Béatrice Lukomski-Joly


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Vézelay, colline éternelle, patrimoine mondial de l'Humanité U.N.E.S.C.O

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Photo François Bonnet dans http://fbonnet.canalblog.com/archives/2009/02/04/12363130.html

 

Vézelay, colline éternelle, patrimoine mondial de l'Humanité U.N.E.S.C.O

 

Propos personnel avant d'aller, ensemble, la visiter

 

( Article copié-collé paru sur un ancien blog à mon nom )

 

Aujourd'hui, je vous emmène sur la colline de Vézelay, lieu où je me rends fréquemment. L'envie me prend de vous faire visiter ce lieu sacré, resté pur dans ses traditions.

Il est quatre heures trente lorsque je me réveille pour aller, retourner et encore vivre dans ce lieu qui n'a pas sa semblable en France. Je me frotte les yeux, si fatiguée ! Comment et pourquoi se lever si tôt un jour de repos alors que se lever à 4h30 est mon quotidien ? Cela restera une énigme voulue ou plutôt une spirale allant de l'avant, toujours en mouvement.

Il fait nuit noire, une de ces nuits si sombres avec un brouillard si épais que j'ai envie de me recoucher mais c'est sans compter sur le lever du soleil que je vais vivre, ni sur la Merveille ( La Merveille est son autre nom.) qui m'attend en haut de la colline pour refuser au dernier moment cet immense appel renouvelé !

Le froid est intense, l'humidité me glace le sang. Je roule dans la nuit noire, fracturant le brouillard de mes sept chevaux - motorisés - ( question d'époque ! ) ! Est-ce pour cela que je ne parviens pas à me réchauffer ? Fichtre brouillard ! J'ai envie d'abandonner ma course pendant que le frisson et le froid me figent. C'est cependant sans compter avec ma pensée qui vole et vole déjà vers la colline éternelle. J'ai envie d'entrer consciemment dans la spirale du temps, dans la spirale du Narthex qui me fera franchir ses portes, dans les robes blanches des moniales, dans la spirale de ma vie qui me crée moi ! Alors, je vais, coupant la nuit noire avec détermination et constance. Parfois la peur me saisit de tant me confronter au brouillard dans une nuit sans lune et sans étoiles parceque cachées par l'épais manteau de brume blanche opaque. Que ne suis-je pas restée sous mes draps blancs ! Personne sur la route ! C'est dimanche. Le deuxième de l'Avent, celui de la miséricorde ! Je roule vers Noël. Je commence la fête de tous les espoirs. Mais pourquoi pas une étoile ne s'offre à mon regard ? C'est alors que je pose cette question, que j'ose tourner la tête vers ma gauche, là où est l'est, appelée par un je ne sais quoi de la lumière ! Oui, elle est là, enfin ! Cette aurore nouvelle, cette aurore chaque matin renouvelée, cette aurore qui va se vouloir flamboyante comme je les aime tant. Un trait de vert émeraude, un autre de bleu indigo, un dégradé de roses naissants, une touche d'alizarine dans un blanc de titane pour tout éclairer et rendre la transparence aux reflets ombrés terrestres que les arbres, encore, voilent de bruns et de terre de Sienne dans cette immense nuit, une envolée de couleurs ! Enfin la lumière ! Enfin cette énergie qui nous fait mériter le jour après la noirceur de la nuit ! Je franchis  le mur opaque à grands "enjambées" de roues, tout en écoutant des chants de Noël, de ces chants qui élèvent l'âme dans l'allégresse et la joie d'être, simplement, le coeur vaste comme l'océan, la foi indémantelable, chevillée à ma pensée et mon coeur.

J'ignore comment je parviens à couper le brouillard, le regard levé vers cette aurore, comme lorsque je marche le nez en l'air, sans risquer l'accident, ni la fracture de mes os  ! 

