Mille fois par jour, je scrute ma destinée,
regardant, sans complaisance, sa profondeur,
chevauchant le fondement du mal et du bien,
qui ont tissé, cousu, leur vêtement chaque heure.
J’avance féconde vers le Kamaloka,
prendre ce qu’il reste à élever, à laver,
dévêtir les impuretés de mon essence
qui ont enterré le souffle en sa charité.
Trente fois, je regarde la même action,
faisant le tour de ses enjambées avec joie,
fertile d’un cœur pénitent dans son dessein,
et par le Verbe, me verse en acte de foi.
Chaque jour, soirs éternels et tendres matins,
je me promène dans les coudés de ma vie,
observant ses principes et leur dur écho,
quelqu’en furent leur cheminement et leurs blâmes.
J'anime tant de deuils que d'impairs, il y eut,
incarnant les perles merveilleuses naissantes,
balayant devant mon Seuil meurtri, les erreurs
que le petit ego a reconnu blessantes.
Lorsque rayonne l’éclat sur l’Amour qui fut,
consacrant, d’harmonie, les prières clamées,
et aux œuvres ensemencées du don aux autres,
je fredonne les psaumes du livre très saint.
Quand les vrais remords embellissent leur futur,
ils sont tels des roses écloses au jardin
que le purgatoire adore d’enfantement
pour s’être dévisagés avant de mourir.
Quand la joie est du monde par mes soins créés,
je vais parmi mille lumières, éclairée,
je continue d’aller chaque heure et en soirée,
en ma mémoire, scruter le fruit de la vie.
Chaque jour, soirs infinis et tendres matins,
je me promène dans les tableaux de la vie,
faisant, ravie, mon examen de conscience,
quelqu’en furent leurs méandres et leurs leçons.
Dante et Virgile, sur le rivage du Purgatoire, voient venir la barque des âmes que conduit un ange
de https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_de_Curzon
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , Compassion , Conscience Poète , Esprit , Être , inspir , Laideur , Mort , rédemption , réincarnation , rose , Spiritualité , Temps , Vérite
Le vent se lève, tout expire, le temps s'endort.
La pluie parle aux myosotis et à leurs cœurs or
De ce toucher velours aux pétales fatigués,
Que leurs limbes raniment de clartés prodiguées.
Je vais d'un pas lent le long de la rivière,
Le regard toujours vif caressant la lumière,
Aimant le lait des rivages que l'eau épouse,
Toujours contemplant les nuages qui la jalousent.
Toujours prête à marcher là ou nul ne va,
Le bâton de bois taillé par l'aurore qui va,
Je sais des jours que nul n'épouse au loin
Sous le soleil où je sens le parfum du benjoin.
Tout soupire, l'été et les oiseaux en apnée
Que le temps prend sous son aile d'air instantané,
Que la beauté des soupirs regarde d'horizons
Quand le sein des joies, que voit la raison, est foison.
Les jours déclinent sous le soleil et son empire
Après tant de jours comblés par ses inspirs
Qu'encore je vais le baiser long à ses rayons
Sans que ne terrasse sa volonté, ma volonté à Lyon.
Fut-il si loin, presqu'endormi le beau fils veillé,
Pour tout jamais parti que le soleil l'a éveillé,
Loin des blancs manteaux tombés de la falaise
Qui point ne l'a voulu dans sa crête faite de dièses.
Si loin des rêves, loin des visages et des rires,
J'ai marché à ses cotés sans rien lui dire,
Marchant d'un pas triste sur la rive des souvenirs
Que la mémoire accomplit des jours à venir.
Je vais d'une mémoire emplie des faits de nature
Quand avec le temps, elle accomplit, mature,
La sculpture des chênes que les glands ont semés,
Là, si loin ! que l'inspir endort d'expir réanimé.
Ah ! inspire !
Respire !
En haut comme en bas, aspire !
Volonté calme aspire l'expir.
Toujours prête à me lever, même sous la bise,
Pour le Zéphyr qui me tient de pelisse promise,
Je vais à l'ombre des riens pour être une lueur
Que le temps donne aux marches sans terreur.
Paru dans "poèmes solaires, poèmes lunaires" AUX EDITIONS DU BORD DU LOT
Dédié à Raphaël Joly
tableau : peinture des écoles Waldorf
Oeuvre d'Arild Rosenkrantz
ARIEL
La robe blanche ceinturée de roses et la chevelure couronnée de lierre.
Il se tient à la droite de Zoroastre.
Te souviens-tu des renouées
q u'à tes questions j'ai murmuré de sincérité ?
