Tableau "le cygne" de Berthe Morisot
https://fr.wikipedia.org/wiki/Berthe_Morisot
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C'est dans le plein midi, quand soleil est au zénith
Que le cygne a prosterné le cou, rendant l'esprit à la terre.
De la foule des oiseaux volant dans l'azur ombrée d'éclipse,
Je l'ai vu dans la lumière des horizons sans limites.
Oh ! que vous dirais-je de son large plumage royal
Quand le sang de ses pieds a étanché le sol austère
Et encore dire des rivières qui se sont abreuvées du nectar marial
L'élan des oiseaux ayant vu de la blessure le geste prénuptial ?
Là, dans le demi-jour que terre a dessiné, hospitalière,
Il a pleuré d'un sacrifice ultime réalisé dans la mort.
Le peuple des oiseaux a accueilli son visage de lumière.
Je le revois, dans son manteau rouge, l'esprit en prière.
Puis, le soleil s'est éclairci, rendant à son dévouement
Tout le firmament à la voûte étoilée que l'esprit adore.
Le vent s'est tu dans le silence que le vent aime de l'an.
La rose s'est inclinée face au sacrifice du lys au printemps.
Puis... puis...
La musique des sphères a joué d'un luth de palissandre
La symphonie des oiseaux qui l'aiment, éblouissant.
Le soleil a appelé à aimer la nature et les graines de coriandre.
La nature a loué le chant du cygne que le chant aime répandre.
J'ai vu tant d'oiseaux s'élever le jour ; et aux nuits éclatantes
J'ai vu sa parure guérir au soleil pour l'adorer rayonnant,
Chaque jour, saisir ses mains aux arcanes florissantes.
Je l'ai vu s'élever si haut de grâce aux grâces éclatantes.
Oh ! bel oiseau au vol déployé des dimanches levés,
A-t-il levé son amour aux amours terrestres qu'il regarde,
Que voyant enfin son essor dans la liberté donnée,
J'ai dit au cygne ma flamme et ma grande fidélité.
Le ciel s'illuminait plus puissamment qu'un embrasement,
Plus fort qu'un psaume que les rituels empruntent à Sarde.
Levé dans l'éther, les ailes fleuries de blancheur au firmament,
Il aimait sans mesure l'homme qui l'a blessé dans le vent.
J'ai vu mon beau cygne se relever à chaque pas tombé.
Je l'ai vu saisir mes mains tendues sur son chemin,
Telle ma fleur céleste qui essuie la rosée perlée
Jusqu'à me prendre sur son cœur renouvelé.
Je ne peux plus adorer autre oiseau, mon cygne revenu de la mort.
Dans son corps de lumière, je suis sa plume qui l'aime, humain.
Il m'a dit que tous les hommes sont frères depuis la nuit du septuor
Et que seule l'ombre abîme ces cygneaux titubants aux pas du condor.
Puis, Puis !

Dessin Jacques Lévy
J'ai vu le vent et les fleurs relever leurs visages repentant
Les pierres créer des montagnes, les forêts ourler des chemins,
Les eaux marteler les cailloux après l'orage pénitent.
Le sang des blessures avait parfum de rose vibrant.
J'ai pris mon encensoir et ai, à ses ailes étendues, pris
Le plus fort des parfums, le nard, pour célébrer le carmin
Que sa tombe a oint dans le rayonnement de l'aube accomplie.
Mon cygne vole si haut qu'il est devenu la flamme de l'esprit.

Dessin de Jacques Lévy
Je suis Rose, simplement une rose,
Rose parmi huit, parmi treize, une rose,
l’unique qui n’est pas nombre,
l’invisible, la rose d’or sublime.
Coiffée du dôme de la Jérusalem,
ma si céleste, mon chemin,
mon unique voie, ma seule Cité !
je le porte. Casque et épée.
Je suis croix, pélican et cygne,
avec Michaël au ciel, je me signe ;
partageant du destin la lumière
et de l’aurore, la Vérité et Sa vie.
Défunte est Mars en décembre,
quand du soleil et de la lune
la brume a regardé la clarté ;
avec Christ, j’ai enfanté Mercure.

Avec Amour, sanglots et pureté,
Kaspar entre ciel et terre, je suis,
portant le flambeau avec Christian
quand l’ombre sévit dans l’abîme.

