Photo de Monqiue Boutolleau issue du site :
http://boutolleau.monique.free.fr/index.php/brumes-daubrac-6548
Sur le plat de la laine tissée par la brume,
Sur la soie tournoyant autour de l’écume,
Vont d’amples ritournelles que l’aube file
De reflets épris des nuages volubiles.
Pendant que se lèvent le soleil et sa flamme,
Flamboyant avec la pluie, adulant mon âme,
Mille rayons câlinent l’éveil du matin venu,
En jouant de la flûte sur un saut de dahu.
Et le sol trempé par sa nuit de bruine
Ruisselle des hauteurs, exaltant l’Ondine
Levant sa parure de perles d’eau vers l’azur,
Pendant que descend la lumière pure.
C’est la plaine se moutonnant de coton
Pour une multitude de blancs moutons
Lors des flambées solaires aux aurores,
Pour l’embrasement de ses feus boutons d’or.
Les monts scrutant les pas dans l’angélique manteau
Psalmodient un baiser de leurs cimes au ciel si haut,
Priant pour l’homme ne voyant plus la solennité
Des étincelles, sculptant leurs cœurs en majesté.
Voyez ce suaire, le temps d’un lever,
Sur une prairie scintillante, sur une rose élevée !
Et épousez de votre main, celle d‘un autre
Endormi sur le champ glacé, guettant son apôtre !
C’est un tulle de brume se posant sur le pré,
Ayant tissé l’hermine du Roi pour nos pieds,
Et mes yeux, ayant vu l’invisible, sourient,
Face à tant d’Amour consacré à nos vies.

Peinture à l'huile me représentant sur la berge de l'étang des Lésines à Hauteville-Lompnés - 1983 -
Propriété : Julie Joly-Koutzine
Photo issue du site
https://blogs.futura-sciences.com/feldmann/tag/antares/
Au fort des murailles ensevelies
par presque mille printemps jolis,
j'ai vu tant de mousses d’ombrage
verdir les années sans dommage,
qu'au sermon pris telle l'offrande,
j'ai dessiné le temps qui transcende,
et de sa mine de graphite aiguisée,
aux écrits des Sages, ma vie, j’ai voué.
Des rides du pré jauni, avec Perceval,
lors des sécheresses estivales,
j'ai reconnu la branche vivante en Antarès,
sur la sève de l'arbre en détresse.
Combien de siècles faudra-t-il au végétal
pour élaguer une brindille pâle,
et aux hommes d'orgueil sans mesure
voir croître leur liesse dans l’azur ?
La pluie ravinait les flancs des collines,
ternis de traîtrise et de vermine,
quand sous le nuage parfumé de rose,
je vis se lever le voile des Atlantes.
Je vis trois soleils s’unir et tomber,
message aux hommes desséchés,
dans le vaste océan des ténèbres,
aux âmes terrifiées de leur lèpre.
Des flots montants, tout dévastant,
je demandai aux âmes sensibles s’élevant
de me suivre en ciel, et nous sommes envolées
pour une belle terre fraternelle levée,
que l'espace offrit à nos sagesses,
avant la source conduisant vers Hermès ;
le doux rayon couronna nos destins,
bien avant l'heure éternelle en ce noble matin.
Quand l'heure sombre s'acheva, vint la vertu,
un ange apparut tout de blanc vêtu ;
aux marches du temple solaire, feu le chaos ;
montra la clarté revenue sur les eaux,
monta avec moi le grand escalier blanc
tout de marbre céleste revêtu vers le Goéland ;
quand parvenus à son faîte dans les nuages,
il me dit de regarder l'en bas et l'en haut sans âge.
De l'en bas, je vis un gouffre de feu et de sang
fourvoyé de douleurs au serpent ;
de l'en haut, je vis une ville de lumière
étincelante d’aurores irisées en prières.
Sur un mont sans âge, brillant tel le levant,
Il était là à montrer les arpents en sa voie
que ma foi devait franchir de clarté et de joie,
et des portes franchies, être le servant.

