Béatrice Lukomski-Joly


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Le dôme et le flambeau

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Je suis Rose, simplement une rose,

Rose parmi huit, parmi treize, une rose,

l’unique qui n’est pas nombre,

l’invisible, la rose d’or sublime.

 

Coiffée du dôme de la Jérusalem,

ma si céleste, mon chemin,

mon unique voie, ma seule Cité !

je le porte. Casque et épée.

 

Je suis croix, pélican et cygne,

avec Michaël au ciel, je me signe ;

partageant du destin la lumière

et de l’aurore, la Vérité et Sa vie.

 

Défunte est Mars en décembre,

quand du soleil et de la lune

la brume a regardé la clarté ;

avec Christ, j’ai enfanté Mercure.

 

 

Avec Amour, sanglots et pureté,

Kaspar entre ciel et terre, je suis,

portant le flambeau avec Christian

quand l’ombre sévit dans l’abîme.

 

Détail du tableau de Rembrandt  "L'Homme au casque"

La rose, le Cygne et le lys

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

 

Par un matin né d’un tressaillement du vent,

quand la brume s’étale tissant son manteau

et d’un lacis de lin cueilli dans le pré blanc,

j’ai vu une Rose fleurir en hiver sur un linteau.

 

Rouge comme la passion, veloutée et or tel l’amour,

Elle volait dans l’ether à dos de Cygne

préparant son jour de gloire alentour

et d’un baiser de lys se confirma d’un signe.

 

La pensai-je seule, dansant sur l’écorce d’un arbre,

que six autres vinrent drapées d’anges

enlaçant l’amour, sculptant l’autel de marbre,

qu’un éclair fendit d’une éclipse et de louanges.

 

 

Nuit est jour, dit la Rose à l’heure grandiose,

pendant que le lys chantait cette heure sombre.

La flamme à la fleur éclose offrit le geste virtuose

lors les épines sarclant le front pour le nombre.

 

Depuis, le Cygne tisse de ses roses le voile du lys

qui recouvre chaque tête dans l’invisible,

que la sagesse garde comme l’Adam au Calice,

pour que rien de la Rose ne perde de ses Evangiles.

 

 

 

L'être errant

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo libre de droit Pixabay

 

J’ai rencontré un être, errant dans la plaine,

Cherchant son double,  triste œil de sa vie,

Scrutant mer, terre, monts et lacs, tout autour de lui,

Ciel et Cieux, Nue et brume, odes et rengaines.

 

Planant sur l’abîme, mendiant de sagesse,

Parfois volant tel un aigle, ou tel une colombe,

Je le vis scruter sa conscience, loin et ombre,

Agitant son aile qu’il en vit sa faiblesse.

 

Le vent tournait autour de lui, noble et digne,

Ainsi que mille lucioles en habit de fête.

Il s’accrocha à une pensée, et en trouble-fête,

S’enquit de sa noblesse. Etait-il cygne ?

 

Il alla sans certitude d’être lui, un peu fou,

Terriblement désorienté, l’âme noire,

Sûr de ses erreurs et de ses feus grimoires,

Que vint l’horreur à la vue de son double fou.

 

Descendit une étoile, brillante et éclairée,

Qui par sa nuit sans ténèbres, lui dit :

Que connais-tu du cœur, toi qui, tant, a haï ?

Que sais-tu de ta conscience, vieil exalté ?

 

L’être errant dans la plaine blêmit enfin,

Voyant sa conscience le défier et le toiser,

Tel un fauve affamé de vérité, et déchaîné,

Vit son œil se retourner contre lui, enfin !

 

Aveugle fut-il quelques vies, insensé aussi,

Que le vieil errant vit sa conscience lourde

En chaque âme tenant encore la charge sourde,

Et comprit que la conscience naît d’autrui.

 

 

 

Le chant immortel

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Photo libre de droits

 

S'il est un chant du cygne, au crépuscule étoilé,

Se levant d'un souffle, ô mon surprenant zéphyr !

Toi, venant du soleil, acclamant ses feux scellés,

Avant que de les unir à l'aurore saphir ,

Tu m'offres l'étoile, et Chloris chante son porphyre .

 

S'il est une fleur que Flore aime de l'Est,

C'est de ta main de pianiste que tu la cueilles,

Et quand sur ses pétales tu écris mon accueil,

C'est le cygne alangui qui dit son anapeste,

D'avoir tant aimé les mélodies de nos gestes.

