Béatrice Lukomski-Joly


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Les oiseaux

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

LES OISEAUX DE L'HIVER

 

tous tableaux de http://licornamuseum.over-blog.com/1965/06/nizovtsev-viktor-1965.html

http://www.mcbridegallery.com/nizovtsev.html

 

Bientôt, nous reverrons les soleils flamboyants

Qu'hivers enfantent, en prenant leur temps,

Et de février, qu'arbres alanguis attendent,

Les joyaux de l'été préparent leurs offrandes.


Rien ne ressemble plus aux ténèbres, rien !

Que mars a voulu sans discorde, ni vêpres ; rien !

Quand de nos pas nous avons foulé son sol,

Nous, les égarés insensés, enfin voyons les lucioles !


Février rend à l'hiver le cœur de son règne,

Honorant sa parole d'une plume de paon qui se baigne.

Un nuage grisé-bleu se dissout sans laisser d'ombre

Et dans sa lumière, nous révèle sa pénombre.


Être au cœur de sa royauté  ! Vivre au Panthéon  !

Sur son trône puissant, il va de claires visions

Que les oiseaux absorbent du vert rameau,

Révélant enfin le secret des blancs manteaux.

 


 

Âmes délaissées, promeneurs livides, badauds !

Que ne voyez-vous la parure des blancs crédos

Que ruisseaux chantent, soirs et matins, nuits et jours,

Sans lassitude, sans trahison aux ailes de leurs atours.


Et février a murmuré à l'hiver, son solstice accompli,

Et février a dit à la colombe de commencer son nid.

 

Sans témoin, sinon le temps qui le secourt sous sa terre,

Il a dit sa flamme vive, son solstice d'été dans l'éther !


Quand l'hiver est venu, sombre, pourtant de lumière,

Quel oiseau a chanté la naissance de sa neige ouvrière ?

A-t-il manqué de grains que ciel offre en abondance ?

A-t-il cessé de fredonner les levers du matin d'alliance ?

 


Vous dirais-je l'heure de leur plain-chant dans la nuit 

Quand toujours abrités de soleil, ils chantent à minuit,

Et qu'au Phoenix ils inclinent solennellement la tête

Une heure avant que l'émeraude ourle l'horizon des poètes ?

 

Et le vent a pris sa trompette pour jouer son février.

Aux langueurs des retours du printemps des fées,

Il a entamé la symphonie des seuils mesurés

Que les arbres ont vu de leurs bras levés, transfigurés.


Que viennent les soleils flamboyants, demain, signes,

Parce que je les aurais vus portés par les blancs cygnes

Qui auront reçu la métamorphose d'un des leurs en Phoenix.

Et février adore ses étoiles pour la venue de son hélix.


Et la mort que l'hiver aimerait faire croire outrage et abus

N'est plus qu'une confusion qu'hommes n'ont pas crue,

Car de parole d'oiseau en plein vol, l'ange a bu la vie

Sans qu'un battement d'ailes n'ait révélé sa philosophie.

 


Bénissons maître hiver qui point n'a de grisaille,

Quand son froid enveloppe nos étés d'épousailles !

Sans hiver, point d'été ; sans été, point d'hiver !

Comme j'aime février annonçant le chant des piverts !


Les oiseaux de février s'en sont doucement allés,

Libres dans le vent, libres dans le bois de nos allées ,

Laissant leurs vols aux branches que le temps broie,

Sans que bourgeons n'aient à souffrir du froid.

 

 

LES OISEAUX DE PÂQUES


Les oiseaux de mars ont vu les abeilles se réveiller

Quand d'avril, ils ont rappelé à la vie les fleurs de cerisiers.

Naître ! des saisons pour aimer à l'infini le printemps !

Mars n'a pas fait ombrage à l'hiver, ni au temps.


Voilà qu'ils sont à l'âme la fleur des renouveaux !

Voilà que la terre s'éveille au printemps des oiseaux !

Voilà que le ciel dit au monde sa ferveur des nuances !

Voilà le chant de la terre que le soleil crée de confiance !