Au chemin des roses sous l'embellie des lys
des jasmins parfumés et des corbeilles d’Adonis
j’entendis sa voix grave et douce me dire
accompagné de ciel sur sa lyre :
"Quand tu auras franchi la vallée de la peur,
va libre vers le Temple, Il t'attend à cette heure.
C'est un combat d'initié contre le venin !
Ne t’arrête pas en chemin. Vois Odin ! »
Tu souffriras tout ce que esprit endure
en franchissant cet effroi en sa Nature."
Je sus qu'entre l'initié antique qui n’est plus,
aux Atlantes dévoyés et ceux sauvés du reflux,
un mystère avait fait son entrée en lettres célestes
pour le baptême du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est.
Aux roses tant chéries parmi les épines à élire,
que ma Perse soignait les plaies d’avenir,
aux ronces rouges et au serpent sous les pieds,
j'ai vu le Graal de mille embrasés sur le sentier.
Alors que les roses dans le déluge fleurissaient,
j'ai vu la Lilith sur le cep que la vigne repoussait
près du voile à Saïs que nul ne doit voir avant l'aube,
et au levant, je me suis éveillée, baignée de psaumes.

Tableau " Sophia et son enfant"
auteur ? m'informer
Mais quel est ce jour sombre
Arpentant sa rivière, livrant l'Hombre*,
Mes épaules endolories, le poids des bois,
Mes pas lourds. Qui me montre d'un doigt ?
Suspendu à ma douleur, trahi pour un denier,
Quelle est cette offense et son figuier,
Ce lent calvaire qu'il faut monter,
Cette robe gênant mes enjambées ?
Quel est ce midi qui m'appelle
Pour éblouir ma douce chapelle,
Et ce rêve donné aux soumis
Comme aux plus endurcis ?
Moi, la vie baignée de rosée,
Marchant avec peine, les pieds blessés,
Le caillou pour ami, la colline gravie,
Moi, aux douleurs si vives en mon pays.
Que faut-il porter de blessures,
Le cœur rougi, fortes voussures,
Pour que mon soleil fleurisse au Soleil,
Et que soleil offre sa lumière à l'éveil !
Là, entre mes épaules, vif est le pas,
Je m'enfonce, et je brûle du trépas,
Et je regarde la foule,
Et j'ai peine sous la houle.
Là, dans le silence, hurle la vie
Qui attend, donnant son aile bleuie,
Sans faiblesse, sans traîtrise,
Le cœur riche dans la colère de la bise.
Je porte vous et moi, l'oiseau et le ver,
La fleur et l'arbre ensemencés en hiver,
Pour abreuver la vigne éclose,
Nourrir ma terre, d'un nectar s'arrose.
Mes cheveux ruisselants de parfum,
Mes yeux couverts de thym,
Je vais ensemencer l'avenir,
Dire à tous que j'aime, vous réunir.
Et je marche, pauvreté dans les bras,
Le ventre miséreux, et douce aura,
La joie arrimée à mes jours
D'avoir plié pour Son secours.
Qui croit m'avoir enseveli,
Les actes satisfaits de l'ordalie,
Fer et souffre, froid et chaud,
Ignore qu'il me couvre de chaux.
Et chaux, et sel, envolent la pureté
Sur une aile d'ange, un dôme or est né.
Vois ma colombe voler si haut !
N'ignore pas mon rameau !
Jour sombre, heure d'éclipse,
Neuve et douce apocalypse,
Sans m'éclipser, je verse en mon vase
Sept roses, baume de nard, Ô extase !
Je vais, même chargé, sourions !
Ruisseler sur vous de rayons,
Que ne voyez-vous ma colombe
Descendre et voler plus haut !
Déposer un baiser sur vos cheveux,
Poser un doigt sur vos lèvres d'aveux,
Et je rayonne, je resplendis, j'aime,
Et j'aime, j'aime, j'aime.

