Paons, par Maruyama Okyo (1733–1795)
Temps est venu pour les rejetons de l’orgueil
D’œuvrer jusqu’à leur lie, se complaire d’orgies,
Bacchanales de leurs croyances mal-nourries,
Et de leur vil’ misère, ils sculptent leurs cercueils.
Voient-ils leur prière d’être prince et roi,
Qu’ils saignent la rosée du matin d’une lame,
Et sans embarras pensent la gloire et le blâme,
Comme étant leur noblesse d’âme pour leur foi.
Pensent-ils corrompre l’immensité du cœur
Qu’avenir les attend de sa servil’ fournaise,
Et au temps est donné le châtiment sans dièse
Afin d’épurer les erreurs en leur laideur.
Sont-ils rassasiés d’égayer leurs défauts
Que la foudre de l’esprit engrange la faute.
Sont-ils rayonnants de barioler leurs hôtes
Qu’ils calligraphient leurs destinées de chaos.
Et les rejetons de l’orgueil, forts en afflux,
Pensent dominer la lumière d’un trait sombre,
Ignorant que leur amère croyance est ombre,
Au ciel qu’ils n’ont pas terni, mandant leur salut.
Détail " jugement " chapelle Sixtine, Michel-Ange
Fernand Pelez "sans-asile ou les expulsés"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernand_Pelez
http://parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/sans-asile#infos-principales
Il y a des vies aussi lourdes qu'un giron plein
Des destinées si vives qu'une seule croix suffit soudain !
Les clouer toutes au gibet, aux cris des blessures athymiques
Au gibet des cris, les voir crier de clous autant que de triques !
Il est des destinées enchevêtrées croisées à nos bras,
Leurs bras en croix, leurs jambes arquées, les dos si las,
Courbés sans l'être tout à fait car de droiture il faut vivre,
Des destinées que la mort prend de leurs faces vives.
Couchés tout le jour, aimés des paillasses sans ressorts,
Les vertèbres bleuies par les mailles des matelas sans trésor,
Ils rêvent, laissant voler au vent, des dizaines de feuillets
Chaque jour vole du calendrier l'esprit de la liberté effeuillée.
L'aube s'est couchée avant de se lever au fond de l'horizon lambeau
Quand le crépuscule les a aimés torturés, créant leur tombeau,
Sans que pierre n'ait été roulée, ils ont abjuré leurs pères,
Et dans la voussure de leurs corps, ils ont appelé leurs mères.
J'ai, sur leurs fronts, cent blessures d'enfant meurtris
Et sur mes mains, leurs morsures d'adultes sans patrie.
J'ai dans le cœur leurs raz-de-marées qu'ils confessent
Et dans mes articulations, je porte leurs lourdes faiblesses.
Vous qui avez du pain en bouche, à leur moud, du levain,
Donnez à vos pensées le grain de votre mouture au moulin.
Pour ces ventres vides qui n'ont que l'odeur de l'amertume,
Abreuvez les de miel à l'abeille tirée aux rayons de l'écume.
Elles n'ont du soleil que le parfum des roses aux cellules grises.
Que de sournoiseries à leur manque de maîtrise dans la traîtrise !
Tirez le vin des outres à vos ceintures que le raisin saigne
Pour que de son fruit, ils puissent espérer la vigne qui baigne.
Si vous faites cela, vous le ferez pour moi afin que mon vase,
Si plein, baigne leurs plaies et à leurs cœurs, que vienne l'extase,
Car il n'y a de vide sans le plein, de ténèbres sans la lumière !
La nuit n'habite pas que l'âme impure, et le soleil, la lumière !
http://www.bible-basics-layers-of-understanding.com
Je suis venue petite et nue
l’âme trop grande, absolue,
insaisissable et de vertus,
vous ne m’avez pas reconnu(e).
Par une étoile et un ange,
fort tel le levant en sa louange,
je suis venu(e) humble d’un archange ;
vous n’avez pas vu la vendange.
