Béatrice Lukomski-Joly


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L'hermine du Roi

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Photo de Monqiue Boutolleau issue du site :

http://boutolleau.monique.free.fr/index.php/brumes-daubrac-6548

 

Sur le plat de la laine tissée par la brume,

Sur la soie tournoyant autour de l’écume,

Vont d’amples ritournelles que l’aube file

De reflets épris des nuages volubiles.

 

Pendant que se lèvent le soleil et sa flamme,

Flamboyant avec la pluie, adulant mon âme,

Mille rayons câlinent l’éveil du matin venu,

En jouant de la flûte sur un saut de dahu.

 

Et le sol trempé par sa nuit de bruine

Ruisselle des hauteurs, exaltant l’Ondine

Levant sa parure de perles d’eau vers l’azur,

Pendant que descend la lumière pure.

 

C’est la plaine se moutonnant de coton

Pour une multitude de blancs moutons

Lors des flambées solaires aux aurores,

Pour l’embrasement de ses feus boutons d’or.

 

Les monts scrutant les pas dans l’angélique manteau

Psalmodient un baiser de leurs cimes au ciel si haut,

Priant pour l’homme ne voyant plus la solennité

Des étincelles, sculptant leurs cœurs en majesté.

 

Voyez ce suaire, le temps d’un lever,

Sur une prairie scintillante, sur une rose élevée !

Et épousez de votre main, celle d‘un autre

Endormi sur le champ glacé, guettant son apôtre !

 

C’est un tulle de brume se posant sur le pré,

Ayant tissé l’hermine du Roi pour nos pieds,

Et mes yeux, ayant vu l’invisible, sourient,

Face à tant d’Amour consacré à nos vies.

 

Peinture à l'huile me représentant  sur la berge de l'étang des Lésines à Hauteville-Lompnés - 1983 -

Propriété  : Julie Joly-Koutzine

Le chemin des roses

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo issue du site

 https://blogs.futura-sciences.com/feldmann/tag/antares/

 

Au fort des murailles ensevelies

par presque mille printemps jolis,

j'ai vu tant de mousses d’ombrage

verdir les années sans dommage,

qu'au sermon pris telle l'offrande,

j'ai dessiné le temps qui transcende,

et de sa mine de graphite aiguisée,

aux écrits des Sages, ma vie, j’ai voué.


Des rides du pré jauni, avec Perceval,

lors des sécheresses estivales,

j'ai reconnu la branche vivante en Antarès,

sur la sève de l'arbre en détresse.


Combien de siècles faudra-t-il au végétal

pour élaguer une brindille pâle,

et aux hommes d'orgueil sans mesure

voir croître leur liesse dans l’azur ?


La pluie ravinait les flancs des collines,

ternis de traîtrise et de vermine,

quand sous le nuage parfumé de rose,

je vis se lever le voile des Atlantes.


Je vis trois soleils s’unir et tomber,

message aux hommes desséchés,

dans le vaste océan des ténèbres,

aux âmes terrifiées de leur lèpre.


Des flots montants, tout dévastant,

je demandai aux âmes sensibles s’élevant

de me suivre en ciel, et nous sommes envolées

pour une belle terre fraternelle levée,

que l'espace offrit à nos sagesses,

avant la source conduisant vers Hermès ;

le doux rayon couronna nos destins,

bien avant l'heure éternelle en ce noble matin.


Quand l'heure sombre s'acheva, vint la vertu,

un ange apparut tout de blanc vêtu ;

aux marches du temple solaire, feu le chaos ;

montra la clarté revenue sur les eaux,

monta avec moi le grand escalier blanc

tout de marbre céleste revêtu vers le Goéland ;

quand parvenus à son faîte dans les nuages,

il me dit de regarder l'en bas et l'en haut sans âge.


De l'en bas, je vis un gouffre de feu et de sang

fourvoyé de douleurs au serpent ;

de l'en haut, je vis une ville de lumière

étincelante d’aurores irisées en prières.


Sur un mont sans âge, brillant tel le levant,

Il était là à montrer les arpents en sa voie

que ma foi devait franchir de clarté et de joie,

et des portes franchies, être le servant.

