Illustration auteur inconnu : enseigne alsacienne "Liberté - égalité - fraternité"
" 1792. Freiheit Gleichheit Brüderlichk(eit) od(er) Tod "
Est-ce la nuit tombant sur le jour, l'alitant,
Jouant de l'oliphant à pleins cris époumonés,
Où le jour se levant sur la nuit, vaillant,
Donnant pouvoir aux hommes de fierté ?
Le devoir d'être ; libres, égaux, fraternels.
Libres ! au soleil se levant sur la nuit,
Nuit dont le mystère est moins grand que l'Eternel,
Malgré sa robe cousue d'étoiles qui fleurit.
Nuit solaire va son chemin de lumière,
Quand consciences se réclament de la clarté ;
Et si battues d'ombres filantes entières,
L'apparence ne peut rien contre la vérité.
Hommes ne rêvent plus, ne dorment plus,
Laissant le sommeil à la nuit et ses rêves ;
Et réclamant leur part d'heures absolues,
Ils extraient de vœux la sève qui se lève.
Regardant le deuil qu'engendre la volonté,
Au crépuscule se séparent les bons pour le levain,
Et à l'heure ou dansent les daemons des cruautés,
Prennent leur temps pour lever de la mie le pain.
Forces sombres s'agitent, s'enroulant d'un linceul,
Qui espérant les pensées les plus nobles, rient,
S'esbroufant à tromper le monde de notre aïeul,
Pour voir se taire les voix criant contre la barbarie.
En faut-il des heures massées d'usure, au lointain,
Pour qu'enfin hommes s'éveillent, loin de la toile,
Qu'araignées auraient bien voulu pour leur festin
Qui ne laissera rien d'englué sur le pavé royal.
Liberté, égalité, fraternité sont les clefs du cœur
Qui veut aimer sans plus être piétiné ;
Elles sont la vérité des hommes pour un seul chœur
Chantant sous la pluie, sur le goudron fossilisé.
Novembre, décembre 2018
Georges Rouget (1783-1869) Saint Louis pardonnant à Pierre de Bretagne, 1817-1818 - Huile sur toile, 97 x 159 cm - Dépôt du musée du Louvre © Musée des beaux-arts de Quimper
https://www.mbaq.fr/nos-collections/ecole-francaise-du-19e-siecle/georges-rouget-saint-louis-pardonnant-a-mauclerc-484.html?L=0%29%27%27
Après tant de siècles, piliers de foi nous liant,
les épées ayant fendu l’air nous enlaçant,
se croisent pour une cause nous unissant,
d’un fougueux murmure, sensible comme un chant.
La croix suspendue à nos lèvres passionnées,
pour le Verbe en nos âmes, Royal et de flammes,
ramenait la douce promesse psalmodiée,
sans peur connue, et d’héroïsme calme.
Nos nefs, sur le tangage de la mer, voguaient,
partageant avec nous le pain et le vin,
telle une promesse qu’elles partageaient,
en nos cales aux ventres lourds de destin.
Chacun, nos vertueux chevaliers sous nos ordres,
pria le Credo : être la voûte de clarté,
consacrée par l’Esprit dans cette concorde
qui fit de nos jours un idéal de pureté.
Sang versé fut l’alliance pour Jérusalem,
gardant le Tombeau de nos bannières régnantes,
avec nos frères nés en Christ à Bethléem,
et la foi brilla sur nos gorges étincelantes.
Quand sur nos chevaux enthousiastes d’ordalie,
nous chevauchions d’un même dévouement ardent,
c’est de joie que nous levions nos bras d’homélies
pour toute Grâce d’En Haut, nous bénissant.
Prisonniers, nous fûmes faits avec Louis ému,
et Louis lavait nos pieds dans le sombre cachot,
arguant que tombe serait douce, nos pieds élus
d’avoir foulé le sol le plus noble pour ce sceau.
Quand jour vint, libérés de nos liens mortels,
les cimeterres soustraits de nos fronts en sueur,
ce fut de liesse que nous louions le ciel
venu à nous pour témoigner de nos douleurs.
Malades, blessés, affaiblis, mais pas outragés,
nous apprêtâmes nos Nefs affligées pour nos cœurs,
déposant nos armures sous nos couches chargées,
signant la fin des combats de tant d’heures.
