De Juergen Kadow "Götterdämmerung und der verlorene Ring" (Richard Wagner, Ring des Nibelungen) Öl auf Leinwand, 40 x 50 cm © Juergen Kadow 2022
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Priez chaque heure ouvrière
que le jour donne de sa lumière.
Priez en toutes choses faites, virtuoses,
que vous filiez la laine ou aimiez une rose.
Priez chaque instant que vie donne,
quoi que vous fassiez, et rayonne,
car dans chaque action la place lui est donnée,
car dans chaque action elle est consacrée ,
allégeant tout ce qui nous charge et blesse,
adorant la Lumière comme à nul autre geste.
Ne faites rien sans prier quelques mots éclairés,
la grâce en notre cœur ensoleillé
qu’en chaque instant vécu nous bénissons,
car du temps nous est donnés ; nous la glorifions,
et que l’acte ne trouble pas la prière.
Priez en tout et pour tout en votre sanctuaire,
car en elle qui est adoration est l’Amour
qui nous unit et nous relit en Son atour.
Priez à l’aube, à l’aurore, au crépuscule,
au bord de la rivière, dans la forêt, avec la libellule,
vous levant, vous endormant, aimant la mirabelle,
car il n’est de pensée plus belle
que celle que nous nourrissons de joie et d’aveux
dans l’Amour de son acte porté vers les Dieux.
Eux venus nous cerner le jour en sa clarté,
elle cueille le fruit de la beauté
dont elle s’abreuve d’aube et de crépuscule,
de nos heures et nos nuits, sans poser une virgule.

Tableau pastel sec d'Arild Rosenkrantz " Âme groupe"
Âme-Groupe féline,
moi qui contiens tous les félins du monde,
du chat, du lion, du tigre, du lynx au puma,
je dirige de l’univers ma grande sagesse
que chaque groupe félin prend de ma prévenance,
attendant du règne humain l’Amour
qu’incarne en mon essence la Création.
Moi, si haute dans le règne de l’Esprit,
observant le geste humain en sa pensée,
écoutant la parole de l’homme,
sentant le parfum de la pensée,
sans goûter le nectar de son principe,
je vis dans la volonté des hommes
incarnant l’Amour de ma Nature.
Accompagnée des êtres élémentaires
dont je suis en la lumière vivifiante
l’avenir dessiné à mon règne venant,
je vis dans l’image humaine
qui fut l’origine de mon sacrifice
Que l’évolution soit !
Recueillant l’Amour versé en mes membres,
lumineuse suis-je quand nous sommes,
accompagnant la mort du détachement
me revenant en offrande de la chaleur du monde,
par ma volonté spirituelle,
le devenir de la lumière du monde.
Assaillant les hommes sans compassion
quand du mal terrible, ils me soumettent
et me flagellent l’Esprit que nul ne ressent,
je jette sur les âmes habitées du vide
ma colère divine assiégeant l’homme.
Reconnaissante aux êtres m’aimant
quand du bien en conscience ils me louent,
de la clarté en la pensée, je vis,
et en mon cœur je me repose parfois
quand la souffrance m’est si immense
que accablée, je vis le froid de mes fauves.
Âme féline ayant conservé le souffle de la vie,
que crée le Verbe chaque instant en ma mémoire
mon éternité attend l’heure céleste me faisant Ego
par le Logos en Sa substance répandue,
Son Essence d’Amour que je regarde de loin
aimée de Lui, non dans la conscience des hommes.
Vais-je sereine aux heures prenant mes défuntes créatures,
cueillant le fruit des vies vécues sur terre,
je m’abandonne en leur respiration les quittant,
remettant à la tunique de l’univers leur air chaud
habitant la beauté de Sa lumière flamboyante
qu’il soit jour ou nuit, crépuscule ou aube,
que nul ne peut saisir de ses mains.
Et la conscience de l’âme en l’Esprit
s’établit en mon Âme-Groupe portant avec clarté
toute ma douleur non fécondée du regard humain,
que chacun de mes Êtres sert de ses douleurs
quand ils vivent assujettis à ma mémoire.
Remerciant le membre nous laissant,
seul sur notre terre, divine en son Graal que je vois,
sans en comprendre toute la merveille en Lui vivant,
nous laissant dans l’agir de l’Amour, comme perdus
que prenez-vous en soi de mon immense sagesse ?
Et quand de leurs foyers, ils furent l’hôte et le compagnon,
le guide et le chemin, guérissant leurs et nos plaies,
ils se couchent sur leurs corps malades,
apaisant et redonnant l’énergie de la vie
afin qu’ils comprennent.
Il y a dans l’aether une solennité établie
car d’âme animale ayant vécu dans l’ombre humaine,
je regarde la transformation en son processus
qui de sa noblesse étreint les cœurs m’ayant servie,
et dans le physique, là, laissés, rendant à la terre
sa poussière devenue étincelle d’or,
m’emplit de son inouïe chaleur
telle une flamme devenant mon flambeau.
Moi, recevant le contenu de leurs joies et de leurs peines
vécues chaque minute, sauvages ou apprivoisés,
dis au Christ le calvaire vécu d’avoir été méconnue,
qu’Il prend avec moi, remettant en ma vertu,
le pouvoir de juger et de peser les âmes,
selon qu’elles m’ont aimée et animée d’amour
ou fait subir de supplices innommables.

