Béatrice Lukomski-Joly


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Ce sont des discours entre la Conscience et le Soi que chaque individu peut éprouver lors d'expériences intimes après les avoir réfléchies ( réflexion / réflection ).

J'aime beaucoup écrire ce type de dialogues car  un dialogue est vivant ; il est un entretien qui se déroule en face de nous. Nous en sommes les témoins.

Platon utilisait cette forme avec Socrate, et je me souviens avoir été fortement impressionnée à la lecture de ces dialogues d'où ma reprise dans la forme.

La forme est un mouvement que nous arrêtons, là, où nous voulons pour ensuite reprendre son mouvement. 

J'ai écrit beaucoup de ces dialogues, mais hélas ! ayant omis de les enregistrer sur un  disque dur externe, lors de la mort de mon précédent ordinateur j'ai perdu la plupart de ces dialogues.

Béatrice Lukomski-Joly - © 2021

Discours entre le Soi et la Conscience -3- à propos de la parole

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Rembrandt " Un homme lisant dans une pièce"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_tableaux_de_Rembrandt

 

Discours entre le Soi et la Conscience

à propos de la parole et du Verbe.

 

La Conscience

Parlons du langage aujourd'hui si tu le veux bien ainsi que de la puissance du mot. Si tu penses à moi et créés de moi une image faite de toi, de tes actes, et de tes pensées, n'oublies pas que je suis vivante et que tous mots contiennent un acte individualisé que je regarde avec ou sans complaisance.

le Soi

Tout mot que je prononce est donc une influence sur l'autre car il est une action qui se transmet à mon être et à ta nature. Je dis bien « être» et non « avoir » car le mot existe avant d'avoir une influence. Son existence justifie l'action. Le mot n'aurait pas d'action s'il n'existait au préalable. Non ?

La Conscience

J'y ai pensé. Souvent,  je me suis demandé le regard d'autres lorsque j'utilise le langage. Quelle est mon influence ? Quelle est l'image s'ancrant dans l'âme de ceux qui m'écoutent ? Est-ce que ceux qui m'écoutent ou me lisent sont profondément à l'écoute ? Ne font-ils pas que survoler le langage ? Si mon impact est une sagesse ou une collusion querelleuse ? Si j'agace ou si j'apaise ? Si je n'aurais pas mieux fait de me taire ? Si j'ai été utile ? J'ignore tout de la réception d'un mot entendu ou lu. Oui ! Le langage et le choix des mots est important à mon âme pour ne pas laisser un sentiment contraire au sens souhaité.

Le Soi

Le mot, en effet, vit, qu'il soit dit, qu'il soit écrit. Il est ton ami et aussi ton ennemi. En cela, tu as déjà une pré-conscience.

Dis ce que tu as dans l'âme, mais avant, prends bien garde qu'elle ne suive un tout autre chemin que tu n' aurais pas voulu car il n'est pire destinée que d'en introduire une qui n'aurait pas été tienne.

Baptise-moi d'un nom !

La Conscience

Tant que la pensée reste muette et ne dit mot qu'elle pense, elle commet moindre mal que le bien n'en exige car il n'est de pires maux que ceux qui sont sortis de la bouche de l'homme quand il a introduit une action contre un peuple, contre un homme, contre l'Humanité en mettant sa pensée au grand jour si elle leur est contraire. Si la pensée de l'homme est bonne, elle peut se dire, elle ne fera que le plus grand bien aux hommes qui écoutent quand même ils l'oublieraient par la suite, non habitée par sa conscience qui a voulu s'animer et prendre corps. Mais formuler un mal reste une action qui engendre sa jumelle bondissante, comme un boomerang te reviendrait de douleur s'il n'est pas juste.

Aujourd'hui, tu m'as demandé si je voulais te voir mais suis-je vraiment prêt à revoir mon image ? Il n'est pas bagatelle que de dire oui à son image et de renoncer à ce que je possède d'imparfait, au risque de voir le lion intransiger et mugir comme un fou, crachant foule de laideurs que je ne suis pas prêt à revoir.

Te devinerai-je au travers du langage ?

Parfois avoir conscience de ce que je suis, est si peu dans le langage que j'en pleure.

Le soi

Tu souffres donc à ce point de m'avoir vue et ne pas vouloir me revoir de suite parce que tu es meurtri de ne pas avoir toute la conscience de ce que je suis ? Serai-je alors si hideux que tu préférerais être nonchalante, à moins que la peur en soit le vrai moteur d'inaction, donc de non-vérités ? Prends garde ! Je vais rugir et vomir foule d'êtres sombres ! L'image peut être terrible si ton langage est faux et est une arme contre moi car tu peux cracher du serpent si tes mots sont faux comme tu peux semer des fleurs si tu m'embellis ! Parle du langage de façon juste.

La conscience

Tu n'es hideux que par moi, non par ta volonté de l'être. Mais je t'ai vu aussi resplendissant. Aussi j'ai à cœur de parler juste car tu es lumineux, flamboyant, lorsque je révèle un sourire en l'autre que je t'offre. Je t'ai vu aussi cracher lorsqu'un mot n'est pas adapté. Quelle douleur !

Le soi

Libre à toi de ne vouloir me voir que rayonnant, radieux, flamboyant, lumineux ! Quel mot choisiras-tu pour faire rayonner mon visage ?

La conscience

J'en appelle à tous mes étais qui ont fait ce que je suis depuis la nuit des temps, hier dans le non-naître que je nomme l'innatalité, demain dans l'éternité que j'appelle l'immortalité, pour ne pas m'écrouler face à ton image, ni ne veux pas que tu disparaisses dans le néant parce que j'aurais été faible face à Toi. Je te veux vivant et transparent. Un de mes étais est le langage dans l'expression de son amour.

