Béatrice Lukomski-Joly


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Ô Temps sans douceur

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,

sépulcral en tes actes, tous, tombes de nos races,

semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,

quand, ruinant la morale, ils ont chu en nombre.

 

Tous allant le ventre plein et la pensée vide,

tous scrutant leur nombril aride et sordide,

qu’ils ne voient plus l’alentour de beauté

ayant pleuré à leurs pieds pour être de gaîté.

 

Sont-ils tous devenus juges des uns des autres,

calomniant chacun, n’entendant plus les apôtres

qui de leur parole ensemençaient la vie

et dans la vie, l’Amour dans tous logis fleuris.

 

Ont-ils rapiécé leurs toges nébuleuses

que prêtres revenus, ils sont nés de brume ténébreuse,

enseignant toujours la création sans être d’Amour

et le vent laisse leur fausseté envahir leurs labours.

 

Ils aiment ternir toute âme n’étant pas la leur,

accablant chacun de ruse en leurs sédiments

qui n’ont pas été féconds ni fertiles

en leurs champs semés de semences hostiles.

 

Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,

funèbre en tes mœurs, tous, stèles de nos rosaces,

semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,

quand lésant la morale, ils choient en nombre.

 

Et tous vont, fiers de ce qu’ils sont, pourtant du mal,

animés du reptile rampant en leurs cabales,

qui n’a pas saisi la connaissance ni la conscience

à leurs bras levés et leurs coiffes de science.

 

Les ai-je tous revus, chaque jour subis, à ma sueur,

ce nombre accablant de malveillances qui demeure,

qu’ils parlent encore et encore de l’attente en l’Éther

que leurs âmes n'ont pas vu se manifester depuis Hier.

 

Ils écrivent en scribes : « Tu n’es pas façonné d’Esprit si haut,

tu mens, riche de tromperies, je suis déçue, tant de chaos ! »

Et certains renaissent de leur origine passée,

avides du plus Haut qu’ils n’ont pas connu du Temps figé. 

 

Photos issues du film "Jésus de Nazareth" de Franco Zéfirrelli. 

 

Ne jugez pas...

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Jamais ne jugez aucun homme, car dans une vie, il naît génie ; dans une autre, il naît mécréant.

Le génie nait sur une somme de qualités qu'il doit aboutir en une œuvre magistrale avant de renaître dans la somme de défauts qu'il porte encore et doit parfaire.

Nous ignorons qui, des génies, nous avons en face de nous dans les mécréants et des mécréants, les futurs génies, ou ayant été un génie.

Qui des initiés sont nés une vie pour guider ou dans une autre vie né exclusivement pour souffrir ?

Il n'y a pas plus juste parole que celle de ne pas juger son prochain et d'aimer comme cause et conséquence de soi.

Tout jugement condamne celui qui le prononce et non celui qui en est la victime.

Pour quelle raison, aimeriez-vous davantage un génie qu'un mécréant ?

Ne sont-ils pas un et un seul dans le temps ?

BLJ

La rencontre, la barque , II

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

https://de.wikipedia.org/wiki/Datei:Geistk%C3%A4mpfer-Barlach.jpg

"La barque" ce texte fait suite au texte "La rencontre"

https://articles.bugquest.fr/Beatrice-Lukomski-Joly/la-rencontre

 

Le temps avait passé lentement, parfois rapidement, apportant son écrin d’apprentissage au cœur de la foi que tous deux manifestaient en les fruits de Nature. L’homme était revenu dans son habit transparent, veiné de lumière. Désormais reconnu, il ne posait plus d’énigme à sa protégée. Il continuait à ouvrir les écluses pour que bateaux et barques puissent passer dans le tumulte de l’eau en son esprit qu’Ondines aimaient. Chaque mouvement de la vie était une fête que seul, l’inaperçu vit et voit. Il en était le gardien et le chemin. Bien qu’il préférait les barques aux bateaux, celles-ci ne transportant que peu d’âmes bienheureuses, il les regardait comme un signe d’avenir pouvant être. Un vaisseau vint à passer, guidé par un unique voyageur, triste autant que joyeux, douloureux autant que serein.

« Vous revoilà ! dit-elle. Et, vous n’êtes pas venu seul.

- Comment avez-vous deviné que je suis accompagné ? Dit l’homme habillé de transparence étincelante.

- Dois-je vous le dire à cette heure ?

- Oui, car ce qui est dit n’est plus à révéler.

- C’est si simple que n’importe qui ne le croirait pas.

- Simple ? Questionna-t-il, surpris.

- Cela l’est, enfin pour moi, grâce à votre venue.

- Je vous entends. Dites !

- Je vous ai vu consacré d’un casque d’or, aussi étincelant que le soleil en vous qui flamboie.

- Et…

- L’homme dans le vaisseau porte le même casque que vous.

