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Dans le jardin de l’enfance,
Quand va ma jeunesse,
Insouciante, je danse,
De plaisir sans cesse.
Folâtrer parmi les roses,
A l’heur’ du levant,
Quand se prosterne la prose,
Et sourit le vent.
Clopine la pâquerette,
Laiteuse et bel or,
Sous une feuille muette,
Et fuit l’hellébore.
L’hiver achève sa pose,
Fredonne le merle,
Printemps arrose sa rose,
Fleur est une perle.
Sous la tonnelle forgée
Va un vert parfait
Que l’air épouse au verger,
C’est l’heur’, je m’en vais.
Photo personnelle : rose parfumée de mon jardin dont le nom est "Mystérieuse"
Aquarelle issue des écoles Waldorf
Terre trempée de soleil brûle sous la lumière ;
L'éclat plaide le temps de son été,
Et je me résigne à me consumer dans les blés.
Terre éblouie de chaleur donnera bel hiver
Lorsque le froid ne sera qu'attente et sagesse,
Parce que nous le sentirons telle une caresse.
Tout s'abandonne sous son astre ; l'aimer tant
Que nous prendrons de son cœur la force
Qu'il nous faut pour être sa joie à son écorce.
Terre ne craint jamais ce qu'elle offre d'antan
Car dans sa corbeille, elle dépose l'avenir
Que chacun attend impatient pour son devenir.
" eye of the sun" Waldorf
illustration corbeille de fruit issue du site https://www.wga.hu/frames-e.html?/html/m/master/acquavel/stillife.html
Peintre anonyme du 17 ième siècle
Oh passant ! regarde ce diamant qu'est le monde !
Ne le vois-tu luire de cent traits, sinon de mille,
Toutes ces nuances sculptées par les secondes,
Que peut-être tu ne vois, l’œil muet et tranquille.
Oh ! vois son feu intérieur brûler de joie
Quand t'éclaire l'été, assis dans ton jardin,
Que fleurs dessinent de son cœur d'autrefois,
Pour qu'adorer sa terre soit un fier vœu ondin.
L'été consume son hiver, crée son décembre.
Vois ses mains travailler le fruit incarnat
Et planter sa rose de Noël rosée d'ambre
Aux jours denses oeuvrés de tons délicats !
Oh passant ! regarde les verts devenir feux
Quand il prépare en août brûlant ses courtes nuits
Pour que se repose l'hirondelle en son lieu ;
L'as-tu abreuvée de tes couleurs à minuit ?
Tout s'irradie de l'abondance du soleil proche
Quand bien même il est loin, si éloigné de toi,
Oh passant ! as-tu entendu le chant de ses cloches
Préparant les nuits du nombre de douze pour toi ?
Perçois-tu l'écrit de l'été, et sa toile vive
Quand il dépose son vase plein de vivres
Pour la multitude des jours flânés de convives
T'apportant la corbeille d'or des jours de givre ?
C'est la noce avant l'heure, l'heureux mariage
Des saisons dansant leur ballet toute l'année ;
C'est le rythme des étoiles, astrant* leurs mages,
Lors le bal achevé, s'ouvre la graine glanée.
* mot personnel, licence poétique signifiant « créer à partir des astres »
Sous les ponts de Paris coule l’Yonne,
qu’on se le dise, elle, notre belle garçonne.
Elle, l’amie de Perséphone par Hadès déclaré,
qu’elle ne cesse jamais d’haranguer ses Icaunais.
Elle m’émeut toujours cette belle oubliée
qui verse des larmes sous des orages renouvelés.
Comment ? Nul être pour la défendre ?
Nul pour la conter ni la chérir en ses cendres !
Elle, ma sublime, elle ma valeureuse,
née du souffle que l’âme romaine a bravé, gueuse,
défiant la vérité en sa source scintillante
que son cri a vibré d’une voix rugissante.
Belle, ma garçonne, ma nymphe endiablée,
elle, l’adorée de ses Adryades d’Athénée,
qui a enlevé tant d’enfants placés et leurs mères.
Elle s'est si souvent vengé d’avoir vu ses rivières
trahir sa corpulente maternité, elle, elle,
qui, avant, aimait Demeter et ses filles si belles.
L’ai-je aimée un temps quand tous pleuraient,
gémissant sur les anges assoupis dans les futaies ?
M’a-t-elle chaque jour suppliée de l’aider,
elle, la reniée des dieux, en leurs cœurs, décédée,
que la folie l'a enfermée en sa véhémence.
L’ai-je aimée, survivante en sa douleur ?
Paix à elle, douceur et repos, enfin !
quand bien même son doux nom est défunt.
Car j’ai appris à l’aimer, mieux ! à l’adorer,
cette reine des eaux , cette Icauna pardonnée,
qui n’a plus envie de rugir telle une lionne,
pour tant d’amour et de conscience donnés
Sous les ponts de Paris coule l’Yonne,
qu’on se le dise, elle, cette belle garçonne.
Cette amie de Perséphone par son Hadès juré,
qu’elle ne cessa jamais, avec ses Érinnyes*, de tuer,
versant ses larmes en orages renouvelés,
m'émouvant, toujours, cette belle oubliée.
Erénnyes ou Furies : https://mythologica.fr/grec/erinnyes.htm
Dryades et Adryades : https://charlois.com/les-dryades/
Déesse des eaux ou Hydriades : https://picadilist.com/mythologie-grecque-types-de-nymphes-des-eaux-hydriades/
Perséphone : https://odysseum.eduscol.education.fr/lenl evement-de-persephone
Hadès : https://dailygeekshow.com/hades-dieu-enfer/
Icauna : https://www.persee.fr/doc/acsfo_0000-0000_1998_act_9_1_1061
Je vous demande pardon de n’avoir jamais menti,
Je sais, ce fut difficile pour vous,
je n’ai pas su vous gratter dans le sens que vous attendiez,
vous offrir des compliments mensongers, ni su flatter votre orgueil.
Je vous demande pardon d’avoir été toujours honnête.
Je vous demande pardon d’avoir été moi-même,
sans fausseté, avec beaucoup de morale
que vous n’avez pas pu supporter.
Je vous demande pardon d’avoir aimé,
vous et les autres, les fleurs et les animaux,
les cailloux aussi si chers à mon regard.
Je vous demande pardon d’avoir aimé,
ni trop peu, ni passionnément, je n’ai pas su,
juste aimer est ma vérité.
Heureux êtes-vous de ne pas voir la Divinité
car que supporteriez-vous de Son Amour si vous le perceviez ?
Lui diriez-vous qu’elle est envahissante ?
Je vous demande pardon d’aimer, vous et les autres.
Je vous demande pardon de n’avoir jamais épousé l’hypocrisie,
fière d’avoir été de la franchise le drapeau,
l’étendard aussi, la devise et le chemin,
quand bien même, vous ne l’avez pas supporté,
mais je ne vous demande pas pardon
d’avoir été et d’avoir manifesté la morale.
Je vous demande pardon d’avoir été la patience,
le silence aussi quand vous criiez, vous mentiez,
préfériez le mensonge, la haine et le mal.
Puis de partir quand la haine si forte pose un obstacle
que vous aimez voir et vous servir, mais pas moi.
Je vous demande pardon de n’avoir jamais volé
ni autrui, ni le monde, ni l’humanité ;
d’avoir aimé les autres et vous, plus que moi-même,
de ne pas m’être vue pour tous vous voir
et aussi vous guérir dans la majesté de la morale,
de la pitié, de la compassion, de l’amour,
qui ont rendu mes os transparents
et mon cœur enrichi à Son calice.
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