Il n'y eut que la chrysalide des papillons pour bénir.

Éclosion des verts babils au chœur des natures ! Éblouir !

Les oiseaux d'avril ont reçu, des ailes de l'hiver,

Le sein des étoiles qui n'a pas eu à rougir du calvaire.

Les bras pleins des bouquets qui adviennent, recueillis,

Parce que seuls les oiseaux parlent la langue de l'Esprit,

Ils ont témoigné des ruisseaux désaltérant les cœurs ouverts,

Quand la terre engrange la chaleur de la vie. Et roses révèlent l'hiver !

 

 


 

La mélodie naît des oiseaux quand encore mai se terre,

Ne révélant des lèvres que ses célestes mystères,

Quand le roulis des pierres sous le ruisseau chante l'ombe,

Des gaîtés ardentes, adorant du chant, sa colombe.


Dort ma terre ! au grand repos se sacrifie l'été

Que les oiseaux de l'an révèlent à mots cachés.

Lève-toi ma terre ! au grand lever des naissances

Que mai apprend de ses plumes, je suis l'encens.


Et si au matin du terrible crépuscule dans la nuit,

J'ai levé le voile des cauchemars pour sa vie,

Il s'est  évanoui pour regarder l'Amour.

Je me suis  relevée  à la volonté des oiseaux à l'entour.


Couchée, glacée du soir au matin, tout le jour,

Inanimée, la vie inhabitée, sans grâce, ni secours,

J'ai adoré les oiseaux,  et les anges ont étendu leurs ailes,

Assurés du beau retour qu'ils ont remis entre mes mains.

 


 

J'ai parlé la langue des oiseaux, les mains en offrande,

Le cœur offert à la blancheur du cygne que veut le goéland,

Éloignant le dernier soupir pour, à nouveau, son inspir

Qu'elle a revêtu de sa coiffe à la lumière sans mourir.


Elle a, alors, écrit en lettres de feu le langage des Anges,

Elle, elle qui les a priés toute sa vie, les devinant partage,

Sans qu'elle ne les ai vus recueillis par-dessus sa tête couronnée

Et cependant nimbée de lumière que mai a dessiné du Fils né.


Les oiseaux de Pâques ont révélé, du chant le plus mélodieux,

Toute la sagesse antique transformée par le suaire-Dieu

Que Gaïa aime pour son saint Graal établi à jamais.

Ainsi parlent les oiseaux en ciel blond de mai.

 

tableau d'Emma Harrisson

 

LES OISEAUX DU PRINTEMPS

 

Les hirondelles de mai ont bâti leur maison de paille,

Les plumes frissonnantes, l'or dans les yeux en intailles.

Je me souviens encore de leurs regards de miel,

Au mien, dévoués, leur duvet pour ma capeline de ciel.


Dans leur nid je repose, sculptant la blanche rose

Qu'élisant hôtesse de leur prose, je marie et arrose.

Elles ont appelé les oiseaux de juin qu'aime avril.

Ils m'ont trouvé mignonne en leur nid théophile.


Je leur ai dit « Si Richard vous aimez de Parsifal,

Si frémir de notes à l'abri de ma mémoire triomphale,

Si des heures de joie et de prière, vous m'adorez,

Je ferai de votre demeure, mon salon épistolier.


Vos maisons tressées d'amour seront ma voie

Que larmes ne terniront pas en notre joie.

L'une d'elle, riche d'airelles rouges cueillies,

Offre son duvet à mon entendement embelli.

 


 

Il laisse son chant clamer la symphonie des flûtes et des violons,

Il répond du chant le plus mélodieux aux vallons :

«  Si de nos regards d'oiseaux heureux en plein vol,

Tu prends le ciel éclatant en nos ailes bénévoles,

Si à nos petits, tu offres l'abondance du petit grain

Et du vermisseau, que Dieu conçoit, aime le levain,

Tu embrasses le cœur du rayon qui brille dans le don

Et t'offrons d'abri, nos nids d'éteule pour pardon.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Es-tu assez sage pour habiter notre lit de chaume ?