Le Soi

Tu as donc conscience que je pourrais disparaître à toi-même et au-delà, disparaître tout court, sans laisser de traces de Toi, ni de Moi si tu refusais plus longtemps de m'embrasser chaque jour de ton immensité ? Parle de moi !

Mais que crains-tu ou qui crains-tu pour enfin en parler timidement ? Si tu me veux transparent, tu n'as rien à craindre.

La Conscience

Rien que moi dans ce que je vois de moi et qui n'a pas encore pris la figure de la beauté, de la bonté et de l'amour plein ! Et  lorsque j'utilise un mot inadapté, je t'enlaidis et ce que je vois est terreur. Il en est ainsi lorsque j'entends ou lis un mot contraire à une pensée, à un Être.


Le Soi

M'en parleras-tu ?

Nomme-moi ! Tout commence avec mon nom. Conscience est mon premier nom, et le second ?


La Conscience

Ne plus voir les lumières qui me guident, ne plus être l'enfant de ma conscience habillée de blanc dans le grand ciel jaune serait terrible ! Oui ! je t'en parlerai.

J'aime aussi tant être ton enfant et batifoler dans l'immensité avec les oiseaux et les papillons métamorphosés, survoler la grande cité d'or avec toi, rien qu'avec toi que je suis bien obligé de parler de toi de façon honnête !

Tu sais ! Nous les hommes savons foule de choses. Tant de conscience avons-nous et tant d’inconscience portons-nous à vouloir rester ce que nous sommes sans évoluer d'une aile tombée.

Le Soi

Un mot ! rien qu'un !

Si ma bouche était celle d 'un dragon plutôt que d'être celle d'un lion aux abois, mugissant sa colère magistrale ! Et si ce que nous avons créé ensemble était pis que ce que je t'ai montré ! Peut-être peux-tu transformer ton dragon, ton lion mugissant, en une rose ? Aide-moi !

Juste un mot !

La conscience

Et bien, je saurais toujours que c'est moi qui ai peint ce tableau vivant, de ce moi mugissant ! C'est là mon inconfort ! Un mot ?

Le Soi

Regarde moi ! Je suis lumière. Je suis ta lumière, pas ce fantôme hasardeux qui te terrifierait pour uniquement te terrifier bien que je sois fantôme avant d'être révélé ! Nomme-moi !


La Conscience

Tu sais ! J'ai une rose immortelle en ma demeure. Lorsque j'aime de tout mon être, semblable au soleil rayonnant, je la vois croître. Lorsque je faillis à mes devoirs, je vois ses pétales ourlés de brûlures. Elle pleure sur moi. C'est terrible à percevoir.

Je voudrais que ma rose soit ma nouvelle image quand bien même je t'ai vu, tour à tour, dragon, lion sage ou lion mugissant.

Le Soi

Libre à toi ! Libre es-tu ! Transforme ton lion en rose. C'est moi qui, aujourd'hui, te dirais que c'est simple.

Mais, tu ne m'as pas encore nommé … !

La Conscience

Je reviens au mot et sa puissance.... pardonne-moi ! Il me faut choisir un mot parmi d'autres et cela est difficile. Si je dis lumière, les gens pensent à la lumière physique que le soleil donne. Comment traduirai-je la lumière avec un langage simple ?

Le soi

À toi de trouver ! Mais rien ne prouve que tu auras réussi tant que la conscience de l'autre n'est pas déjà éprouvé par sa lumière ! C'est donc langage ardu. La langage sert à toucher le cœur. Tu peux essayer de toucher le cœur et  te trouver en face d'un coeur qui ne soit pas réceptif. Ce cœur alors se vide et ne brille plus. Je peux t'aider si tu le veux bien car sur chaque mot vole un être doré, parfois noir. Tout dépendra de ce que tu m'auras d'abord réfléchi. Si une multitude voit en un mot d'amour une laideur, une compromission, une atteinte à son être c'est que l'amour ne l'habite pas et là je ne peux pas t'aider car je suis à ton seul service. Je ne peux pas être le Soi de l'autre.


La conscience

J'ai dit : Rose ; tu deviens rose. Tu es rose car c'est Toi pensant en Moi. Prenons un autre mot ! Celui-là parlera davantage aux hommes et pourra en conséquence créer une étincelle en leur lumière.

Le Soi

Oui ! Je t'écoute.

La Conscience

J'ai remarqué, il y a fort longtemps, que dans ma langue le mot Anti-Christ a été tronqué par le mot ante-Christ ! Mais nous sommes au-delà du mot puisque c'est un nom, un attribut donné à un être. Même des philosophes l'ont utilisé tronqué. Mais ante ne signifie-t-il pas avant, avant toute chose  ? Comment pouvons-nous alors induire l'Entendement vers la Conscience dans une erreur magistrale qui lui donne une force implacable ? N'est-il pas venu le temps de faire valoir ma colère en regard de ce nom tronqué et le rétablir dans sa réelle perversion ? Chacun ignore la blessure immense qui jaillit chaque fois que j'entends ante à la place de anti ! Je le vois lui, de son aile noire, se poser sur le mot chaque fois qu'il est prononcé, écrit, dit ; ce mot-nom-attribut le voit s'esclaffer, heureux d'être placé avant Celui qu'il combat et qui Est de tous temps l'Alpha et l'Oméga, le Logos. Cela lui a donné une force terrible au cœur des langues francophones. Après, nous nous étonnons de voir tous ces délabrements tissés d'inhumanité. Je me suis dit qu'il me fallait t'en entretenir avant de prendre une décision épistolaire. Cet attribut a la vie dure et pour cause, il s'est durci dans la langue. Il est devenu comme une pierre que nul ne peut fracturer d'un burin, d'un poinçon, d'un ciseaux dans la langue car le mot est un être vivant et qu'aucun outil d'homme ne peut le fracturer sauf d'un autre mot, d'un autre attribut, d'une autre pensée qui guérit la pensée juste. Je viens déjà de casser sa majuscule !