L'aube s'installe pérenne comme la colline éternelle qui pointe ses croix souvenirs vers son Être. Je suis enfin dans le Morvan, dans les monts si usés du Morvan. Je longe alors la Cure ( rivière du Morvan) embrumée dans son lit de pierres bleutées mauves. La terre fume de cette chaleur bienveillante qu'elle accueille du lever du soleil.

Tout n'est que beauté, paix et mouvement du cœur.

 

photo François Bonnet - Vézelay dans sa nature givrée

https://www.naturimages.com/fr/photographes/francois-bonnet-frx1addedac7110000000000024.htm

 

Puis, la voilà, elle, Sainte Madeleine, basilique de Vézelay dans ses draps de brume dont on ne voit que ses tours carrées au dessus de ses volutes spiralées des froids qui s'évanouissent.

Je rêve ! non ! Je ne rêve pas ! C'est toujours ce même émerveillement. La nuit s'est couchée fatiguée, la lune et les étoiles ont fait leur révérence au jour avant de se retirer quelques petites heures.

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Mais, où se situe donc Vézelay et sa colline éternelle ? Vézelay est dans le département de l'Yonne, dans la région Bourgogne, à quelque distance sud d'Auxerre, à quelques lieues de Paris,  vers le sud-est,  en descendant vers Dijon, vers la Provence, vers la mer. Voyez-vous, là, sur la carte le massif du Morvan ? Elle est à la pointe nord, centre exact entre Clamecy et Avallon.

 

Un clic droit sur la photo, choisir l'item " ouvrir l'mage dans un nouvel onglet" pour  l'agrandir. il en est ainsi pour chaque photo ici et sur mon blog.

Vézelay 

 

http://www.tourisme-chablis.fr/en/tourisme/pays-chablisien/le-village-de-vezelay/83/

Vézelay, célébrée grâce à la basilique de sainte Marie Madeleine et de la colline classées au patrimoine mondial de l'Humanité, elle est l' alpha de l'une des principales voie de pèlerinage de saint Jacques de Compostelle , la via Compostella en parallèle à la via Turonensis au départ de Tours.

Ville historique de la chrétienté, elle fut le départ de la seconde croisade prêchée par Saint Bernard au XIIe siècle. 

 

Photo DANIEL DRAY

 

La ville est ordonnée sur une haute colline. Cette colline a valu à zelay d'être renommée en 793 Vézelay-la-Montagne. Pourquoi ? Le côté ouest est facilement accessible, alors que les versants sud, nord et est ne le sont pas. Vézelay ordonne la vallée de la Cure qui fut la voie de navigation principale de la région morvandais

 

 

La basilique et ses rayons

 

La basilique sainte Marie Madeleine est un monastère bénédictin où vivent encore les moniales des Fraternités de Jérusalem et où le saint sacrement est toujours celui donné par saint Jean de Chrisostome, père de l’Église grecque : χρυσόστομος/chrysóstomos, littéralement « Bouche d'or "

 

 

 

En l'an 782, à Saint Père, est entrepris dans la vallée un premier monastère. Détruit par les Normands quelques années plus tard, il sera reconstruit sur la colline pour y être inattaquable. Réédifié après l’incendie de 1120, le monastère compte alors près de 800 moines bénédictins. Mais, de nombreux conflits opposent les abbés et les habitants exaspérés par les impôts levés pour la construction de l’abbatiale.

Au XIIe siècle, la présence des reliques de Marie Madeleine fait de Vézelay un des hauts lieux de la chrétienté. Comment sont-elles arrivées là ? Nul ne l'a jamais su .

 

La crypte de la basilique comportant les reliques de Marie Madeleine.  Vous verrez là sur le sol, à ses pieds, des feuilles  par dizaine, intentions de prières pour les détenus de Joux la Ville.