Douce pour adorer les lèvres du soleil qui embaument ?

Nous secourent, en nos becs acérés, la justice,

Qu'avec la colombe d'avril berçons d'accueil au calice ?


Ô fruit des bâtisseurs qui t'observe de notre fenêtre 

Soit le vol des jours vers nos ailes mi-ciel, mi-terrestres !

 

- Mais quelle fenêtre à ma noble voix, amie,

Si nous ne partageons ensemble le même abri ?

 

Une seule vitre de lumière nous sépare.

Je ne sais qui de nous a choisi l'autre et le prépare,

Vous, dans votre certitude que je vous aime de vérités

Où moi dans l'évidence que vous m'aimez de sincérité ? 


Nous t'avons abandonné à la rose, et la rose te choisit.

Sois digne car nulle rose n'aime la flagornerie. »

 

Petites hirondelles naissent des amours du ciel

Qu'esprit  berce ; et leur mère les donne, providentielles.


Dans mon logis, elles peuvent s'y blottir, confiantes.

J'entends le chant des hirondelles en louanges riantes,

Que l'éclat de l'amour à ma fenêtre abrite.

Proches des hommes, leur symphonie palpite.


Les hirondelles de mai ont dit aux oiseaux de Pâques

De bénir la rose déposée à mes pieds, pour la saint Jacques.

Elles ont écrit en lettres de feu le langage des Anges,

Elles, qui les ont priés toute leur vie, les devinant partage.
 

M'ont-elles vu recueillie au-dessus de leurs têtes couronnées

Nimbées de lumière que mai dessine de son Fils né ?

Les oiseaux ont révélé du chant le plus mélodieux,

Toute la sagesse antique transformée par le suaire-Dieu.


Noble cadeau de la vie à mes tristesses sans fin

Lorsqu'elles observent de ma mélancolie, son parfum.

L'une, missionnaire, cogne de son bec à ma vitre

Et soupire de ne me voir lever les yeux de mon pupitre.


Au-dessus des nuages, des pluies, des saules élégants,

Elles virevoltent, papillonnent, psalmodient, céans,

L'air des dimanches que messe, avec pudeur,

Me raconte dans mes os meurtris des durs labeurs.


Me donnent-elles le courage, quand vacillante,

Amicales à mon âme sacrifiée, elles chantent,

Que leur fidèle présence m'est un doux serment.

« Souviens-toi ! » disent-elles à l'heure du tourment.

 

Petit bec cogne encore et encore à ma vitre vagabonde,

Réclamant ma vaillance jusqu'à ce que je réponde.

Et que vois-je ? Hirondelles à mon regard damassé,

Plantant l'aiguille du courage en mon corps lassé.

 

 

LES OISEAUX DE L'ETE


Vont-elles exhorter les cygnes quand priant d'amour

Elles me tissent un lit de plumes de leur sourire à l'entour,

Et que derrière écueils acérés et vastes soupirs,

Elles filent de laurier la vie et la nimbe d'un demi-soupir.


Heureuses sont-elles de toujours me troubler d'ellipses

Quand ma plénitude déserte, quand ma joie s'éclipse,

Quand rêverie me faiblit, quand spleen m'endolorit,

Ce qu'à Weimar j'ai laissé de beautés et d'harmonie.


Oh ! m'offrez-vous les fleurs et les épis de la vie

Que j'invite encore tout le prestige des lys sur l'Ilm

Que mes cygnes aux rives de ma rivière ondulante

Chantent avec elles l'incroyable guérison sibilante!

 


 

Cygnes s'étourdissent à danser avec les gorge-bleus

Par delà les étoiles, par delà les nues bleues,

Prenant de mes hirondelles l'habit sombre des jours

Qui ont trouvé en mes belles-de-jour, l'amour.


Oh ! que je voudrais être leur vol léger à ma lèvre

Qui de rien ne se soucie quand l'épi de seigle se lève,

Quand mes chats à ma fenêtre guettent leur vol épris

Que jamais elles ne craignent pour rester mes amies.