- Et…

- Dès lors que j’ai vu son casque tissé de la même lumière et façonné du même or que le vôtre, j’ai vu le vaisseau devenir barque. L’homme porte une croix joyeuse qu’il serre contre sa poitrine tel un joyau scellé en son cœur que nul ne peut lui arracher.

- Et…

- Vos deux casques ont fusionné, Un et un seul pour deux Êtres célestes. Portant en son faîte une pointe semblable à une longue épée aspirant les forces divines de Michaël pour combattre, elle est double et épouse celle de l’Archange.

- Et…

- Un cygne tirait cette barque portant le collier de la toison d’or. Il a sept enfants. Ces sept enfants sont des roses de vie et de connaissance. Je l’ai vu porter ces sept roses par le cygne dans le monde angélique. Car toute connaissance donnée à l’homme doit retentir dans les mondes supérieurs. Ce que l’homme a acquis doit vivre et remonter. C’est cet homme dans la barque qui s’est chargé de cette tâche. Premier Ange parmi les Anges à avoir connu une destinée terrestre, il offre par son sacrifice la conscience aux siens et au-dessus.

- Et…

- Ce sera tout pour aujourd’hui.

- Peux-tu dire son nom ? demanda l’homme à la transparence comme à nul autre semblable.

- Il était interdit de le nommer jusqu’à ce qu’il ne paraisse sur terre. Cependant, son vrai nom est Chevalier du Cygne, bien qu’un nom lui fut donné. Gardien du Graal, fils de Parsifal, qui révéla la Coupe, il est l’ultime qui ne se dévoile pas au-delà de ce qui lui est permis. Il protège le mystère de la Coupe de son Père dont le plus grand des mystères est le Corps humain.

- L’as-tu perçu ?

- Oui. J’en ai vu la Genèse sans pouvoir aller au-delà.

- Et…

- C’est tout simplement merveilleux, je dois cependant me taire.

- Oui, garde le silence. Mais, viens avec nous. Nous avons quelques faits à te montrer. Nous te pensons aujourd’hui digne de cette vérité.

- Pourtant je suis si médiocre et tellement timorée, n’étant pas à votre hauteur.

- Est-ce cela qui compte ou sont-ce les forces du cœur que tu as démontrées ?

- Moi ? J’ai fait si peu.

- Fait au nom du gardien du vaisseau gouvernant la barque qui le porte. »

Le Maître-Vent au sein de son vortex les portèrent jusqu’à la mort qui est porte de la vie, connaissance et conscience, cette mort que l’homme doit faire mourir pour la vie éternelle.

«  Ici, nous sommes. Dit l’Être transparent comme la lumière et l’air.

- Et…

- Fais sept pas et regarde la mort en sa tombe.

La dame fait sept pas et revient vers la mort.

- J’ai fait sept pas, et…

- Fais encore sept pas vers la mort et reviens.

La dame fait sept pas et revient vers la mort.

- J’ai fait à nouveau sept pas vers la mort. C’est merveilleux. Je m’adosse à une pierre et la pierre devenue sépulcre palpite en moi, là où mon propre cœur bat. J’ai ressenti la vie. Le Cygne est là. J’ai dominé la mort.

- Fais encore sept pas. Puis, reviens.

La dame fait sept pas et revient vers la mort.

- Le pavé de la mort palpite à nouveau en mon cœur. Le Chevalier du Cygne est vivant. Il est celui que j’ai vu dans la barque que le vaisseau a transformé. Le Gardien du Graal.

- Qui est-il ? Dis-le !

- Le gardien du Graal est Caspar. Il est l’Ange incarné devenant Archange, laissant Michaël devenir Archée. Aucune place ne doit rester inhabitée.

- Allons au bord de l’eau et franchissons ensemble l’écluse. La tempête fait déjà rage et le Maître du Vent a besoin de combattants. Ainsi choisit-il ses martyrs, car il fut martyr, tel, je choisis dans l’invisible le mort pour qu’il reste en vie en son calvaire. Grimpons la colline ! Nul n'a pensé son après dans la mort. Il est. 

 

Ainsi, l’eau baignant la nature et l’écluse près de la sauge fleurie venaient de révéler à la fontaine des destinées les âmes qui ont leurs pieds baignés. Avant de quitter la rivière et ses chaloupes, ses arbres et ses fleurs, il s’inclina devant elle, puis ensemble, ils s’inclinèrent devant l’oiseau venu sur un épi de blé, s’inclinèrent ensuite devant la Nature endimanchée, resplendissante de vie, et s’inclinèrent devant la terre et ses minéraux qui brillaient pareillement au cristal enfin advenu en leurs chemins liés pour leur éternité. Il lui tendit une rose rouge qu’elle effeuilla pour que sept pétales ornent ses cheveux, tel, il l’avait souhaité trente-trois ans en arrière.

 

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