 

La prospérité et le calme revenus, Vézelay adopte timidement le style gothique, alors que celui-ci en est encore à ses balbutiements. Rappelons que l'art gothique est né de l'abbé Suger (1081-1151) dont la première cathédrale gothique fut celle de Sens en Bourgogne dans l'Yonne et dont le « brouillon », à ce qui se dit, fut l'église de Pont sur Yonne, 10 kilomètres de Sens.

La gloire de l'abbaye grandit encore lors de la réunion tenue en son sein pour le lancement de la troisième croisade en 1146 par Bernard de Clairvaux.

Puis à la veille de la révolution française de 1789, elle est déjà en piteux état. Toutes les dépendances monastiques sont détruites. Les effigies des saints sont attaquées comme dans toutes les villes de France. La France et sa révolution décident de faire de notre beau pays un pays laïque faisant fie de sa mémoire architecturale en sacageant les visages des sculptures religieuses et donc de sa chrétienté ! Des églises sont abattues mais Vézelay tient debout malgré son saccage.

Tombée dans l'oubli et vouée à la ruine aux XVIIIe et XIXe siècles, la commune cherche à sauver l'édifice, mais éprouve de grandes difficultés à trouver des fonds. C'est Prosper Mérimée, écrivain (1803-1870)  Inspecteur général des Monuments historiques, qui obtiendra les subsides nécessaires. La restauration est confiée au jeune Viollet-Le-Duc ( 1817-1879) ainsi qu'une reprise des pèlerinages lui permettent de retrouver une partie de son éclat.

En 2010, c'est un appel de Nicolas Sarkosy qui souhaite refondre le site avec un projet voulant redonner du lustre à l'abbaye et la colline, voté pour sa consolidation bétonnée qui voit le jour et  est réfuté par l'ensemble des Vézeliens. Non, c'est non ; Vézelay ne le sera jamais.  https://blogs.mediapart.fr/anne-duvivier/blog/220513/vers-la-betonisation-de-la-colline-de-vezelay  Le projet d'une Vezelay bétonnée, fort heureusement, ne verra pas le jour. L'opposition fut forte. Les Vézeliens ont refusé de voir leur ville soumise à un grand marché du Temple pour lui conserver sa vie spirituelle.Certes il faut restaurer Vezelay et sa basilique dont le Narthex menaçait, menace de s'effondrer mais en lui conservant sa vocation première et unique : mission de pélerinages et de spiritualité vécue. La porte centrale du Christ en majesté sera soutenu par deux portes géantes faites de vérins hydrauliques

 

 lire ici un excellent article traitant des rayons solaires présents dans les  oeuvres d'art  http://dossiers.secrets.free.fr/enquetes/mysterieux.rayons.solaires.htm#03

 

Quels sont les illustres, outre saint Bernard, ayant séjourné à la Basilique de Vézelay  ?

 

 

Bernard De Clairvaux

 

 

Bernard de Clairvaux naît en 1090 à Fontaine les Dijon près de Dijon-Bourgogne-, mort en 1152

En 1115, l’abbé de Cîteaux confie à Bernard,un groupe de moines pour asseoir une abbaye qui prendra le nom de Abbaye de Clairvaux, parce qu'elle fut bâtie dans une clairière. C’est au Val d’Absinthe que le jeune père abbé, futur Bernard de Clairvaux, et quelques moines venus de Cîteaux,commencèrent à défricher une clairière de terre inculte au cœur de la forêt qui couvre les collines et les vallées aux confins de la Champagne.

Cette terre de silence et d'austérité va évoluer pour la postérité. La grande abbaye est arborée de vignes, colorée de granges, de forges, de moulins pour qu'y vivent les moines Le jeune Bernard y mûrit une doctrine personnelle, expression de sa spiritualité . Les sermons qu’il fait aux moines et ses chartes sont retranscrites puis diffusées. Les moines de l’ordre de saint Bruno sont bouleversés par ces écrits. Bernard fait légion de convertis par le rayonnement de ses écrits,sa charité , son humilité et son dénuement total.