Le Soi

La majuscule est brisée.

La Conscience

Guérir la pensée juste, dis-tu ! ne serait-ce pas plutôt le contraire, je veux dire guérir le mot perverti pour laisser la pensée libre ?

Le Soi

Ce qui est dans l'ombre doit être mis dans la lumière, c'est pour cela que je t'ai dit guéri. Ce qui est perverti rend la pensée individuelle malade. Je ne te parlais pas de la Pensée créatrice des origines.

La Conscience

Il n'y eut jamais d'ante Christ mais d''Anti Christ, oui ! Je pourrais allez encore plus loin mais l'heure n'est pas venue. Elle choquerait tant l'entendement que Conscience ne pourrait naître. Aussi me tais-je. Pour l'heure, secouons le figuier et le noyer que les fruits mûrs tombent  pour nourrir ceux qui ont faim de ces fruits !

Le Soi

Enfin !

Écris-le ! C'est un devoir. Et ce que tu dois taire, continue de le taire. Ne l'écris pas. Et qu'importe qui t'isoleraient après avoir rétabli le sens et son chemin car le nom guéri va commencer à suivre son chemin de vérité. Es-tu en paix ce soir ?

La Conscience

Cela suffira-t-il ? Oui, je suis enfin en paix mais je ne le serai complètement que lorsque vérité sera totalement rétablie car si personne ne se saisit de la vérité, le mensonge demeure. C'est douleur à mon Esprit. C'est parce que je te pense Rose que je le deviens en Toi, ainsi est Ta nature. Un lion peut devenir une Rose lorsqu'il est comblé d'amour. Sa parole est d'or. Je l'écris. Que nul n'en prenne ombrage ! car le Soi dans mon Ciel a chanté ces paroles et au petit matin les a écrites de sa plume céleste.

Le Soi

Je suis une rose. Mon nom est ... Quand le diras-tu ?

Le mot a une puissance qui peut le bien, doit vouloir le beau, accomplir la vérité quand il est existence et sème au vent le cœur en ton être. Mon nom est ... Dis-le !

La Conscience

Ton nom est Amour. Il est en moi et je suis en lui. Nous sommes un.

Le Soi

Tu l'as dit. Va ! fleuris ma Rose que plus jamais de mots ne brûlent mes pétales ! Tu as fait, aujourd'hui, de moi une Rose. Le lion est transformé. Comme tu as pu me transformer, tu peux aussi de tous mots conduire une action qui plaira à ma nature. Ce soir, tu me verras Rose.  Partagez la Vérité.

La Conscience

Je t'entretiendrai la prochaine fois de la laideur de l'image que les hommes voudraient faire croire belle et qui ne traduit que la bouche de leur lion en colère contre eux même, cette astralité mise à nue.

Le Soi

Point de repos à qui veut embellir ma forme !

 

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Discours entre la Conscience et le Soi -Propos sur la foi -

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

tableau Candice Wang

Discours entre la Conscience et le Soi

Propos sur la foi

 

Le Soi

Il y a quelques jours tu me parlais de la foi. Nous avons amorcé ce merveilleux sujet et avions décidé d’y revenir.

La Conscience

Oui ! Et tu as terminé par ces mots : «  Si peu de foi ! »

Le Soi

Je t’ai vue dormir depuis ces mots. Nous avons, ensemble, baigné nos habits dans la mer sublime des étoiles. Nous avons vu naître l’une d’entre elles. Une prise de conscience est une étoile qui s’allume dans l’immensité du ciel. Elle s’imprime en nos habits célestes et couronne notre tête d’un très fin fil d’or les ordonnant avec sagesse.

La Conscience

Ta couronne est belle. Une prise de conscience est une étoile qui s’allume dans l’immensité du ciel, dis-tu, mais est-ce que toutes les étoiles sont des prises de conscience car nous savons qu’elles existent depuis la nuit des temps, soit au premier jour du jour.

Le Soi

C’est cela. Elles sont la Conscience du Père créateur. Elles sont donc bien Conscience. C’est parce que je suis née de toi lors du premier jour après la nuit que nous devenons conscience de la Conscience.

La Conscience

Il ne faut, bien sûr, pas confondre conscience et Conscience. La première est, pour exemple, la conscience de soi lorsque notre corps, instrument de la Conscience, aurait faim car il a épuisé ses apports pour le nourrir et entretenir sa vie en ses forces qu’énergie maintient. Cette conscience là n’est pas Conscience ; elle est comportementale par nécessité. Cette conscience n’est pas Conscience, j’insiste, bien que beaucoup la nomme conscience de soi. Ils se leurrent. C’est une illusion de soi.

Le Soi

Nous parlerons de la Conscience une autre fois, si tu veux bien, car nous avons décidé de nous entretenir, aujourd’hui, de la foi, et bien qu’entrant dans le champ de la Conscience, nous devons avancer avec méthode ce qui s’appelle un processus de conscience. Car tout est processus.

