"L'épanchement du Saint-Esprit" -peinture de Hermann Wenng
Tant de mélancolie a accompagné mes jours,
voyant mes nuits dans la lumière,
à regretter chaque seconde mes étoiles,
pourtant cousues à mon voile,
et, moi sur terre, singulière de morale dessinée
que rien ne put expliquer sinon Elle, montrée.
Tant de tristesse face à l’immoralité,
la lascivité, la débauche et les obscénités
que mes nuits ont incliné mon âme
quand l’insouciance habitait les hommes,
quand l’inconscience du monde me flagellait,
et, mes astres berçaient de leur chant mon retour.
Tant de beauté aussi quand de nuit éblouie,
Anges, Initiés et leurs Servants, vinrent en amis,
chérir mes jours accablés, la candélabre à la main,
les saintes paroles chantées pour chaque lendemain,
si nombreux que genou plié, visage à terre,
grâce et amour j’offris d’or pour leur aether.
Elle, dans sa couleur bleue-nuit qu’étoiles brodent
jusqu’au firmament à son apogée qu’est sa robe,
La voir nimbée du Triple-Fils-Roi l’éclairant
dans la nitescence de l’aube bleutée l’ensoleillant,
partageant la peine immense de mon âme
et la prenant me la laissant habiter ma flamme.
Que de mélancolie dans la tristesse des joies,
sacrifiant l’intime Être œuvrant en Soi,
a vécu, aubes après crépuscules, nuits après jours,
offrant tout l’amer que nous devons d’amour,
chaque instant éphémère cueillir de leurs dons
quand l’œil différent voit la lumière en son pardon.
Lui, dans sa robe solaire qui nous éclaire,
scrute de ses yeux célestes et éclatants notre ère,
et moi et chacun et tous en tous actes à Lui donnés,
rendant à la vie la peine des heures transcendées,
et Le voir dans l’éclair de la nuit devenue jour,
apparaissant sur nos sacrifices vifs d’amour.
Tout cela, oui, valait bien tant de souffrances
depuis l’A Dieu à l’Ange jusqu’à la naissance,
Lui me révélant sur le grand escalier blanc :
«Vois la Nouvelle Jérusalem, là tu iras vers l’Adam
quand la mélancolie aura son fruit attendu. »
Tout cela valait bien une vie pour Eux, Elle et Lui, venus.
de Robert Fowler Born 1853 - Died 1926
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , ange , Conscience Poète , Esprit , Être , Humanité , Nuit , Jour , Solitude , Spiritualité , Mort
Voyant ici et là l’insuffisante bravoure,
insignifiante autant que futile courage,
va la gente humaine insouciante
dans le chemin de ses jours sans adage.
Endormis comme aucun temps n’a connu
vont les hommes vers la Bête,
la laissant venir dans ses pensées cornues,
qu’ils sommeillent fiers de leurs amulettes.
Les voyant préférer la folle légèreté,
l’indifférence, l’indolence et l’inertie,
ils errent dans les catacombes des idées
ignorants de leur force solaire à Minuit.
Car du Minuit des Mondes, rien n’ont-ils vu,
ni en images ni en pensées vivantes
les laissant hagards sur le chemin tordu
quand le Cornu embrassera foule fuyante.
Il ne faut qu’un pas avant que Vouivre soit,
naître encore d’un cri avant la pluie,
quand le Téméraire suspendu aux deux bois
lèvera sa parure sombre au son du bruit.
Il sera si tard en les nuits que pleurs jailliront,
et vaincre l’Aspic aux allures d’ange
ne prendra qu’une mesure d’aimer sur le pont
si le coeur vendange Michaël en Soi l’Archange.
Car il n’est d’Archange à vos œuvres
qu’en la vaillance des âmes en l’Esprit
qui auront prié sans relâche leurs heures
ayant délaissé le leurre des armoiries*.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:John_Martin_Le_Pandemonium_Louvre.JPG
https://onefootwalking.wordpress.com/2010/10/23/lucifer-and-ahriman-part-i/
* J'entends par "armoiries" tout ce qui est illusion matérialiste : luxe, chimères, commerces, abondance, confort et les comportements et attitudes allant de pair avec ces attributs contre autrui.
J'entends par Aspic, Téméraire, Vouivre la même entité : la Bête.
Comme à nul autre pareil ;
comme à nul autre pareil !
Oh solitude !
Ô solitude !
Quand souffrir le monde est une vertu donnée,
enseignant nos tombes et leurs louanges,
prenant du sommeil la parole de l’Ange,
se lever la nuit, de jour, pour braver et résister.
Regarde, chaque jour, la Lumière
la pensée ensevelie par l’inertie,
voir tant d’êtres souffrir leurs vies,
blessée comme à nul autre pareil.
Ce chagrin épousant le sort des hommes,
que vous dire mes célestes, mes déités,
de leur immobilité éprise de dureté
figée dans la laideur des âmes.