Bernard est confirmé par ses contemporains et entretient de nombreuses relations épistolaires, particulièrement avec Hildegarde de Bingen. 

 

 

« Remarquez que la crainte engendre la componction, la componction, le renoncement à tout, celui-ci la vraie humilité et cette dernière la vraie confession, où se trouve la purification de tous les vices. La confession fait pulluler les vertus; une fois devenues grandes ces dernières font la pureté du cœur en quoi consistent la vraie sagesse et la charité parfaite. Après cela, il faut savoir que c'est l'esprit de crainte qui donne la crainte ; l'esprit de piété, la componction; l'esprit de science, le renoncement aux choses présentes; l'esprit de force, la traie humilité; car l'humilité vainc tout; l'esprit de conseil donne la confession; l'esprit d'intelligence, l'acquisition des vertus ; l'esprit de sagesse, la parfaite pureté du cœur et l'amour. » tiré de la bibliothèque des Dunes

et « Nul ne mérite plus notre colère, qu'un ennemi qui feint d'être notre ami » (De Conv. ad Hug).

 

Le Narthex et le Christ en Majesté de la basilique Sainte Marie Madeleine

 

 

« Le Narthex est doté de sculptures romanes qui sont parmi les plus belles qui soient : une collection de chapiteaux complémentaires à ceux de la nef et surtout les trois portails merveilleux qui s'ouvrent sur la nef. Le portail central est la gloire de Vézelay et l’un des plus beaux portails romans du monde. L’ensemble d'une énorme richesse a été sculpté vers 1125-1130 et représente le miracle de la Pentecôte, avec, sur le tympan, la Descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres autour du grand Christ en Majesté. Son corps majestueux occupe la mandorle ; ses mains envoient des rayons aux têtes des douze Apôtres, qu’il envoie pour évangéliser les peuples. La scène est entourée par huit compartiments où sont sculptées plusieurs scènes aux saints et peuples variés du monde : des apôtres écrivant, Jéroboam, cappadociens, arabes et cynocéphales, Ethiopiens, phrygiens, byzantins et Arméniens. Le large linteau sous le tympan porte de nombreux personnages étranges. C’est le monde profane où on remarque des scythes, le monde romain, les macrobii, les Pygmées et les Panotii avec leurs oreilles démesurées. Saint Pierre et Saint Paul se trouvent au centre du linteau sous les pieds du Christ. Il est supporté par le trumeau où la figure de Saint Jean-Baptiste a été mutilée à la Révolution (l’Agneau Pascal qu’il portait a disparu). Deux rangées de voussures entourent cet ensemble : la première est composée de 29 médaillons contenant les Signes du Zodiaque et les Travaux des Mois, admirablement sculptés » Issu d'un article issu de : http://www.bourgogneromane.com/edifices/vezelay.htm

 

Les spirales sur le manteau du Christ en Gloire

 

 

Là, sur Son habit, tout est de spirales sculptées, point n'existe de vide, tout est plein en mouvements solaires

Nous savons que la spirale parcourt une ellipse autour du soleil mais le soleil se déplace aussi. La figure que notre planète trace dans l’espace est une spirale ou hélice simple. D’ailleurs, dans sa marche autour du noyau de la Voie Lactée, le soleil décrit lui aussi une spirale.

De tout temps, la spirale a été utilisée par l’homme pour symboliser de multiples choses : l’accomplissement, l’élan vital, l’ordre cosmique, le cycle des saisons et divers autres cycles, miroirs de sa racine sacrée.

Hélice de toutes choses et des toiles entr'autres de Van Gogh ou de Léonard de Vinci, elle est mouvement d’incarnation, elle est à l’origine de la vie, à l’origine du cosmos, elle raconte l'univers.

C’est le mouvement que fait l’âme quand elle s’incarne.

