L'Homme qui ne vit pas dans la Nature ni ne la comprend s'est éloigné de son être fondamental. La Nature est l'habit de l'Homme comme elle l'est du Soleil-Esprit-Terre. En Elle, nous sommes nourris, abreuvés et oxygénés de nobles pensées.
L'esprit de la ville en ses attributs ayant l'apparence de la vie n'est en réalité que de la mort qui nous environne en permanence. En lui, nous sommes éloignés de notre être profond et nous mentons à nous-même en permanence. Lorsque l'Homme admire les facettes de la ville, il est en harmonie avec l'imperfection de son âme qu'il ne peut percevoir.
BLJ
"L'épanchement du Saint-Esprit" -peinture de Hermann Wenng
Tant de mélancolie a accompagné mes jours,
voyant mes nuits dans la lumière,
à regretter chaque seconde mes étoiles,
pourtant cousues à mon voile,
et, moi sur terre, singulière de morale dessinée
que rien ne put expliquer sinon Elle, montrée.
Tant de tristesse face à l’immoralité,
la lascivité, la débauche et les obscénités
que mes nuits ont incliné mon âme
quand l’insouciance habitait les hommes,
quand l’inconscience du monde me flagellait,
et, mes astres berçaient de leur chant mon retour.
Tant de beauté aussi quand de nuit éblouie,
Anges, Initiés et leurs Servants, vinrent en amis,
chérir mes jours accablés, la candélabre à la main,
les saintes paroles chantées pour chaque lendemain,
si nombreux que genou plié, visage à terre,
grâce et amour j’offris d’or pour leur aether.
Elle, dans sa couleur bleue-nuit qu’étoiles brodent
jusqu’au firmament à son apogée qu’est sa robe,
La voir nimbée du Triple-Fils-Roi l’éclairant
dans la nitescence de l’aube bleutée l’ensoleillant,
partageant la peine immense de mon âme
et la prenant me la laissant habiter ma flamme.
Que de mélancolie dans la tristesse des joies,
sacrifiant l’intime Être œuvrant en Soi,
a vécu, aubes après crépuscules, nuits après jours,
offrant tout l’amer que nous devons d’amour,
chaque instant éphémère cueillir de leurs dons
quand l’œil différent voit la lumière en son pardon.
Lui, dans sa robe solaire qui nous éclaire,
scrute de ses yeux célestes et éclatants notre ère,
et moi et chacun et tous en tous actes à Lui donnés,
rendant à la vie la peine des heures transcendées,
et Le voir dans l’éclair de la nuit devenue jour,
apparaissant sur nos sacrifices vifs d’amour.
Tout cela, oui, valait bien tant de souffrances
depuis l’A Dieu à l’Ange jusqu’à la naissance,
Lui me révélant sur le grand escalier blanc :
«Vois la Nouvelle Jérusalem, là tu iras vers l’Adam
quand la mélancolie aura son fruit attendu. »
Tout cela valait bien une vie pour Eux, Elle et Lui, venus.
de Robert Fowler Born 1853 - Died 1926
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , ange , Conscience Poète , Esprit , Être , Humanité , Nuit , Jour , Solitude , Spiritualité , Mort
Photo http://onditmedievalpasmoyenageux.fr/france-culture-et-les-vitraux-...
Je rêve d'un tableau pareil à un vitrail,
N'aime que la sensibilité des rosaces,
Pas à pas, aime la rose des charpentiers,
Votre songe quand perce l'artisan verrier,
Poésie, Ô, tristesse qui, tous, nous enlace !
Gentes, flânerez-vous à nos funérailles ?
Ce n'est rien qu'une cathédrale de dentelle,
N'est certes pas une abbatiale, hélas !
Pas même une abbaye forte de moniales
De tant d'âmes en son temple collégial
La nuit des hivers longs des époques d'audace !
Poésie sera le linceul de nos autels.
C'est une simple verrière bravant le temps,
De la nuit perdue, la lune noire guidée,
La lumière franchit le cristal ceint d'étain,
Pauvreté du fer contre l'étain des voûtains !
Sans ennui, ils ont écrit l'histoire jaspée,
Valeur éternelle que rien n'éteindra plus des ans.
