Béatrice Lukomski-Joly


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Un vieux rêve.....

Depuis longtemps, j'ai envie de versifier les poèmes en prose de Friedrich Von Schiller, me demandant si ce serait outrage au poète, ou si l'art est définitivement licence poétique. 

Lumière et ténèbres

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

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763 pages reprenant toutes les catégories citées.

Amitiés Béatrice

 

 

Le secret - versification d'un poème de F.v SChiller-

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau de David Newbatt " Le bois vert"

https://cargocollective.com/davidnewbatt

 

La nature ne pouvait me dire aucun mot.

Je pouvais lire en son coeur ce qu'elle nous cache.

Trop de témoins nous observaient, là, au repos,

Quand scruté timidement, je sus son attache.


Je vais, sous l'ombre paisible des arbres forts,

M'allonger et me cacher dans ses frais asiles ;

Ainsi, je me pare de l'œil du bouton-d'or,

Pour me protéger les yeux d'un monde fragile.


Ceux qui s'aiment n'ont nul besoin d'être sondés

Quand ils s'aiment au seuil de l'allègre chênaie.

Le monde m'observait, le cœur intimidé,

Me racontant la joie d'être en cette futaie.

 

J'entendais au loin, les hommes et leurs murmures,

Réalisant leur destinée, riche de labeur,

Sonnant le marteau dans la clarté mi-obscure,

Telles des rumeurs vives sonnant leur bonheur.


Leur joie tombait doucement du sein des dieux

Qui s'accommodaient de ce sombre pessimisme.

Le jour s'importunait à son œuvre de son mieux,

Et prend de ses vœux la douleur de l'héroïsme.


Les hommes ignorent la félicité

Que nous donne un amour fidèle en son refuge.

Ils ne font qu'abîmer la joie en totalité,

Car la joie même ne leur serait qu'un déluge.


Dans ce monde, le bien-être n’est pas permis !

Il faut le saisir comme on poursuit une cible.

Le dérober en plein vol, avant qu'endormis,

Le destin contraire nous happe, imperceptible.


Il arrive secrètement d’un pied léger,

Il aime le matin, la nuit et le silence ;

Il fuit en toute hâte les lieux ravagés ;

Il veille d'un œil double sur sa providence.


Onde charmante, source vive, puits sans fond,

Forment une ceinture tout autour de nous.

Que nos vagues courroucées défendent l'éon

De l’entrée de ce saint sanctuaire à genoux !

 

Dont voici la version originale :

" Elle ne pouvait me dire aucun mot, trop de témoins étaient là à nous observer ; je n’ai pu qu’interroger timidement son regard, et j’ai bien compris ce qu’il exprimait. Je viens sous votre ombre paisible, beaux arbres de la forêt ! Caché dans vos frais asiles, caché aux regards du monde de ceux qui s’aiment.

De loin, j’entends les rumeurs confuses des travaux du jour, je reconnais le murmure de différentes voix et le bruit du lourd marteau. C’est ainsi que l’homme accomplit avec peine sa rude destinée. Mais le bonheur tombe légèrement du sein des Dieux.

Oh ! Les hommes ne savent pas quelle félicité nous donne un amour fidèle ; ils ne savent que troubler la joie, car la joie même ne leur cause aucun ravissement. Dans ce monde, le bonheur n’est pas permis, il faut le poursuivre comme une proie, le saisir à la dérobée avant que le destin contraire nous surprenne. Il arrive secrètement d’un pied léger, il aime la nuit et le silence, il fuit en toute hâte les lieux où veille un regard perfide. Onde charmante, forme une ceinture autour de nous, et que tes vagues courroucées défendent l’entrée de ce sanctuaire."

Friedrich von Schiller

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Le disciple à Saïs , mystère du Seuil.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Edwin Austin Abbey

 

Réécriture dun poème en prose de Schiller

 

Un mortel voulait aller à Saïs, en Égypte,

Porté par sa soif de savoir, découvrir la crypte,

Dans laquelle tout est caché, dont le voile élève.

Il voulait gagner la sagesse dont la sève

Est vie, et que nul n’acquiert dans l'impatience.

Avait-il su un secret, qu'il voulait, de science,

Tout percer des arcanes que hiérophante garde.

Son ardeur, que le maître voyait tel un brouillard,

Ne put être modérée, hélas ! Mortel voulait.

Hiérophante craignait la flamme du valet.


