Béatrice Lukomski-Joly


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La flèche d'un arc tendu d'or.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Angelots ; détail de la fresque " Galatée " du peintre Raphaël

 

Pourquoi suis-je née poète,

Par quelle belle confiance déposée ?

Pourquoi moi pour ces poèmes crées ?

Par quelle décision avant de naître ?

 

Pourquoi ces dons en mon être,

Alors que je vins dans la misère ?

Un tiroir pour berceau, le froid en hiver !

Le sein vide de ma mère, la faim en maître !

 

Pourquoi ce besoin irrépressible

À écrire des rimes valsant en mon âme ?

Tel un élan de feuilles en automne

D'un arbre me priant, invincible !

 

Pourquoi cette béatitude infinie

Lorsque je me rassasie de sonnets,

Suspendue à leurs bouches enchantées,

Dès que j'entends leur symphonie ?

 

Pourquoi tant versifier ce monde,

Et l'autre ? ces paroles en mon voile

Que nul n'a vu, dont je suis d'étoiles,

Depuis que je suis revenue de ma tombe ?

 

Si je suis là, née du Verbe que j'adore,

Souffrant depuis toujours à Noël l'avant-Pâques,

Pourquoi cet éclat dans le zodiaque

Qui me fit flèche d'un arc tendu d'or ?

 

Pourquoi, alors que nue dans l'hiver,

Plus grande adversité dans l'indigence

Me fit sa servante pour quelle tempérance ?

Quelle faveur venue avec moi sur terre ?

 

Et la vie me fit poète pour les anges,

Qu'époque réfute, et tant de larmes

Pour cet abandon en tant de flammes

Dont le feu pleure la fin des louanges.

 

C'est ainsi ; ce fut moi, portant d'un trait

L'étoile de leurs plumes que j'ignore.

La vie a ses secrets que son dessein innove,

Sa création pour un enfant pauvre et discret.

 

Quand l'heure fut venue, pourquoi moi,

Cloîtrée derrière les persiennes grises,

Tel un rayon engendré pour mon église ?

Je sus que ce fut pour mon plus bel émoi.

 

Et Poésie qui semble inerte à vos yeux,

Rayonne incandescente entre mes lèvres,

Ardente en sa Demeure qu'enfant lève,

Pour sa bannière céleste tout en camaïeu.

 

 

Douze nuits

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Pastel sec de David Newbatt  "Gold"

https://www.facebook.com/davidjnewbatt/videos/the-full-version-of-the-chalk-drawing-demonstration-courtesy-of-apiscor-a-visual/1064181746934296/

 

À genoux je marche dans la prairie

Et son sable brûlant sous l'herbe fleurie,

Que rosée du matin apaise, cristallise la nuit,

Tel un diamant taillé, éclatant de soleil à midi.

 

C'est demain, cinquième nuit entre douze,

Que la nuit devient jour, lors la noce douce,

Et je marie sur ma traîne mariale étoilée,

Tous les règnes, toutes les hiérarchies levées.

 

Si c'est midi sur terre dans la ténèbre achevée,

Que célestes mains tracent sur nos fronts apaisés,

C'est l'heure royale de ma terre offrant son baiser

Pour nos heures cultivées de liberté élevée.

 

Si demain, en mémoire, nous lavons nos yeux,

Que la boue a ternis des ères durant,

C'est pour rendre la vue à nos aveuglements,

En y trouvant la source jaillissante d'un vœu.

 

Je regarde d'un Amour sans fin, éternel, plein,

Saisissant mon âme en mon Esprit affiné de vies,

La fleur parée d'Amour qui  croît, recueillie,

Pour le sublime de la vie à jamais établie par l'Un.

 

Si avec le poète Novalis, je vous adore d'éclairs,

Donnant sa clarté pour l'immobilité d'une nuit,

Car le monde contemple, en son Esprit devenu fruit,

Les deux naissances venues en cette nuit polaire.

 

Et Salomon orne la voûte céleste d'une rose,

Par David, par Nathan ; deux enfants, Ô nos consolateurs !

Tenant éclatante l'étoile allant douze heures,

Éclairant à jamais nos routes pour sept roses.

 

Déjà se voit au cœur de l'horizon lumineux,

Deux branches croisées, un vase serti de fleurs,

Habitant l'espace, et la terre dans sa chaleur,

Que boue s'extasie, offre son or généreux.

 

Si rendre grâce à de si belles nuits offertes,

M'est devoir et volonté en mon âme éblouie,

Pourtant lavée de sa cécité, c'est pour les Archaïes,

Toutes les hiérarchies à genoux en cette porte ouverte.

