Roses, bleues, grenats dorés, solaires, élues,
tendres bourgeons infiniment lents et féconds,
vont dans mon jardin, de ciel grisé, revêtues,
nues dans leurs frêles tenues, depuis des éons.
En avril, loge un rêve glorieux dehors,
que notre espérance d’éclore ensoleillée,
dévoile aux roses de jours, nos épines d’or,
qu’ensemble, nous allons avec art vers l’été.
Pourpres, orangées, ambrées, attendent les fleurs,
espérant fleurir à foison sur les charmilles,
ornant de leurs fines lianes, la douceur :
murs et écrins, chaumières, nids et haies dociles.
Giroflées, opales, rubis, bleu-saphirs-nuits,
secrets d’inexprimables perles de nuances
dansent dans la campagne et ses vertes prairies,
psalmodiant, avec l’oiseau bleu, l’abondance.
Le voyons-nous folâtrer avec l’hirondelle,
haut, haut ! dans le firmament lié - Nous inonde -
prenant à peine manifeste de Ses ailes
le fleuron qu’Il veille, tout juste né au monde.
Puis, voyons-nous la terre fleurie pour Son Verbe,
Amour immortel de clarté en Ses volutes,
que nous sommes Son cloître, tous Un en Ses lettres,
qu’oiseaux et Sylphes jouent en leurs vols de leur flûte.
Toutes photos libres de droits ; site Pixabay
N’y a-t-il de miracle, que le miracle est une illusion,
car il n’existe que par la foi née de la connaissance
sans laquelle nos cœurs embrasés, chauds tel l’été,
mourraient d’insolence si l’hiver ne l’avait pas précédé.
Soulever une montagne portée au creux de l’esprit,
non pas dans l’idée, mais portée dans la pensée,
et cœur illumine le sens de la pierre vivante
devenue dans la main le fruit du Credo prosterné,
car prosterné est-il, sur terre chaque seconde,
quand mains se joignent, quand vie nous aime,
et même sacrifié dans l’inconscience se révèle
puissant de forces, qu’il s’engendre toujours seul.
Si miracle il y a, si l’inespéré devient espérance,
bien que tout dessinerait l’impossible espoir,
un être pour vous prie et le ciel s’allume,
brillant de ses étoiles mises à nos services.
Si tous les oiseaux de la terre viennent en vos mains
picorer le grain, car voyant votre aether tels des éclairs,
en vos yeux illuminer leurs êtres, en cœur, l’amour,
alors naît au monde la vérité que la liberté crée.
Des Mystères qui sont nombreux et que foi allume,
pourtant non Initié, mais de peine initiée à leur sacre,
portons et redonnons aux cœurs humbles ordinaires
l’avènement qui nous a levé et grandi, pour qu’ils voient.
Toute lumière sous le boisseau, ou gardée en son sein,
est appelée à s’éteindre malgré les bonnes volontés ;
que nul ne se la garde sans la partager d’élans
que l’innocence appelle de ses vœux .
Qu’importe qu’il y ait des élus en ce monde
si ces élus rien ne partagent avec les plébéiens,
car d’un chemin s’éclairent les feuilles défuntes
jonchant le sol, libérant leur être de clarté.
Là est le miracle, rien que là, lorsque nous disons :
Lève-toi montagne ! Transfigure la mort !
que cet homme cher aux membres brisés
se relève par l’action priée, tenue jusqu’à sa relève.
Et qui n’a pas vu le papillon renaître d’un grand feu
ignore que l’image gravée en la destinée est vie,
donnée au futur ensemencé d’initiation au seuil,
que la lumière ayant Nom rayonne d’embrasement.
" Connais toi toi-même
et tu connaîtras le ciel et les dieux"
"L'école d'Athènes " de raphaël - Vatican dans la Chambre des signatures -
νῶθι σεαυτόν*
*Socrate temple de Delphes
Ne cherchez pas la rime ni l'arithmétique dans cet écrit car il est né d'une impulsion dans laquelle la pensée allait si promptement que le faire aurait été la perte de ce texte.
