Béatrice Lukomski-Joly


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L'homme altruiste

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

tableau "Le Voyageur contemplant une mer de nuages" 

(Der Wanderer über dem Nebelmeer)

de Caspar David Friedrich

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_%C5%93uvres_de_Caspar_David_Friedrich

 

J'ai vu un homme, beau, altruiste et gracieux,
Venu une nuit enneigée de printemps capricieux.
Quand des montagnes et du silence, il naquit royal,
Une nuit revêtue d'une pèlerine tissée d'étoiles.


Il ne dit mot, acceptant le silence du jour diluvien,
Sa pensée confortant le bruit inaudible qui advient.

Il était de ces âmes profondes, nues et vraies
Qui, aux affres des temps dirigés, souriait,
Aimait, ratissant l'amour pour une seule fleur.

L'esprit grave, telle une destinée lourde d'heures,
Se discernant à la forme des mains vieilles d'âges,
Et encore à l'austérité dense de son visage,
Je le vis arriver comme un léger papillon dans l'air,
Paisiblement né de sa chrysalide nourricière.


Le rictus tranquille, la lèvre muette, le front haut,
La pensée sereine et riche de vies que veut l'En-Haut,
Que mémoires subissent, la volonté assidue,
Il mesurait la vie comme on gravit une falaise ardue.

 

Il neigeait. Il ventait.
La nuit dormait.
Le silence se reposait,
Et sa vie frémissait.

 

Il ouvrit ses mains comme enviant les aumônes
Que seul l'amour offre au soleil et son trône,
Que seule la vie déploie à la hauteur de l'amour,
Que seul l'esprit réclame, armé devant les vautours,

Portant un rayon vaste de lumière gravé au cœur,
Des joies et des tristesses qu'l il sait par cœur.

 

Comment arriva-t-il à la croisée de mon chemin,
Griffant la route d'épines d'un beau rouge carmin,
Montrant une rose vermeille, toute de parfum,
Qu'à deux, nous devions répandre de thym ?


Encore j'ignore ces rives qui me l'ont consacré,
Ce bel homme avec l'éclat d'embellies et de puretés
Qui choisit la pauvreté, l'indigence et l'exigence
Tout en concédant large, le cœur des innocences.

Il posa sa main sur mes lèvres crevassées,
Invitant au silence pour tous actes terrassés.
Puis il griffa la terre d'une croix d'un doigt,
Disant : point, nous ne voyons l'épine au bois,
Nous devons guérir nos plaies d'amour et de joie,
Si tu me veux pour toute voie, soyons de même loi.

 

Le jour se levait,
La nuit s'achevait,
Le murmure se reposait,
Et sa vie aimait.

 

Il est venu le bel homme que l'on dit être le fils,
Celui que l'on nomme victoire parce qu'il fut sacrifice,
Qui, tant, a pleuré sa destinée d'amères ombres,
M'offrant tout le toit des supplices défunts sombres !


La rose a fleuri, a ourlé ses pétales de parfum
Que le thym a sauvé des pucerons au matin.
Il a posé sa pèlerine de chanvre sur mes épaules blêmes
Créant du silence, le chant des oiseaux que ciel aime.

 

Ô poète !

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

illustration : Friedrich von Schiller

 

Ô poète ! Des muses, laquelle est ton élue ?

De quelle saison, aimes-tu l'abondance des talus ?

Des royaumes, desquels, aimes-tu la plaine ?

Des fleurs, aimes-tu l’œillet ou la marjolaine ?

Qui des montagnes, lèves-tu à l'apogée des cimes ?

Quoi des mers et des océans, habille tes rimes ?

Ô poète ! De quelle semence, as-tu levé la fleur ?

Dis-moi le nombre du temps qui a aimé tes heures ?

De quelle terre, as-tu posé l'encre de tes jours,

Quand fleurissaient d'or les belles-de-jour,

Quand jours, il y eut, quand nuits les a aimés !

Raconte ! Raconte le vent et ses baisers enflammés,

Les frissons des arbres dansants par tous les temps,

Par tous les vents volant vers l'admirable firmament,

Quand des vols d'argent sur les plumages,

Des feuilles des saules et d'ailes d'oiseaux de passage,

Tu écrivais l'espace d'un verdoyant pré, l'espace étoilé !

De quel oiseau, as-tu volé la plume des êtres ailés ?

Ô poète ! Dis-moi l'infini enlacement de ta muse !

Quant à la lumière des bougies, ta pensée tu infuses,

Là, avec rien, une plume, une flamme, presque rien,

Tu écris les louanges que les défilées chantent aériens.