Le mortel


Qu’ai-je donc, s’écriait-il, si je n’ai pas tout ?

La science souffre-t-elle le plus et le moins ?

Ta vérité, est-elle comme la fortune

Qui s'offre en parts inégales et opportunes,

Que l’on détiendrait en grands ou petits fragments ?

Ta clarté n’est-elle pas une pour l'Amant

Que la vérité se doit de livrer bénie ?

À celui, qui assoiffé, cherche dans ton nid ?


Le hiérophante


Prends un accord dans une harmonie bien réelle !

Obtiens une unique couleur dans l’arc-en-ciel !

Ce qui reste n’est rien, tant que notre alliance

Ne réunit pas l’ensemble de nos nuances,

Et l’ensemble des paroles créant l'univers !

Tous ces sons qui naissent du calvaire ! »


Ils s’entretenaient ainsi dans un château d'or

Silencieux dont le voile est de même d'or.

Immense, il frappa le regard de l'apprenti

Qui le contemple, stupéfait le loue et s’écrie :


Le mortel


Qu’y a-t-il donc derrière ce voile ?

 

Le hiérophante

 

La vérité est derrière ce voile.


Le mortel

 

Bien ! c’est la vérité que je cherche

et c’est elle que l’on me cache !


Le hiérophante

 

Lève le avec l’aide de la divinité

car nul homme ne peut le soulever

si je ne le seconde moi-même,

Pour que n'advienne pas ton requiem.

Et celui qui, d’une main profane

et coupable, veut arracher du fil d'Ariane

ce voile sacré, ce voile interdit...


Le mortel


Eh bien ? Tu en parles comme d'une tragédie !

 

Le hiérophante

 

Celui-là verra la vérité ...

Oui, il verra, nue, la vérité. 

 

Le mortel


Étrange oracle ! Toi-même,ne l’as-tu donc jamais soulevé ?


Le hiérophante


Moi ! oh non ! jamais, et je n’en ai pas été tenté.

 


Le mortel


Je ne te comprends pas. Tu laisses ce bandeau !

Mais n’y a entre la vérité et moi que ce léger rideau …


Le hiérophante


Une loi, mon fils, une loi qui te ferait choir.

Une loi plus imposante que tu ne peux le croire.

Ce voile, léger pour ta main en confiance

serait soudain pesant pour ta conscience. »

 


Le jeune homme s’en retourne dans sa demeure

Bouleversé, qu'il en perd le sommeil à cette heure.


Pensif, il se tourne sur sa molle couche, et d'ennui,

D'une anxiété brûlante, il se lève à minuit.

D’un pas craintif, il se dirige vers le temple.

Il gravit le mur extérieur, d'un pas ample,

Et d’un bond effronté s’élance dans l’enceinte.


Là, il bute dans le silence cruel qui pointe,

Brisé seulement par le bruit de ses pas.

Du haut du dôme que nul ne voit à trépas

La lune noire projette son triste appât,

Et de sa lueur argentine, porte l'image

Dans les ténèbres du château vêtu de nuages.


Le voile jaillit à la lueur de la lune,

Comme un Dieu visible que nul n'a vu de runes.


Le jeune homme s’avance d’un pas incertain.

Sa main hardie va toucher le voile du matin,

ô voile sacré dont vérité soumet et cambre !

Un frisson subit agite tous ses membres

Et un bras invisible le repousse au loin

Puissant comme l'éclair, bienveillant comme l'Oint.


La conscience


Malheureux ! que vas-tu faire à la déité ?

Veux-tu porter atteinte à la divinité ?

 

Le hiérophante


Nul homme, dit l’oracle, ne soulève ce voile,

si je ne le seconde moi-même de l'étoile.

Mais ce même oracle, n’a-t-il pas ajouté :

Celui qui l'arrachera verra la vérité ?

 

Le mortel

 

Qu’importe vraiment ce qu’il y a là derrière !

Je veux le soulever, je veux la voir entière !



La conscience

en écho railleur

 

La voir en cette nuitée !

Tu veux voir la vérité !

 


Il dit ! Cela fut fait et soulève le voile.

Demandez maintenant ce qu’il a vu de l'étoile.

Je ne le sais ! Jamais il ne le dit, stupéfait.

Lorsqu’un curieux importun l’interrogeait,

Il ne savait que dire : «  oh drame ! et Ô beauté !

Tout est là sans fards, nu comme la vérité.


