombre,
dieu parmi les dieux habillé de haine.

"Les poètes Virgile et Dante visitant le neuvième cercle de l'enfer " dans "la Divine Comédie" de Dante par Gustave Doré
Se mettent-ils à table le soir venu,
éclairé de bougies et de souffre brûlant
que pleure la parole n’ayant vu du jardin
la beauté d’une carotte poivrée
ou d’un champ de fleurs que la main adore
après la maison rangée, le dos plié de douleur.
Ils ne voient pas ces hommes de presque foi
la sueur dans le labeur d’autrui
que le labeur sanglote d’avoir aimé
sans compter les engendrés à la vie,
ces hommes n’ayant rien souffert
comparé à d’autres si balafrés de peines.
Jamais, ils ne pardonnent ces pauvres d’esprit
d’avoir vu les indigents de l’âme,
depuis l’enfance, depuis l’adolescence,
ces condamnés pour l’éternité
parce que ces gens de foi gisent sur les bancs gris
des églises attristées de ces mécréants mandant le diable.
Car le diable, ils ne connaissent pas,
ne le voient pas à l’œuvre en leur pensée,
pour un légume, un bâtard, un cœur envahissant,
et la nuit les emporte satisfaite
en leur sommeil qu’ils renouvellent sombre,
traversant l’astral noir avant d’être l’aurore flamboyante.
Heureux celui, celle, voyant enfin sa laideur,
lors de leurs plaies inoculées par des mages noirs
que Poimandrès a vu lors du premier jour,
la Nuit éternelle enfin morte à elle-même
quand l’immobilité habitait les Ténèbres,
quand l’inanimé voilait la puissance du Verbe.

Louis Janmot peintre Lyonnais du "poème de l'âme"
Par une nuit de décembre au gel blanc
j’ai rencontré l’Amour flamboyant.
Ciel portait en ses entrailles une étoile,
perçant l’azur sombre que l’entour en son voile
portait brillante, Ô rayons sublimes ! mon âme.
Brillait-elle de mille feux et de cents flammes,
que l’Empyrée vit la robe de l’aube dans la nuit,
baignant sa Nature, les monts et l’infini.
Faut-il avoir froid pour rencontrer l’astre
ici venu dans le gel de l’hiver qui tout dévaste ?
Tant d’Amour perça l’azur que les monts prièrent,
se prosternant vers la clarté de l’univers.
Je la vis Elle, la splendide, la Mère en Son soleil
en Sa robe stellaire lapis-lazuli épousée de vermeil,
que l’éclat de la nuit achevée offrait au nombre,
dans Ses mains, attendait une colombe.
Aucun oiseau ne se montra dans la nuit
pourtant chantant l’aurore à minuit.
Les roses gelées s’inclinèrent devant sa Face.
Les cristaux de neige brillaient dans l’espace,
tel en plein jour lors de leur ballet dans l’air.
Un Ministère en ce mystère sanctuaire.
Terre resplendissait ; le froid brisa son heure
offrant aux arbres la vertu de la chaleur.
Élue dans la fragilité de l’âme imparfaite,
parcourant le chemin ardu de Sa voie en Son Être,
silencieux était le monde de tant de recueillement
qu’inclinée je vécus le chant de l’aurore m’aimant.
Le son de la Vie se mit à sourdre la foi,
ruisselant en mon esprit de larmes de joie.
Tant de volonté portée à notre secours
laissant l’univers orphelin de Son séjour.
L’Amour devenu signature de Son écriture
engendrait nos pas en Sa future sépulture.
Et, Vierge de toutes les virginités
en sa propre Trinité partagée de dignité,
je vis les cieux s’animer de la grâce de son trône
portant le sceptre de l’Amour, de sa rose l’arôme,
que déjà elle offrit à Michaël le filet de l’épée
pour le Fils de l’Homme en Son sein porté.

Tableau pastel sec : oeuvre personnelle.
Aimer le monde
autant que nous le pouvons.
Porter sur soi son manteau
quand bien même est-il sous nos pieds.
Aimer ses dons
autant que nous les portons
quand le jour nous les donne,
et les aimer en amie de la nuit.
Voir de ses joyaux
le diamant que nous foulons,
et de son rubis
la sève abreuvant la rose.
Porter en soi
ses rivières et leurs déesses
comme au temps jadis ;
conscient de ce qui les éclaire.
Voir en toutes choses
la lumière et son soleil,
son Nom et sa parure,
la superbe de ses foulées.
Prendre sur soi l’âme d’un fleuve,
car de la vie il nous parle,
et aller avec lui, de joie,
à l’aube et au crépuscule.
Lui dire des mots si tendres
qu’il s’envole vers l’azur,
malgré ses remous
heurtant les pierres.
Bercer ses rives tel un enfant
en nos bras, le bénissant,
et lui fredonner le chant
des amours qu’il accompagne.
Guérir son âme belle
pour le porter vers les nuées
arrosant nos visages,
et le consacrer sur l’autel du monde.
Lui offrir mille roses
nouées sur sept tiges,
l’aimer, l’aimer, l’aimer,
jusqu’à enfin revenu, il aime.

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