Et des roses nées de la terre enceinte de l'Âme du Monde,
q u'en la ceinture de nos robe s nouée s ,
j 'ai dessiné de sa mémoire à en ceindre l'onde ?
En nos souvenirs sans pareil, si souvent en sommeil,
q ui parfois ne savent plus rien d'hier, et pourtant veillent,
j e ne vois ni pleurs ni rires ; à sa treille, seul un vase vermeil,
d ans lequel j'ai ramassé, humble, tes rayons de soleil.
La fin de l'hiver venu comme tout à chacun d'écueil,
tu t'es allongé au tournant des cercueils.
S ur le flanc de sienne et d'or de l a terre en éveil,
j e me suis incliné devant la céleste sagesse et sa treille.
Je l'ai vu vêtu de soleil, sans brûlure, c hargé de blessures.
Vu portant le rosier que les épines endurent.
Elle aussi, cernée d’ ombres pour l'élan de l'unir.
Je les vis, Hiérarchies , aimer nos avenirs.
J'ai alors percé l'azur de ton regard implorant,
r elu les pétales ruisselants en la chair d u sel célébrant,
q ui parfois en moi ne savaient plus si du baptême à la Cène,
t u serais de t es émotions méritant c es pétales de Reine.
Li berté est l'Esprit, la nature jaillissante d'un mouvement.
Gaspard habillé d’ une ample ceinture de soie et de vent
parlait à Zoroastre dans le désert. N ous marchions
a vec l'étoile, offr ant l es printemps en ses rayons.
Un enfant advien t , vêtu de son autel de nature.
Au pied de sa Croix vivra du monde sa progéniture ;
S'agenouillera au pied de l'autel d'émoi d'ombre, l'arc levé ;
Vivra et croîtra des ailes blanches aux orages achevés.
La femme enfantant de douleurs ne pourra plus souffrir
d ès lors que son Graal enfantera la gnose arguant les soupirs.
L 'enfant naissan t de la lumière nouvelle dans le cantique,
p lus jamais ne dira d u monde antique ses reliques.
Alors, tu verras contre son S oi, les ondes d'ardeur,
d e tous les sentiments dans l'air froid se vouloir chaleur.
Rien ne sera plus douleur entre les heures des valeurs
q ui s e tissent sur un fil que le soleil offre de ferveur.
L'ère du temps redonnera son empire en nature
Et, Dieu regardera les espoirs sans rature,
De tant d'amour palpable au reflet épousant son trésor,
n ous souffrant aux astres que l'air écrit en lettres d'or.
Que la lumière terrasse le mal si le veulent tes fissures.
Ê tre l’inspiration du cygne pansant ses blessures.
Rien ne doit être sans partage ni sans héritage.
Des ombres menaçantes, voir le terrible chantage.
La plume sur le cœur s'émerveillera au tournant des âges.
La rose est un doux élixir reçu de l’Ermitage,
dans le pas gelé du passé en son sol crevassé.
Je t'ai vu courbé, ramassant chaque parcelle du sacré.
Ramassant l'oiseau, aguerri sans jamais l'être tout à fait,
rien ne sera conquis de certitudes tant qu’œuvre le méfait.
Tu verras les anges recevoir les corps à l'heure du sacrifice.
Ils murmureront les inspirs et les expirs au vivant calice.
Aux plis des soieries, la chaleur t'entoura t-elle que, plié,
de mes bras puissants sans ombrage, tu seras aussi livré.
Tout ici se souvient.Tout du souvenir vit la mémoire agissante
et est du nombre et de la lettre une chaleur puissante.
Si ce n’est qu'un instant, soumis à la terreur
que nous charrions de limons dans l'incompris labeur,
que ton corps chaque jour foulé au vase vermeil,
serti de pierres aux couleurs d'émeraude t'éveille.
Les enfants se lèveront, cherchant de l'utérus maternel
l’incroyable création dans le flux de vie qui appelle.
Et du vide, ils empliront le néant d’amour enlaçant les fées.
Ils lèveront les bras heureux de les voir ainsi s'élancer.
À voir les rosiers lourds des fleurs des supplices,
Tu verras qu'elles ont tant de roses que du calice,
tu te relèveras pour la partager.Tu sauras que tu es.
Tu vivras le saint vase de chair et de sang aimés.
C'est ainsi que naîtra le printemps à la fin de l'hiver
endimanchant de fleurs et de chants la terre
au jour des renaissances qui enfin seront évidence.
La Pâques à d'autres offerte sous les offenses.
Béatrice Lukomski