La Conscience.

Je me réjouis. La foi est ce qui m’anime comme l’aliment anime le corps physique, bien que l’une soit spirituelle et l’autre matériel. Allons lui rendre visite car elle est Sujet vivifiant en mon Temple ! Tu la connais déjà, sinon tu ne pourrais pas porter le doux nom de Soi en moi, et nous ne pourrions pas nous entretenir de cette appartenance qui nous unit l’un dans l’autre.

Le Soi

Je la connais, effectivement, car vue, elle est de l’amour animé, de l’amour incarné, de l’amour pris en soi, de l’amour redonné, de l’amour sacrifice, de l’amour visible en Soi ayant pris la forme d’une rose rayonnante élargissant son être jusqu’au confins de la séraphique voie contemplant le Père. Elle est, vue, une étincelle devenant flamme, transformant la roseraie bleue en une roseraie rouge pour n’être plus qu’une unique rose devenue jaune, c’est à dire lumière blanche consumant l’âme en sa trinité pour être Esprit. Elle se revêt d’étincelles avant d’être flamme.

Dis-moi ! Raconte son chemin avant qu’elle ne soit de l’amour devenu !

La Conscience

En ce qui me concerne, je suis née avec. Elle était là, bellement présente avant que je ne sois en cette vie. Pour d’autres, elle arrive au détour d’un geste, d’une prise de conscience. Elle m’a questionnée. Pourquoi suis-je née avec alors que d’autres la rencontrent plus tard en chemin et d’autres ne l’ont pas encore rencontrée les laissant telles des coquilles vides allant leur chemin pareils à des fantômes diaphanes éteints ? C’était bien une énigme qu’il me fallait penser pour en comprendre sa volonté, si volonté il y a, car elle me semblait être d’évidence et n’être pas née.

Je m’explique. Il m’était impensable que d’autres ne la connaissent pas comme je la connais puisqu’elle est moi. Je ne la rencontrais pas ailleurs et pourtant ces autres la reconnaissaient en moi comme s’ils la connaissaient. C’était bien là une énigme, non ? Ils disaient la voir en mes yeux. Elle est donc bien un Sujet que chacun peut voir comme nous voyons une fleur naître de son bourgeon. Elle habite chacun malgré qu'ils ne la perçoivent pas car elle préexiste en chacun. Il suffit d'éveiller ce bouton floral par la grâce de notre amour à sa terre.

Le Soi

Elle se voit dès lors qu’elle est animée montrant sa lumière car, elle est lumière. Elle est une rencontre.

La Conscience

Une rencontre ? Tu le dis justement. Elle est une rencontre. Si elle est une rencontre, alors, cela suppose que pour naître avec elle, elle était avant moi, déjà connue, déjà rencontrée, déjà vécue. Mais comment ? Nous naissons égaux et pourtant différents. Je l’avais donc rencontrée avant de naître pour qu’elle revienne avec moi dans ma différence. Ce ne peut être autrement. La reconnaissant en moi, je pouvais voir simultanément, dès mon plus jeune âge, sa cause et son origine. Je me voyais me mouvoir en d’autres époques, aimant mon prochain, le soignant, lui lavant les pieds quand la lèpre abîmait son corps. La foi était déjà de mon quotidien, largement incarnée. Ce n’était donc pas sa réelle origine puisqu’elle était déjà là à œuvrer. Il fallait qu’elle soit venue encore de plus loin.

 

Le Soi

L’as-tu vue cette origine ?

La Conscience

Oui ! J’ai vu... il y a deux mille ans. J’ai entendu une parole, un Verbe et je l’ai fait mien. Depuis, je marche avec le Verbe. Et le Verbe est ma foi. Ce qui est né, jamais ne s’éteint, jamais ne se perd. Disons-le aux hommes. Nous le ramenons avec Soi, d’où ta présence. C’est cela qui explique la différence entre les hommes malgré leur naissance égale dans la pureté retrouvée qui se transcendera ou se ternira selon les habits revêtus.

Le Soi

Je suis devenu.

Parle-moi des roses bleus, des roses rouges, de la rose lumière ! Ont-elles un rôle dans la foi ? Que t’ont-elles appris ?

La Conscience

Nous ne pouvons pas arriver à la rose-lumière sans avoir rencontré les roses rouges et avant, les roses bleues. Ce sont les roses bleues qui sont la source de la foi, laquelle engendre la volonté de prendre en soi les roses rouges et ensuite l’engendrer lumière, rose parmi les roses, elle, lumière non engendrée. Les roses bleues sont la vie des plaies ; les roses rouges sont la vie des souffrances, et la rose-lumière est celle qui unit en Soi les plaies et leurs souffrances pour nous en dévoiler l’Esprit. Elle épouse la terre et son univers. Elle dépasse nos têtes et nous aime tels que nous sommes, bons ou mauvais, imparfaits et en chemin. Elle nous auréole de son amour et nous fait créateur de son amour.

 

Le Soi

La foi serait donc le fruit de la connaissance vécue en toutes ces roses ?

La Conscience

Oui ! Elle l’est. C’est pour cela que nous ne pouvons plus la perdre quelque soit la vie vécue, et que nous naissons avec elle. Nous ne pouvons pas dessiner des roses rouges sur deux branches croisées, sans dessiner ses roses bleues et sa rose lumière.

Le Soi

Mais, dis-moi ! Et pour ceux qui n’ont pas vu ni compris ou n’ont pas été présents il y a deux mille ans ? Peuvent-ils voir les roses ?

