Auteur photo inconnu
Elle
- Oh ! Toi ! Je t’attendais. Mes heures te promettent.
Nuits sont trop longues.
Matins sont infinis ; il pleut, tes yeux aussi !
Qu’ai-je fait pour tant d’iris livides, fillette ?
Ne pleure pas !
J’assèche ma mémoire ; viens ! Me voici !
Moi
- Dis mon prénom ; pour toi, il brille au firmament.
Regarde-moi.
Qui suis-je? Ne m’oublie pas, nuitamment ! Maman.
Elle
- Vois ma mère sourire ; aidant patiemment.
Entends son chant.
Sa joie est immense. Vois ! Elle m’attend.
Moi
- Dans ses bras, elle me prend, dépose un baiser,
Ô Suzanne !
Clamant merci, nous aimant d’Esprit dans son ciel.
Elle
- Dis-moi qui tu es. Mon souvenir est inapaisé.
Qui est Éliane ?
Qui es-tu ? Je t’aime, car tu es pareille au miel.
Moi
- Prends ma main, viens sur mon épaule, vois le jour.
Vie est céleste,
La destinée s’achève, l’aurore t’étreint.
Elle
- Merci d’être. Que suis-je sans ton amour ?
Ô mon soleil !
Ne pleure plus, tu es lumière, toi mon gardien !
Photo libre de droits
Oubliez-moi, oubliez mon nom,
et jusqu’à mon visage, oubliez-moi,
moi qui pour vous n’ai pas existé, qui ne suis pas passée,
Invisible quand bien même vous avez cru me voir.
Oubliez-moi, oubliez mes yeux,
et jusqu’au son de ma voix masculine, féminine,
moi qui suis homme et femme pour l’avenir
que le temps a dessiné en mon larynx créé.
Oubliez-moi, oubliez mes amis,
moi qui n’en ai pas eu sinon d’intérêt,
peut-être une se désaltérant sur la rive du vin neuf.
quand Yonne sourit parfois ; je meurs, je pars.
Oubliez-moi, je n’ai pas été,
puisque vous m’avez outragée comme une mouche
posée sur une vitre, comme une saleté à éliminer,
Vous ne l’avez pas dit, mais j’ai entendu.
Oubliez-moi, je pars sans laisser de nom
sans aucune traces, avec un nuage pour seul ami,
parce que les nuages sont les seuls à m’aimer,
habillés d’ailes blanches. Oubliez-moi !
https://youtu.be/lCOF9LN_Zxs
Photo libre de droit
Haleine obscure vole dans les vertes feuilles,
Et dans le vent lassé, à l’endormi écueil,
La voit-on errer sur le pli de son cercueil,
Qu’elle blesse l’ultime odeur du chèvrefeuille.
D’un fort roseau élagué, par la lame aiguë,
Elle s’alite, aimant son visage livide.
Le vent est mort, le temps s’affole, la vie souffre.
Dans un pâle bouquet, s’étouffe d’un sanglot,
La voyant fanée de rides en son chaos,
Clamant son sombre déclin, relatant son gouffre.
Puis, soudainement, repoussant l’acre ciguë,
Elle se retient, face au levant, et se vide.
Elle vient, telle une flamboyante espérance,
Dire son flambeau quand elle n’est plus d’ici,
Et frileuse, abandonne son paletot gris,
Qui a tant vu, qu’il lui faut laisser son errance.
L’haleine pardonnée, par une grâce occulte,
Rend au caveau et à son jour, le fort tumulte.
Photo personnelle
Une larme perchée sur un cil
Verse sur l'eau sa transparence, sa beauté bleue.
Sa charité tendrement oscille,
Prenant sur son chemin la fleur des émaux bleus.
Se mirant dans le lac, son miroir,
Elle va jusqu’à la mousse, rêvant d’une rose.
Chênes s’inclinent pour la boire,
Et doucement, lui disent d’écrire sa prose.
Cueillant délicatement sa perle
Qui a roulé sans apprécier son chemin,
Elle va sur le dos d’un merle,
Et chante sa détresse d’un son cristallin.
Elle dit dans un long murmure
La couleur de sa parure, sa joie de rouler,
Ayant été longtemps prisonnière
Des regards qui soupirent, ses yeux endeuillés.
Puis, clamant sa noble vertu,
Ramassant sur le chemin la voie des saignées blanches,
Elle se cramponne, abattue,
Confiant sa ride sur la peau d’une branche.
Photo issue du site
http://www.clementancla.fr/picture.php?/964/categories
Tu as pleuré, me voyant partie,
Disant les mots de l'amour tant attendus ;
Que serai-je sans toi, ma fille ?
Qu'une ombre ensevelie de nuit, perdue !
Que serai-je sans ton amour, ma fille ?
Un vide sans nom que de joie, tu emplis !
Et, j'emplis le vide de mon sourire,
Et, j'emplis le vide de douces paroles,
Et, j'emplis le vide de baisers sur ton front,
Et j'emplis le vide de ma mémoire, sans le pire.
Tu as collé ton nez à la vitre,
Balayant ton espace de vie d'un geste,
Comme celui d'un papillon si léger,
Et d'un silence, tu as murmuré « reste ! ».
Le rideau blanc volait d'un mot arpégé,
Sous le souffle de ton haleine arbitre !
Et, j'emplis le vide de mon sourire,
Et, j'emplis le vide de douces paroles,
Et, j'emplis le vide de baisers sur ton front,
Et j'emplis le vide de ma mémoire, sans le pire.
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