 


 

Au chemin des roses sous l'embellie des lys

des jasmins parfumés et des corbeilles d’Adonis

j’entendis sa voix grave et douce me dire

accompagné de ciel sur sa lyre :


"Quand tu auras franchi la vallée de la peur,

va libre vers le Temple, Il t'attend à cette heure.

C'est un combat d'initié contre le venin !

Ne t’arrête pas en chemin. Vois Odin ! »

Tu souffriras tout ce que esprit endure

en franchissant cet effroi en sa Nature."


Je sus qu'entre l'initié antique qui n’est plus,

aux Atlantes dévoyés et ceux sauvés du reflux,

un mystère avait fait son entrée en lettres célestes

pour le baptême du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est.


Aux roses tant chéries parmi les épines à élire,

que ma Perse soignait les plaies d’avenir,

aux ronces rouges et au serpent sous les pieds,

j'ai vu le Graal de mille embrasés sur le sentier.


Alors que les roses dans le déluge fleurissaient,

j'ai vu la Lilith sur le cep que la vigne repoussait

près du voile à Saïs que nul ne doit voir avant l'aube,

et au levant, je me suis éveillée, baignée de psaumes.

 

Sept roses, baume de nard, Ô extase !

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Tableau " Sophia et son enfant" 

auteur ? m'informer 

 

Mais quel est ce jour sombre

Arpentant sa rivière, livrant l'Hombre*,

Mes épaules endolories, le poids des bois,

Mes pas lourds. Qui me montre d'un doigt ?

 

Suspendu à ma douleur, trahi pour un denier,

Quelle est cette offense et son figuier,

Ce lent calvaire qu'il faut monter,

Cette robe gênant mes enjambées ?

 

Quel est ce midi qui m'appelle

Pour éblouir ma douce chapelle,

Et ce rêve donné aux soumis

Comme aux plus endurcis ?

 

Moi, la vie baignée de rosée,

Marchant avec peine, les pieds blessés,

Le caillou pour ami, la colline gravie,

Moi, aux douleurs si vives en mon pays.

 

Que faut-il porter de blessures,

Le cœur rougi, fortes voussures,

Pour que mon soleil fleurisse au Soleil,

Et que soleil offre sa lumière à l'éveil !

 

Là, entre mes épaules, vif est le pas,

Je m'enfonce, et je brûle du trépas,

Et je regarde la foule,

Et j'ai peine sous la houle.

 

Là, dans le silence, hurle la vie

Qui attend, donnant son aile bleuie,

Sans faiblesse, sans traîtrise,

Le cœur riche dans la colère de la bise.

 

Je porte vous et moi, l'oiseau et le ver,

La fleur et l'arbre ensemencés en hiver,

Pour abreuver la vigne éclose,

Nourrir ma terre, d'un nectar s'arrose.

 

Mes cheveux ruisselants de parfum,

Mes yeux couverts de thym,

Je vais ensemencer l'avenir,

Dire à tous que j'aime, vous réunir.

 

Et je marche, pauvreté dans les bras,

Le ventre miséreux, et douce aura,

La joie arrimée à mes jours

D'avoir plié pour Son secours.

 

Qui croit m'avoir enseveli,

Les actes satisfaits de l'ordalie,

Fer et souffre, froid et chaud,

Ignore qu'il me couvre de chaux.

 

Et chaux, et sel, envolent la pureté

Sur une aile d'ange, un dôme or est né.

Vois ma colombe voler si haut !

N'ignore pas mon rameau !

 

Jour sombre, heure d'éclipse,

Neuve et douce apocalypse,

Sans m'éclipser, je verse en mon vase

Sept roses, baume de nard, Ô extase !

 

Je vais, même chargé,  sourions !

Ruisseler sur vous de rayons,

Que ne voyez-vous ma colombe

Descendre et voler plus haut !

 

Déposer un baiser sur vos cheveux,

Poser un doigt sur vos lèvres d'aveux,

Et je rayonne, je resplendis, j'aime,

Et j'aime, j'aime, j'aime.

 

Peinture Waldorf

*Hombre ! mot français tombé en totale désuétude signifiant homme et issu de la langue espagnole

 

Voyez l'horizon !