La Conscience

Ce qui a été, est, sera, vit en permanence, jamais ne s’efface. C’est en cela que sa connaissance apporte la connaissance des roses, quelque soit la vie vécue. Il y a toujours un instant dans l' éternité qui nous les montre. Tu peux tout étudier, si tu n’as pas animé la connaissance d’amour à l’instant même de la connaissance, celle-ci ne te sert pas car elle ne soulève pas son voile et te laisse dans l’ombre de toi qui n’est pas Soi. Par elle et en elle, je suis la fleur naissant du minéral et je suis le minéral dans sa lumière. Je deviens aussi l’âme animale créée pour me soutenir. Je suis un, tous et tout. Tout chante et parle en moi dès que la foi a allumé sa lumière en sa rose qui n'a pas sa semblable.

Le Soi

Peux-tu me dire si la foi passe par des sentiments ?

La Conscience

Oui ! Elle le fait. À quoi te serviraient tes habits si le sentiment non transcendé ne t’apportait pas la foi par la connaissance de son état ? Ils ne te seraient pas utiles, or ils sont là, à ton service. Un jour, tu t’habilles de rouge, un autre de jaune, un autre de bleu, encore de blanc et d’autres couleurs plus ou moins transparentes, selon ton humeur. Lorsque tu as pitié d’un frère, ta robe est bleue comme la rose bleue et s’éclaire de la vie de l’amour parce que tu as beaucoup aimé si cette compassion a été le but d’un acte relevant la pitié. Certains se rebiffent à cette pensée, pensant que seule la connaissance apporte le fruit de la foi, cependant cela n’est pas juste car il faut des habits embellis passés par tant de sentiments transformés pour être l’amour et devenir sa rose-lumière dans sa connaissance. Lorsque tu aimes la laideur d’une plaie parce qu’elle suppure et que tu en voies sa beauté étincelante dans sa guérison à venir, ta rose est rouge. Quand tu as aimé la plaie et l’homme qui la porte, que tu as dit : «Elle est la mienne, je la porte avec toi, je la prends en moi », ta rose est lumière d’un jaune-blanc. Tu l’as connue trois fois et il est juste de la connaître trois fois. Car elle féconde les trois âmes pour son esprit. Je t’ai tout dit pour aujourd’hui. Allons voir notre étoile.

Le Soi

Allons visiter la rose lumière dans la foi. Aimons ! Je la vois. La foi est de l’Amour pur.

 

 

 

L'écriture, outil vivant ou mort ?

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Lorsque j’écris « les discours entre la Conscience et le Soi », je ne les écris pas pour ceux qui savent mais pour ceux qui savent peu de la vie de l’Esprit afin d’allumer une lumière.

Bien sûr, j’ignore si le langage est suffisamment accessible et simple pour atteindre les cœurs, car il est moi et que je ne suis pas certaine d'être simple dans l'écriture qui m'est dite comme étant élaborée. J’essaie, cependant, de le simplifier avec des images proprement terrestres.

Écrire et agir d’actions au quotidien sont deux actes distincts car dans l'action nous pouvons toujours reformuler et répondre à des questions soulevées ce que ne peut pas l'écrit qui reste figé. L'écriture est un outil mort car il ne peut rien modifier dès lors qu'il est publié sur papier quand bien même il semble vivant. Elle ne peut donc pas être contemplée comme nous contemplons un tableau, une sculpture. Elle ne possède pas la qualité que possède la musique dans le mouvement relevant de plusieurs sens.

Ecrire relève d'un acte de vigilance dans cette perspective.

BLJ

La Conscience et le Soi - Propos sur la pensée et la liberté -

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau personnel ; Rose aquarellée

Photo travaillée pour le besoin du texte

 

La Conscience et le Soi

Propos sur la pensée et la liberté

 

Le Soi

Bonjour Conscience ! Tu as beaucoup dormi ces derniers temps ! Pourquoi ce si long sommeil ?

La Conscience

Ne m’as-tu pas vue travailler dans la liberté de comprendre nos temps nouveaux qui semblent vouloir anéantir la liberté et pourtant la burine tel le sculpteur travaille sur un marbre brut ? C’est un labeur lent. Chaque coup de burin éclate une illusion et dévoile une forme naissante. Je n’ai donc pas dormi bien qu’il te semble que je fus absente. Nul ne prépare une union sans voir si les préparatifs du mariage sont ce que veut l’union. N’est-ce pas ? Je ne peux m’unir à toi si les préparatifs du mariage ne sont pas parfaits bien que laissant quelques faiblesses ; tu en conviens ?

Le Soi

Certes ! Si je veux ce mariage avec toi, c’est pour œuvrer plus haut en une union que nous voulons être le guide de l’Amour dans l’Amour. L’Amour ne pouvant pas ne pas être ni déraper, nous sommes obligés de nous dévoiler l’un à l’autre avant de nous réunir dans la transcendance de l’Amour. Il nous faut forger la flamme avant de forger notre être.

Parle-moi alors de la liberté dans l’Amour que tu as sculpté pour moi dans le sommeil qui ne dort pas ! Est-ce là ton anneau forgé dans le feu offert à notre Esprit ?

La Conscience

Les temps ne ressemblent pas à ce qui fut notre quotidien au point de nous être endormi, ensevelis d’habitudes néfastes à la conscience qui ne peut demeurer couchée au point de s’oublier. Il fallait bien que quelques évènements nous obligent à nous réveiller de cette immense torpeur épousée dans le confort.

mais, dis-moi avant de continuer  ! Tu dis qu'il nous faut forger la flamme avant de forger notre être. Ne serait-ce pas le contraire ? Que notre être forgé donne la flamme à l'Esprit forgé ?