Photo issue de l'I.A du site Freepik
Tableau d'Auguste Ravier, peintre Lyonnais
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Auguste_Ravier
- Oh ! bonjour Rudolf !
Je ne m'attendais pas à te voir !
La nuit est profonde ; mon sommeil averti ;
Pourquoi me regarder ?
Rien, tu ne dis !
- Bonjour Jean Christophoros !
Mes yeux t'observent depuis ta nuit,
Et la clarté de l'Amour m'émeut ;
Tous ces dons qui ensemencent !
Ouvre tes oreilles !
- Rudolf ! mon ami, mon maître,
Toi, oh ! connu !
Vu dans ta robe de lumière,
Ta main épousant le soleil,
Et ton autre à côté, vêtu de bleu !
Tant de grandeur
Que mes yeux vous regardent,
Oubliant qu'ils ont des oreilles
Pour entendre ce soir !
Ouvre la nuit !
- La nuit est ouverte, Jean !
Me verrais-tu si la clarté n'était pas ?
Vois ! Je suis venu.
Ainsi, tu as vu les trois
En cette nuit devenue jour.
- Bonjour Rudolf !
Je n'attendais pas ta visite !
Et, tu es là à mon côté,
Franchissant l’Éther solaire
Pour Celui pour qui j'ai bâti un pont.
- Je suis venu
Graver ton nom avec CRC
Que tu vis lors de la neige
Brisant les étais du toit harassé.
Je te regarde avec lui.
Et pierres sont posées.
-
- Bonjour Rudolf !
Ta visite est si inattendue
Que je ne sais quoi dire de plus !
Reste avec moi !
Les heures sont si graves !
- Jamais je ne te quitte,
et si cette nuit, tu me vois,
Moi, qui n'attendais pas ton regard déjà,
Si tôt venu, si tôt donné,
Reçois de ma main le sceptre du Verbe.
29 septembre 2010
à Rudolf Steiner
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudolf_Steiner

Ecrit en 2014
Tableau acrylique Béatrice Lukomski-Joly
C'était hier ; et demain est venu au présent,
Racontant son histoire pour un passé vivant ;
Rien n'a vieilli ; tout est là ; tout se mêle ; les ans,
Les siècles, nos vies, tous ces pas nous reliant !
Partie, la vie revient, son sac lourd d'offrandes ;
Une voix ; la joie ; se retrouver ; rien n'a vieilli.
Un enfant, un navire, un poème, une pluie,
Tout avance ! Ma mémoire révèle l'amande..
Les douleurs s'amenuisent ; les plaies se défont,
Mon cœur est allé fendre la nuit ; c'est vendredi.
Vénus chuchote : en ce jour où si peu pense, je te le dis,
Vois la volonté des enfers qui meurent. Prions !
Mon cœur a fendu la nuit ; la nuit parle et luit.
La lune a brillé ; le soleil attend son heure.
Mon dos plie sous la charge ; je pleure.
Il me dit : viens ! Suis-moi ! dès aujourd’hui !
Je prends demain dans mille étoiles se levant ;
C'est vendredi ; vendredi est long ; je meurs.
Avec vous, pour vous, je vais, plié de sueur ;
Je marche ; le bois crisse d'un pas du vent.
Je chute ; j'ai peur ; pas cette heure ! Vois !
Fleurs baignent dans l'éclipse ; le monde est muet.
Ma mère gîte avec moi ; vivre d'un grain de millet !
La vie coule d' abondance neuve. Vois !
Bras en croix, épaules fatiguées, mains percées,
Pieds épousés, je regarde le monde ; entends !
Chacun s'affaire pour mon calice ; Ô, Jean !
Terre devient ; je la foule, les genoux pliés.