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

victor nozesiewski

 

Quand sur une pierre allongée,

je m’élèverai pour le ciel épouser,

et que les oiseaux chanteront

lors le printemps venu, ils aimeront,

pensez à les nourrir l’hiver

pour que de faim dans l’univers,

point, ils ne meurent de désespoir.

Ô ciboire !

 

Quand sur une marche assise,

j’ornerai les mains qui baptisent,

redonnant à la lumière l’écriture

de leur chant céleste, et ma déchirure,

pensez que rien ne se perd de nos efforts,

et que tout s élève d’aurore

pour que nos pas, ensemble, s’unissent.

S’unissent !

 

Voyez ! Voyez l’horizon !

Tant d’étoiles brillent d’éclat.

Voyez ! Voyez l’horizon !

Tant de sacrifices lui sont donnés.

 

Quand sur une branche, au seuil,

je vivrai assise sur une feuille

et que la nature fleurira d’oraisons

lors les Pâques rappelant nos floraisons,

pensez à l’honorer, son ciel manifeste,

pour que de nos mémoires au narthex,

vous aimiez sans mesure.

Ô bel azur !

 

Quand élevée en mon Bien-Aimé,

mon cœur en le Sien, Un, sublimés,

et qu’en Ses bras, accueillie je suis,

ayant fait beaucoup et pas assez. Ô vie !

pensez Son regard qui nous couronne,

pour qu’en Lui, tout soit glorifié, nous redonne,

vous et moi, L’aimant tel Il nous aime.

Saint Chrême !

 

Voyez ! Voyez l’horizon !

Tant d’étoiles brillent d’éclat.

Voyez ! Voyez l’horizon !

Tant de sacrifices lui sont donnés.

 

Si en moi, assise, debout, couchée,

blessée, usée, levée, et élevée,

vous preniez vos cœurs pour seul combat

en vos esprits que tant je chéris, ici-bas,

d’Amour grandi vous êtes à Son puits,

parce que d’Amour, nous sommes en Lui,

rayonnants et confiants, allant.

Oui ! avec vous marchant.

 

 

Si en vous, assis, debout, couchés,

blessés, usés, levés et élevés,

vous portiez le monde tel un gain,

regardant Sa souffrance en son jardin,

tels nos joyaux en nos esprits mérités

que nous offrons sans rien gagner,

pensez n’avoir vu de moi qu’une étincelle.

Une étincelle !

 

Voyez ! Voyez Son horizon !

Tant d’étoiles brillent d’éclat.

Voyez ! Voyez Son horizon !

Tant d’Amour, il nous donne.

 

 

Là-haut sur la colline

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Illustration  Waldorf

 

Là-haut, sur la colline, flotte une grande voile,

Si solennelle, parfumée de fleurs célestes,

Lorsque soleil vibre, quand nuit l'allume d'étoiles,

À l'aube comme au coucher, à l'est et à l'ouest.

 

C'est, là-haut, sur la colline, ensoleillée,

Étincelante d'aurores métamorphosées,

Et jours s'inclinent admiratifs, éveillés,

Au renouvellement qui a tout sacrifié.

 

Ce chemin, parmi les astres qui accompagnent,

S'éblouit de voir le sacre du soleil. Venir !

Et murmure, sur Ses pas, la force qui gagne

Le courage pris pour Son éclat. L'accueillir !

 

Là-haut, près de moi, resplendit le bel astre

Qui a tout donné de Sa substance pour être ;

Et couronné d'or, touche le feu de Zoroastre

Préparant Sa robe tissée d'enfants et de lettres.

 

Écrivant le nombre de sceaux qu'il nous faut d'heures,

Il tresse le pan des vêtements blancs et dit

L'Amour révélé en la grâce du labeur

Que Ses rayons ont vu des naissances à midi.

 

C'est là-haut sur le mont rubis, après l'éclipse,

Que mages adorent, qu'amers prêtres renient,

Tendant de leurs mains les lettres d'Apocalypse

Qu'ils ont écrites d’Éphèse et de Philadelphie.

 

La grande voile vole aux Nues, majestueuse,

Brodées de roses rouges, d'iris bleus, de lys or,

Quand de l'écho des sphères flamboie, joyeuse,

L'éclat des brebis posant genoux au Mont Tabor.

 

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