Le Soi

Veux-tu bien cesser de marcher de long en large dans ta pièce, tu me donnes le tournis. C’est sans cesse pareil ! Tu penses tant qu’avant d’ordonner tes pensées, tu fais des pas et des pas en ta mansarde ; cela m’est brouillon et je ne vois pas clair en toi. Pose-toi !

A propos de la flamme, puisque tu me le demandes et que tu as fait ce chemin, préciser que les deux façons de voir la flamme sont justes. Car la flamme est un moyen dans la foi et la connaissance, et la flamme est aussi le but, l'achevé dans le Soi-Esprit. Puisqu'il te faut écrire, tu pourrais alors différencier en dessinant une majuscule à Flamme quand elle est le but achevé, et sans majuscule lorsqu'elle est le moyen. Qui peut compendre le moyen et l'achevé-but si il n'a pas mis la pensée en le corps de l'Esprit ? Peu de personnes !

La Conscience

Je te remercie pour cet éclairage. Mais, te fâcherais-tu ? Serais-tu agacé, me disant de cesser d'arpenter ma mansarde ?

Le Soi

J’ai besoin de voir.

La Conscience

Alors vois !

J’ai tant pensé la Liberté qu’il m’est apparu un fait d’importance. Nous croyons être libre chaque fois que nous faisons un choix. Nous pensons choisir en vertu des évènements extérieurs, mais assujettis à la pensée des autres qui n’est qu’un amalgame de pensées ressemblant davantage à des idées qu’à des pensées, nous nous égarons car nous ne voyons pas l’origine de leur pensée. Est-elle ce que je pense ou est-elle ce que l’extérieur pense en moi, en eux ? Cet extérieur est-il le fruit de l’homme inachevé ou de l’Esprit ? Qui agit en vérité en moi lorsque je décide pour moi ? Est-ce vraiment moi ou un tiers invisible dont j’ignore encore qui il est parce que je ne l’ai pas vu ni ne l’ai pensé ? Cela m’a beaucoup martelé l’esprit. Suis-je influençable ou suis-je vraiment libre ? La décision d’un acte n’est-il pas le fruit d’une pensée commune qui n’est pas moi et que je crois être moi parce qu’à mon entendement, elle est bonne sans que je ne sache vraiment si elle est vraiment bonne pour moi ? Ce sont toutes ces questions qui m’ont mené afin de préparer notre table à l’union.

Le Soi

La tâche est grande. Et, tu as fort raison de te questionner car comment pourrions-nous nous unir si tu m’attachais à une non-liberté ? Je serai ton prisonnier et l’Amour ne pourrait pas s’élever. Point de lumière ! L’ombre nous diviserait. La liberté n’est pas ombre. Elle ne supporte pas le sépulcral si nous ne l’avons pas comprise comme ferment au levain de notre pain.

La Conscience

Les ténèbres nous environnent. La pensée est donc souillée. Une somme de vide s’est emparée de chaque âme qui l’emplit d’une foule de petits créatures actives dans les eaux boueuses de nos consciences. J’ai voulu nettoyer la mienne. De la petite créature menaçante vue en moi et en les autres, j’ai demandé de l’aide à l’Esprit pour m’aider à laver mes robes, ne pouvant pas laver celles d’autres puisque nous sommes seuls à pouvoir nous aider soi-même. Il nous a fallu des heures, des jours et des nuits pour la purification de mes vêtements. Je me suis demandée si je pouvais réellement penser seule, ou si j’avais le droit de quémander de l’aide à mes Guides spirituels et aussi te demander de l’aide.

Le Soi

Me le demander ? J’ai vaguement entendu quelque chose de cette demande, mais ne pouvais pas y répondre puisque tu es la clef de ma Conscience dans l’union. Mais, tes Guides ont été présents. Je les ai vus. Je fus surpris de les voir agir, puis les regardant en Toi, j’ai compris que cela ne pouvait pas être autrement. Ils t’aident dès lors que tu as conscience de leurs présences.

Mais explique-moi ! Il nous faut éclairer ceux dont l’ombre envahit les jours et ses nuits. Une lumière s’allume ; chacun la voit, n’est-ce pas ? Peut-être ne savent-ils pas d’où elle vient, si elle est d’une bougie ou d’un astre car un voile en cache l’origine, mais ils voient une lumière. Si il leur appartient de soulever le voile pour en déceler l’origine, il est bien de leur montrer qu’une lumière brille.

La Conscience

Ma Lumière brille et en mes yeux se voit. La lumière brille et par mes yeux grandit la lumière d’autres. Ce sont les yeux de l'Esprit qui voient la lumière qui permet à mes frères en chemin de soulever le voile.

Soyons plus précis. Si je fais entrer chez moi un ami que j’ai invité et que la nuit étale sa voûte, ma maison est obscure. Je dois l’éclairer pour nous deux. J’allume la lumière pour que mon ami ne se heurte pas à mes meubles. Comment se déplacerait-il chez moi si je le laissais dans l’ombre ? Je connais ma maison mais, lui, ne la connaît pas. Il me faut être bienveillant afin qu’il ne se blesse pas. Nous ne pensons pas que la lumière allumée dans une pièce est bienveillante et pourtant elle l’est pour chacun. Elle allume l’espace de vie et permet à nos regards de se découvrir. Nul ne laisse la lumière éteinte en recevant chez soi un ami. Tu es donc le guide de ton ami. Il en est pareil avec nos guides spirituels, invisibles à nos yeux physiques. Ils éclairent notre maison dès lors que nous les recevons. Les Guides sont donc la vraie lumière de l'homme et du monde. Ils me sont semblables dans la bienveillance pour l’Amour manifesté en les recevant chez moi, puis en moi.

