C’est un jardin
ruisselant de pluie
triste et chagrin
sous la pluie.
Triste car
il n’a pas de visites,
pas d’enfants
jouant dans le jardin.
Chagrin car
il attend des rires,
des chants
des chants et des rires.
C’est un jardin
sans soleil
sans chaleur
sans roses.
Printemps est venu
lissant sa pelouse,
mousses sont venues
sans partages.
C’est un jardin
espérant ses fleurs
que pluie noie
d’épaisses larmes.
Ange vient
dans le jardin rêve,
soulevant une feuille,
pleurant avec la pluie.
L’avez-vous vu
l’Ange sous la pluie
l’arrosoir abandonné
pour sa rose en bouton ?
C’est un jardin
mouillé de larmes
quand ses farfadets désertent,
laissant le vide semer ses pleurs.
Photos issues du site Pinterest

Photos issues du site Pinterest
art Waldorf
J'aime écouter la lente chute du soir,
Et naître avec lui sous de légères ombelles,
Parfumer son lit vert du bois de ses branches,
Danser une valse, avant de rêver la nuit blanche.
Quand étoiles scintillantes vivent éternelles,
J'épouse les anges dans le levant du soir.
Les anges ont chaud dans les ailes des oiseaux,
Et leurs plumes or, et leurs longs voiles, sont doux,
Quand anges blancs fêtent les fleurs, et les roseaux.
À l'heure vespérale des mots endormis,
Encore à l'heure claire des vêpres sans mot,
La création du monde, et ses claires beautés,
Aux heures sans secondes, avec Galatée,
J'aime fleurer le fol parfum qui ne dit mot,
Aux épousées des anges du ciel bleu, leurs amies.
Les anges ont chaud dans les ailes des oiseaux,
Et leurs plumes d'or, et leurs longs voiles, sont doux,
Quand anges bleus fêtent les fleurs, et les roseaux.
J'aime guetter le doux envol des cygnes nocturnes,
Vivre la caresse du vent, taquiner leurs plumes,
Penser que je pourrais être leur yeux qui passent,
Près de mes rivières bleues que le long soir embrasse.
J'aime les anges blancs que la lumière allume.
Les anges aiment les nuages taciturnes.
Les anges passent, car ils éclairent les étoiles.
Les anges ont chaud dans le rameau de l'oiseau blanc,
Quand ils écoutent le chant liturgique du voile.

Souffrir le monde comme à nul autre pareil,
plaindre et pleurer sur sa terre,
sur la souffrance de Demeter,
la voyant gémir son Graal pourtant vermeil.
Se réveiller sans avoir de nuit dormi
pourtant sensible, pourtant endormie,
le cœur triste, ensangloté*, ma Mie,
te dirai-je mon âme lourde, bel Ami ?
Figée dans la laideur des âmes,
leur immobilité éprise de dureté,
que vous dire mes célestes, mes déités,
de ce chagrin épousant le sort des hommes ?
Blessée comme à nul autre pareil,
de voir tant d’êtres souffrir leurs vies,
la pensée ensevelie par l’inertie
que regarde chaque jour la Lumière.
Se lever la nuit, de jour, pour braver et résister,
prenant du sommeil la parole de l’Ange
enseignant nos tombes et leurs louanges,
quand souffrir le monde est une vertu donnée.
Oh solitude !
Ô solitude !
Comme à nul autre pareil ;
comme à nul autre pareil !

* Mot licence poétique, de sanglot
Photo issue du site
https://blogs.futura-sciences.com/feldmann/tag/antares/
Au fort des murailles ensevelies
par presque mille printemps jolis,
j'ai vu tant de mousses d’ombrage
verdir les années sans dommage,
qu'au sermon pris telle l'offrande,
j'ai dessiné le temps qui transcende,
et de sa mine de graphite aiguisée,
aux écrits des Sages, ma vie, j’ai voué.
Des rides du pré jauni, avec Perceval,
lors des sécheresses estivales,
j'ai reconnu la branche vivante en Antarès,
sur la sève de l'arbre en détresse.
Combien de siècles faudra-t-il au végétal
pour élaguer une brindille pâle,
et aux hommes d'orgueil sans mesure
voir croître leur liesse dans l’azur ?
La pluie ravinait les flancs des collines,
ternis de traîtrise et de vermine,
quand sous le nuage parfumé de rose,
je vis se lever le voile des Atlantes.
Je vis trois soleils s’unir et tomber,
message aux hommes desséchés,
dans le vaste océan des ténèbres,
aux âmes terrifiées de leur lèpre.
Des flots montants, tout dévastant,
je demandai aux âmes sensibles s’élevant
de me suivre en ciel, et nous sommes envolées
pour une belle terre fraternelle levée,
que l'espace offrit à nos sagesses,
avant la source conduisant vers Hermès ;
le doux rayon couronna nos destins,
bien avant l'heure éternelle en ce noble matin.
Quand l'heure sombre s'acheva, vint la vertu,
un ange apparut tout de blanc vêtu ;
aux marches du temple solaire, feu le chaos ;
montra la clarté revenue sur les eaux,
monta avec moi le grand escalier blanc
tout de marbre céleste revêtu vers le Goéland ;
quand parvenus à son faîte dans les nuages,
il me dit de regarder l'en bas et l'en haut sans âge.
De l'en bas, je vis un gouffre de feu et de sang
fourvoyé de douleurs au serpent ;
de l'en haut, je vis une ville de lumière
étincelante d’aurores irisées en prières.
Sur un mont sans âge, brillant tel le levant,
Il était là à montrer les arpents en sa voie
que ma foi devait franchir de clarté et de joie,
et des portes franchies, être le servant.

Au chemin des roses sous l'embellie des lys
des jasmins parfumés et des corbeilles d’Adonis
j’entendis sa voix grave et douce me dire
accompagné de ciel sur sa lyre :
"Quand tu auras franchi la vallée de la peur,
va libre vers le Temple, Il t'attend à cette heure.
C'est un combat d'initié contre le venin !
Ne t’arrête pas en chemin. Vois Odin ! »
Tu souffriras tout ce que esprit endure
en franchissant cet effroi en sa Nature."
Je sus qu'entre l'initié antique qui n’est plus,
aux Atlantes dévoyés et ceux sauvés du reflux,
un mystère avait fait son entrée en lettres célestes
pour le baptême du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est.
Aux roses tant chéries parmi les épines à élire,
que ma Perse soignait les plaies d’avenir,
aux ronces rouges et au serpent sous les pieds,
j'ai vu le Graal de mille embrasés sur le sentier.
Alors que les roses dans le déluge fleurissaient,
j'ai vu la Lilith sur le cep que la vigne repoussait
près du voile à Saïs que nul ne doit voir avant l'aube,
et au levant, je me suis éveillée, baignée de psaumes.