 

Vézelay, c'est aussi 

 

Les rencontres musicales

 

Elles ont été crées par Pierre Cao, chef de chœur et d'orchestre Luxembourgeois.

Vézelay est alors nommée la cité de la voix.

Ces rencontres musicales sont consacrées à l'art vocal de la musique sacrée de tous les temps et ont lieu tous les ans fin août sur quatre journées riches d'émotions. Elles sisent dans la basilique mais aussi dans le village à saint Père petit village juste sous Vezelay.

Je ne peux que vous convier à vous y rendre, vous, amateurs de musique sacrée.

Vous trouverez le programme sur le site d'Arsys Bourgogne.

http://www.arsysbourgogne.com/

 

 

 

Ses artistes

 

Christian Zervos, écrivain, sculpteur, éditeur, né en 1889 dans l'île grecque de Céphalonie, il étudia la philosophie à Paris. En 1923, il travailla pour l'éditeur Albert Morancé sur les revues « L'Art d'aujourd'hui » et « Les Arts de la maison ». En 1926, il créa sa propre revue, « Cahiers d'art », l'œuvre de sa vie dont il réalisera seul chacun des 97 numéros (de 1926 à 1960), consacrés aux arts plastiques, arts premiers et art contemporain. Ainsi trouvons-nous dans la collection les signatures de Desnos, Breton, Tzara, Éluard, Char, Beckett Artaud, Bataille, Blanchot, Leiris, Dali, Bellmer,, au côté de celles de critiques internationaux. Zervos publie des monographies d'artistes, des ouvrages d'archéologie, de poésie et sur la musique. En 1932, il commença le monumental catalogue des œuvres de Picasso en 33 volumes).

 

Christian Zervos et Pablo Picasso

Réel amoureux des arts et authentique mécène, personne n'a relevé la place laissée vacante, lui créateur de galerie d'arts et éditeur d'écrits pour lesquels ils se voulait découvreur de valeurs artistiques vraies, pionnier d'artistes inconnus où à valoriser, inconnus ou déjà connus.

Romain Rolland, écrivain, 1866- mort à Vézelay en 1944, prix Nobel de la littérature en 1915.

Romain Rolland avec Gandhi

D’une culture ciselée par l'amour de l’art et de la musique, ainsi que le culte des héros, il chercha toute sa vie la communion entre les hommes. Son besoin de justice le poussa à souhaiter la paix « au-dessus de la mêlée » pendant et après la première guerre mondiale. D'idéal humaniste et en quête d’un monde non violent, il voua son admiration à Léon Tolstoï, aux écrits des philosophes orientaux . Il conversa avec Rabindranath Tagore, poète indien dont l’œuvre entière et « Le Cygne » l'émurent, ainsi qu'avec Gandhi, grande figure de la non-violence.

Artistes en villégiature, tous ceux du 19 ième et du 20 ième siècle, seront tous des estivants prolongés de la colline de Vezelay, grâce à Christian Zervos qui y élut domicile dans la rue Haute : Picasso, Marc Challenge, Fernand Léger, Le Corbusier, Bernard buffet, Miros, Paul Claudel, Stéphane Mallarmé, etc seront les hôtes privilégiés de Vézelay, sa colline et de Christian Zervos.

Marcher dans Vézelay c'est entendre tous ces artistes rire, disserter sur le monde et sa politique, composer, les voir écrire sous les ramures étalées des glycines âgées de siècles odoriférants, dans l'ancienne infirmerie-hostellerie du 10 ième siècle, actuellement café musée du « Cabalus » où il fait si bon de s'y arrêter et de boire un bouillon chaud assorti de toasts et de tartines grillées, assis près de la cheminée médiévale flambant ses bûches crépitantes et chaleureuses. C'est aussi les voir dans les caves voûtées des maisons ceinturant la rue Haute ou rue saint Pierre et les profondeurs cachées du village. J'entends ces dandys et je les vois bouger au rythme de leur redingote et capes, saluer de leur chapeau les dames, muses de leurs désirs de leur création, muses secondaires cependant à la basilique qui se veut être leur première Muse d'invocation libre, Marie Madeleine.

