Béatrice Lukomski-Joly


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Schiller et Goethe

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Illustration représentant Schiller et Goethe

dans http://www.hberlioz.com/Germany/weimar-goetheschillerf.htm

 

Au soleil de l'inachevé été,

À l'orée des forêts profondes,

Le temps sonde sa générosité,

Et d'un bel idéal rêve le monde.

 

Nous sommes deux, dans la campagne,

Brûlant sous le soleil nos vies,

Quand assurés nous faisons la cocagne,

Nous levant au grain de nos envies.

 

Que l'Ilm nous scrute en plein austral

Prenant du zénith notre passion,

Nous élisons de ferveur amicale

Notre passion créant nos nidations.

 

Vacillons-nous dans le plain-soleil

Que le verbe dodeline son espoir ;

Des poètes sont nés en plein vermeil

Sur la berge de l'éternel ciboire.

 

Alors, priant nos aèdes de venir,

À notre secours aider à la poésie,

Nous oyons le ciel défroisser son avenir

Pour l'ultime baiser à notre fantaisie.

 

Nous sommes là d'estime étincelante

Écrivant ensemble la joie

Que nos âmes en balade brûlante

Accueille de destin à nos sous-bois.

 

Se déchire le voile de nos mémoires,

Haut levé au faîte de nos rimes

Que la poésie accueille de gloire.

Eux, nos fidèles, loin des abîmes !

 

Sondant leurs ardentes foulées,

Qu'ils ont ensemble mariées,

Chaque jour, d'amitié étoilée,

Nous allons parmi leurs déités, déployées.

 

À minuit, après avoir vu le soleil,

Nos fronts s'inclinent, et à nos lèvres,

Déposent-ils un baiser, que saigne

Le doux nectar que nous buvons et poésie se lève.

 

Alors, sur les bords de la rivière

Qui enchante encore le destin,

Nous allons en esprit écouter leur bruyère

Et enfin fendre leur empyrée de nos mains.

Johann-Christoph-Friedrich von Schiller,

à mes poètes amis en notre éternité.

Ô poète !

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

illustration : Friedrich von Schiller

 

Ô poète ! Des muses, laquelle est ton élue ?

De quelle saison, aimes-tu l'abondance des talus ?

Des royaumes, desquels, aimes-tu la plaine ?

Des fleurs, aimes-tu l’œillet ou la marjolaine ?

Qui des montagnes, lèves-tu à l'apogée des cimes ?

Quoi des mers et des océans, habille tes rimes ?

Ô poète ! De quelle semence, as-tu levé la fleur ?

Dis-moi le nombre du temps qui a aimé tes heures ?

De quelle terre, as-tu posé l'encre de tes jours,

Quand fleurissaient d'or les belles-de-jour,

Quand jours, il y eut, quand nuits les a aimés !

Raconte ! Raconte le vent et ses baisers enflammés,

Les frissons des arbres dansants par tous les temps,

Par tous les vents volant vers l'admirable firmament,

Quand des vols d'argent sur les plumages,

Des feuilles des saules et d'ailes d'oiseaux de passage,

Tu écrivais l'espace d'un verdoyant pré, l'espace étoilé !

De quel oiseau, as-tu volé la plume des êtres ailés ?

Ô poète ! Dis-moi l'infini enlacement de ta muse !

Quant à la lumière des bougies, ta pensée tu infuses,

Là, avec rien, une plume, une flamme, presque rien,

Tu écris les louanges que les défilées chantent aériens.

De quel oiseau, as-tu adoré l'envol et le long col ?

De qui, as-tu fredonné le chant des blanches paroles ?

De quelle lumière, as-tu grandi de rayons,

Usant la pointe noire de tes fusains et crayons ?

Dis-moi, ô poète ! Dis-moi ! D'amour ou de pitié,

Ce que fut ton blanc manteau aux lacs des inimitiés,

Que vagues sous l'orage t'a revêtu d'ombres embellies,

Et paré de lumière que l'aura soutient de solennité d'abbaye.

D'hallalis, ô poète, à jamais, tu écriras la lumière

Que poètes enchantent des pensées de ciel, si fiers.

Ô poète ! Des muses, je t'ai levé d'oriflamme;

Et des égéries, je t'ai nourri de prophéties d'âmes.

Dis-moi ! De quel onguent, ai-je oublié le parfum

Qu'encore, je nettoie tes pieds d'encens au défunt !

Ai-je dit toute la musique des sphères au lointain

Qu'encore je chante ton opéra ! Ah ! Moi au palatin !

Là-haut, recueillant des rimes et des architectures,

La beauté des langues célestes que rêve ma tessiture.

Ô poète ! Des muses, laquelle fut ton élue ?

De Léda, assurément, tendue vers le cygne élu !

 

 

Poème dédié à Friedrich von Schiller, Johan Goethe et Novalis

 

 

A propos du pouvoir de l'engagement

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Goethe a dit :

« Tant que nous ne nous engageons pas, le doute règne, la possibilité de se rétracter demeure et l’inefficacité prévaut toujours.

En ce qui concerne tous les actes d’initiatives et de créativité, il est une vérité élémentaire dont l’ignorance a des incidences innombrables et fait avorter des projets splendides. Dès le moment où on s’engage pleinement, la providence se met également en marche.

Pour nous aider, se mettent en œuvre toutes sortes de choses qui, sinon, n’auraient jamais eu lieu. Tout un enchaînement d’événements, de situations et de décisions crée en notre faveur toutes sortes d’incidents imprévus, des rencontres et des aides matérielles, que nous n’aurions jamais rêvé de rencontrer sur notre chemin.