Le mortel

Malheur ! malheur à celui qui arrive

à la vérité par une faute ! Jamais elle ne le réjouira.


Le lendemain les prêtres le trouvèrent pâle,

Mort, aux pieds de la statue d’Isis feue opale.

Ce qu’il a éprouvé, ses lèvres le turent.

Ce qu'il a vu, ses yeux jais en firent silence.

La joie de sa vie passa, ainsi son flambeau.

Une douleur profonde le mena au tombeau.


Ainsi est-il de l'oracle que vérité,

Sans pureté, ne peut être révélée

À qui veut soulever le voile d'orgueil

Sans avoir été initié par le Seuil

Qui, tout, donne de soi des fautes bestiales

Avant que de parfaire l'image du Voile;

 

Au Temple de Saïs était écrit :

Je suis tout ce qui fut, ce qui est, ce qui sera et aucun mortel n’a encore osé soulever mon voile"

(1549-1080 av.J.C.) 

ce qui sera ensuite gravé au temple de Delphes  par la sentence attribuée à Socrate ( 470-469 av. J.-C )

et qui serait réellement du philosophe-mathémathicien Thalès ( autour de 625 avant J.C. ) Initié aux mystères égyptiens

" Connais-toi toi-même et tu connaitras l'univers et les dieux"

ce que développe Rudolf Steiner dans  "Les mystères du seuil"

"Si tu veux te connaître toi-même,
Ouvre les yeux de tous côtés sur l’univers.
Mais si c’est l’univers que tu voudrais connaître,
Jusqu’au fond de toi-même plonge alors ton regard.
"

..............................

" Nul ne peut soulever le voile d'Isis s'il n'a soulevé son propre voile au Seuil de vérité pour le transformer dans l'horreur qu'il découvre de soi-même."

BLJ

 

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Dessin probable d'André Masson

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Masson_(artiste)

 

Voici le texte original de schiller

 

" Un jeune homme que la soif de la science entraînait à Saïs en Égypte, pour apprendre la sagesse secrète des prêtres, avait parcouru rapidement plusieurs degrés du savoir ; son esprit inquiet le poussait toujours plus loin et l’hiérophante pouvait à peine modérer l’ardeur de l’impatient disciple.

Qu’ai-je donc, s’écriait-il, si je n’ai pas tout ? la science souffre-t-elle le plus et le moins ? ta vérité est-elle comme la fortune qui se distribue en parts inégales, et que l’on possède en grandes ou petites parcelles ? Ta vérité n’est-elle pas une et indivisible ? Prends un accord dans une harmonie ! prends une couleur dans l’arc-en-ciel ! ce qui te reste n’est rien tant que tu ne réunis pas l’ensemble des sons et l’ensemble des nuances.

Ils s’entretenaient ainsi dans une enceinte silencieuse et solitaire, où une image voilée et gigantesque frappa les regards du jeune homme ; il la contemple stupéfait et s’écrie : — Qu’y a-t-il donc derrière ce voile ? — La vérité. — Quoi ! dit-il, c’est la vérité seule que je cherche et c’est elle que l’on me cache. ― Soulève ce voile avec l’aide de la divinité, répond le hiérophante. Nul homme, a-t-elle dit, ne l’enlèvera, si je ne le seconde moi-même. Et celui qui d’une main profane et coupable osera arracher ce voile sacré, ce voile interdit ; ― Eh bien ? ― Celui-là verra la vérité.

Étrange oracle ! toi-même tu ne l’as donc jamais soulevé ? ― Moi ! Oh non ! jamais, et je n’en ai pas été tenté. ― Je ne te comprends pas. S’il n’y a entre la vérité et moi que ce léger rideau ? … ― Et une loi, mon fils, reprend le prêtre, une loi plus imposante que tu ne peux le croire. Ce voile, léger pour ta main, serait lourd pour ta conscience. ―