 

S'il est un rêve éclatant, une fille noble,

Que mon giron a portée vers toi, en été,

Dis-moi encore ces mots qui créent le vignoble,

Quand ta main caresse mon suaire lacté,

Laissé sur le rocher sculpté de Prométhée.

 

S'il est un envol uni, lié d'un seul chœur,

Blond comme les anges, joli comme le blé,

Dis-moi ce sentiment immaculé des cœurs,

Lorsque d'Esprit, nous glorifions la clarté,

Habit de nos vœux, de nos rubans safranés.

 

S'il est une page écrite pour nos deux âmes,

Belles comme l'hélianthe crépitant d'or,

Riches d'heures enlacées au sceau de Notre Dame,

Dis-moi cette infinie étreinte, cet effort,

Que nos vies ont louangés de force et d'accords.

 

Oh ! comme je t'ai aimé, t'aime mon cygne ailé !

Et à chacune de tes notes, flottées dans l'air,

Tant de vies ensemble, et une rose constellée,

Que nos cœurs ont épanouie dans l'aether,

Avec un soupçon de pourpre fleuré de lumière !

 

Dis-moi ce chant du cygne, cet amour éternel,

Que la Sophia a étreint de certitudes,

Pour le mystère augurant des hosannas bels,

Que nous avons pensés, sans aucune lassitude,

Chantant ce refrain immortel. Joue de la flûte !

 

Quand d'un dièse, tu joues un Mi pour la passion,

Que d'une diérèse, j'écris deux tons dorés,

C'est l'union psalmodiée pour un carillon ;

Et je m'endors, et je me confie à Thyché,

Laissant dans les nués les longs baisers achevés.

 

Le retour du cygne

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Photo personnelle " Cygne sur l'Yonne"  de juillet 2015.

Photo en couleurs réelles

 

Saignée livide, larmes d'un fleuve sévère,

Cygnes clopinent à mon retour imploré,

Et à mon arrivée, revenue de l'hiver,

Dansent sur l'onde froide figée de février.

 

Blancs, tel le nuage qui me ceint l'âme glacée,

Ils caressent d'un ballet ondulé le cerfeuil,

M'invitant à nos retrouvailles oubliées

Que le gel a mis en berne l'instant d'un deuil.

 

Tendant leurs becs orangés vers mes paumes blêmes,

Que les longs pleurs ont crevassées d'un gel gisant,

Ils vont sur le talus, de leurs plumes requiem,

Pour soutirer un sourire à mes yeux déchirants.

 

Ai-je eu plus belle amitié que celle des cygnes,

Offrant à mon attention que le malheur donne,

Leurs palmes sans nobles lauriers verts, d'appels dignes,

Dans les méandres d'une rive ternie de l'Yonne.

 

À peine née d'un frisson au port du désarroi,

Madame montre son giron léger sur les flots,

Et d'une valse improvisée m’accueille avec l'oie,

Invitée à leur joie d'épancher mes lourds sanglots.

 

De la voussure de leur cou à ma vie pâle,

Me glorifiant d'un claquement bref de leurs becs,

Ils content leur joie de me revoir en leur Graal,

Saisie par leur sympathie à ces obsèques.

 

Monsieur tend son long col roide vers mes pieds froids,

Pointant ses prunelles en les miennes assombries,

Semblant dire : « Nous sommes venus, là, pour toi ! 

Tu nous as tant manqués, ô amour de notre nid ! »

 

D'un doigt, je montre la trace d'un enfant ravi,

N'étant plus, sondant leur sol de paille sur l'ivraie,

Et ma pensée livre, d'une perle trahie,

Le doux zéphyr d'un printemps décrépi en mai.

 

C'est l'heure d'aller ! Leur dis-je, mélancolique.

Si vous portiez mon chant sur la lyre du temps,

Glissez jusqu'à Epineau aux rives pudiques,

Pour que mon visage gonfle son souffle, longtemps !

 

Écrivez sur l'or des maux, le lai endormi

Qui n'a jamais achevé sa forme au levant,

Et que nos vols à nos droitures qu'amour blêmit,

S'élèvent au ciel qui me voit de spleen pesant.

 

Photo personnelle " entretien avec une oie libre"

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