Béatrice Lukomski-Joly


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Celui qui connait la poésie, depuis qu'elle nourrit le monde, sait qu'elle est la plus subtile des pensées. C'est en elle qu'habite la vérité. C'est pour cela qu'elle paraît souvent hermétique aux commun des mortels.

Le roman est fait pour le loisir quand bien-même il est philosophique, alors que la poésie habite deux mondes et elle construit un pont entre les deux pour les relier.

Elle passe donc du profane vers le sacré et du sacré vers le profane sans cesse pour que le pont soit.

Le poète qui ne ferait pas ce chemin du profane vers le sacré et du sacré vers le profane ne peut pas être authentiquement poète. A ceux qui aimeraient le faire, qu'ils osent tout simplement,  se moquant de ce que l'on pensera d'eux, car je sais combien nous nous créons d'ennemis à parler du sacré en notre époque si glauque ! mais la poésie n'a jamais été autrement, même chez les poètes les plus sombres.

Je n'ai pas lu un seul livre de poésie des siècles passés sans y lire au coeur de ses vers la profondeur du sacré quelque soit son appartenance.

il faut réintroduire le chemin du profane vers le sacré et laisser le sacré descendre vers le profane si nous voulons rester pleinement humains.

Béatrice Lukomski-Joly - © 2021

Les âmes endormies

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

 

Cierge est allumé, cire anime, flamme vibre,

Nappant les feuilles que la colère agite, libre,

Et, les dieux s'effraient de si peu d'amour,

Que terre dans son soleil réclame de labour.

 

L'ange

 

Ne croit jamais qu'avant le grand jour écrit,

Avec la clarté du monde, muets sommes-nous d'un cri,

Car avant ce jour noir comme cendre,

Bien des douleurs seront envoyées en Flandre,

En France, qu'Europa regardera sans comprendre ;

Allemagne pleurera ses enfants sans entendre,

Et la mer chaude verra la mort agonir de vanité

Pour ses hommes ne luttant pas pour leur liberté,

Quand le feu et le fer s’abattra sur leurs têtes

Que l'Amour veut de combat pour son Être.

 

Ils préféreront aller, là, où terre est sale,

Corrompue par l'argent, l'or et le cuivre bestial,

Persuadés que le bien est affairisme,

Ne trouvant que désolation dans ces séismes ;

Et sur la terre trempée qu'hiver désole,

Verront leur lit mangé par leur camisole,

Que toiles agripperont sur leurs têtes vides,

Le front instruit de cette misérabilité livide.

 

Bateaux vogueront, chaloupes tangueront,

Pour ce dieu de cendres qui n'est pas le sermon,

Que les temps ont inscrit en lettres d'or au Temple,

Qui fut, est, sur la montagne de leur père, sagesse ample,

Que la vue occulte, que la pensée renie.

Ce sera le début de la fin quand cela sera,

Car des dieux Grecs, plus rien ne sera.

 

Entends-moi à l'aube avant qu'aurore s'anime,

Pour que ton genou plie face aux Elohims

Qui regardent la nature du vent quand jour s'achève,

Quand plaies envoyées seront sans trêve.

Cent cœurs affolés diront le Pater Noster,

Qui grandira sans aide, car ils n'auront pas aimé la terre,

Leur effroi n'ayant pas fleuri la branche de vie

Qui croît et se flétrie, quand cœur est vide sur le parvis.

 

Entends ! L'heure sera terrible aux âmes endormies.

Sages verront ces douleurs, sans y échapper, trahis

Par les voix venues de pays sans liturgie.

Ainsi es-tu prévenu ; dis-le aux hommes d'élégie !

 

J'ai nettoyé ma demeure

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Le poème inversé de "Quand sauge éclaire"

 

Ma demeure en ses corps transparents

flotte dans l’air de la rose

et la sauge opaline partage le vent

après que fut la vie éclose.


 

La sauge évanouie, le cade consumé,

brûle le Bois Sacré de l’Est à l’Est,

toutes ouvertures entrebâillées,

pour qu’ici respirent toutes âmes célestes.


 

Agenouillée, l’esprit léger,

je psalmodie versets et arias

pour tant de beauté et de majesté,

quand la foi aime son verbe en son alléluia.


 

La brume envole leur parfum,

dehors, dedans, en mon foyer,

et chantent les sages défunts

quand de la fumée, tout est purifié.


 

J’ai nettoyé ma demeure

d’un brin de sauge blanche,

d’un bois de cade qu’aime l’heure,

quand en moi fleurie est ma branche.

 

Quand sauge éclaire

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Sauge blanche

 

J’ai purifié ma demeure

d’un brin de sauge blanche,

d’un bois de cade qu’aime l’heure,

quand dehors fleuries sont les branches.

 

La brume a envolé leur parfum,

dehors, dedans, en mon foyer,

et chantent les sages défunts

quand de la fumée, tout fut purifié.

