Tableau acrylique " Le Seuil " Béatrice Lukomski-Joly
Souvent, lorsque les enfants sont devenus adultes et grandissent en âge et septaines, nous les entendons dire que nous avons changés alors que nos réactions, pensées et actions sont les mêmes et notre enseignement inchangé. C'est "une heure" difficile.
Ils ignorent que ce n'est pas nous qui avons radicalement changés, mais eux avec la descente de leur Moi ( Je ) à leurs 21 ans et l'émergence des âmes d'entendement, de sentiment, de conscience, et le développement des douze sens qu'ils recommencent à travailler pendant que nous avons continué à les élaborer dans notre vie intérieure avec l'Anthroposophie (ou non, pour ceux qui n'y ont pas eu accès ).
Si nous changeons et c'est heureux que ce processus se fasse pourvu qu'il reste dans la belle ligne de cœur avec l'Amour inchangé en Soi, la conscience des enfants dans la descente de leur propre JE est absente en ce sens.
J'ai souvent constaté cela et nous pouvons tous le constater.
Nous les voyons alors s'éloigner forts de et avec leur JE propre, composé de la somme de toutes leurs vies antérieures. Nous ne pouvons qu'accepter nous souvenant alors de notre propre évolution à la descente de notre Moi.
Nous acceptons cette nouvelle liberté car la conscience nous a fécondés quand bien même elle meurtrit dans un rapport nouveau à soi et au monde qui n'est pas de notre fait. Nous devenons le miroir de leur JE individuel qui n'est pas le nôtre.
Soi n'est pas le Soi de l'autre à cette heure du Monde. Seul l'Amour sait voir le Soi de l'autre sans qu'il ne soit une illusion de soi dans nos miroirs.
BLJ.

Peinture Waldorf. Auteur inconnu de moi.
Peinture http://www.rsh.anth.org.uk/
Viens, ô saison des lumières, ô joie, ô vie !
Viens guider par ta large main épanouie
Celle de l'enfant rêvant de lier ta branche
Au ciel se relevant quand finit sa nuit blanche.
Si vallons éclairent l'âme d'idées nouvelles,
Et de leur verdoyant reflet, louent tes voyelles,
Dis au monde le sublime de l'aube bleue
Que le silence a engendré de tes beaux yeux.
Regarde, petit, comment naissent les narcisses
Quand hauteur rêve de son manteau de mélisse,
Et de sa poésie dit l'éclat du printemps,
Vois comme le ciel aime ses astres brillants !
Si au petit matin, ouvrant tes yeux d'enfant,
Ton regard embrase les rayons triomphants,
Vois l'élan du renouveau te ceindre d'éclat,
Et prends de ma sagesse la raison des lilas.
Mon enfant, si j'ai rêvé te montrer l'aurore
Quand proche de la lune, tu chantais d'accords,
Ô plénitude, toi, beau comme le soleil,
J'ai pris dans mes bras ton amour qui m'émerveille.
J'ai demandé au ciel que cesse le tourment
Pour vivre de toi l'éclat de ton firmament,
Et sur les heures vécues au creux de ton nid,
Voulu que brille l'étoile à l'épiphanie.
Sens l'odeur du lys venant à pas de velours !
Vois la couleur des roses, gentil troubadour,
Que la saison des lumières t'offre en ce jour
Quand mon index pointe, vers bel avril, l'amour.
Volant dans le ciel des poètes à la source,
Traversant la fraternité de la Grande Ourse,
Prenant de l'étoile polaire ta naissance,
Je t'ai cueilli, céleste, dans ton innocence.
Si encore le jour sculptait tes nuits à l'aube
Et que nos mains par nos destinées vêtues d'aube
Voulaient, du grand lys, nos vies de blancheur sublime,
Sois la chrysalide des prairies et des cimes.
à Marlon Joly
peinture issue de l'enseignement Waldorf
Klaus Hoffmann - Jedes Kind braucht einen Engel
tableau à l'huile de Donald Zolan, peintre américain :
http://www.zolan.com/EN/
J'ai laissé l'enfant sur la rive de mes souvenirs
Quand de sa beauté, il m'a dit adieu d'un sourire.
Lorsque le prenant par la main pour le conduire,
Traversant, avec lui, routes serpentines, sans rire,
J'ai regardé en arrière les chemins de pierres.
Avec lui, j'ai mesuré tous les jours de lumière.
Nos regards se sont croisés avec un peu de jaune,
Un peu de bleu, dans la clarté des aumônes.
Lui ai-je dit que je l'aimais dans mon sous-bois,
Qu'aimer n'est pas que des mots aux abois !