Le jeune homme s’en retourne pensif dans sa demeure, la soif du savoir lui enlève le sommeil. Il se retourne avec une anxiété brûlante sur sa couche et se lève à minuit. D’un pas craintif, il se dirige involontairement vers le temple. Il gravit légèrement le mur extérieur et d’un bond hardi s’élance dans l’enceinte.Là il s’arrête dans le silence terrible, interrompu seulement par le bruit de ses pas. Du haut de la coupole la lune projette sa lueur argentine, et dans les ténèbres de l’enceinte, l’image voilée apparaît à la lueur de cet astre nocturne, comme un Dieu visible. Le jeune homme s’avance d’un pas incertain, sa main téméraire va toucher le voile sacré ; mais un frisson subit agite tous ses membres et un bras invisible le repousse au loin. ― Malheureux ! lui cria une voix intérieure, que vas-tu faire ? Veux-tu porter atteinte à la divinité ? Nul homme, a dit l’oracle, ne soulèvera ce voile, si je ne le seconde moi-même. Mais ce même oracle n’a-t-il pas ajouté : Celui qui arrachera ce voile verra la vérité ? ― Qu’importe ce qu’il y a là derrière ? s’écrie le jeune homme, je veux le soulever, je veux la voir. ― La voir ! répète l’écho railleur.

Il dit et enlève le voile. Demandez maintenant ce qu’il a vu. Je ne le sais ; le lendemain les prêtres le trouvèrent pâle et inanimé, étendu aux pieds de la statue d’Isis. Ce qu’il a vu et éprouvé, sa langue ne l’a jamais dit. La gaieté de sa vie disparut pour toujours. Une douleur profonde le conduisit promptement au tombeau, et lorsqu’un curieux importun l’interrogeait : Malheur, répondait-il, malheur à celui qui arrive à la vérité par une faute ! Jamais elle ne le réjouira."

peinture de David Newbatt

 

 

 

"Espérance" versifiée de F. Schiller

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Illustration le poète  Friedrich von Schiller

 

Voyez-vous les hommes à l'orée d'un monde meilleur

Quand ils parlent d'avenir sans anathème?

Ils disent qu'ils ne connaissent pas la peur,

Car ils sont habités de tant d'espoir, qu'ils aiment.

 

Cherchent-ils la grâce, heureuse initiative,

Qu'ils dorent, à la feuille, leur destin et leurs heures.

Si le vieux monde semble rajeunir de foi vive

C'est qu'il se dirige sûrement vers le bonheur.

 

Ô, espérance des âmes aux jours de joie large,

Voyez-vous les sourires d'enfant radieux ?

De leur dignité, survivent le vieillard et le sage,

Car de la vie, fécondé d'amour, il dit l'adieu.

 

Allant au tombeau fraîchement renouvelé,

Nous voyons l'étoile de l'espérance apparaître.

L'étoile comble l'espoir et sa fidélité.

Oh ! Joyeux ! Vois comme le sage rit près de l'hêtre !

 

Oh non ! Ce n'est pas vaine ni flatteuse illusion

Que l'esprit enfante de ce que je serais l'insensé !

Car nos cœurs disent nos éclosions,

Parés de promesse par la voix de l'espoir enlacé.

 

Cette voix intime qui se promène tout autour,

Comme le papillon vole sur la fleur éclose,

Nous est faite depuis la nuit du premier jour.

Jamais, elle ne nous trompe pour sa rose.

 

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Sur le poème de F Schiller " espérance dont voici la prose

"Les hommes parlent et se préoccupent beaucoup d’un avenir meilleur. On les voit chercher et poursuivre un but heureux, un but doré. Le monde vieilli se rajeunit, et l’homme espère toujours une amélioration à son sort. C’est l’espérance qui le dirige dans la vie, qui sourit aux regards joyeux de l’enfant, qui enchante par ses prestiges le jeune homme et qui survit encore au vieillard. Car lorsque, à la fin de sa course fatiguée, il descend dans le tombeau, sur ce tombeau se lève encore l’étoile de l’espérance.

Non, ce n’est point une vaine et flatteuse illusion enfantée dans le cerveau d’un insensé. Notre cœur nous dit que nous sommes nés pour un état meilleur, et la promesse qui nous est faite par cette voix intime ne trompera pas l’âme qui espère."

 

LE JEUNE HOMME PRÈS DU RUISSEAU.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"Les regrets d'Orphée"  de Charles-Paul Landon

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Paul_Landon

 

Un vieux rêve.....depuis longtemps, j'ai envie de versifier les poèmes en prose de Friedrich Von Schiller, me demandant si ce serait outrage au poète, ou si l'art est définitivement licence poétique. 

Voici donc ma première versification d'un des poèmes du poète, sans en avoir trahi le sens.

 


LE JEUNE HOMME PRÈS DU RUISSEAU.