 

Intérieur du café " le Cabalus" ancienne infirmerie du moyen âge où j'aime  me reposer près de la cheminée, face à  un bouillon chaud : des années de fréquentation du "Cabalus" , juste parce que j'aime m'y reposer. 

 

Photos isues du site du cabalus

https://www.tripadvisor.fr/Hotel_Review-g187114-d649074-Reviews-Cabalus-Vezelay_Yonne_Bourgogne_Franche_Comte.html

 

Marie Madeleine, sainte patronne des prisonniers

 

Elle est femme et femme bénie notre Marie Madeleine. Elle parfume de nard toutes ses venelles et ses cryptes, ses allées et ses nefs. C'est elle que l'on voit, entend dans ce lieu sacré que l'on prend avec soi, sur soi et emporte avec soi comme d'une imitation initiation à ne pas manquer. C'est elle qui nous accompagne vers le Narthex...

Elle est notre rendez-vous à tous à Vezelay....artistes, gens du culte, et aussi simples visiteurs mais à Vézelay, vous rencontrerez essentiellement des gens de foi.

Comment ne pas imaginer Paul Claudel enlacer la longue chevelure de Marie Madeleine avant de faire amende honorable ? Ou imaginer Chagall découvrant là l'essence de ses visions qui furent tableaux témoignages ?

 

 

Mais elle est surtout, ici, à Vézelay, témoin d'un centre de détention qui, à 28 kilomètres de sa basilique, voit vivre derrière ses murs-remparts des temps modernes, de tristes heures d'étranges méditations sur les actes terribles de ses protégés auxquels elle voue son pardon et sa volonté de regard bienveillant.

 

C'est qu' "on" s'affaire, ici, tous ensemble et tous cultes confondus !

 

Sa crypte dans la basilique où se voit sa relique ( Est-elle vraie, nul ne le sait mais pèlerin aime à y croire ! ) est ornée d'intention de prières des familles des détenus de Joux la Ville au lieu-dit La poste aux Alouettes que vous ne pourrez pas manquer car aller à Vézelay , c'est passer à coté de ce centre de détention sur votre droite en venant de Paris.

Pas un cri, rien que le silence ! C'est Vézelay et sa campagne !

 

du poème " Si" de Rudyard Kippling

 

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

 

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,

Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;

 

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d’un mot ;

 

Si tu peux rester digne en étant populaire, 

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

 

Si tu sais méditer, observer et connaître,

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser sans n’être qu’un penseur ;

 

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans être moral ni pédant ;

 

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

 

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tous jamais tes esclaves soumis,

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire

Tu seras un homme, mon fils.

 

Silence

 Le soleil murmure sa volonté d'éclairer l'autre face de sa terre pour d'autres hommes au yeux lourds  de  leur nuit et me demande de saluer la lune et les étoiles qui renaissent dans leur spirale toujours en mouvement.

Je repars dans un brouillard sombre et plein que la vallée n'a pas abandonné de la journée.

A Vézelay, le soleil a brillé si haut que j'ai … que j'ai.... oui, réchauffé mes os transis que l'Yonne a regardés de sa déesse Icauna car Yonne provient de la déesse Icauna, déesse des rivières, par la magie de la transformation de la vie du mot au travers des siècles. J'ai alors rêvé à la floraison de ses cerisiers que je revoyais en mon âme pour son printemps qui arrive, ainsi que de ses coquelicots qui abondent encore dans nos champs l'été.

