J’ai vu quelqu’un de triste
alors je suis entrée sans frapper ;
sa douleur m’était insupportable,
je suis entrée en son âme.
A cause des yeux tristes sous son front,
j’ai pleuré de tristesse
prenant la tristesse en mon âme
tant son âme pleurait.
Y a-t-il plus vaste entrée qu’un regard
quand les iris à peine brillent,
car trop de douleurs rencontrées,
car le monde n’est pas à sa hauteur.
J’ai vu la beauté derrière le voile,
il faut l’affirmer, l’éclat de l’infini,
la splendeur dans l’harmonie
et triste était le tourment que nul ne voit.
Je suis entrée dans la pupille,
iris fleuri, solitaire et orpheline,
car des roses par sept croisées,
j’ai vu l’âme que nul ne voit.
La douleur du monde dans le regard,
et la peine de l’impuissance,
m’ont dit la patience de la lueur
présente dans la peine lumineuse.
J’ai vu dans le poète l’avenir du Seuil,
et dans l’écriture la grâce de l’espoir,
l’immensité de la vie et du destin,
sans rien dire car je suis entrée.
Je suis entrée par deux grandes arcades
gravées dans la ride du temps,
et j’ai vu la profondeur des larmes
qui n’ont pas été versées, devenu océan.
J’ai vu quelqu’un de triste
alors je suis entrée sans frapper ;
sa douleur m’était insupportable,
aussi, je suis entrée en son âme.
Quand sa lumière éclairait sa tristesse,
c’est la peine qui témoignait de son Amour,
et j’ai vu l’Amour en l’âme solaire
parce qu’Il est Dieu, parce qu’Il est sien.
Je suis entrée en son âme, forte de cette clarté,
brillant sur les Sceaux de son front
qui ne peut être écrite que par la peine
vécue en soi pour le monde.
Alors, cette beauté infinie en ses étoiles
m’a montré l’année trente-trois
de l’an Un vécu et partagé
quand près du Mont tout a commencé.
Et, dans la Gloire du Berger qui conduit,
venu à nous pour témoigner,
jamais la douleur d’un Dieu n’a pu s’effacer
que regards ayant vu, aussi témoignent.
Toutes photos du site
https://pixabay.com/fr/photos/cygne-oiseau-lac-leau-%C3%A9l%C3%A9gant-4170400/
"Route de Jérusalem à Naïm. Mont Hermon." de Henri-Andrew Harper
https://www.artnet.com/artists/henry-andrew-harper/mount-tavor-and-mount-hermon-_JetZjXh4ceSW46dn-1fzQ2
Il est là, au matin, à midi, à minuit,
nulle-part ailleurs, en moi, en tout,
là, en mes cœur, âme et esprit,
moi, L’adorant, Lui m’aimant,
en mon Sein, Le célébrant,
bellement habitée, O Christ!
rayonnant Son Amour, à genoux,
que seule l’intimité dit en Sa vie.
Il est là, au matin, à midi et à minuit,
là, dans le souvenir éternel,
qui jamais n’offre de doute en Son Amour,
parce que c’est Lui, Lui, porté,
Lui accompli, Déité et Verbe, incarné,
que le temps ramène chaque jour,
chaque nuit, chaque aurore, belle,
bercée en Sa Présence de nuit.
Là, avec Lui, éternellement,
qu’arbres riches de fruits rappellent,
du raisin à l’olive et la figue,
au temple et au jardin, l’amandier,
sur la colline, près du lac et du grenadier,
Ses rives prêchant la foule prodigue,
Il est là, de l’aube éternelle, près de l’autel,
Père et Fils pour tous les Temps.
"La lune sur la mer de Tibériade"
Toutes aquarelles du peintre anglais Henri-Andrew Harper 1835-1900
https://www.mutualart.com/Artist/Henry-Andrew-Harper/2B25F85E30B46049
https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/Henry-Andrew-Harper/1014189/Mont-des-Oliviers-et-B%C3%A9thanie-%28chromolitho%29.html
"Descente de croix" de Rembrandt
Je suis allé(e) cueillir la fleur de l’olivier
quand face à l’étoile, elle donna son fruit ;
lorsque la lune, devenue coupe pour le soleil,
accueillit le sacrifice du premier Homme.