Souvent hirondelles, à ma fenêtre se lèvent

Dansant chorégraphies que mes cygnes rêvent.

Aux berges de ma rivière d'Yonne se relèvent

Dansant les renouveaux que mes vies réclament d'Eve.

 

 

LES OISEAUX D'AUTOMNE


Puis les oiseaux de l'été ont joyeusement déserté,

Laissant tristes ma maison et mes fenêtres,

Inoccupées, abandonnées, le chant inhabité,

Me sacrifiant orpheline à leurs belles-lettres.,

 

Ils sont partis. Ont-ils frappé, hier, au carreau

Que leur au-revoir mélancolique m'a blessé,

Et de leurs ailes revêtues de noirs boléros,

M'ont dit leur long voyage vers le retour de l'été.


Est-il plus céleste accord que l'adieu d'une plume

Qui, laissant sa plainte sur la margelle blanche,

Clame sa félicité d'avoir eu pour amie la brume

Au matin du grand partir pour une âme franche ?


Est-il plus amère chanson que l'oiseau envolé

Qui, clamant son retour après l'hiver achevé,

N'est pas assuré de nous revoir, son vol inachevé,

Comme d'une volonté d'offrir encore son ballet ?


De leurs petits becs, de leurs beaux yeux de jais,

Ils ont supplié de leur mémoire ancrée à ma vitre,

Le geste du gardien à leurs nids de terre douillets

Toute la joie de l'attente des nuits à mon pupitre.


Les oiseaux de l'été ont laissé leurs maisons tristes

Et désertes sous les pluies balayant leurs duvets

Que mes doigts ont caressés, quand mélodistes,

Ils ont crié leur exode dans les étoiles bleutées.

 

TOUS AUTRES TABLEAUX  de VICTOR NIZOVTSEV. PEINTRE RUSSE


 

NOVEMBRE ASSOUPI

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Odilon Redon "Les Yeux clos"

http://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/odilon_redon-dossier_pedagogique.pdf

 

Que veut mon Novembre à ma pensée somnolente,

Loin des fleurs qui ont orné mes vases, opulentes ?

Les gnomes, aux jardins de juin, se sont endormis.

Les fées aux roses ne taquinent plus les fourmis.

Les Salamandres ont rejoint Jupiter en sommeil.

Dans les maisons, tout s'assoupit, rien ne veille.

 

Tout dort à l'entour. Tout somnole dans l'Avé.

Seules, les rimes semblent encore rêver.

Pourquoi de novembre, suis-je le cristal d'une larme ?

Du cristal, deviens-je l'obsidienne de mon âme ?

Des prières aux pensées, tout se veut souffre.

Le printemps et l'été s'alitent ; l'automne souffre.

 

Au déploiement de mon frère Novembre,

À la naissance de sa soeur Décembre, 

Ô, mon somptueux recueillement !

Tout m'est fécond d'endormissement,

Car il n'est de profond  et de lent sommeil

Sans les rêves qui ne fécondent  les hommes qui veillent.

 

Quand fleurs meurent  au prompt chant des Ondines,

Les arbres se dévoilent, offrant au vent leur col Claudine.

Aux saisons se mourant sous des baumes d'ambre,

C'est de trépas qu'est mon époux, mon fier Novembre.

 

Brandissant ses flèches, mon  orgueilleux Jupiter

Meurt à ses feux de joie sur ma terre.

De sa noble stature, je ne perçois de son feu

Que l'adouci aux feux sages, de l'été son adieu.

Pourquoi de Novembre, la langueur humble, me confine,

Pleurant les Sylphes ; l'élégance perdue me ravine,

À leurs seins, qui de tout temps, me nourrissent ?

De leurs entrailles qui me bénissent, me pétrissent,

Me modèlent, jusqu'au venant noeud lunaire,

Creusée, brûlée, percée jusqu'au coeur solaire,

Je vis des émois l'étreinte dessérrée qu'abandonnent 

Les rayons aux berges des brouillards qui me chiffonnent.

 

La langueur des chants d'automne m'assoupit.