Quatrième de couverture :
La table dressée est un conte symbolique relevant du merveilleux. Il met en scène la rencontre avec les êtres élémentaires de la nature incitant le personnage principal, le conteur, à chercher la vérité au sein de celle-ci. Il fait connaissance avec les fruits, les arbres, la rivière, les prés, et leurs êtres, pour que s'établisse le lien magnifique qui existe entre eux. Un long ruban vert, symbole du serpent, et l'enclume manipulée par un être maléfique, symbole des ténèbres, agissent pour que le conteur se perde et n'arrive pas à la vérité de sa quête. Cependant, sa pureté et son innocence le préservent et viennent le secourir, l'enseigner, l'élever. Un Roi dresse une table, ressemblant à un autel recouvert de mets, et dit que ces mets lui appartiendront lorsqu'il aura relevé le défi de la lance qui danse dans l'air et se multiplie, qu'il doit saisir pour être un avec le Roi à la table du mariage attendu entre l'être et le monde.
https://www.amazon.fr/dp/B095988HS1
Tableau d'Emma Florence Harrisson
https://en.wikipedia.org/wiki/Florence_Harrison
Souvent hirondelles dansent à mes fenêtres,
Ballets que mes cygnes admirent en maîtres.
Noble cadeau de la vie à mes tristesses sans fin
Lorsqu'elles observent de ma mélancolie, son parfum.
L'une, missionnaire, cogne de son bec à ma vitre
Et soupire de ne me voir lever les yeux de mon pupitre.
Au-dessus des nuages, des pluies, des saules élégants,
Elles virevoltent, papillonnent, psalmodient, céans,
L'air des dimanches que messe avec pudeur
Me raconte dans mes os meurtris du labeur.
Me donnent-elles le courage, quand vacillante,
Amicales à mon âme sacrifiée, elles chantent,
Que leur fidèle présence m'est un doux serment.
« Souviens-toi ! » disent-elles à l'heure du tourment.
Petit bec cogne encore et encore à ma vitre vagabonde,
Réclamant ma vaillance jusqu'à ce que je réponde.
Et que vois-je ? Hirondelles à mon regard damassé,
Plantant l'aiguille du courage en mon corps lassé.
Vont-elles exhorter les cygnes quand, priant d'amour
Un lit de plumes tisse enfin mon sourire à l'entour,
Et que derrière écueils acérés et vastes soupirs,
Elles filent de laurier la vie et la nimbe d'un demi-soupir.
Heureuses sont-elles de toujours me troubler d'ellipses
Quand ma plénitude déserte, quand ma joie s'éclipse,
Quand rêverie me faiblit, quand spleen m'endolorit,
Ce qu'à Weimar j'ai laissé de beautés et d'harmonie
Oh ! M'offrez-vous douces fleurs et blonds épis de la vie
Que j'invite encore tout le prestige des lys sur l'Ilm
Que mes cygnes aux rives de ma rivière ondulante
Chantent avec elles l'incroyable guérison sibilante !
Et cygnes s'étourdissent à danser avec les gorges-bleus
Par-delà les étoiles, par-delà les nues bleues
Prenant de mes hirondelles l'habit sombre des jours
Qui n'ont pas trouvé en mes belles-de-jour, l'amour.
Oh que je voudrais être leur envol léger à ma lèvre
Qui de rien ne se soucie quand l'épi de seigle se lève,
Quand mes chats à ma fenêtre guettent leur vol épris
Que jamais, elles ne craignent pour rester mes amies.
Souvent hirondelles, à ma fenêtre, se lèvent
Dansant chorégraphies que mes cygnes rêvent.
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Il était une fois une colombe et un corbeau. Le corbeau avait grands biens et plusieurs niches en ses murs et la colombe n’avait qu’un arbre fleuri pour se poser. Le corbeau aimait agacer la colombe et tournait sans cesse autour de l’arbre où se reposait l’oiseau blanc. Il avait en vue de prendre l’arbre qui avait une roseraie pour amie et d’agrandir son domaine. Il pensait que la roseraie pouvait lui appartenir également. Pour ce but, il volait sans répit autour de l’arbre. La colombe ne bougeait pas. Elle n’avait que faire du corbeau qu’elle trouvait bien laid dans ses vœux et ses actes. Elle le regardait tournoyer autour de l’arbre fleuri de roses, paisible, mais ne doutant jamais qu’un coup de bec du corbeau pouvait détruire ses ailes. Le corbeau avait appelé en renfort les corbeaux de son lignage alors que la colombe était seule en ce lieu. Tous attaquaient la colombe en sa roseraie. Les corbeaux sont foison ; les colombes sont rares.
Le corbeau croassait fort et parfois imitait le roucoulement de la colombe. C’est un mimétisme que possèdent tous les corbeaux. La nature l’avait doté de ce pouvoir alors qu’elle n’avait donné à la colombe que le pouvoir de roucouler. Injustice dirons-nous, mais c’est ainsi que la nature est faite. Nous pouvions nous demander si dans cette capacité à imiter, la création n’avait pas voulu signifier qu’un oiseau noir pouvait ressembler aux hommes néfastes et par là, s’en méfier.
