Béatrice Lukomski-Joly


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Celui qui connait la poésie, depuis qu'elle nourrit le monde, sait qu'elle est la plus subtile des pensées. C'est en elle qu'habite la vérité. C'est pour cela qu'elle paraît souvent hermétique aux commun des mortels.

Le roman est fait pour le loisir quand bien-même il est philosophique, alors que la poésie habite deux mondes et elle construit un pont entre les deux pour les relier.

Elle passe donc du profane vers le sacré et du sacré vers le profane sans cesse pour que le pont soit.

Le poète qui ne ferait pas ce chemin du profane vers le sacré et du sacré vers le profane ne peut pas être authentiquement poète. A ceux qui aimeraient le faire, qu'ils osent tout simplement,  se moquant de ce que l'on pensera d'eux, car je sais combien nous nous créons d'ennemis à parler du sacré en notre époque si glauque ! mais la poésie n'a jamais été autrement, même chez les poètes les plus sombres.

Je n'ai pas lu un seul livre de poésie des siècles passés sans y lire au coeur de ses vers la profondeur du sacré quelque soit son appartenance.

il faut réintroduire le chemin du profane vers le sacré et laisser le sacré descendre vers le profane si nous voulons rester pleinement humains.

Béatrice Lukomski-Joly - © 2021

L’éclair de la nuit devenue jour

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"L'épanchement du Saint-Esprit" -peinture de Hermann Wenng

 

Tant de mélancolie a accompagné mes jours,

voyant mes nuits dans la lumière,

à regretter chaque seconde mes étoiles,

pourtant cousues à mon voile,

et, moi sur terre, singulière de morale dessinée

que rien ne put expliquer sinon Elle, montrée.

 

Tant de tristesse face à l’immoralité,

la lascivité, la débauche et les obscénités

que mes nuits ont incliné mon âme

quand l’insouciance habitait les hommes,

quand l’inconscience du monde me flagellait,

et, mes astres berçaient de leur chant mon retour.

 

Tant de beauté aussi quand de nuit éblouie,

Anges, Initiés et leurs Servants, vinrent en amis,

chérir mes jours accablés, la candélabre à la main,

les saintes paroles chantées pour chaque lendemain,

si nombreux que genou plié, visage à terre,

grâce et amour j’offris d’or pour leur aether.

 

Elle, dans sa couleur bleue-nuit qu’étoiles brodent

jusqu’au firmament à son apogée qu’est sa robe,

La voir nimbée du Triple-Fils-Roi l’éclairant

dans la nitescence de l’aube bleutée l’ensoleillant,

partageant la peine immense de mon âme

et la prenant me la laissant habiter ma flamme.

 

Que de mélancolie dans la tristesse des joies,

sacrifiant l’intime Être œuvrant en Soi,

a vécu, aubes après crépuscules, nuits après jours,

offrant tout l’amer que nous devons d’amour,

chaque instant éphémère cueillir de leurs dons

quand l’œil différent voit la lumière en son pardon.

 

Lui, dans sa robe solaire qui nous éclaire,

scrute de ses yeux célestes et éclatants notre ère,

et moi et chacun et tous en tous actes à Lui donnés,

rendant à la vie la peine des heures transcendées,

et Le voir dans l’éclair de la nuit devenue jour,

apparaissant sur nos sacrifices vifs d’amour.

 

Tout cela, oui, valait bien tant de souffrances

depuis l’A Dieu à l’Ange jusqu’à la naissance,

Lui me révélant sur le grand escalier blanc :

«Vois la Nouvelle Jérusalem, là tu iras vers l’Adam

quand la mélancolie aura son fruit attendu. »

Tout cela valait bien une vie pour Eux, Elle et Lui, venus.

 

de Robert Fowler Born 1853 - Died 1926

Le diadème des offrandes

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Ange de Giotto

 

La journée est grande et joie ; une étoile brille.

Dans l'épreuve, anges agenouillent leur bonheur,

Abaissant leurs faces, et leurs yeux s'écarquillent,

Leurs ailes disant l'immense Amour et leur heur.

 

Lorsque les priant, lorsque les aimant joyeux,

Ils reçoivent le diadème des offrandes,

C'est l'infini Être, revenu radieux,

Qui clame l'immense euphorie tisserande.

 

Puisque mon corps et ma pensée aussi s'inclinent,

Pour une âme marquée du doute, embrasant son ciel,

Enfin ! c'est la musique des sphères cristalline,

Jouant son chant pour le don de son miel.

 

Puisque la joie s'éveillera au crépuscule,

Trois anges recueillis, dans leur sublime clarté,

Regardent l'Amour vivre de noble majuscule,

Et la douceur anime ses mains de bonté.