Te dirai-je mon âme lourde, bel Ami,
le cœur triste, ensangloté*, ma Mie,
pourtant sensible, pourtant endormie ?
Se réveiller sans avoir de nuit dormi.
La voyant gémir son Graal, pourtant vermeil,
sur la souffrance de Demeter,
plaindre et pleurer sur sa terre,
souffrir le monde comme à nul autre pareil.
Souffrir le monde comme à nul autre pareil,
plaindre et pleurer sur sa terre,
sur la souffrance de Demeter,
la voyant gémir son Graal pourtant vermeil.
Se réveiller sans avoir de nuit dormi
pourtant sensible, pourtant endormie,
le cœur triste, ensangloté*, ma Mie,
te dirai-je mon âme lourde, bel Ami ?
Figée dans la laideur des âmes,
leur immobilité éprise de dureté,
que vous dire mes célestes, mes déités,
de ce chagrin épousant le sort des hommes ?
Blessée comme à nul autre pareil,
de voir tant d’êtres souffrir leurs vies,
la pensée ensevelie par l’inertie
que regarde chaque jour la Lumière.
Se lever la nuit, de jour, pour braver et résister,
prenant du sommeil la parole de l’Ange
enseignant nos tombes et leurs louanges,
quand souffrir le monde est une vertu donnée.
Oh solitude !
Ô solitude !
Comme à nul autre pareil ;
comme à nul autre pareil !
* Mot licence poétique, de sanglot
Ainsi sont les hommes,
tous se voyant parfaits,
même assis sur les bancs d’églises,
trempant l’index dans le bénitier,
pliant genou sans vraiment croire,
puis mangent l’agneau un jour de Pâques.
Arguant le fléau des guerres
comme seul salut de leurs attaques
qu’ils engendrent et ont réponse,
ils prient le diable croyant prier Dieu,
et le front huilé de jasmin fané,
ils appellent aux armes, le ventre plein.
Le ventre plein avant qu’il ne soit vide,
dans l’oubli du bien perdu à jamais,
relégués au passé qu’ils appellent avenir,
se trompant de voie, la croix de fer
ornant leur poitrine noircie d’encre,
ils ne rêvent que de mort pour leur confort.
Se plaignant de tout, pensant le temps
tel un ennemi envahissant,
après avoir tant quémandé l’aide utile,
après avoir tant pleuré et angoissé,
ils se lèvent fiers de leur pouvoir
d’avoir humilié et blessé comme à la guerre.
Sont-ils prêts au combat, que le mieux est de partir,
point ne laissant leurs armes effilées
tremper dans la chair de l’Esprit
qu’ils n’ont jamais vu bénir ni aimer,
si sourds au genre humain que veut le Temple
dont ils ne savent ouvrir la porte.
Et d’envahissant, vient le menteur éhonté,
transférant le mensonge à la mort
des hommes qu’ils ont nommé bâtards
bien avant leur naissance, ayant voulu le trépas
que nouveau-né a pleuré au sein de la mère
avant de voir la lueur de la vie.
Se renient-ils les hommes d’ombre
voulant faire croire qu’ils habitent la lumière
qu’ils dorment en leur conscience
que nul n’a jamais vu vivre de vérité,
laissant leur honte aux bras du Sombre,
dieu parmi les dieux habillé de haine.
"Les poètes Virgile et Dante visitant le neuvième cercle de l'enfer " dans "la Divine Comédie" de Dante par Gustave Doré
Se mettent-ils à table le soir venu,
éclairé de bougies et de souffre brûlant
que pleure la parole n’ayant vu du jardin
la beauté d’une carotte poivrée
ou d’un champ de fleurs que la main adore
après la maison rangée, le dos plié de douleur.
Ils ne voient pas ces hommes de presque foi
la sueur dans le labeur d’autrui
que le labeur sanglote d’avoir aimé
sans compter les engendrés à la vie,
ces hommes n’ayant rien souffert
comparé à d’autres si balafrés de peines.
Jamais, ils ne pardonnent ces pauvres d’esprit
d’avoir vu les indigents de l’âme,
depuis l’enfance, depuis l’adolescence,
ces condamnés pour l’éternité
parce que ces gens de foi gisent sur les bancs gris
des églises attristées de ces mécréants mandant le diable.
Car le diable, ils ne connaissent pas,
ne le voient pas à l’œuvre en leur pensée,
pour un légume, un bâtard, un cœur envahissant,
et la nuit les emporte satisfaite
en leur sommeil qu’ils renouvellent sombre,
traversant l’astral noir avant d’être l’aurore flamboyante.
Heureux celui, celle, voyant enfin sa laideur,
lors de leurs plaies inoculées par des mages noirs
que Poimandrès a vu lors du premier jour,
la Nuit éternelle enfin morte à elle-même
quand l’immobilité habitait les Ténèbres,
quand l’inanimé voilait la puissance du Verbe.
Louis Janmot peintre Lyonnais du "poème de l'âme"
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