Le corbeau était tout juste sorti du nid et savait déjà imiter les attitudes apprises par ses pairs. La colombe ne ressemblait qu’à elle-même, unique parce que pure en son intelligence d’oiseau blanc.
Jours et nuits, il épiait l’arbre et la roseraie. Un jour, il agressa avec un de ses semblables une branche fleurie. Les griffes acérées balafrèrent le bel arbre. La branche tomba. La colombe gémit. Le corbeau revint à l’attaque. Il renversa l’abreuvoir d’eau pour que la colombe ne put plus boire ni se laver. La colombe alla à la rivière pour boire et se laver, loin de tous regards, pour que sa pureté demeure. Le corbeau ne l’ignorait pas et fut satisfait. Le corbeau vit un chien se promener dans la roseraie. Il lui donna un coup de bec, comme à son habitude, et envoya le chien dans un refuge. Il fit de même avec tout ce qui se promenait dans la roseraie, amis de la colombe. Il la toisa et et lui dit : Le béton siérait mieux à cet endroit, je m’en fais le garant. Il dit encore : Ici vivent des gens sales et malotrus, en parlant de la colombe et du peuple des oiseaux. La colombe appela le peuple des moineaux et demanda à ce que cette infamie soit mise sur le compte de ses actes et paroles malveillants. Ce fut acté. Le corbeau ne lâcha pas prise. Il y avait un mur près de l’arbre. Il décida de le détruire à coups de becs et de griffes, et d’agrandir, ainsi, son territoire. Le mur gémissait au sol. Il fit venir un ouvrier qui se servit des pierres pour bétonner sa cour. Le corbeau put ainsi entrer chez la colombe. Et ne s’en privait pas. Nul ne le voyait.
Hors de son domaine, il avait curieusement bonne réputation car, avec ses amis sombres plumés, il embauchait corbeaux et corneilles de la campagne pour s’enrichir. Lorsqu’il croassait, il exigeait que la colombe point de bruit ne fasse, point ne se montre. Son chant lui était insupportable. Les oiseaux de la roseraie pleuraient, car il avait aussi volé une carabine dans un champ voisin et d’un coup tiré, sans que nul ne s'en aperçoive, il tua un pigeon qui volait au dessus de ses nids. Il s’attaquait inlassablement au peuple des tourterelles nouvellement arrivé qui veillait sur le lieu. Le corbeau travaillait dur à ses niches, les embellissait avec des moyens dont nul ne savait d’où ils provenaient et payait ses congénères avec des plumes noires mais, laissant croire d’une belle écriture, que la plume noire était une plume blanche cachée sous son ventre, il paradait, or chacun sait qu’aucun corbeau n’a de plumes blanches sur le ventre.
Le peuple des oiseaux nichait dans une haie de thuyas plantée près de ses alcôves ténébreuses. Ils chantaient si fort que les matins heureux louaient les rouge-gorges, les mésanges, les moineaux, les rouge-queux, les merles, les pigeons et la colombe dans son arbre. Un jour les oiseaux tinrent conseil. Les pigeons décidèrent de salir les niches pour que le corbeau comprenne que la laideur n’est pas de l’âme pure. Plus personne ne vint voir l'oiseau noir. Il s’en alla un temps pour trouver refuge ailleurs. Son oeuvre n'était qu'une grande faillite. A force d'acculer la colombe, il avait tout perdu. Ses mangeoires délaissées s'abîmèrent. L'une de ses niches s'écroula, preuve que l'on peut vouloir déloger une colombe, la vie vient en aide au bel oiseau affublé de tristesse. Il décida de revenir chez lui et d’embellir à nouveau son bien, clamant au peuple des oiseaux et à la colombe qu’il avait changé et qu’il avait compris la leçon, qu’il serait désormais leur ami. Mais le corbeau reste un corbeau, sombre et envieux, inquisiteur et épiant la mort. Il redevint lui-même et décida de tuer la colombe puisque telle était sa nature. Le peuple des oiseaux pendant son absence s’était multiplié dans le jardin. Ils avaient connu la paix et dans leur sérénité construit leurs nids. Le corbeau ressortit sa carabine trouvée dans un champ. Il avait appris à la manier comme tous les corbeaux font pour se nourrir de cadavres. Voyant parfois un des leurs gémir au sol, un autre agonir avant de rendre l’âme, le conseil des oiseaux se réunit une nouvelle fois. La colombe écoutait. Les moineaux en plus grand nombre dirent : il nous faut déménager de cette haie car la haie va périr, ainsi sera juste la sentence. Le corbeau comprendra que sa laideur n’a d’égal que la mort de ses arbustes proche de ses niches.