 

A-t-on vu âme, de céleste béatitude,

Revenir au doux bercail qu'azur s'éblouit,

Et l'harmonie joue sur son clavier sa plénitude,

Pendant qu'anges laissent la liberté à la nuit,

 

Pour que le jour éclose enfin sa transcendance,

Sa nulle autre tel le candélabre allumé,

C'est de quiétude que va la flamme qui danse

Sur le piano éclairé des vœux ranimés.

 

de Carl Timoleon von Neff

Sire Jean de Joinville

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à son saint Roy

 

Fuyez ombres d'étranglements sans traces

Qu'en vos mains rien ne dérange, à mon âme si lasse,

Qu'aux rênes des harnais tenus sans vergetures,

Mes mains souffrent de plus de talents que de pâture !

 

Mon cheval est allé par mille terres guerroyer,

Aux armures lourdes chevauchées l'épée a tournoyé.

Dans l'air des salves au feu grégeois, ma tente a flambé.

Nous n'avions rien vu de tel au feu des enjambées.

 

Des jours de lutte, aux blessures frappées dans le sable,

J'ai combattu l'hydre, l'âme plus armurée que mon râble ;

Pugnace et sans peur, j'ai lutté contre l'oiseau noir,

Quand notre ciel s'obscurcit en ce terrible soir.

 

Pour Lui, mon Roy, au manteau bleu azur du lys,

J'ai arpenté les déserts, pris la route depuis Senlis ;

Aux sables riches de vipères rampantes,

J'ai levé le mord de mes juments titubantes.

 

 

Le désert a assailli le camp, et le camp a sombré.

Blessé, j'ai pansé mon cheval avant mes côtes fêlées,

Bien que mon surcôt finement tissé d'or et de bleu roi,

Sous la cotte de mailles argentée ait été lourd en poids.

Lui et moi au cachot, sous un ciel de tempérance,

J'ai mandé le coffre du saint trésor pour sa délivrance.

Respectés des Sarrasins pour un tel amour sans faille,

Toujours, fûmes reçus en rois, jamais en parias de mailles.

 

Il était beau ; il était grand, la chaîne fine des flagellations

Accrochée à sa main ivoire, il pensait mériter cette punition.

Quand au cachot, sans titre et la robe de lin reconnue,

Il essuya mes plaies d'un pan de sa chainse tenue.

 

Quand au retour, la nef Montjoie nous portât religieux,

Portant le souvenir de la sainte ceinture de Dieu,

Chacun, silencieux, sur mer houleuse, priait  cette offrande,

Avec Marguerite portant l'enfant que Blanche ne connut pas.

 

Dans la nef de la cathédrale de Sens, porteurs sacrés et adoubés,

De la vénérée église de Villeneuve l'Archevêque, parée d'abbés,

Je vécus avec lui la lumière des très saints vœux réalisés,

Remontant l'Yonne* vers la belle Lutèce adorée, sous les alizés.

 

Jehan n'en a jamais rien dit, l'obligé humilité à ses deux rois*.

Aux rênes des harnais, ayant arraché la peau sous nos soies,

Aux chevaux, noble amis, arrachés à nos amours par les lances,

J'attends encore mon cheval, car rien ne ramènera sa vaillance !

 

Reconstitution de l'armure et des armoiries de Sire Jean de Joinville à  l'auditoire de Joinville Haute Marne

* Deux rois : Louis et le Christ

 

*Pourquoi l'Yonne et non la Seine ? parce que tous ces lieux longent la rivière d'Yonne et que nous savons maintenant grâce aux images satellite que c'est réellement l'Yonne qui coule à Paris. La Seine étant une appelation contrôlée, le doux nom de Seine est resté.

 

La ville de Joinville, Haute Marne, possède depuis le XIIIème siècle, en l'église de Notre-Dame, un véritable trésor, la Sainte Ceinture Saint Joseph, qui fut ramenée de la Croisade par Saint Louis et donnée au Sire de Joinville, Jean.

http://www.ecrivains-haute-marne.com/route_70.php

https://books.google.fr/books?id=e5h3kv_lAHYC&pg=PA78&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=4#v=onepage&q&f=false

 

La profondeur du jour

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 Rembrandt  "Sainte famille"  https://fr.wikipedia.org/wiki/Rembrandt

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_tableaux_de_Rembrandt

 

Quand le regard divin m'emportant au large,

Berce les destinées au rivage des vies en marge,

Qu'enfants ornent d'espoir, et que fleurs relèvent,

Je pense le monde et la philosophie qui se lève.