Détail du tableau de Rembrandt "L'Homme au casque"
Par un matin né d’un tressaillement du vent,
quand la brume s’étale tissant son manteau
et d’un lacis de lin cueilli dans le pré blanc,
j’ai vu une Rose fleurir en hiver sur un linteau.
Rouge comme la passion, veloutée et or tel l’amour,
Elle volait dans l’ether à dos de Cygne
préparant son jour de gloire alentour
et d’un baiser de lys se confirma d’un signe.
La pensai-je seule, dansant sur l’écorce d’un arbre,
que six autres vinrent drapées d’anges
enlaçant l’amour, sculptant l’autel de marbre,
qu’un éclair fendit d’une éclipse et de louanges.

Nuit est jour, dit la Rose à l’heure grandiose,
pendant que le lys chantait cette heure sombre.
La flamme à la fleur éclose offrit le geste virtuose
lors les épines sarclant le front pour le nombre.
Depuis, le Cygne tisse de ses roses le voile du lys
qui recouvre chaque tête dans l’invisible,
que la sagesse garde comme l’Adam au Calice,
pour que rien de la Rose ne perde de ses Evangiles.

Photo libre de droit Pixabay
J’ai rencontré un être, errant dans la plaine,
Cherchant son double, triste œil de sa vie,
Scrutant mer, terre, monts et lacs, tout autour de lui,
Ciel et Cieux, Nue et brume, odes et rengaines.
Planant sur l’abîme, mendiant de sagesse,
Parfois volant tel un aigle, ou tel une colombe,
Je le vis scruter sa conscience, loin et ombre,
Agitant son aile qu’il en vit sa faiblesse.
Le vent tournait autour de lui, noble et digne,
Ainsi que mille lucioles en habit de fête.
Il s’accrocha à une pensée, et en trouble-fête,
S’enquit de sa noblesse. Etait-il cygne ?
Il alla sans certitude d’être lui, un peu fou,
Terriblement désorienté, l’âme noire,
Sûr de ses erreurs et de ses feus grimoires,
Que vint l’horreur à la vue de son double fou.
Descendit une étoile, brillante et éclairée,
Qui par sa nuit sans ténèbres, lui dit :
Que connais-tu du cœur, toi qui, tant, a haï ?
Que sais-tu de ta conscience, vieil exalté ?
L’être errant dans la plaine blêmit enfin,
Voyant sa conscience le défier et le toiser,
Tel un fauve affamé de vérité, et déchaîné,
Vit son œil se retourner contre lui, enfin !
Aveugle fut-il quelques vies, insensé aussi,
Que le vieil errant vit sa conscience lourde
En chaque âme tenant encore la charge sourde,
Et comprit que la conscience naît d’autrui.

Photo libre de droits
S'il est un chant du cygne, au crépuscule étoilé,
Se levant d'un souffle, ô mon surprenant zéphyr !
Toi, venant du soleil, acclamant ses feux scellés,
Avant que de les unir à l'aurore saphir ,
Tu m'offres l'étoile, et Chloris chante son porphyre .
S'il est une fleur que Flore aime de l'Est,
C'est de ta main de pianiste que tu la cueilles,
Et quand sur ses pétales tu écris mon accueil,
C'est le cygne alangui qui dit son anapeste,
D'avoir tant aimé les mélodies de nos gestes.
S'il est un rêve éclatant, une fille noble,
Que mon giron a portée vers toi, en été,
Dis-moi encore ces mots qui créent le vignoble,
Quand ta main caresse mon suaire lacté,
Laissé sur le rocher sculpté de Prométhée.
S'il est un envol uni, lié d'un seul chœur,
Blond comme les anges, joli comme le blé,
Dis-moi ce sentiment immaculé des cœurs,
Lorsque d'Esprit, nous glorifions la clarté,
Habit de nos vœux, de nos rubans safranés.
S'il est une page écrite pour nos deux âmes,
Belles comme l'hélianthe crépitant d'or,
Riches d'heures enlacées au sceau de Notre Dame,
Dis-moi cette infinie étreinte, cet effort,
Que nos vies ont louangés de force et d'accords.
Oh ! comme je t'ai aimé, t'aime mon cygne ailé !
Et à chacune de tes notes, flottées dans l'air,
Tant de vies ensemble, et une rose constellée,
Que nos cœurs ont épanouie dans l'aether,
Avec un soupçon de pourpre fleuré de lumière !
Dis-moi ce chant du cygne, cet amour éternel,
Que la Sophia a étreint de certitudes,
Pour le mystère augurant des hosannas bels,
Que nous avons pensés, sans aucune lassitude,
Chantant ce refrain immortel. Joue de la flûte !
Quand d'un dièse, tu joues un Mi pour la passion,
Que d'une diérèse, j'écris deux tons dorés,
C'est l'union psalmodiée pour un carillon ;
Et je m'endors, et je me confie à Thyché,
Laissant dans les nués les longs baisers achevés.
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