Aux aurores chantées, je n'entends plus le saut des pies,

Ni leurs chants muets, au nid se morfondre, alanguies.

Des mésanges, je n'entends plus la douce mélodie.

Des grives sautillant dans mon jardin, le bec mutin,

Je n'ai plus la beauté des danses qu'aiment les lutins.

 

De Novembre, faut-il ouir le silence que tout contient,

L'âme assaillie des musiques à mes yeux éteints ;

Repentie, aux chants de Lohengrin, casser mes bogues

Qui ne sont plus qu'un silence dans lequel je vogue.

 

Les forêts, profondes abbatiales, naissent temple ;

Aux lueurs des merveilles brûlent de flammes amples.

Coeur de Novembre, oh ! S'étreint de voltiges en volutes,

Parmi les flèches d'argent, aux dômes, jouent du luth,

Avec la brindille alourdie, sa ramure perdue.

Volent les parures de feu, au vent éperdues.

 

Est-ce pour cela qu'automne m'alite sur son lit de gel ?

Est-ce pour le silence qu'il m'aime au feu des nigelles ?

Est-ce pour les roses frippées que je me couche, blanche,

Dans le manque des rondes qu'arc-boutent leurs branches ?

Ne vois-je des sépales que l'arrivée de l'étoile

Que mon coeur surprend au ciel du voile ?

 

 

Novembre n'a rien dit à ma vie d'ailes idéelles !

Novembre n'a pas esquissé sa rime irréelle !

Novembre n'a pas répondu à l'assoupissement,

Moins encore n'a dit d'arcs de feu son flamboiement.

Alors, pendant que les cimes, du beau mois endormi,

Créent la somnolence transie de froid à l'endormie,

J'entends la douleur hurler sa mort, car il n'est rien

De Novembre qui, de tout, se meurt fécondé de biens.

 

 

Les saisons - L'Automne - Alexandre Glazounov

Nature du Matin

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Le Graal peint par Dante Gabriel Rossetti (1860).

 

Nature du Matin lorsque tout s’éveille,

aube après la nuit, tu m’émerveilles,

enchantant la vie quand ton soleil se lève,

nous embrassant de ses lèvres.

 

Lorsque la rosée baigne nos pieds meurtris,

ta beauté de lumière nous éblouit,

et tu lèves l’arc-en-ciel afin d’éclairer

nos pauvres egos manquant de clarté.

 

Chaque éveil ayant en soi pris la nuit

racontent les temps anciens évanouis

qu’à nos entendements sans conscience

nous oublions, pourtant de confiance.

 

Et, voir tant d’âmes endormies le jour

relève de la blessure qui me laboure.

À la joie d’être en toi, élevée me berce la vie,

le chant et l’harmonie, le souffle et l’infini.

 

Heureux, suis-je de souffrir avec dévotion

quant à ta mémoire, je suis une respiration

que tu joues à mes oreilles entendues,

quand je te lève d’adoration t’ayant vu.

 

Es-tu arbre que je grandis tes branches.

Es-tu pétale que je deviens pervenche.

Voyant en chaque nervure éteint l’obscur

qu’en ta Nature se rêve la verdure.

 

Es-tu fleur montrant le lever de son calice,

qu’avec toi, fidèle, je crée, fermant les abysses,

et tu relèves de tes rayons l’innocence

la pureté venant vers nous en ta puissance.

 

Es-tu beauté d’un chat divin ou papillon,

gloire d’un cygne immaculé, d’un oisillon,

dans l’air, sur l’eau, appelant ton nom,

que je te touche, toi, l’incréé du tout créé, le don.

 

Que je te pense sublime de toutes les beautés,

et tu viens briller en mes jours par toi nés.

Que je te rêve,  tu me montres les destins,

berçant ma pauvre âme aimant tes desseins.

 

Te voir, seul ou non-seul, Amour ou secours,

tisse l’habit que tu files de belles-de-jour,

de roses bleue, rouge, or, au firmament solaire

que tu écris le Graal d’un Verbe stellaire.