 

Et jamais ne doutons que la beauté des natures d'or

Est à la terre le message de l'automne en réconfort,

Quand se lève au loin l'étoile arrivant scintillante

Que saisons murmurent à décembre, bienveillantes.

 

Quand la claire vision des nuées s'ouvre sur l'azur,

Caché de firmament mouillé de froidure obscure,

C'est le long manteau bleu des rois scrutant le ciel,

Qui anime sa traîne mariale, vers l'éclat du futur.

 

Et jamais ne doutons que l'homme est le nectar,

De la vigne est le fruit, des horizons est la tiare,

Veillant le torrent des multitudes allant en chemin,

Qu'abondance de cœur aimant, réclame de l'Humain.

 

Quand le soir relie les étoiles, après le labeur du jour,

Pour qu'hommes cueillent à la lumière de l'amour

La parure du voile qui se brode avec forte sagesse,

C'est le lever des regards qui accompagne sa liesse.

 

Et jamais ne doutons des valeurs quand le doute vient,

Car il n'y a de plus grande joie quand à la nuit qui vient,

Nous apprenons qu'elle apporte la profondeur du jour,

Et que nous allons, sereinement, le sceptre en secours.

 

 

Sommeil conscient -2-

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Peinture du peintre Rassouli

http://www.rassouli.com/bio.htm

http://www.rassouli.com/galleries.htm

 

Le sommeil semblait lourd.

La nuit dormait aux astres assoupis,

Quand  je me vis voler

Au lointain de mes pensées,

Aux pensées de vie m'habiller,

Telle une étoile.

 

Là,

En promenade,

Dans la magnifique contrée astrale,

Et au-delà, 

Volant vite,

Je fredonnai, consciente,

Mes imperfections,

Ma volonté, 

L'Amour, 

Les ayant sous les bras

Comme un bagage offert.

 

Sous les pieds des ondes,

Je ne vis ni Anges en repli,

Ni de célestes étoiles

Sous leur firmament ondulant;

Ni Archanges,

Ni Archés aux doux tremplins

D'une espérance en devenir,

Que les ailes de tous créaient mon chemin,

Me laissant libre d'être.

 

Seule la lumière volait

Tout alentour,

Engrangeant mes demandes,

Accomplissant le pardon des voeux,  

Soumis aux aléas du temps.

 

Je volais seule,

Dans la lumière rafraîchissante,

Aux déliés des pensées.

La lumière s'écarta,

S'habita de Son Être qui me reçut,

Me regardant avec amour ,

Offrant l'amour, le déversant .

J'étais dedans,

Une fois encore,

Consciente de son être,

Quand Il apparut pleinement,

Le sourire du Père qui aime,

Le Dieu des destinées qui le choisissent,

Le Dieu fait homme.

Que ma mémoire à ses paroles

N'enleva pas la joie,

La joie immense d'être  consolée,

D'être regardée.

 

Je comprenais:

"Tu as vu l'autre, et tu lui as dit non !

Tu as choisi et tu as souffert,

Je te reconnais, Viens !

A la Rose tu as reconnu le levain

Des pistils au calice.

Et, aux épines

Que le venin du serpent

Sous  sa gorge terrible,

Aux mots enjoliveurs,

T'ont défiée,

Un soir de pleine lune,

Tentatrice puis en attaque

Tu dis non !"

 

La lumière

Et son Être disparurent,

Me laissant au réveil,

Du sommeil 

Comme d'un sommeil

Qui n'était que légèreté,

D'où le voile était levé.

 

Je L'avais  revu;

Il consolida mes étaits.

J'avais volé si haut que Le voir ,

Le vivre dans cet immense amour,

Qui n'a pas de verbes

Pour décrire la puissance du Verbe

Me fut la merveilleuse confirmation

Dans le bâptème renouvelé.

 

Il me dit:

"A quoi me reconnaîtras-tu

Quand du soleil, tu ne seras pas loin ,

De Ma Face et de celle de l'ange de lumière?"

 

Je répondis:

" Au Christ Roi seul

Appartient l"amour

Dans la lumière ."

 

Il me dit :

" Tu as pensé Mon Union,

À la terre, au Dieu morcelé,

Tu as reconnu mon double sacrifice"

 

Je répondis:

" Il ne peut y avoir eu le sacrifice du Père 

Sans que le Fils ne lui rende hommage;

À chaque brin de Nature qui L'habite,

Tu l'as rejoint Le faisant Ton corps, 

Né de l'Esprit engendré par le Père,

 

Tu as voulu rédempter,

Non seulement l'Homme,

Mais Ton Père sacrifié dan sa création !

C'est tout cela la vérité du Graal

Que les Hommes ignorent ."

 

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