À l'orée de la nuit quand se lève la lune,
affranchissant nos âmes lourdes de noirceur,
nous voyons deux êtres en soi, faits de laideur,
lutter pour enfreindre la volonté divine.
Alors que chacun, convaincu d’être loyal,
vêtu de religion, sans prier chaque heure,
nous voyons des âmes entravées de leurs leurres,
côtoyant le glas qu'ils chatouillent en son mal.
L’orgueil se vêt d’erreurs et de fétidité,
arguant qu’il est fermeté, force et vérité,
pointant les autres dans sa médiocrité,
gonflant sa vilenie en sa témérité.
Affirmant que l'autre est mauvais, triste despote,
perdant sa voie, elle s'enfle tel un crapaud
s'habillant de cratères brûlants sur sa peau
que l'âme ne veut pas voir, mais porte et chipote.
Ainsi, triste est la vanité que peu avoue,
car Christ dit à chacun et tous en leur chemin,
« Le Père connaît ce dont vous avez besoin
avant que vous l’ayez mandé.» que flot bafoue.
Cette voix puissante arguant du karma vivace
qu'Il grée et donne pour toutes les Nations,
passe sur nos têtes et habille nos fronts
jusqu'à ce que le sceau de la bête s'efface.
Car, tous nos fronts souffrent et portent, invisibles,
le tourment des ébauches des cornes du mal
que nous pouvons reconnaître sous nos doigts sales,
si nous le voulons, afin de nous lever libres.
Ces germes, là, depuis la nuit du premier jour,
montreront ce que furent nos persévérances
quand ils devront se manifester de constance,
ou disparaître dans la Coupe de l'Amour.
Car, le mal est une infâme audace et constance,
comme l’est l’Amour noble en nos cœurs invincibles,
et nos sept corps livreront nos âmes visibles
ayant ou non meurtri Christ en nos alliances.
Irons-nous, dans l’azur, insolents ou contrits,
prisonniers de soi, nous prosterner sans maîtrise,
que deux-cents ans en purgatoire seront terribles
à qui aura vu le sceau du mal en son nid.
Car, la faute est un malheur en notre giron,
comme l’Amour est joie en nos cœurs invincibles ;
nos Esprits délivreront nos âmes visibles
si nous n’avons pas meurtri Christ en Son pardon.
Solitude, douce amie, genèse d’étoiles et de destin,
toi, pléiade de mes lettres en mon être sans lésine,
tu es l’arôme céleste du fruit des versets d’airain,
à l’entour animés d’empyrée, et d’argile à mes épines.
En toi, je me repose, arrosée de prose en la Gnose,
tout à la fois, âgée, encouragée en ta demeure.
Tu m’émerveilles, musicale comme la note de la rose,
aimée de ton giron offrant tes lueurs à mes heures.
Humble comme mésestimée, tu révèles l’animé,
accueillant les blessures des forts tourments.
Et, songeant voir le galbe, la coupe, des lourdes vanités
tu nous plies face aux nuages pesants de leurs serments.
Lorsque, enfin, nous soulevons ton blanc suaire,
nous te devinons tranquille, toi, nous accompagnant
parmi les âmes riches de ton harmonie en nos prières
qui nous font clarté en nos jugements nus d’amants.
Amie es-tu en vérité que nos erreurs voient,
après avoir fleuré tant de larmes florissantes en dons,
afin que de toi, nous naissions d’abondante joie,
qu’en ton silence prodigue, sans peur, nous aimons.
Et, lorsque de ta puissance, tu deviens le silence,
à peine née, jamais ne mourant à nos jours,
tu vas ton sentier, passant les monts avec clémence,
laissant enfin l’eau laver nos plaies pour ton secours.
Peinture des écoles Waldorf issue de
https://www.pinterest.fr/pin/528047125051703322/?lp=true
Bientôt, nous verrons l'horizon se lever, au loin,
Lors de l'arrivée de la clarté printanière.
Nous verrons l'amour paraître pour nos besoins,
Et nos bras épouseront l'Æther, notre aiguière.
Je vois déjà l'aurore, s'élevant tel un feu,
Réclamant notre ascension, notre conscience ;
Et depuis la ligne sans fin, se lèvent les yeux,
Priant l'infini serment d'aimer d'alliance.