Vous taillez un lierre sur un morceau de mur,
Vous sculptez une gargouille dans la toile sur une tour,
Gaussez-vous d'un rire contre Quasimodo*,
Fiers d' Esméralda* que défend Hugo
De tant de sources vives pour les fous du jour !
Vous dansez pour Phébus* qui dévoile son armure.
L'orgueil n'avait que la pupille de Frolo*,
N'a jamais aimé son héroïne défunte,
Pas que je sache des pages lues par milliers
De "L'homme qui rit"* aux "Misérables"* souliers,
Limite sans apogée d'un âge d'étreinte !
Gentes ! Fantine* est repartie au tombeau.
Vous dormez sous le porche, proche du transept,
Avez cru en vos sainteté sans couronnes,
Censurés par le clergé noir lors nos Noëls;
Mon âme a pleuré, peinée, avec Michaël.
Aurore, Ô mon âme absolue et polychrome,
Flamboyante, brûlant tel le feu des adeptes.
Vous taillez un lierre sur une sombre grotte,
Vous sculptez une gargouille dans la toile sur une tour,
Cachez dans la rondeur de l'abside, le saint,
Derrière les vitraux vous masquez le dédain,
L'effronterie étourdie qui rien ne secourt.
Souverain ! l'êtes-vous ? Et triste, Valjean* sanglote.
Compagnon ne taillera plus jamais la pierre,
Vous ne la sonderez plus avec le compas,
Protège les poètes et les ménestrels,
Bâté des pas de géant qu'a fait l'Eternel,
Vos songes nantis sur le parvis du trépas,
Colères floues, pour toujours, être relié à la terre.
Contre les joues des nations humbles qui pleurent,
Les notables gravent le malheur pour la terre,
Membres meurtris, ils héritent de l'excellence,
Laissant aux cathédrales le gain de l'absence,
Admettre enfin que Dieu n'est que votre Ange salutaire
Que vos mépris cachent aux pensées et à leur valeur.
Vous cheminez vers le vide, heureux du silence,
Êtes glacés quand houle frappe nos oreilles
Attaquées par le bruit que font les assemblées,
Par le chaos des gains au banc des accusés,
Les gouvernements sourds aux voeux du soleil !
Artiste quand l'âme parle de somnolence !
Alors, vient, à grandes foulées, la noirceur
Que le ciel bleu accorde aux multitudes sombres.
Vous dormez encore, l'inconscience vaste,
Êtes fardés de nonchalance quand néfaste,
L'attaquant, de l'ouest saisit les rênes d'ombre.
C'est prononcé pour être entendu à cette heure.
* "L'homme qui rit" et "Les Misérables" oeuvres de Victor Hugo
Voyant ici et là l’insuffisante bravoure,
insignifiante autant que futile courage,
va la gente humaine insouciante
dans le chemin de ses jours sans adage.
Endormis comme aucun temps n’a connu
vont les hommes vers la Bête,
la laissant venir dans ses pensées cornues,
qu’ils sommeillent fiers de leurs amulettes.
Les voyant préférer la folle légèreté,
l’indifférence, l’indolence et l’inertie,
ils errent dans les catacombes des idées
ignorants de leur force solaire à Minuit.
Car du Minuit des Mondes, rien n’ont-ils vu,
ni en images ni en pensées vivantes
les laissant hagards sur le chemin tordu
quand le Cornu embrassera foule fuyante.
Il ne faut qu’un pas avant que Vouivre soit,
naître encore d’un cri avant la pluie,
quand le Téméraire suspendu aux deux bois
lèvera sa parure sombre au son du bruit.
Il sera si tard en les nuits que pleurs jailliront,
et vaincre l’Aspic aux allures d’ange
ne prendra qu’une mesure d’aimer sur le pont
si le coeur vendange Michaël en Soi l’Archange.
Car il n’est d’Archange à vos œuvres
qu’en la vaillance des âmes en l’Esprit
qui auront prié sans relâche leurs heures
ayant délaissé le leurre des armoiries*.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:John_Martin_Le_Pandemonium_Louvre.JPG
https://onefootwalking.wordpress.com/2010/10/23/lucifer-and-ahriman-part-i/
* J'entends par "armoiries" tout ce qui est illusion matérialiste : luxe, chimères, commerces, abondance, confort et les comportements et attitudes allant de pair avec ces attributs contre autrui.
J'entends par Aspic, Téméraire, Vouivre la même entité : la Bête.