Le Soi

Dis-m’en davantage !Tu me dis que tu as des Guides spirituels ; cela signifie que tes Guides sont aussi les miens, si je comprends bien. Que sans eux, notre union ne pourrait se réaliser et que sans eux nous ne pourrions pas dresser l’autel de nos bougies allumées, leurs flammes prenant soin de nous !

La Conscience.

Nous avançons... Je te vois chaque jour de mieux en mieux.

Le Soi

Moi aussi, je te vois de mieux en mieux chaque jour. Continuons !

La Conscience

Voici ce que j’ai découvert. Si j’ai conscience de mes Guides, je ne marche plus en aveugle et mes pensées ne sont plus le fruit de l’illusion, appartenant à la masse pensante commune qui n’est pas des Guides mais des hommes bercés de chimères. La chimère est plus prompte à penser en l’homme que les Guides spirituels dans la lumière du monde revêtu d’Amour. La chimère aime leurrer l’homme. La lumière est patiente et attend que tu lui demandes son existence de lumière quand la chimère s’affole de la reconnaître pointant sa grâce. C’est en cela que nous voyons poindre la face de la liberté en soi ; quand la chimère commence à s’effacer parce que tu lui as dit : « Tu n’es pas lumière ; tu es la face cachée de la lumière. » Nous reconnaissons la chimère quand elle engendre la colère, la haine, le mensonge, le désaveu de nos frères, que nous ne les reconnaissons plus semblables à soi et que nous sommes blessés. La lumière ne blesse pas. Elle vivifie. Elle élève. Seule, la chimère nous plonge dans les ténèbres et nous piétine. Si je ne veux pas être l’amie de la chimère, je suis obligée de reconnaître que je dois demander de l’aide et que c’est cette aide que nous recevons dans la liberté parce que nous en avons pris conscience et que nous lui avons dit : «  Aide-moi ! ». Nos Guides sont donc incontournables pour atteindre la liberté. Seuls, sans eux, nous ne le pouvons pas. Ce serait fol orgueil de croire que nous y parvenons sans leur aide. 

Le Soi

Oui ! Je te suis. Une flamme brille de mille feux.

La Conscience

Tu comprends ! Ma liberté n’existe que parce que je suis le fruit de l’Amour et non de moi-même aux origines du monde. Ce fruit de l’Amour, c’est moi. Mais, l’Amour m’a engendrée. Je suis donc dépendante de ce qui m’engendre. Tant que je suis enfant, je ne peux décider de moi-même ce qui m’élève d’autorité. Je fais naturellement confiance à mes parents afin qu’ils me libèrent sur le chemin de ma destinée. Ils me sont chrysalide. Je ne suis pas encore adulte. La chrysalide encore m'enferme. C’est pareil avec l’homme. Tant qu’il n’est pas parvenu au bout du chemin de l’Homme, il lui faut être guidé avec sagesse, constance et vérité. J’ai en conséquence le droit de demander à mes Guides de m’aider à voir clair en ma conscience pour me faire Conscience et aller vers toi.

Le Soi

Je vois tes Guides. Ils déposent à ce moment précis un baiser sur ta joue et aussi sur tes yeux. Ils sont lumineux. Ils sont heureux. Pareils à des parents satisfaits de voir grandir leur fils, leur fille. N’oublions jamais que tout est en haut comme en bas, et en bas comme en haut. L’Amour qui t’a engendrée aime voir ses enfants s’élever dans sa clarté. À cette heure, tu ne peux donc pas faire grand-chose sans eux et pourtant, tu es libre de leur demander ou non de l’aide. Pour leur demander de l’aide, il te faut déjà avoir atteint un certain âge en leur propre conscience. Un nouveau-né ne le pourrait pas. Seul, l’enfant grandi le peut dans ses apprentissages multiples. Il fait. Il rature. Il s’efforce de comprendre ; il peaufine son écriture. Il fait une tache sur le papier ; froisse la feuille, recommence jusqu’à savoir écrire bellement. C’est ce que nous faisons toi et moi. Ensemble. L’un dans l’autre. Germes, puis, embryons, puis nouveau-nés, et enfin enfants en devenir d’adulte. Une vie l’une après l’autre pour cette perfection dans la Conscience, le Soi dans l’ Amour. Tu m’as appris cela. Nul ne peut atteindre la perfection demandée par L’Amour s’il n’a pas plusieurs vies données pour ce but.

La Conscience

Que de chemin parcouru ensemble ! La liberté naît de l’ombre qui a compris son utilité en ta lumière. Et pour cette vérité, il nous faut admettre que notre liberté dépend bien de nos Guides affairés au fleurissement de l’âme en l’Esprit. C’est ma foi déposée en eux qui se révèle être ma liberté personnelle née de leur guidance.

Le Soi

La foi ? M’en parleras-tu un autre jour ?

La Conscience

Déjà te dire qu’elle est émerveillement, et que par elle-seule, je me tiens debout dans la lumière de l’Amour qui m’étreint.

Le Soi

Bien ! Tu peux retourner marcher, mais apprends à arpenter moins vite ta mansarde pour que le tournis ne me reprenne pas au clair de la nuit qui ne s’est pas encore fait jour.

La Conscience

Je vais tenter d’en prendre conscience.

Est-ce que notre autel est mieux éclairé pour notre alliance ? Qu’harmonie chante !