 

Tel tout Roi aimant et partageant le geai,

la quintessence de l’homme que tu revêts,

et luit en nos âmes magistrales ta tunique

que chacun voit messianique.

 

Sublime mystère qu’est ta poésie

quand chaque année elle renaît d’elle-même,

verdoyante et d’excellence au jour

que tu surélèves dans le fruit du labour.

 

Je vais adombré par tes rayons qui sont un baiser,

montrant le calice éternel à mes yeux avisés,

vierge de toute souillure en sa sève,

qu’abeilles portent ta parole sur ton glaive.

 

 

Un enfant rit

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photos personnelles non libres de droit

 

Un enfant rit,

c’est bonheur un enfant qui rit.

Le temps se fige d’émotions,

jouant sa partition,

car un rire d’enfant pianote,

c’est une suite de notes.

 

Papa plonge dans l’eau,

l’enfant sautille avec l’oiseau,

imitant le beau saut

qui fait flic et flac, flic et flac,

car l’eau aime chanter dans les roseaux,

sous le soleil, la pluie aussi. Flic, flac!

 

Un enfant sourit à la vie,

car papa aime son petit,

son tout petit à lui,

se mirant en son regard qui luit,

brillant de lumière, son éclat.

Il dit : c’est mon papa.

 

Papa clapote,

l’enfant aussi clapote,

faisant des vagues

quand soleil brûle les algues,

sur l’eau devenue de l’or

quand soleil brille fort.

 

Un papa et son enfant,

c’est de la lumière au levant,

lors des couchants rougeoyants,

lors des fêtes rêvant

le triomphant rêve lumineux

que l’enfant aime heureux.

 

La colombe et les vieillards

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Nobles vieillards nous veillant dans les nuages,

lors de l’élégance du vol des oiseaux-rois,

en vous nous gardons confiance quand de nos âges

sans humilité, nous sommes maladroits.

 

Le dessous des ailes luisait au soleil,

d’or palpitant, d’argent miroitant, ce matin,

que tout en était dentelle, de rayons au réveil,

dans le sein de la mer de larmes agité d’incertain.

 

L’éternité montrait sa puissante aurore,

étant depuis la première nuit, et bien avant,

le premier et le dernier accord, dedans, dehors,

pour l’amour qui point ne connaît de mécréants.

 

Tout était, là, paisible et si majestueux,

que nul ne pouvait croire que guerres sévissaient,

ici, ailleurs, tant d’amour dans ce repos heureux,

que le ciel nous parle de sa vie dans les haies.

 

Tant d’oiseaux chantaient au sol, en vol,

grappillant quelques belles graines

venues de lointaine Russie et d’Ukraine

déposées en toutes terres que nul ne vole.

 

Quand flamme brûla, nantie de prières,

contre ceux  priant le Diable virulent,

je vis de leurs lèvres rosées aimant l’or solaire

se fendre l’aurore dans la joie de trois pénitents.

 

 

Nuages sombres montraient, si haut et si grands,

qu’ils n’étaient pas le nombre dans le monde,

et que, qui adore le démon est chassé par le vent,

car de disgrâce, il ne supprime pas son onde.

 

Merles, colombes, moineaux, noirs ou blancs,

voyageaient d’outre-tombe à ciel ardent,

chargés de la sagesse des vieillards étincelants,

portant leur Humanité d’un vœu fervent.

 

Vint à dos d’une voile immaculée un char lassé,

portant le divin et l’amer enseignement

qui, souffert par les hommes n’allant pas tête baissée,

scrutent toujours le feu du ciel flamboyant.

 

Colombe prit le verbe en sa bouche et dit :

Les hommes ne regardent l’azur qu’en horizon

brûlant de bombes bruyantes. Encore dit :

Jamais ne me voient lors la paix après guérison.

 

Les nobles vieillards repartirent tout en étant là,

toujours de sagesse malgré le bruit, malgré les cris,

malgré les larmes et les pas qui ne sont pas,

l’homme n’ayant pas appris à vivre en leur abri.

 

Illustrations de "la Très Sainte Trinosophie"

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