Chacun aspirait à croiser ses fiefs et nos Gens
qui attendaient de commémorer nos renaissances.
Quand le feu prit ton regard, roi de Bretagne en sang,
nous confîmes tes vœux aux vagues en régence.
Baigné de sel pur, les os blanchis d’huile sainte,
nous décidâmes d’amener le corps morcelé
en digne tombe, pour sa vertu et son nimbe,
que la mer et le ciel comblés avaient admiré.
de Ladislav Záborský peintre Slovaque
https://en.wikipedia.org/wiki/Ladislav_Z%C3%A1borsk%C3%BD
https://www.artforchristian.com/en/
Sur le chemin rougeoyant, j’ai marché un matin.
Les veillées étaient feutrées comme la mort.
Elle, pleurant en son voile, embaumait le chemin,
Le jour était prudent tel un enfant qui dort.
Il était là, encore suspendu aux bois d’olivier.
Nous entendions le sol gémir du calvaire.
Chaque pas résonnait d’un écho sur le gravier.
Nous marchions, les yeux baignés d’hiver.
Le froid ternissait nos joues embrumées.
Jour et nuit, lune et soleil, se confondaient.
Nous allions en ce drame de chagrin, troublés.
La nuit était lente et nos cœurs tremblaient.
Il semblait que le temps avait cessé de vivre.
L’éclipse terrible l’avait oint et nous pleurions.
La solitude avait volé nos âmes ivres.
D’effroi, nous étions figés. Nous gémissions.
Les onze se cachaient, espérant le Cygne.
Ils attendaient l’aube comme on attend le pain.
Un souffle dehors, et tout sursautait dans la vigne.
Les pierres, les blés, les oiseaux, tissaient le lin.
Il est venu, ajouré d'épines, le sourire aimant.
Le cœur joyeux, Il nous montrait ses plaies.
Recueillis, étions-nous en Son Temple, Son levant.
La vie bruissait. Nous renaissions. Il nous louait.
Ces jours, ces nuits, Ses rayons, nous ont clarifiés.
De ses mains élevées, Il nous a béni de Sa terre.
Le vent s’est tu. Le soleil dans la vie s’est élevé.
Nous étions là, avec Lui, nous en Lui, Lui en nous.
de Liane Collot dHerbois
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liane_Collot_d%27Herbois
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , Connaissance , Conscience , Conscience Poète , Cygne , Esprit , Jour , Mort , Nuit , nuit jour aurore , Poèmes historiques , Solitude , Silence , Spiritualité , Temps , Temple
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Photo de Philip Vitel : https://www.flickr.com/photos/philipvitel29/
Toi, Saint Michel, debout dans la cendre,
toujours montrant que la foi est le chemin
pour que les flammes ne te lèchent point,
je pleure ta lande et tes bruyères tendres.
Curieux destin que ta terre au nom d’Arès*
solidaire de la Gironde à Arès,
avez-vous vu le feu de l’enfer d’Hadès*
que seule les larmes peuvent éteindre, ô druidesse!
Toi, au giron lourd chargé des agnelles
que le passé des bergers étreignait d’amour,
où sont tes ailes d’or sur tes flans de velours
qu’en le vent aimait batifoler avec Michaël ?
Terre dépouillée pour montrer aux hommes
que du peu ils peuvent vivre,
toi aux rudes marécages, d’air ivre,
tu prends un air de mort avec Athénium*.
Car Brennilis* est proche, et la lande pleure.
Aussi tes eaux ensanglantées par la flamme
que les salamandres redonnent aux femmes
ayant voué d’enfantement au soleil leur labeur.
Chapelle antique, ô merveille! temple ancien,
raconte-moi encore tes hymnes à la nuit
quand druides offraient le gui et le buis,
levant la serpe à l’aurore des jours païens.
Cernée par tes Montagnes Noires*
que l’âme et l’esprit adorent lors des levants,
tu révèles le chant du soir sonnant,
par ton clocher silencieux pour cette mémoire.
Creuser un puits de larmes versées
pour cette rédemption que nous prions,
sans jamais essuyer nos yeux vermillons
et rendre grâce à Michel pour son épée.
Revoir les fleurs et la terre aride fleurir,
semer d’amour l’à l’entour flétri
et parler à leurs oiseaux meurtris,
renaître d’eau et d’esprit pour ne plus mourir.