Paré(e) de soleil par tous les temps,
et de tous temps né(e) d’onguents,
d’Amour j’étais venue témoigner ;
vous ne m’avez pas vue aimer.
Je suis venue vêtue de voiles,
dorés comme mon étoile,
blancs telle la neige céleste,
flottant sur l’ouest et l’est.
Vous n’avez pas fondé la vie
ni l’espérance moins la poésie,
lorsque me frôlant de Zarathoustra
vous ne m’avez pas vu(e) de Boudha dans le cédrat.
La main tendue d’or au matin,
parfumée d’encens pour la myrrhe
soignant le riche et le mendiant,
j’ai adoré - pour vous - les mécréants.
De vos âmes alanguies et faibles,
vous n’avez pas vu l’étoile et le Verbe
servant en moi de compassion le merle
affamé et triste dans l’herbe.
Vous ne m’avez pas vu(e),
ni reconnu(e) ni vu devenu(e),
le parfum de rose et de lys
offert à l’or de mon calice.
Léonard de Vinci
De la coupe amère, vous m’avez étanchée
de misère et de souffrances sous mon figuier,
mère et enfants, amis et voisins, unis,
pour que de vous je Le serve, réunis.
Vous ne m'avez pas reconnu(e).
Petite et nu(e) j'étais venu(e).
Vous ne m'avez pas reconnu(e),
je pars les os consumés aux Nues.
Classé dans : Poésies , Invisible
Mots clés : Amour , ange , Conscience , Conscience Poète , Esprit , lys , Misère , Mort , poésie , Spiritualité
Il n'y a pire disciple que celui qui prend la place du maître afin de se glorifier et avoir foule de disciples, relèguant le maître au second plan. Vous les trouvez partout dans le monde et dans toutes les disciplines et écoles de pensées.
Les écrivains sont le plus souvent leur statut que le poète accuse, car il y a un abîme entre un écrivain et un poète. Le poète peut être écrivain mais il témoigne du maître, jamais ne prend sa place, car il est de par sa nature d'abord poète.
C'est la différence entre un écrivain et un poète.
Comme leur orgueil est grand !
Comme le mal fait est immense !
Le maître se témoigne ; nul ne le remplace.
C'est la forme d'un meurtre. Tout est compté.
BLJ
"Cosette"
Partie de rien, une vie simple,
comme tous les gens ordinaires,
vers les gens modestes, je vole
dans la plaine des manques,
partie de rien, si humble.
Dit-on que leur ignorance
ne les sort pas du quotidien,
que pleure mon esprit sur eux,
surgie de rien pour rester simple,
le cœur arrimé à ceux des autres.
Il se dit que les gens simples,
si peu de chance, vivent-ils.
Sont-ils les joyaux de mon âme,
car si semblable, je suis venue,
pour aimer et rien d’autre.
Je suis passée sans être vue,
parce que tellement simple,
car tellement venue de rien,
j’ai imaginé les gens d’exception,
et j’ai pleuré sur leur misère.
J’ai tant aimé l’ordinaire,
cette vie sans faste, l’air de rien,
sans apparat, sans ivresse,
quelques livres en mes poches vides,
que j’ai crié l’ordinaire pour être.
Il se dit que les gens simples,
si peu de chance, vivent-ils.
Sont-ils les joyaux de mon âme,
car si semblable, je suis venue,
pour aimer et rien d’autre.
Qui peut dire sur le chemin
qui arrive premier ou dernier,
de tous ces gens sans allure,
la connaissance absente,
quand la naïveté sert la vie ?
Oh ! Tant de souffrances à ces gens
sont données pour qu’ils grandissent,
leur ciel éclairé, la vie flamboyante,
car les affres ne sont que leçons
qui, peut-être, les feront premiers.
Il se dit que les gens simples,
si peu de chance, vivent-ils.
Sont-ils les joyaux de mon âme,
car si semblable, je suis venue,
pour aimer et rien d’autre.
Parolier : Gilles Thibaut
Composieur : Jean. Renard
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