De quel oiseau, as-tu adoré l'envol et le long col ?

De qui, as-tu fredonné le chant des blanches paroles ?

De quelle lumière, as-tu grandi de rayons,

Usant la pointe noire de tes fusains et crayons ?

Dis-moi, ô poète ! Dis-moi ! D'amour ou de pitié,

Ce que fut ton blanc manteau aux lacs des inimitiés,

Que vagues sous l'orage t'a revêtu d'ombres embellies,

Et paré de lumière que l'aura soutient de solennité d'abbaye.

D'hallalis, ô poète, à jamais, tu écriras la lumière

Que poètes enchantent des pensées de ciel, si fiers.

Ô poète ! Des muses, je t'ai levé d'oriflamme;

Et des égéries, je t'ai nourri de prophéties d'âmes.

Dis-moi ! De quel onguent, ai-je oublié le parfum

Qu'encore, je nettoie tes pieds d'encens au défunt !

Ai-je dit toute la musique des sphères au lointain

Qu'encore je chante ton opéra ! Ah ! Moi au palatin !

Là-haut, recueillant des rimes et des architectures,

La beauté des langues célestes que rêve ma tessiture.

Ô poète ! Des muses, laquelle fut ton élue ?

De Léda, assurément, tendue vers le cygne élu !

 

 

Poème dédié à Friedrich von Schiller, Johan Goethe et Novalis

 

 

La montagne

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

PHOTO DE ROBERTO BERTERO

 http://www.robertobertero.com/

 

Seule,

Comme un saule,

Face à la montagne majestueuse,

Enneigée, pure et douloureuse,

Je danse.

Je pense.

 

Inlassablement,

Irrésistiblement,

Je cherche à crever les voiles,

De l'imposture à l'orgueil, revêtue d'étoiles.

 

 Acrylique oeuvre personnelle

 

Et les astres mille fois reconquis m'enseignent la nature,

Dure épreuve de la connaissance que je mature.

Infatigable je crève les masques des orgueilleux rois

De l'indifférence, du mal et des désarrois.

 

Où êtes-vous tous allés pour aujourd'hui

Me laisser marcher seule vers ce qui est la vie ?

Croyez-vous que je possède cette force divine

Au point de m'abandonner à ma seule poitrine ?

 

Où êtes-vous tous allés pour m'aimer hors de vos présences,

Loin de nos destinées menacées, avec semence ?

 

Chaque pas me ramène une aventure parfumée

Et encore me rapporte une ombre passée

Que je n'ai pu encore accoucher.

 

Seule, face à notre nature grandiose,

J'entends une mélancolique prose.

 

Chaque vers d'un opéra mille fois adoré,

Réclamé, vénéré,

Résonne en mon esprit.

Mais que veut l'Esprit ?

 

 Pastel sec oeuvre personnelle

 

Nature immaculée sommeillant au dessus de la vie négativée,

De la conscience inversée au théâtre de l'humanité,

Freinez les assauts des forces du mal

Que mon âme endure pour tout le mal vu ! J'ai si mal !

 

Ô Anges, Archanges, Archaïs

Séraphins, Chérubins, Exusiaïs,

Dominations, Vertus, Trônes

Je suis là à vous implorer alors que le ciel tonne.

 

 Acrylique oeuvre personnelle

 

Quand le soir m'enveloppe de ses lumières

Je nais à la clarté des sphères célestes, légères sont mes paupières.

Je deviens la scène primitive du geste cosmique.

Des destinées menaçantes, je vois l'animique.

 

 Âmes du monde qui avez, lancinantes,

Mis votre confiance en l'humanité immanente,

Crié la sagesse des dieux immortels

Orphée, Hermès, Aristote, éternels,

A vos souvenirs d'initiation

Je pénètre en vos temples d'adoration.

 

Pastel sec aquaréllé Oeuvre personnelle

 

La grande Isis dans ce demi sommeil soulève son voile

Et je découvre un vermeil qui n'a d'égal que la grande toile.

Hermès invite ma présence en ces hauts lieux de mystère

Tout à la fois purifie mes carences aux Dieux austères.

 

Sous l'immense azur qui m'appelle

J'entends les anges déplier leurs ailes.

Je vois derrière l'alpage l'étendue d'autres cieux

Plus célestes et encore à moi opaques

Qui m'invitent à ma propre Pâques.

 

POÈME PARU DANS MON PREMIER LIVRE PUBLIE EN 1984 " ÂMES AMÈRES"

 

Pastel sec oeuvre personnelle

 

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