Chaque matin, mon cœur s'allège de sa nuit,
Et les heures rendent, au bonheur d'être née,
Le fruit du miel, en germination à son nid,
Qu'alvéoles aiment emplir de sève dorée.
Après l'éveil, sur la ligne de l'horizon bleu,
Un ramier vole, de blanc et d'aube claire,
Et dans l'azur écrit la vie du destin de feu
Que lettres éclatantes de soleil éclairent.

de François-Auguste Ravier
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Auguste_Ravier
https://www.musee-orsay.fr/fr/articles/le-poeme-de-lame-de-louis-janmot-texte-integral-275212
UNE MERVEILLE
Tableau "Méphistophélès" de Paul Mathey
https://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Mathey
Pourquoi n'aimez-vous pas la différence alors que vous êtes différent ?
Différent des autres, différent de tous, différent avec une personnalité particulière, individuelle, qui n'est pas celle d'un autre.
Vous et rien que vous en tant qu'individu exigeant à bon droit que l'on vous respecte dans vos différences.
Pourquoi n'aimez-vous pas la différence ?
Pourquoi n'aimez-vous pas la couleur noire de peau alors qu'en été, vous rêvez de bronzer, achetant quantité de produits pour noircir votre peau ? Devenir noir ; bronzer ! L'envie sublime d'être comme eux, nés naturellement bronzé pour avoir enfin une peau lumineuse au soleil. Et, enfin, devenus noirs, vous montrez fièrement votre bronzage que le plus beau des noirs ébène n'envie même pas. Cette fierté soudaine d'avoir la peau halée ne vous donne pas la conscience d'avoir voulu ressembler au soleil de l'Afrique. Seriez-vous tristement jaloux d'une jalousie inavouée ?
Je ne comprends pas.
N'y a-t-il pas sous une couleur de peau la beauté, le sublime, d'une âme expérimentant la vie, comme vous, comme moi ? Une âme ? Mais qu'est-ce donc qu'une âme ? Le contraire d'un végétal, d'un minéral, le contraire de la poussière, de celle qui retourne à la terre, OU ce qui en soi dit : « Je, Je suis, je vois, j'entends. » Oh ! Merveilles du verbe !
Pourquoi n'aimez-vous pas la rousseur d'un être roux aux yeux verts alors que vous rêvez d'avoir les yeux verts tout en achetant une crème blanchissante pour effacer vos magnifiques éphélides, marques de votre rousseur ? Je ne comprends pas.
Pourquoi aimez-vous tant critiquer un autre sans supporter que l'on vous critique ?
Cela m'inquiète beaucoup.
Qui êtes-vous ?
Vous et votre contraire ?
Dites-moi !
Quelle différence existe-t-il entre vous et l'autre ? Y en a-t-il une ? Dites-moi que je comprenne la volonté de la critique.
Qu'est-ce qu'un autre vous a fait sans que vous le connaissiez pour que votre jugement pointe, déjà, sa laideur ? Dites-moi ?
Pourquoi ce basculement étrange entre les peuples ou simplement les idées quand il y a soixante ans, en arrière, le Français détestait "le Rital" et " le Polak" , et qu'aujourd'hui ce basculement touche l'Africain, l'Arabe et le Russe ? Et demain ? Dites-moi ! Quels peuples haïrez-vous dans soixante ans ? Pourquoi cette bouc-émissarisation ? En quoi êtes-vous confortable ? Dormez-vous bien ?
Si la douleur est insupportable dans la critique, contentez-vous de partir sans haïr en retour. C'est tout. Laissez l'autre en paix si la paix l'habite, à moins que ce ne soit le remords ou la question. À chacun d'être. Les deux sont des amis. Car l'argumentation est souvent synonyme d'un enlisement quand deux idées s'affrontent.
Pourquoi des mots existent alors qu'ils n'auraient jamais dû voir le jour ? Comme racisme, comme haine ? Je ne comprends pas. Vraiment, cela reste une énigme pour moi, bien que je connaisse l'existence de Méphistophélès. Vous aussi, vous le connaissez. Alors, dites-moi , pourquoi ne le laissez-vous pas passer son chemin, reconnaissant sa laideur que vous ne souhaitez pas porter en vous et que pourtant vous acceptez ? Dites-moi ! Voulez-vous être laids ? Je me questionne, car c'est ce qu'il semble être.