Tout ce que tu peux faire ou rêver de faire, tu peux l’entreprendre. L’audace renferme en soi génie, pouvoir et magie.

Débute maintenant ! » Goethe

J'ai longtemps médité et mise cette parole en application et m'est apparu l'évidence que cela est vrai si cela est inscrit dans la destinée, car la providence décide seule de ce qui doit être ou ne pas être. Elle ne se met pas en marche sur la seule volonté de faire, d'entreprendre. Elle met sa propre volonté en marche selon son devenir. Le but à atteindre ne se situe pas obligatoirement dans la nécéssité du présent d'un individu ou collectif. Cela ne signifie pas que dans l'absence de providence d'une vie, il faille abandonner tous projets, mais croire que ce que nous créons a un but que nous ignorons, parce que nous l'avons  simplement fait. Nous nous sommes engagés. Que Goethe me pardonne de le contredire pour la première fois.  BLJ

 

Le roi des Aulnes, en réponse au poème de W Goethe.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

"Le roi des aulnes" de Julius Von Klever, peintre russe

https://fr.wikipedia.org/wiki/Julius_von_Klever

 

Quelle est cette forêt sombre, inaltérable,

Jouant dans mes cheveux son air implacable ?

Tout siffle à mes oreilles, trompette, blizzard,

Pis encore, typhon au rêve d'être vieillard.

 

Semble-t-il que je dors dans sa toison dorée

Que verdure m'enlace de sa nuit colorée,

Et je vois dans le crépuscule l'ombre du roi

Qui, des aulnes, revêt la froideur des sombres bois.

 

Quand galopant dans la tristesse du tumulte,

Je crois me baigner dans le lit trouble des insultes,

Ondines me serrent, épousant ma mort,

Et ma nuit avance face à ces trompe-la-morts.

 

Tiens-je dans mes bras la survie de ce que je fus

Que je l'accroche à ma mémoire invaincue,

Et naïades se plaisent à jouer en sueur,

Leurrant mon heure qui est pourtant de lueur.

 

Le roi des Aulnes 

Viendras-tu te baigner dans la forêt ce soir

Aux heures désacralisées de ta triste gloire ?

Nous t'attendons et tairons ton immortalité

Si tu veux bien nous aimer de vertu alitée ! 

 

L'enfant

Non, je n'irai pas me baigner avec les ondines,

Ni ne vous donnerai mon âme pour ma ruine !

Errez ce soir ! Le roi des Aulnes ne me veut pas !

Il sait que je l'ai vu dans son habit fuchsia. 

 

Que voulais-tu, roi des Aulnes ? Prendre mon âme ?

Dans la forêt sombre brûle encore ma flamme

Que j'ai allumée le jour contre la nuit couverte

De son manteau sans chaleur pour mon jour alerte.

 

Mon Père ! Mon Père ! Eloignez ces tentacules

Que mon esprit ne quitte pas Votre majuscule !

Mon Père ! Mon Père ! Que forêt qui vous abrite

Soit la parole de l'univers qui nous habite ! 

 

Le Père

  N'aie crainte mon bel enfant ! Mort n'est qu'un seuil !

N'aie crainte ! Je protège mes enfants en deuil !

Et si l'ombre rampait, apeurant l'arbre la nuit,

Veille ta flamme allumée ! Toujours, elle luit.

 

http://beatrice-lukomski-joly.copyright01.com/

 

En réponse au poème de W Goethe.

Pourquoi ai-je écrit ce poème en réponse à celui de Goethe ?

Simplement parce que j'ai lu un jour, terrifiée, absourdie, écoeurée, des analyses sur le poème disant que Goethe abusait les enfants et que ce poème en était l'explication, une soi-disant révelation, un soi-disant aveu du poète  !!!!

Comment ? Quoi ?

Pas de face cachée chez Goethe ; c'est ne pas le connaître du tout !  C'est mésestimer sa grandeur d'âme ! C'est ne pas avoir fait l'effort de rencontrer le poète !

C'est interpréter ce qui est ininterprétable.

Goethe ne traitait que de l'Esprit dans la mort, des êtres bénéfiques et des êtres maléfiques, dont le roi des aulnes fait partie, reprenant une ancienne légende germanique et rien d'autre.

Choquée, j'ai resitué ce poème.

 

http://www.cosmovisions.com/textRoiAulnes.htm

 

Le poème original de Goethe

Der Erlkönig

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ? 
Es ist der Vater mit seinem Kind; 
Er hat den Knaben wohl in dem Arm, 
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.

Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ? 
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht? 
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif ? 
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. 

"Du liebes Kind, komm, geh mit mir! 
Gar schöne Spiele spiel ich mit dir; 
Manch bunte Blumen sind an dem Strand, 
Meine Mutter hat manch gülden Gewand."

Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht, 
Was Erlenkönig mir leise verspricht ? 
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind ! 
In dürren Blättern säuselt der Wind.

"Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn ? 
Meine Töchter sollen dich warten schön; 
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn 
Und wiegen und tanzen und singen dich ein."

Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort 
Erlkönigs Töchter am düstern Ort ? 
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau : 
Es scheinen die alten Weiden so grau.

"Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt; 
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt." 
Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an! 
Erlkönig hat mir ein Leids getan !

Dem Vater grauset's, er reitet geschwind, 
Er hält in den Armen das ächzende Kind, 
Erreicht den Hof mit Mühe und Not; 
In seinen Armen das Kind war tot.

 

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