J'admire l'artiste qui est connu en son temps et fait manne d'amis en son art.
J'admire l'artiste ignoré, car c'est de lui que se dessine l'avenir, gardé comme un secret.
Chacun possède sa mission.
Le premier est chargé du présent qui doit être communiqué.
Le second est mis en sommeil pour se révéler à un présent qui n'est pas de notre temps.
L'art est une mission.
BLJ
Tant de gens revendiquent ma poésie, création, vie et temps.
Qui sont-ils d'orgueil pour ainsi me déshabiller de mon âme et la vampiriser ? Qui sont-ils pour avoir cette volonté d'annihiler mon libre-arbitre en transformant mes textes à leur guise ?
Faut-il finalement que j'ai plus de talent que je ne le crois pour qu'ils se parent de tous les mérites dans mon art.
Faut-il vraiment que ces personnes soient en manque d'inspiration pour vouloir voler ce qui est le Moi profond !
Non ! Absolument ! Je ne les reconnais pas comme ayant-droit psychologique, ou ayant-droit artistique, ou ayant-droit sur mon âme. Je ne me reconnais pas non plus dans un faire-valoir quelconque
Je leur laisse leurs jugements et verdicts reçus par écrits-mails ou commentaires reçus en abondance ; ils ne m’appartiennent pas.
Que ces personnes écrivent elles-mêmes sans picorer dans les textes d'autres ou travaillent leur art.
Quant à ceux ou celui qui s'essaient – se sont essayé - à écrire ma biographie, ne m'ayant fréquentée qu'une année ou dix ans, non ! Ils ne savent que si peu de moi ou de mon Esprit.
Dire "Non", c'est ne pas craindre l'autre ; c'est une force intérieure préparant l'avenir.
Je sais dire "Non ! " Je ne crains pas la foudre.
BLJ
Roses, bleues, grenats dorés, solaires, élues,
tendres bourgeons infiniment lents et féconds,
vont dans mon jardin, de ciel grisé, revêtues,
nues dans leurs frêles tenues, depuis des éons.
En avril, loge un rêve glorieux dehors,
que notre espérance d’éclore ensoleillée,
dévoile aux roses de jours, nos épines d’or,
qu’ensemble, nous allons avec art vers l’été.
Pourpres, orangées, ambrées, attendent les fleurs,
espérant fleurir à foison sur les charmilles,
ornant de leurs fines lianes, la douceur :
murs et écrins, chaumières, nids et haies dociles.
Giroflées, opales, rubis, bleu-saphirs-nuits,
secrets d’inexprimables perles de nuances
dansent dans la campagne et ses vertes prairies,
psalmodiant, avec l’oiseau bleu, l’abondance.
Le voyons-nous folâtrer avec l’hirondelle,
haut, haut ! dans le firmament lié - Nous inonde -
prenant à peine manifeste de Ses ailes
le fleuron qu’Il veille, tout juste né au monde.
Puis, voyons-nous la terre fleurie pour Son Verbe,
Amour immortel de clarté en Ses volutes,
que nous sommes Son cloître, tous Un en Ses lettres,
qu’oiseaux et Sylphes jouent en leurs vols de leur flûte.
Toutes photos libres de droits ; site Pixabay
"L'homme au casque d'or" Rembrandt (1606-1669)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_tableaux_de_Rembrandt
Chaque fois que je lis les poètes au clair de lune,
Je suis une rime lumineuse,
une lumière heureuse
la plume de leur plume.
Chaque fois que je suis de Victor Hugo le levain
Du pain sorti du fournil pour les pauvres au matin,
Je suis le feu ruisselant sur l'amour intemporel,
Que leurs nuits blanches ont écrit, immortel,
Je suis de l'éveil des rivières la peinture Flamande,
Lorsque Rembrandt parle à mon esprit de la lande.
De ses clairs-obscurs créateurs de lumière, il me berce.
Et Vermeer cerne d'un trait mon cœur qu'il transperce.
Ô ! offrande qu'encore, je me demande leur pouvoir, si j'ose !
Toutes ces huiles sur mon front que Rubens dépose,
D'un geste lent, sans hâte, à la vérité de son âme.
Je suis à la peinture Flamande le feu de sa flamme.
Rembrandt
Je suis de toute éternité les Vierges en bois doré
Qu'à Mechelen, mon père avait adoré,
Quand il me disait que de Malines, la pureté avait jailli,
Et qu'en la beauté incarnée vit vérité anoblie
Des voiles roses au parfait rayonnement des formes
Que Thomas More adore, je suis à l'art, la réforme,
Et quand des carillons, j'entends le chant des étoiles,
Les Vierges offrent à l'univers leurs voiles.
Chaque fois que je suis à la sculpture, l'abolition du temps,
Et à la peinture une myriade de parfumés printemps,
Je suis de l'aigle, le moineau, la liberté et la cage,
Qu'Hugo et Novalis m'ont donné de courage.
De l'amertume décadente, je ne suis pas l'offrande.
L'amour reliant tout à cette sagesse grande,
est avenir que peintres n'ont pas encore fait vélin
Car il n'y a d'avenir qu'en la couleur vitrail sur le lin.
Si des volées de couleurs, je marie la beauté du vers
Que poèmes réclament, je suis à leurs rimes la belle Anvers,
la déclamation des empyrées que le feu ravive.
La Norma pleure et Dalila aime Samson, lascive.
Si des Pâques, le feu vivant me dirige vers la Saint-Jean,
Prise sous l'aile de mon aimé Bach, je deviens un ciel safran.
et de tous les émois je ne suis qu'une timide pierre,
De l'opale au péridot, j'épouse la transformation de la matière.
Ô, célestes voix de « Ce qu'on entend sur la montagne »
Suis-je à vos couleurs goethéenne l'apogée des campagnes
Quand César Franck fait résonner dans l'air les trompettes.
Leur art n'éteint pas ses lumières aux guinguettes.
Il ne touche pas à ma liberté et m'épouse de dimanches.
Jamais rien il ne m'impose, me laissant être sa colombe blanche,
Des obscurs desseins du monde, il transforme le venin
Car l'art n'est pas l'Humanité, il en est un chemin.
Rembrandt
C. Franck, Ce qu'on entend sur la montagne (da Hugo)
Ange de Giotto
La journée est grande et joie ; une étoile brille.
Dans l'épreuve, anges agenouillent leur bonheur,
Abaissant leurs faces, et leurs yeux s'écarquillent,
Leurs ailes disant l'immense Amour et leur heur.
Lorsque les priant, lorsque les aimant joyeux,
Ils reçoivent le diadème des offrandes,
C'est l'infini Être, revenu radieux,
Qui clame l'immense euphorie tisserande.
Puisque mon corps et ma pensée aussi s'inclinent,
Pour une âme marquée du doute, embrasant son ciel,
Enfin ! c'est la musique des sphères cristalline,
Jouant son chant pour le don de son miel.
Puisque la joie s'éveillera au crépuscule,
Trois anges recueillis, dans leur sublime clarté,
Regardent l'Amour vivre de noble majuscule,
Et la douceur anime ses mains de bonté.
A-t-on vu âme, de céleste béatitude,
Revenir au doux bercail qu'azur s'éblouit,
Et l'harmonie joue sur son clavier sa plénitude,
Pendant qu'anges laissent la liberté à la nuit,
Pour que le jour éclose enfin sa transcendance,
Sa nulle autre tel le candélabre allumé,
C'est de quiétude que va la flamme qui danse
Sur le piano éclairé des vœux ranimés.
de Carl Timoleon von Neff
Fil RSS des articles de ce mot clé