Nous pouvions voir les graines de l’arbre
devenir fleurs, et d’elles, un doux parfum
exhalait la puissance du mouvement accompli
que les larmes des femmes versées ornaient.
Ces pleurs marials que nul ne peut oublier
se répandirent sur la terre à midi, et le jour durant,
s’unissant avec grandeur au sang versé,
et tout fut rayonnant d’Amour en cette union.
Là était le divin calice au pied de la croix.
De compassion vécue, nous étions avec et en Lui,
les arbres en fleurs au lointain du lieu chantaient
et croissaient déjà en bouquets ardents.
Nous voyions ces bouquets d’aurores
avant que le feu en ses flammes ne nous baigne,
laissant les aubes anciennes sur le chemin.
Le vent était glacial et griffait nos fronts.
Les cheveux des Femmes s’ornaient du nimbe.
Fleurs d’amandier, de pêcher, miroitaient l’instant,
et celles de nard pardonnaient aux hommes
l’ ignorance sans conscience de leurs âmes.
D’autres portaient de leurs inanimés vœux
des couronnes de paille flétrie les blâmant,
et d’autres encore, des lianes malodorantes
témoignant de leur vile imposture.
Un diadème d’étoiles cernait le front de la Mère
que nous pouvions voir sur le front du Fils ;
la terre frémit avec Elle lors de ses sanglots,
accompagnant avec Elle les premiers Frères.
La beauté de la clarté prise en la Coupe
côtoyait la laideur en son ombre qui regardait ;
l’impureté des hommes dits d’excellence
fut conservée pour leur futur en leur blasphème.
Ce fut l’heure la plus grave, aussi la plus légère,
qu’Humanité connut à cette heure,
dessinant en nous l’ébauche de nos avenirs
en Son chemin épousé qu’alors nous ignorions.
"Descente de croix"" de Paolo Véronèse.
de Ladislav Záborský peintre Slovaque
https://en.wikipedia.org/wiki/Ladislav_Z%C3%A1borsk%C3%BD
https://www.artforchristian.com/en/
Sur le chemin rougeoyant, j’ai marché un matin.
Les veillées étaient feutrées comme la mort.
Elle, pleurant en son voile, embaumait le chemin,
Le jour était prudent tel un enfant qui dort.
Il était là, encore suspendu aux bois d’olivier.
Nous entendions le sol gémir du calvaire.
Chaque pas résonnait d’un écho sur le gravier.
Nous marchions, les yeux baignés d’hiver.
Le froid ternissait nos joues embrumées.
Jour et nuit, lune et soleil, se confondaient.
Nous allions en ce drame de chagrin, troublés.
La nuit était lente et nos cœurs tremblaient.
Il semblait que le temps avait cessé de vivre.
L’éclipse terrible l’avait oint et nous pleurions.
La solitude avait volé nos âmes ivres.
D’effroi, nous étions figés. Nous gémissions.
Les onze se cachaient, espérant le Cygne.
Ils attendaient l’aube comme on attend le pain.
Un souffle dehors, et tout sursautait dans la vigne.
Les pierres, les blés, les oiseaux, tissaient le lin.
Il est venu, ajouré d'épines, le sourire aimant.
Le cœur joyeux, Il nous montrait ses plaies.
Recueillis, étions-nous en Son Temple, Son levant.
La vie bruissait. Nous renaissions. Il nous louait.
Ces jours, ces nuits, Ses rayons, nous ont clarifiés.
De ses mains élevées, Il nous a béni de Sa terre.
Le vent s’est tu. Le soleil dans la vie s’est élevé.
Nous étions là, avec Lui, nous en Lui, Lui en nous.
de Liane Collot dHerbois
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liane_Collot_d%27Herbois
Fil RSS des articles de ce mot clé