Mont saint Michel de Brasparts à l’orée du feu,
centre et équilibre, vertu et lumière,
à genoux iront tes pèlerins louer la prière,
pour qu’Hadès ayant levé le doigt ferme ses yeux.
Cire d’abeille, pétales de rose, loueront ta beauté,
et nous verrons Arès redevenir Arrée
si les hommes proclament ta fraternité
qui n’a à nulle nature autre maison que la trinité.
*Athénium : Du nom de la ville grecque d’Athènes , berceau du concept d’atome , il y a de cela plus de 2500 ans.
* Brennilis : Village et sa centrale nucléaire à côté de Brasparts
* Montagnes Noires : https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagnes_Noires
https://fr.wiktionary.org/wiki/ath%C3%A9nium#:~:text=Nom%20commun&text=(Chimie)%20Ancien%20nom%20propos%C3%A9%20pour,abandonn%C3%A9%20au%20profit%20de%20einsteinium.
* Hadès : Dieu grec des Enfers . Fils de Cronos et de Rhéa, il reçut en partage le royaume souterrain et l'empire des morts. Dans la croyance populaire, Hadès se confond avec Pluton.
* Arès : Dieu de la guerre. Arès est le fils de Zeus et d'Héra, le seul qu 'ils aient eu ensemble, Héphaïstos étant né de la seule Héra. Il fait partie des douze Olympiens, mais n'occupe pas un rôle de premier plan dans les mythes, ni dans les cultes. http://www.alex-bernardini.fr/mythologie/Ares-dieu-de-la-guerre.php
19 juillet 2022
https://www.letelegramme.fr/bretagne/monts-d-arree-incendie-en-cours-a-brasparts-18-07-2022-13116227.php
de
SB Photographie
Thyphon
Suspendus aux lèvres du temps hagard
que le très terrestre esprit regarde,
va le nombre mi-conscient, endormi,
s’enliser au fond du mensonge en son lit.
L’ennemi n’est point démasqué, va, court.
Son masque rit son grime ravi de son discours.
Celui criant, point n’est blessé mais se prosterne.
Allant clopant, nez coulant, et vous berne.
C’est ainsi que les hommes font
quand ils aiment la lie du Typhon.
On dit que ; on se tait ; on va où souffle le vent,
belle convention des vanités lors leur temps !
La route est tracée ; le genre humain boite,
si pervers, mais se croyant bon, et l’autre convoite.
S’éloigne du genre divin et clopine extrême.
L’ennemi est un autre qui n’est pas son carême.
Ainsi se ronge le sang de mille âmes sans lys
qui n’ont jamais vu une seule rose fleurir.
C’est ainsi que les hommes font
quand ils aiment la lie du Typhon
C’est l’histoire depuis des siècles l’affirmant.
On tisse ; on tricote ; on coud la misère au firmament
pour que les différences soient assassinées.
L’éloquence décède parce qu’elle est vérité.
Attend la loyauté depuis toujours après les drames.
Son vêtement laissé sur l’envers de sa trame
voit les charlatans qui donneraient à croire
qu’il est à l’endroit, et chacun le croit ! Voir !
C’est ainsi que les hommes font
quand ils aiment la lie du Typhon.
J’ai vu gémir, crier, mentir l’assassin
qui veut de sa patrie, comme autrefois le Sarrazin,
tuez le frère, cet homme ! Puis, libre sans liberté,
déjà il tremble aux Nues tel l’errant dans sa nuit.
Le Malin n’est pas toujours où on l’attend de sa lame
mais là où on le voit œuvrant de ses armes.
Il forge le bras en l’habillant de ses tentacules
et la main armée prend pour nom « Haine ».
C’est ainsi que les hommes font
quand ils aiment la lie du Typhon.
Sur ses cheveux jadis blonds que la mort a blanchi,
la lèvre à peine maudite éclate de rire en son logis,
feignant le sanglot pour qu’on la plaigne.
Va petite ! Ta terre est loin ! Elle saigne.
Et le blé continue de fleurir après avoir mûri
si Dieu lui donne le temps de naître appauvri,
car mûrir n’est que le second pas de mourir
dans la folle tragédie que crient leurs rires.
C’est ainsi que les hommes font
quand ils aiment la lie du Typhon.
Hercule et l'Hydre, vers 1475, Antonio del Pollaiuolo, (Florence, musée des Offices)
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