Peut-on vouloir être beau et laid simultanément, aimer et haïr en même temps ; dire "je t'aime" à son enfant et jeter l'enfant du voisin ? Prendre l'hostie si vous êtes chrétien et remplacer l'hostie par le fusil dans les cinq minutes qui suivent ? Lire des pensées philosophiques ou religieuses puis le livre posé, décréter que l'autre est haïssable ? Je me questionne. Est-ce compatible ?
Pourquoi accablez-vous celui qui n'a pas la même opinion que vous ? Avez-vous remarqué qu'il existe autant d'opinions qu'il y a d'âmes nées en ce monde ? C'est merveilleux tant de diversité.
Pourquoi aimez-vous les roses alors que la diversité les a créées de toutes les couleurs, avec un nombre différent de pétales et que pas une d'elles ne ressemble à une autre ? Pourtant, vous les aimez toutes. Il en est ainsi de toutes les fleurs que vous aimez. Il en est ainsi de tous les hommes que vous n'aimez pas, semblables à la différence des roses.
Est-ce qu'une rose est raciste et déteste celle qui est blanche parmi les roses rouges ?
Est-ce qu'une chèvre blanche déteste une chèvre noire ou un chameau albinos ?
Est-ce qu'une étoile est jalouse de sa voisine ?
Pourquoi préférez-vous l'animal aux hommes ? Parce qu'il ne vous dit pas ce qu'il pense, et s'il le disait, seriez-vous surpris d'entendre ses mots flottant loin au-dessus de son âme animée. Ou parce que la somme de ses sentiments vous ramène à son image ? Voudriez-vous être un chien, un serpent, une vache, une souris ? Je me questionne.
Que feriez-vous si vous étiez le seul humain sur terre avec une foule d'animaux, obligés de manger vos amis pour vivre sans rien partager avec eux ni avec un semblable à vous ?
Seriez-vous raciste si, en étant un chien, vous rêviez d'être debout comme un singe, oubliant la merveilleuse verticalité des hommes ? C'est juste une question.
Pourquoi n'aimez-vous pas les différences, préférant passer votre temps à combattre tout ce qui n'est pas vous ? Et encore, pourquoi préférer le mensonge parce qu'il donne une supériorité et que vous pouvez piétiner votre semblable ? Parce que cela fait bien ? Le pensez-vous vraiment ?
N'êtes-vous pas épuisés le soir avant d'aller dormir, d'avoir tant bavé, tant crié, tant critiqué, tant déconstruit tout et tout le monde ?
Et, épuisés après tout cela, pourquoi ne cessez-vous pas de haïr la différence pour enfin mieux dormir ? C'est une autre question.
Je vous entends… sans que vous m'entendiez ni me voyiez, alors que je vous vois de nuit, parfois le jour.
Vous espérez l'amour, le criez à haute voix, et vous commandez la guerre, dans le couple, dans votre travail, dans votre rue, votre ville, le monde ! Est-ce compatible ou bien est-ce une erreur de pensée ? Ne me laissez pas croire que vous ignorez la différence.
Est-ce cela la somme de vos rêves ? Être seul au monde sans rien d'existant autour de vous parce que l'autre n'est pas vous dans sa différence et que vous ne supportez personne sinon vous-même ?
J'aimerais comprendre.
Demain… cet autre que vous avez haï, critiqué, condamné, c'est vous et rien que vous. Car, ne dites-vous pas : "Demain, la roue tourne, qu'il prenne garde !"
Oui, la roue tourne... mais, demain, c'est vous et personne d'autre.
Mourrez en paix si vous le pouvez, et revenez... sublime, oui, sublime, noir après avoir été blanc, blanc après avoir été noir, femme après avoir été homme, homme après avoir été femme, et tant de probabilités inversées.
Quelle chance avons-nous dans la différence ; devenir l'autre, être l'autre.
BLJ

Photo ci-dessous issue du film " Au-delà de nos rêves" 1998 avec Robin Williams.
Je vous invite à voir ce film si vous ne l'avez jamais vu.
Location en langue française existante)

Du "Poème de l'âme" "Le mauvais sentier"

de Louis Janmot :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Po%C3%A8me_de_l%27%C3%A2me
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