Il marchait titubant tel un enfant surprotégé
Que je n'ai pas vu grandir de mon regard léger.
Quand croyant que force devient tendreté,
Il s'est forgé beauté et bonté dans l'adversité.
Lorsque amour donné devient ministère
Pour la grandeur des jours de son magistère,
Je l'ai vu danser parmi les rires du monde,
Et aussi verser des larmes, l'âme profonde,
Qu'océans et rivières, dans leurs gorges de vent,
Ont créé, d'un doigt, sur la tempe du temps.
L'enfant est parti, si souvent, l'âme ramassée,
Que ses retours au firmament du bien-aimé
Bénissent mes mains qu'il chérit de ses aïeux,
Et lors des soirs pluvieux sous le ciel joyeux
Que les doigts filent de coton blanc sous la pluie,
Il part avec rien dans son baluchon de nuit
Pour remplir ses jours de petits-riens vivants,
Et écrit le nombre de pierres utiles au levant.
L'ai-je pris dans mes bras quand douleur prie
Et qu'ennuis l'habitent ? Seule, mémoire le dit.
A ma façon
Remariés, ils sont... mariés ils sont.
Que l'on ait 6 ou 66 ans, ils sont,
ils sont l'éternelle présence, ensemble,
que rien ni personne ne détruit quand je tremble
dans la mémoire de l'enfance meutrie,
dans la mémoire adulte si vive,
l'éternelle présence, ensemble.
Ensemble.
Ne plus mourir de l'éternelle absence,
après l'éternelle présence,
ne plus courir après le temps,
ne plus penser l'après de ses parents,
qui s'est fait encre de l'éternel amour.
Ensemble, eux et moi pour cet amour.
Eux et moi ensemble.
Ensemble.
Rayer tout l'après et l'immonde,
tirer un trait sur le futur-passé qui fut leur monde,
et voir le baiser de l'absence
comme une éternelle présence
que l'enfance adulte a tant manqué.
Manqué et pleuré.
Blessé (e) mortellement mais du temps ivre !
à ne pas savoir comment vivre,
à ne pas savoir être la cassure du nom,
sans nom ni prénom,
mais la vie ancrée au coeur
de l'invisible présence en une fleur.
Ne plus mourir de l'éternelle absence,
ne plus courir après le temps défunt et sa sentence,
après l'éternelle absence
dans leur éternelle présence
qui s'est fait encre de l'éternel amour.
Ô éternelle présence, éternel amour.
BL 1957- 1964
Jean-Léon GÉROME (1824-1904) "La fuite en Egypte ( la nuit)" ( détail )
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-L%C3%A9on_G%C3%A9r%C3%B4me
Dans le large sillon, creusé par maints typhons,
Glanant dans la fosse de subtiles terreurs,
Pendant que fièvre s'essouffle sur ses erreurs
Vont d'amères voies, d'étranges vœux sans raison.
Jaugeant la force du vent que veut l'insolence,
Lors d'ingrates humeurs, d'affreuses impiétés,
Les nuits graciles se hissent dans l'immensité,
Ne regardant pas le dard qui mordrait d'arrogance.
Dehors, si c'est nuits, si c'est témoignage,
Orages chassent les fausses lueurs pour la vie,
Afin qu’œuvrent en silence les Hiérarchies
N'aimant que le fruit de l'Amour né en cet âge.
Calme et douceur, béatitudes et vertus,
Signent d'adoration l'avènement prodigue,
L'annonce aux brebis gardant sur la digue
Leurs doux bergers, car seul est sage le Salut.
Voient-elles passer un loup effroyable,
Reconnaissant en son écume son geyser,
Jusqu'à la fuite de l'enfant dans le désert,
Qu'elles guident l'Amour à dos d'âne sur le sable.
Et scrutant la trace laissée dans le sol aride,
Affirmant que connaître le soleil à minuit
Fait fuir vils chacals et noirs vautours dans la nuit,
Elles tissent de leurs toisons, le soleil torride.
Et pendant ce temps, diable s'agite, insoumis,
Ne sachant pas combien de saisons, il lui reste,
Avant que son abîme à sa forge funeste
Ne se comble de lauriers d'Amour pour l'Eurythmie.
Et mère, Ô ! céleste ! serre son enfant dans ses bras,
Pour que l'Humanité vers l'accomplissement
Règne sous une seule couronne d'achèvement,
Malgré les cris de celles n'allaitant plus sous le cédrat.
( en mémoire du massacre des Innocents et de la fuite en Egypte )

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