 

Et la joie habite ma maison en l'ange me servant,

Joyeux d'être mon ami, regardant ses ailes me frôler,

Devenant en chemin archange, sa main en Michaël,

Pour ces nuits en Nous, d'un Amour transcendant.

 

Dans le ciel, deux enfants se donnent la main,

Jouant sur leurs lyres, les douze nuits saintes,

Portant le cierge allumé d'une seule étreinte,

De la connaissance et de l'Amour, d'un seul lien.

 

Alors, à peine endormie, à peine éveillée,

Je vis l'étoile remarquable scintiller en ciel,

Donnant à mon regard le chemin Ministériel,

Dans sa nuit émeraude, de lumières orangées.

 

Alors, à peine revenue de ma cécité,

Je vis trois êtres, d'or, de rouge et de bleu vêtus,

Se pencher sur mon Esprit, mandant ma dignité,

Si de mon chemin l'Amour est mon sentier.

 

Alors, à peine née en la céleste voie,

Je reconnus la Lumière me consacrant,

Dans mes extrêmes faiblesses, me pliant,

D'une aura trinitaire scellée par leur choix.

 

Quand l'art est un miracle de vie

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Je suis toujours émerveillée devant la complexité de la composition musicale, offrant moult combinaisons de notes pour les plus prodigieuses créations musicales, et mélodies.

C'est  une source sans cesse renouvelée qui ne s'épuise jamais, et en cela ma conscience vive s'agenouille devant le visage de la création. 
Il en est ainsi dans la poésie avec la combinaison des mots et des verbes pour une pensée donnée.

Je me dis souvent que l'art relève de la prodigalité sous la forme d'un pur miracle, car qu'est-ce un miracle si ce n'est  l'apparition d'un fait nouveau qui guérit ? Et la musique, autant que la poésie vraie, sont des médecins bienveillants à l'écoute de nos douze sens ( cinq physiques, sept spirituels (dont le sens du Moi d'autrui )) pour les élargir au monde.

BLJ

L'enfant blessé au coude

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Ménéham

Photo issue du site https://www.tetesdelart.bzh/produit/photo-kerlouan-maison-de-meneham-2/

 

Me diras-tu le nuage qui part à petits pas,

Mon âme frileuse quand chaud est leur regard ?

Me diras-tu cette pluie sur ce départ,

Des jours délavés, alors qu' il ne pleut pas ?

 

S'il pleut ce soir, c'est un soupçon de tristesse,

Une averse légère venant de mes yeux,

Quand les nues s'épanchent de tous mes jours vieux,

Pour rincer la ride que le temps gris déverse.

 

Je vous ai laissés, vous m'avez laissée, hier,

Sur la route longue comme un serpent vert ;

Et si sur le bord j'ai pris un lys entrouvert,

C'est le printemps qui a pensé son trop long hiver.

 

J'ai bien vu toutes ces prunelles qui aiment,

Et ces gestes de partages ; un enfant rit,

Un autre chante, un pleure, les yeux contrits,

Parce que blessure brûle sous sa peau blême.

 

Les rochers de Ménéham n'ont pas trahi sa peine,

Imposants, plus forts que sa forte douleur,

Lui, jouant sur sa draisienne, debout, sans peur,

Que les rocs l'ont regardé, pris d'une fierté pleine.

 

J'ai dit l'amère bile de la détresse

Quand abasourdi d'un nouveau tourment,

Il dit «  Maman, j'ai si mal à mon coude infamant ;

Je suis encore tombé, pourtant je suis forteresse ! »

 

J'aurais voulu cueillir un souci pour l'apaiser,

Mais l'hiver n'en offre pas, même sur la plage,

Et je suis partie avec grand-mamie, et mon bagage,

Pensant aux rochers qui se sont tus, sans un baiser.

 

La mer roulait ses vaguelettes sur le sable,

Le ciel s'embrasait d'un feu naissant rougeoyant,

Que nous n'avons pas vu vraiment, l’œil larmoyant,

Et enfant dit à la nuit le pourquoi de l'immuable.

 

Le nuage laissé derrière moi, pour sa pluie froide,

Envahie par la douleur physique, comme lui,

J'ai pris d'une flamme le bleu du feu qui luit,

Et ai consumé une bougie pour cette balade.

 

Il dit : « Je viendrai chez toi quand je serai guéri ;

On relira l'histoire de « l'oie des neiges » ».

J'ai posé le beau conte près d'un perce-neige,

Confiant ce lourd destin à l'ange qui le suit.

 

Dédié à un très jeune enfant porteur d'un handicap

 

 

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