Photo personnelle " rose d'Ispahan"
Je viens d'un pays duquel je suis un depuis toujours ;
Y coule du miel répandu sur mes cheveux jais du jour.
De l'ambre est versée avec l'huile de jasmin en pluie,
Arrosée de rose d'Ispahan pour que jamais je n'oublie.
Le matin y est une fleur que les destins célèbrent,
Et la parure de ses aurores est une sagesse solaire
Que mon émoi aime de toutes nuits dédiées d'épreuves
à ses pétales fleuris qu’Éden donne à mes fleuves.
Je viens d'un pays qui n'a que l'ineffable pour Père
Et à sa vue, je m'incline, l'esprit léger comme l'air
Quand souffle m'adore sculptée d'éternité et de murrhe.
Jasmin, rose et oranger sont de son jardin bleu azur.
Lac de Tibériade photo issue du site https://www.infochretienne.com/articles/israel-le-lac-de-tiberiade-deborde-et-inonde-le-site-archeologique-de-el-araj/
Enfant des beautés qui sont d'une même face,
Je suis l'aurore du chemin choisi pour toute grâce,
Que palmes dessinent de ses saveurs d'argan
Quand l'olive et son huile sont mes onguents.
Pierre roule ; ciel s'ouvre ; ruisseaux me soignent,
Et sources révèlent mon pays dans l'oliveraie sans fagnes
Que les jasmins adorent du levant flamboyant dans l'air,
Que Zoroastre donne de levain sage à mes pairs.
S'il n'est qu'un pays ruisselant d'or, son firmament,
Que mon rayon aime de son flamboiement,
Il est l'unique et la vérité que tous connaissent de gnose,
Car son parfum de nard est plus fort que d'Ispahan, sa rose.
Jardin des oliviers
https://www.churchofjesuschrist.org/inspiration/a-key-part-of-the-saviors-atonement-happened-here?lang=fra
Lorsque roses, muscade et myrrhe s'envolent
Du pays duquel je suis un depuis toujours, et survole,
C'est du miel versé dans mes mains que je suis l'appui,
La reconnaissance de l'offrande sublime à la vie.
Dédié à mon ami Novalis,
CRC
de Jean-Christophoros de Lebenkreutz
Khrīstós/Χρῑστός”
http://novalis.moncelon.fr/Lettre%2077%20NOVALIS.pdf
Jean MONCELON
Biographie
Docteur d’État en lettres et sciences humaines, spécialiste de Louis Massignon et de Novalis, Jean Moncelon anime sur Internet D’Orient et d’Occident, la “communauté virtuelle des pèlerins d’Orient, des admirateurs de Novalis et de tous les amateurs de rêves, de poésie, d’aventures intérieures, de peuples oubliés et d’écrivains nomades”.
Lorsque je clame que je me sens appartenir au monde des poètes et des personnalités poétiques de "Génie", il ne faut pas se méprendre sur le sens profond. Car le Génie n'est rien d 'autre qu'un Dieu ayant pour mission venue des Dieux versant en notre Calice sa parole pourvu que la Poésie parle des Dieux et non du petit moi. . Ce ne peut donc pas être un état d'orgueil mais une conscience humble puisque nous sommes le passeur en conscience.
Un jour lointain, on comprendra cela et sera alors réalisé combien les gens étaient dans l'erreur en parlant du Génie de la poésie.
Novalis le savait.
BLJ
illustration : Friedrich von Schiller
Ô poète ! Des muses, laquelle est ton élue ?
De quelle saison, aimes-tu l'abondance des talus ?
Des royaumes, desquels, aimes-tu la plaine ?
Des fleurs, aimes-tu l’œillet ou la marjolaine ?
Qui des montagnes, lèves-tu à l'apogée des cimes ?
Quoi des mers et des océans, habille tes rimes ?
Ô poète ! De quelle semence, as-tu levé la fleur ?
Dis-moi le nombre du temps qui a aimé tes heures ?
De quelle terre, as-tu posé l'encre de tes jours,
Quand fleurissaient d'or les belles-de-jour,
Quand jours, il y eut, quand nuits les a aimés !
Raconte ! Raconte le vent et ses baisers enflammés,
Les frissons des arbres dansants par tous les temps,
Par tous les vents volant vers l'admirable firmament,
Quand des vols d'argent sur les plumages,
Des feuilles des saules et d'ailes d'oiseaux de passage,
Tu écrivais l'espace d'un verdoyant pré, l'espace étoilé !
De quel oiseau, as-tu volé la plume des êtres ailés ?
Ô poète ! Dis-moi l'infini enlacement de ta muse !
Quant à la lumière des bougies, ta pensée tu infuses,
Là, avec rien, une plume, une flamme, presque rien,
Tu écris les louanges que les défilées chantent aériens.
De quel oiseau, as-tu adoré l'envol et le long col ?
De qui, as-tu fredonné le chant des blanches paroles ?
De quelle lumière, as-tu grandi de rayons,
Usant la pointe noire de tes fusains et crayons ?
Dis-moi, ô poète ! Dis-moi ! D'amour ou de pitié,
Ce que fut ton blanc manteau aux lacs des inimitiés,
Que vagues sous l'orage t'a revêtu d'ombres embellies,
Et paré de lumière que l'aura soutient de solennité d'abbaye.
D'hallalis, ô poète, à jamais, tu écriras la lumière
Que poètes enchantent des pensées de ciel, si fiers.
Ô poète ! Des muses, je t'ai levé d'oriflamme;
Et des égéries, je t'ai nourri de prophéties d'âmes.
Dis-moi ! De quel onguent, ai-je oublié le parfum
Qu'encore, je nettoie tes pieds d'encens au défunt !
Ai-je dit toute la musique des sphères au lointain
Qu'encore je chante ton opéra ! Ah ! Moi au palatin !
Là-haut, recueillant des rimes et des architectures,
La beauté des langues célestes que rêve ma tessiture.
Ô poète ! Des muses, laquelle fut ton élue ?
De Léda, assurément, tendue vers le cygne élu !
Poème dédié à Friedrich von Schiller, Johan Goethe et Novalis
"C’est ainsi que Novalis, le dernier poète à avoir pratiqué en Occident la véritable « danse de l’âme », dira, dans son fameux Monologue : « Seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit musical ; - seul celui qui l’entend dans sa nature intérieure et saisit en soi son mouvement intime et subtil pour, d’après lui, commander à sa plume ou à sa langue et les laisser aller : oui, celui-là seul est prophète. »
https://www.babelio.com/livres/Moncelon-La-Danse-de-lame/371850