Il nous faut nous en aller, dirent les oiseaux. La colombe approuva, tout en étant triste, car elle serait seule en son arbre, sans plus avoir d’oiseaux près d’elle si la haie venait à mourir. Le corbeau avait entendu cela et ne comprit pas leur intention. Il dit : pourquoi devraient-ils partir, je ne pourrais plus jouer avec la mort, mais je veux bien raccourcir les branches pour que la plupart quitte cette demeure que je n’aime pas, salissant la mienne. Au diable la roseraie ! Alors, il vint sur l’arbre de l'oiseau blanc, visita son jardin. La colombe le poussa dehors, lui affirmant que son arbre était sien et que nul ne la délogerait par la volonté démoniaque d’un corbeau mal- embouché.
Le jardin des oiseaux était si beau que la colombe aimait y vivre. Le jardin du corbeau était devenu un vaste plan bétonné dont la mémoire des pierres du mur abbattu racontait encore qu'elles n'étaient pas de ce lieu. Il croyait que nul n'avait compris mais beaucoup se souvenait qu'avant d'y avoir une terrasse bétonnée, il y avait eu là un mur fait des même pierres. La vie est juste et la mémoire des uns et des autres est intacte. Nul ne lui disait que la situation était claire. Le corbeau s'illusionnait et la colombe observait. lI aimait cela. Il trouvait beau la laideur. Deux mondes différents se côtoyaient. Le corbeau fit venir un jardinier qui élaguerait sa haie en plein hiver. La colombe comprit que là était le signe attendu du dépérissement du massif et du départ de ses amis pour une autre maison. La colombe resta chez elle. Elle regarda le jardinier tailler la haie en plein janvier. Le jardinier n’avait pas nettoyé ses outils avant d’œuvrer. Il apporta aux résineux une foule de parasites nichés en ses lames. Les oiseaux virent cela. La colombe sut que le signe attendu était là.. Elle le dit aux oiseaux qui commencèrent à déménager. Elle, occupait toujours son arbre et son jardin fleuri. Le corbeau ne sut pas, pas plus qu’il ne vit, que sa haie avait commencé à dépérir. Les branches commencèrent à roussir, symptôme d’une défaillance engagée. Bientôt le massif n’existerait plus.
La colombe était âgée. Ses pattes la portaient désormais difficilement. Elle tombait de plus en plus souvent de sa branche, fragilisée par l'âge et les actes des oiseaux noirs. Le corbeau était jeune. Il était dans l'espérance d'avoir un jour gain de cause. La colombe, à force de le subir, commençait à sentir la défaillance de son coeur. Elle volait de moins en moins souvent. Le peuple des oiseaux continuait à chanter pour lui donner courage et la roseraie devenait de plus en plus belle pour émerveiller son regard. Le corbeau continuait de nettoyer ses niches, toujours avide, toujours utilisant ses plumes noires pour qui voulait l'aider sans plumes blanches à offrir. Il attendait que la colombe meurt d'épuisement pour, enfin, qu'elle libère ce jardin et cet arbre qu'il voulait toujours abattre.
Si un jour vous passez près de cet Eden et que vous entendez dire que sa colombe est décédée, pensez au corbeau qui n'aura eu de répit dans sa nature propre à détruire.
Les oiseaux se réunirent une dernière fois voyant leur foyer rougir aux brindilles cramoisies.
« Bien ! Il nous reste encore deux à trois ans avant que cette haie ne soit disparue, et au corbeau de comprendre qu’il peut continuer à faire le mal qu’il ne lui sera pas donné de temps pour réaliser que la malveillance le le condamnera. On ne peut vouloir tout tuer de son environnement sans que la sagesse n'oublie cet affront." La colombe décida de rester en son jardin et d’attendre le retour des oiseaux quand le corbeau serait défait, quand sa propre mort pointera la fin de son chant.
C’est ainsi que la sagesse œuvre pour que le mal se transforme. Le corbeau pourra revenir s’apitoyer, disant qu’il a à nouveau compris la leçon, que le peuple des oiseaux n’en croira rien, la nature du corbeau n’étant pas de changer. Ainsi partira-t-il car son départ et sa misère sont écrits dans le livre du monde. Le temps est donné aux colombes paisibles et bienveillantes alors que celui des corbeaux est toujours mesuré.
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