Peinture Waldorf
*Hombre ! mot français tombé en totale désuétude signifiant homme et issu de la langue espagnole

victor nozesiewski
Quand sur une pierre allongée,
je m’élèverai pour le ciel épouser,
et que les oiseaux chanteront
lors le printemps venu, ils aimeront,
pensez à les nourrir l’hiver
pour que de faim dans l’univers,
point, ils ne meurent de désespoir.
Ô ciboire !
Quand sur une marche assise,
j’ornerai les mains qui baptisent,
redonnant à la lumière l’écriture
de leur chant céleste, et ma déchirure,
pensez que rien ne se perd de nos efforts,
et que tout s élève d’aurore
pour que nos pas, ensemble, s’unissent.
S’unissent !
Voyez ! Voyez l’horizon !
Tant d’étoiles brillent d’éclat.
Voyez ! Voyez l’horizon !
Tant de sacrifices lui sont donnés.
Quand sur une branche, au seuil,
je vivrai assise sur une feuille
et que la nature fleurira d’oraisons
lors les Pâques rappelant nos floraisons,
pensez à l’honorer, son ciel manifeste,
pour que de nos mémoires au narthex,
vous aimiez sans mesure.
Ô bel azur !
Quand élevée en mon Bien-Aimé,
mon cœur en le Sien, Un, sublimés,
et qu’en Ses bras, accueillie je suis,
ayant fait beaucoup et pas assez. Ô vie !
pensez Son regard qui nous couronne,
pour qu’en Lui, tout soit glorifié, nous redonne,
vous et moi, L’aimant tel Il nous aime.
Saint Chrême !
Voyez ! Voyez l’horizon !
Tant d’étoiles brillent d’éclat.
Voyez ! Voyez l’horizon !
Tant de sacrifices lui sont donnés.
Si en moi, assise, debout, couchée,
blessée, usée, levée, et élevée,
vous preniez vos cœurs pour seul combat
en vos esprits que tant je chéris, ici-bas,
d’Amour grandi vous êtes à Son puits,
parce que d’Amour, nous sommes en Lui,
rayonnants et confiants, allant.
Oui ! avec vous marchant.
Si en vous, assis, debout, couchés,
blessés, usés, levés et élevés,
vous portiez le monde tel un gain,
regardant Sa souffrance en son jardin,
tels nos joyaux en nos esprits mérités
que nous offrons sans rien gagner,
pensez n’avoir vu de moi qu’une étincelle.
Une étincelle !
Voyez ! Voyez Son horizon !
Tant d’étoiles brillent d’éclat.
Voyez ! Voyez Son horizon !
Tant d’Amour, il nous donne.

Illustration Waldorf
Là-haut, sur la colline, flotte une grande voile,
Si solennelle, parfumée de fleurs célestes,
Lorsque soleil vibre, quand nuit l'allume d'étoiles,
À l'aube comme au coucher, à l'est et à l'ouest.
C'est, là-haut, sur la colline, ensoleillée,
Étincelante d'aurores métamorphosées,
Et jours s'inclinent admiratifs, éveillés,
Au renouvellement qui a tout sacrifié.
Ce chemin, parmi les astres qui accompagnent,
S'éblouit de voir le sacre du soleil. Venir !
Et murmure, sur Ses pas, la force qui gagne
Le courage pris pour Son éclat. L'accueillir !
Là-haut, près de moi, resplendit le bel astre
Qui a tout donné de Sa substance pour être ;
Et couronné d'or, touche le feu de Zoroastre
Préparant Sa robe tissée d'enfants et de lettres.
Écrivant le nombre de sceaux qu'il nous faut d'heures,
Il tresse le pan des vêtements blancs et dit
L'Amour révélé en la grâce du labeur
Que Ses rayons ont vu des naissances à midi.
C'est là-haut sur le mont rubis, après l'éclipse,
Que mages adorent, qu'amers prêtres renient,
Tendant de leurs mains les lettres d'Apocalypse
Qu'ils ont écrites d’Éphèse et de Philadelphie.
La grande voile vole aux Nues, majestueuse,
Brodées de roses rouges, d'iris bleus, de lys or,
Quand de l'écho des sphères flamboie, joyeuse,
L'éclat des brebis posant genoux au Mont Tabor.
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