 

Agenouillé, l’esprit léger,

j’ai psalmodié versets et arias

pour tant de beauté et de majesté,

quand la foi aime son verbe en son alléluia.

 

La sauge évanouie, le cade consumé,

a brûlé le Bois Sacré de l’Est à l’Est,

toutes ouvertures entrebâillées,

pour qu’ici respirent toutes âmes célestes.

 

La demeure en ses corps transparents

flottait dans l’air de la rose

et la sauge opaline a partagé le vent

après que fut la vie éclose.

 

Le bois de Palo Santo

https://liliinwonderland.fr/purifier-maison-avec-palo-santo-sauge/#:~:text=Le%20bois%20de%20Palo%20Santo,-Le%20bois%20de&text=Il%20a%20de%20multiples%20bienfaits,les%20bijoux%20en%20pierres%20naturelles.

 

Wagner: Parsifal / Act 3 - "Mittag. Die Stund' ist da" - Verwandlungsmusik (Gurnemanz)

Metropolitan Opera Orchestra

Clopin-clopant

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Thyphon

Suspendus aux lèvres du temps hagard

que le très terrestre esprit regarde,

va le nombre mi-conscient, endormi,

s’enliser au fond du mensonge en son lit.

 

L’ennemi n’est point démasqué, va, court.

Son masque rit son grime ravi de son discours.

Celui criant, point n’est blessé mais se prosterne.

Allant clopant, nez coulant, et vous berne.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

On dit que ; on se tait ; on va où souffle le vent,

belle convention des vanités lors leur temps !

La route est tracée ; le genre humain boite,

si pervers, mais se croyant bon, et l’autre convoite.

 

S’éloigne du genre divin et clopine extrême.

L’ennemi est un autre qui n’est pas son carême.

Ainsi se ronge le sang de mille âmes sans lys

qui n’ont jamais vu une seule rose fleurir.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon

 

C’est l’histoire depuis des siècles l’affirmant.

On tisse ; on tricote ; on coud la misère au firmament

pour que les différences soient assassinées.

L’éloquence décède parce qu’elle est vérité.

 

Attend la loyauté depuis toujours après les drames.

Son vêtement laissé sur l’envers de sa trame

voit les charlatans qui donneraient à croire

qu’il est à l’endroit, et chacun le croit ! Voir !

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

J’ai vu gémir, crier, mentir l’assassin

qui veut de sa patrie, comme autrefois le Sarrazin,

tuez le frère, cet homme ! Puis, libre sans liberté,

déjà, il tremble aux Nues tel l’errant dans sa nuit.

 

Le Malin n’est pas toujours où on l’attend de sa lame.

mais là où on le voit œuvrant de ses armes.

Il forge le bras en l’habillant de ses tentacules

et la main armée prend pour nom « Haine ».

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

Sur ses cheveux jadis blonds que la mort a blanchis,

la lèvre à peine maudite éclate de rire en son logis,

feignant le sanglot pour qu’on la plaigne.

Va petite ! Ta terre est loin ! Elle saigne.

 

Et le blé continue de fleurir après avoir mûri

si Dieu lui donne le temps de naître appauvri,

car mûrir n’est que le second pas de mourir

dans la folle tragédie que crient leurs rires.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

Hercule et l'Hydre, vers 1475, Antonio del Pollaiuolo, (Florence, musée des Offices)

 

L'azur bleu-nuit

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Lors de ma première nuit-pénombre,

animée d’un éphémère tendre voile,

vint soudain à ma rencontre

une dame, si belle, revêtue d’étoiles.

 

Ma nuit scintillait de flammes

éclairant son voile en mon obscurité,

céleste et de fine soie diaphane

que j’en pouvais voir l’azur constellé.

 

Assise sur un trône solaire sans fin,

d’un or nulle part vu ailleurs,

je la vis, les yeux arrimés au lointain,

fixant l’avenir de nos heures.

 

Son regard immobile comme la nuit,

de celle qui fut avant le jour-Un engendré,

me laissant la regarder, je la vis

nous attendant aux confins de l’éternité.

 

Quand, debout dans le giron d’une crypte,

elle me montra la source jaillissante

allumant la sainte lumière triple,

je fus comblée en ma nuit saisissante.

 

Ses yeux de soleil liés aux fin-fond étoilé

devinrent douloureux sur sa terre.

Elle regardait, le visage triste et voilé,

secoué de larmes, telle, je la vis, lunaire.

 

Montrant à nouveau la source qui est vie,

elle cisela d’un doigt son image en mon cœur

que j’en pouvais voir la clarté bénie,

et en son ciel, épouser mes douleurs.

 

Tout était silencieux, ancré dans la solitude,

vécue dans l’azur bleu-nuit aux astres d’or,

que son regard, ses larmes, sa sollicitude,

sa plainte et ses roses bleues, furent sculptées d’or.

 

 

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