 

Près du ruisseau est assis un très jeune homme,

Il tresse des fleurs, enfante un nimbe d'arums,

Quand porté par le mouvement des flots ouatés,

Il voit le souvenir de son doux requiem flotter.

 

Ô ruisseau ! Mes jours s’écoulent à l'infini !

Comme l'onde épuisée, ma jeunesse pâlit,

Et je me fane telles ces fleurs abandonnées,

Laissant peu à peu le vent prendre ma destinée.

 

Ne me demandez pas pourquoi, je suis si triste

Au temps béni où fleurit mon destin librettiste,

Quand tout se réjouit et tout se voue à Demeter !

Quand le printemps renaît après le repos de l'hiver !

 

Tandis que mille voix de la nature renouvelée

N’éveillent en mon cœur que chagrin dissimulé,

Je ne perçois que tristesse en mon cœur

Si lourd que je tomberais presque à cette heure.

 

Que m’importe la joie quand j'admire la mer !

Quoi m’offre le printemps après le froid de l'hiver ?

Lorsque, je vieillis comme l'onde creuse sa ride 

S'envole avec moi ma tristesse aride ?

 

Il n’y a qu’un être que je cherche, ici, de gaîté,

Un être qui est près de moi, assis à mes cotés,

Et à tout jamais loin de moi, élevé dans l'éther,

Pour que j'épouse, enfin, son chemin à Cythère.

 

J’étends avec ardeur mes bras vers l'ombre chérie.

Hélas ! Je ne puis l’atteindre, et mon cœur est flétri.

Viens, ô icône ! Descends de ton séjour suprême

Que je verse sur ton sein les fleurs du printemps.

 

Entends ! Le bois éclate de joie sur ma prairie,

Et l’eau argentine murmure à mon âme pétrie :

« Il y a assez de place dans le plus petit nid

Pour un couple aimant tendrement la vie. »

 

 

Voici ce qu'est la traduction première du poème de F v SCHILLER,  écrit en allemand :

 

" Près du ruisseau est assis le jeune homme, il tresse des fleurs pour en faire une guirlande, et les voit emportées dans le mouvement des flots. Ô ruisseau ! mes jours s’écoulent sans cesse comme ton onde, ma jeunesse pâlit et se fane comme cette guirlande.

Ne demandez pas pourquoi, je suis triste à l’époque fleurie de la vie. Tout se réjouit et tout espère quand le printemps renaît ; mais les mille voix de la nature ravivée n’éveillent dans mon cœur qu’un lourd chagrin.

Que m’importe la joie ? que m’offre le printemps ? il n’y a qu’un être que je cherche, un être qui est près de moi et à tout jamais loin de moi. J’étends avec ardeur mes bras vers cette ombre chérie. Hélas ! je ne puis l’atteindre, et mon cœur reste vide.

Viens, ô belle image, descends de ta demeure suprême. Je répands sur ton sein les fleurs écloses au printemps. Écoute ! Le bois retentit d’un chant harmonieux et l’eau argentine murmure doucement. Il y a assez de place dans la plus petite retraite pour un heureux couple qui s’aime."

 

Der junge Mann in der Nähe des Creek.

In der Nähe des Stromes sitzt der junge Mann, er flicht Blumen, um eine Girlande zu machen, und sieht sie in der Bewegung der Wellen davontragen. O Bach! meine Tage fließen unaufhörlich wie deine Welle, meine Jugend verblaßt und verblaßt wie diese Girlande.

Frag nicht, warum ich in der Blütezeit des Lebens traurig bin. Alles freut sich und hofft alles, wenn der Frühling wiedergeboren wird; aber die tausend Stimmen der wiederbelebten Natur erwecken in meinem Herzen nur eine schwere Trauer.

Was bedeutet mir Freude? Was bietet mir der Frühling? Es gibt nur ein Wesen, das ich suche, ein Wesen, das mir nahe und für immer von mir entfernt ist. Ich dehne meine Arme nach diesem süßen Schatten aus. Ach! Ich kann es nicht erreichen und mein Herz bleibt leer.

Komm, o schönes Bild, komm herab von deinem höchsten Zuhause. Ich breitete die Blumen, die im Frühling blühen, auf deiner Brust aus. Hör zu! das Holz hallt mit einem harmonischen Lied, und das argentinische Wasser murmelt leise. Im kleinsten Refugium ist genug Platz für ein glückliches Paar, das sich liebt.3

 

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