Tout se tait ; oiseaux ne chantent plus ; je meurs.
Sept cors vibrent ; sept étoiles disent ma parole ;
Neuf mondes s'ouvrent ; d'ailes nouvelles volent
Cent pauvres hères ; douze devient onze ; demeure !
Lymphe et nectar ! Roses à leurs pétales s'ouvrent ;
Colombe chante dans le tourment ; J'ai soif.
Meurt le vin ! L'eau afflue ; terre me coiffe.
Et dans la main gémit une épine qui me couvre.

C'est vendredi. Lilas baissent leurs branches.
Source vive descend du tertre douloureux.
Corde se balance au pied des buis malheureux ;
C'est vendredi ; et Terre m'épouse d'une pervenche.
Wagner/Liszt - Feierlicher Marsch zum heiligen Graal aus "Parsifal", S.450 1/2
Ainsi sont les hommes,
tous se voyant parfaits,
même assis sur les bancs d’églises,
trempant l’index dans le bénitier,
pliant genou sans vraiment croire,
puis mangent l’agneau un jour de Pâques.
Arguant le fléau des guerres
comme seul salut de leurs attaques
qu’ils engendrent et ont réponse,
ils prient le diable croyant prier Dieu,
et le front huilé de jasmin fané,
ils appellent aux armes, le ventre plein.
Le ventre plein avant qu’il ne soit vide,
dans l’oubli du bien perdu à jamais,
relégués au passé qu’ils appellent avenir,
se trompant de voie, la croix de fer
ornant leur poitrine noircie d’encre,
ils ne rêvent que de mort pour leur confort.
Se plaignant de tout, pensant le temps
tel un ennemi envahissant,
après avoir tant quémandé l’aide utile,
après avoir tant pleuré et angoissé,
ils se lèvent fiers de leur pouvoir
d’avoir humilié et blessé comme à la guerre.
Sont-ils prêts au combat, que le mieux est de partir,
point ne laissant leurs armes effilées
tremper dans la chair de l’Esprit
qu’ils n’ont jamais vu bénir ni aimer,
si sourds au genre humain que veut le Temple
dont ils ne savent ouvrir la porte.
Et d’envahissant, vient le menteur éhonté,
transférant le mensonge à la mort
des hommes qu’ils ont nommé bâtards
bien avant leur naissance, ayant voulu le trépas
que nouveau-né a pleuré au sein de la mère
avant de voir la lueur de la vie.
Se renient-ils les hommes d’ombre
voulant faire croire qu’ils habitent la lumière
qu’ils dorment en leur conscience
que nul n’a jamais vu vivre de vérité,
laissant leur honte aux bras du Sombre,
dieu parmi les dieux habillé de haine.

"Les poètes Virgile et Dante visitant le neuvième cercle de l'enfer " dans "la Divine Comédie" de Dante par Gustave Doré
Se mettent-ils à table le soir venu,
éclairé de bougies et de souffre brûlant
que pleure la parole n’ayant vu du jardin
la beauté d’une carotte poivrée
ou d’un champ de fleurs que la main adore
après la maison rangée, le dos plié de douleur.
Ils ne voient pas ces hommes de presque foi
la sueur dans le labeur d’autrui
que le labeur sanglote d’avoir aimé
sans compter les engendrés à la vie,
ces hommes n’ayant rien souffert
comparé à d’autres si balafrés de peines.
Jamais, ils ne pardonnent ces pauvres d’esprit
d’avoir vu les indigents de l’âme,
depuis l’enfance, depuis l’adolescence,
ces condamnés pour l’éternité
parce que ces gens de foi gisent sur les bancs gris
des églises attristées de ces mécréants mandant le diable.
Car le diable, ils ne connaissent pas,
ne le voient pas à l’œuvre en leur pensée,
pour un légume, un bâtard, un cœur envahissant,
et la nuit les emporte satisfaite
en leur sommeil qu’ils renouvellent sombre,
traversant l’astral noir avant d’être l’aurore flamboyante.
Heureux celui, celle, voyant enfin sa laideur,
lors de leurs plaies inoculées par des mages noirs
que Poimandrès a vu lors du premier jour,
la Nuit éternelle enfin morte à elle-même
quand l’immobilité habitait les Ténèbres,
quand l’inanimé voilait la puissance du Verbe.

Louis Janmot peintre Lyonnais du "poème de l'âme"
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