 

Cerisiers et coquelicots de l'Yonne entre Auxerre et Joux la Ville : photo François Bonnet

https://www.naturimages.com/fr/photographes/francois-bonnet-frx1addedac7110000000000024.htm

 

http://fbonnet.canalblog.com/albums/yonne_en_fleurs/photos/20451507-imgp3517.html

 

La nuit tombe et le brouillard la revêt, laissant ses étoiles au coeur de ceux qui veulent bien les voir dans ce drap étendu noir.

Tombe aussi le silence.

 

 

https://www.facebook.com/Vincent-Munier-Photographer-149204661768766/

http://vincentmunier.com/indexflash.html

 

Silence.

Je vais à la nuit

« Aux hymnes de la nuit »

«  Aux disciples de Saïs »

( Novalis, poète et écrivain allemand )

 

Béatrice Lukomski Joly

 

Photo Vincent Munier

 

 

Je tiens à remercier Vincent Munier, photographe,  d'avoir accepté que je me serve de ses photos animalière et de nature pour mes publications.  Echange de quelques mails, il était à l'époque souffrant du froid qu'il fréquente comme une fiancée dans la solitude de l'hiver, avec quelques engelures. Une grande humilité qui fait dire que nous pouvons partager ses photos dans la mesure ou nous avons eu l'élégance de le lui demander. Oui , merci encore Monsieur.

BLJ

 

 

La mort du cygne.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

tableau : 

Un cygne mort et un paon

 

Jan Weenix (1642-1719) 

https://artuk.org/discover/artworks/a-dead-swan-and-peacock-176442

 

Il a froid, allongé, aux rives des eaux frileuses ;

Si froid ! dans le brouillard qu'arpentent les grèves.

Replié dans son manteau de neige, encore,il rêve,

Aux berges délaissées des pluies houleuses.

 

Le gifle le vent, le plumage transi sous la brume !

A-t-il choisi son vol avec ses frères,

Quand l'eau ruisselante vint à ocrer ses plumes,

Que l'amertume a raconté sa plaie de verre.

 

Il est, là, à souffrir, dans le souvenir, si las !

À sa loyale envergure, il meurt de froid,

Tellement triste que le gel sonne son glas,

Et à ses flancs, terrifie l'engelure de ses plumes.

 

Où sont partis les blancs cygnes, qui, hier, volaient,

Aux cieux tremblants des orages qu'il aime,

Courbés à l'ampleur des tremblements seulets

Que ses envols n'ont point vu d'ailes en requiem.

 

Sombre et taciturne, triste et solitaire, il se couche,

Titubant, les palmes endolories au nid creusé,

Que d'aisance perdue, que de sa grâce, il touche.

Ô ! sa blessure est si vaste, sa tristesse si empesée !

 

Il tente de se relever, toujours croît au chemin,

Le corps endolori, les verges des roseaux l'ont frappé.

Encore tente-t-il de se relever qu'il tombe en Galiléen,

Comme d'une blessure d'abondance aux ailes fripées.

 

A-t-il vu  ses beaux cygneaux, devenir cygnes

Que, déjà, il pleure sa progéniture laissée aux turquoises.

Des malignes douleurs offertes aux étoiles, il se signe.

Les ailes larges bées comme deux arbres se croisent.

 

Il pleure à la chute des nuits qui chancellent,

Dans la forge du tombeau de terre qui l'attend.

Eut-il plus grande douleur que celle de l'oiselle

Pleurant, les ailes déployées, à son cercueil blanc ?

 

Je l'ai vu, le beau cygne, transpercé de la lance

Qui, aux fleuves, donna le pouvoir des eaux,

Submergeant la rive ténébreuse à l'éclipse d'alliance

Que son martyr, pourtant, chante sous le rameau.

 

C'est dans le froid blizzard qu'il rend l'âme à Cybèle,

Dans la majesté de l'amour qu'il revêt de brûlures

Que nul n'a vu à la clarté de sa parure en ombelles,

Pourtant adorée d'ailes de cygne à sa robe de bure.

 

http://beatrice-lukomski-joly.copyright01.com/

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