Un chat, cela marche à pas de velours que nous n'entendons pas ; cela se déplace sans bruit, frôlant à peine l'air et pourtant son silence est audible quand il a déserté la vie. Sa présence est toujours palpable dans chaque pièce, sur chaque coussin, partout, partout dans la maison, c'est cette présence dans la mort qui est sons dans le silence.
Cette entière présence dans ce silence, envahissante sans jamais nous envahir, gardien de nos instants comme le fait l'ange, ces pas sans bruits que nous devinons sans les entendre, ces gestes tendres sans être amoureux, cette infinie attention démontrée sans être accaparant, cette solitude habillée de sommeil, dormant le jour, nous veillant la nuit, sa façon de nous regarder, libre et assuré, nous raconte ce que nous ignorons vraiment de la vie : l'Amour.
Dirons-nous alors qu'il n'est qu'un chat ?
BLJ
Qui peut enseigner la morale si ce n'est celui qui la possède et en est revêtue ?
Il suffit d'un seul mensonge pour que le supposé moraliste ne soit plus crédible en sa parole.
Il peut s'user à redorer son aura qu'il doit guetter constamment la survenue d'un autre mensonge.
La morale est un fait de solitude.
BLJ
Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,
sépulcral en tes actes, tous, tombes de nos races,
semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,
quand, ruinant la morale, ils ont chu en nombre.
Tous allant le ventre plein et la pensée vide,
tous scrutant leur nombril aride et sordide,
qu’ils ne voient plus l’alentour de beauté
ayant pleuré à leurs pieds pour être de gaîté.
Sont-ils tous devenus juges des uns des autres,
calomniant chacun, n’entendant plus les apôtres
qui de leur parole ensemençaient la vie
et dans la vie, l’Amour dans tous logis fleuris.
Ont-ils rapiécé leurs toges nébuleuses
que prêtres revenus, ils sont nés de brume ténébreuse,
enseignant toujours la création sans être d’Amour
et le vent laisse leur fausseté envahir leurs labours.
Ils aiment ternir toute âme n’étant pas la leur,
accablant chacun de ruse en leurs sédiments
qui n’ont pas été féconds ni fertiles
en leurs champs semés de semences hostiles.
Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,
funèbre en tes mœurs, tous, stèles de nos rosaces,
semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,
quand lésant la morale, ils choient en nombre.
Et tous vont, fiers de ce qu’ils sont, pourtant du mal,
animés du reptile rampant en leurs cabales,
qui n’a pas saisi la connaissance ni la conscience
à leurs bras levés et leurs coiffes de science.
Les ai-je tous revus, chaque jour subis, à ma sueur,
ce nombre accablant de malveillances qui demeure,
qu’ils parlent encore et encore de l’attente en l’Éther
que leurs âmes n'ont pas vu se manifester depuis Hier.
Ils écrivent en scribes : « Tu n’es pas façonné d’Esprit si haut,
tu mens, riche de tromperies, je suis déçue, tant de chaos ! »
Et certains renaissent de leur origine passée,
avides du plus Haut qu’ils n’ont pas connu du Temps figé.
Photos issues du film "Jésus de Nazareth" de Franco Zéfirrelli.
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , Connaissance , Conscience , douleur , Esprit , Laideur , mensonge , Temps , Trahison , orgueil , Misère , Maltraitance , Mélancolie , Solitude , souffrance
Du peintre iranien Rassouli
http://www.rassouli.com/
Puisque nous savons ce que la science enseigne,
Et que nonchalants nous allons, nos cœurs saignent !
Puisque nous aimons voiler nos yeux de lueurs sombres
Et que nous croyant humbles, nous sommes dans l'ombre,
Bercés d'illusions que nous aimons pour nous,
Hurlant nos perfections qui ne sont pas nous,
C'est soi qui ricane de découvrir sa noirceur,
Derrière le voile qui n'est que de terreur.
Quand levé à moitié, dans la lumière ombrée,
Nous croyons être sublimes dans la rosée,
Et que nous découvrons que rosée habite
Au-dessus de la boue dont nous sommes le rite.
Les grandes enjambées deviennent pas de fourmis,
Lorsque nous les avons crues grandes amies,
Et terrible est le jugement porté sur soi,
Affublés d'êtres noirs nous saluant aux abois !
C'est ainsi quand mort glane enfin son trépas.
C'est cela que rêve montre du dernier repas.
Pleurons nos âmes
quand imparfaites, elles pleurent,
car de leurs larmes,
que l’on dit inaudibles, meurent.
Meurent à elles-mêmes
quand, entendant leurs cris et leur tourment,
nos fronts, elles baignent,
et nos yeux se lavent sans larmoiement.
Envahissent-elles l’espace
qu’aucun ne voit ni n’entend d’abondance,
elles racontent leur peine et leur grâce,
leur désarroi en notre chance.
Pleurent-Elles, invisibles,
baignant nos visages silencieux,
que nos âmes pleines de martyr sensible
disent leur calvaire religieux.
Qui sanglote Son âme en pleurs
quand imperceptible, Elle appelle,
triste et pourtant mélodieuse, notre malheur
prenant racine en nos chapelles ?
"La Piéta au pied de la Croix" Eugène Delacroix
https://www.musee-delacroix.fr/fr/actualites/evenements/du-sang-et-des-larmes-la-restauration-de-la-pieta-d-eugene-delacroix-a-l-eglise-saint-denys-du-saint-sacrement