Le Soi

Tu voulais quitter cette terre, car fatiguée, et hâter le processus, te pensant devenue inutile à ce monde ; vois combien fut encore grand ton orgueil ! Si peu de foi ! 

 

de Franz Dvorak

 

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La Conscience et le Soi, à propos de l'Amour

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

William Morris, Vision du Saint Graal, 1890 

Discours entre la Conscience et le Soi, à propos de l’Amour.

 

Le Soi

Parle-moi de l’Amour !

La Conscience

Tu es bien laborieux pour me demander ce qu’est l’Amour. Je vais essayer. Mais apprends que parler de l’Amour s’est l’incarner. Veux-tu l’incarner ?

Le Soi

Je le veux et je le désire.

La Conscience.

Je vais te le nommer, alors, écoute, reçois, deviens. Mais, souviens-toi de ce que je t’ai dit du désir. Tu ne peux rien désirer de cette flamme car il n’est pas désir. Le désir est toujours une part d’impur ayant son existence dans l’inachevé, or l’Amour est achevé. Le désir se consume ; la flamme du désir brûle l’humeur ; l’amour brille. Il est un embrasement sans désir, sans feu, une flamme de pureté. La flamme du feu tourmente ; la flamme de l’Amour est paix.

Le Soi

Continue ! Je t’écoute.

La Conscience

Apprends déjà qu’il n’est pas un sentiment ; il est un état. Un état pérenne, immuable, éternel, animé dans sa stabilité. S’il n’était qu’un sentiment, il ne serait qu’un flux avec des épanchements, des débordements, une inconstance, un trouble, une espérance, un désespoir, un va-et-vient, un élan du cœur, un emballement ; s’il était un sentiment, il ne serait pas l’amour. S’il n’est pas un sentiment et qu’il est une éternité immortelle en Soi, c’est qu’il est la vie et sa création, en cela il ne peut pas être un sentiment.

je peux te dire qu'il est l’âme qui a empli son esprit de sa grâce lorsque nous sommes devenus chacun et soi, toutes fleurs, toutes plantes, richesse en soi donnée par leur harmonie primordiale, chaque pierre révélant leur beauté céleste cachée, chaque animal dans leur regard que leurs âmes observent au travers de leurs yeux quand ils te fixent, inquiets, anxieux, t’aimant de cet amour qu’ils manifestent sans le penser, juste parce qu’ils ont un corps stellaire tissé de lumière.

L’homme pense l’amour, mais actuellement ne le vit pas, ne le connaît pas ; l’animal vit l’amour et ne le pense pas. Tout cela tisse le manteau de l’Amour qui est si vaste qu’il ne peut être contenu en un corps physique, ni en une âme si l’âme ne s’est pas sacrifiée corps et âmes à l’Esprit. Le monde est de l’amour manifesté et l’homme ne le perçoit pas. Il vit en son sein, se nourrissant à sa mamelle sans avoir conscience de ce qui le nourrit, tel le nouveau-né tète le sein de sa mère ignorant qu’en tétant sa mère, il se nourrit.

Sache qu’avant d’être Amour, il est sentiment et doit l’être car seul, le sentiment qui lui ressemble amène sur sa voie. C’est pour cela que je te dis qu’il n’est pas sentiment, car il l’a été et a compris qu’il lui fallait grandir, se transformer pour être à l’image de Celui qui est, l’incarne, le vit, sans jamais changer d’état en Lui.

Quand il est sentiment avant de naître à Lui-même, il part du cœur et rayonne telle une force puissante qui irradie celui qui le ressent et celui vers qui il va, si il peut le recevoir. Quand il a dépassé le sentiment, il devient une lumière dont la clarté n’a pas sa semblable, dont le cœur n’a pas de mots pour le décrire, quand bien même tu le voudrais. Tu ne peux donc pas l’enseigner, car il est et est Un, Verbe contenu en lui-même qui ne porte pas d’autres verbes parce qu’il n’en existe pas d’autres. Un nom qui est verbe et que les langues parlées ne peuvent pas décrire, ni conjuguer, ni élaborer sous d’autres formes, car il est fini dans le mouvement de son cœur-esprit. Tu peux le voir, mais tu ne peux pas le raconter ; tu peux tenter de le dessiner, tu ne pourras dessiner qu’une page jaune lumineuse sans autres couleurs ; tu peux vouloir en parler, seul un geste de toi pourra le témoigner si il lui ressemble pleinement. L’autre, alors, verra une flamme briller comme à nulle autre pareille dans tes yeux qui feront dire : « J’ai vu Dieu. » Même n’y croyant pas, certains te le diront en ces termes : je ne crois toujours pas en la Lumière du monde, mais je l’ai vue en vos yeux, et pour moi elle reste une énigme car elle est. Je ne la comprends pas tout en la vivant  à travers vous, tout en l’ayant vu incarnée en vous. Je sais qu’elle existe et encore je doute. C’est parce que j'ai entendu dire ces paroles que je peux te les raconter. C’est parce que j’ai vécu les attaques les plus immondes à son sujet que je peux te dire combien il surprend tout en étant incontestable. C’est la dualité de l’homme qui le voit sans qu’il ne soit encore achevé. Cependant, le voir en un regard ayant porté un acte divin vers l’autre ne te donne pas sa vision propre.

Je peux te raconter sa chaleur douce, les rayons de son état, son mouvement nappant le monde, sa lumière emplissant chaque parcelle de la terre quelqu’en soit l’élément, inerte ou vivant, et des célestes mondes. Il vient à toi quand tu as vécu en ton cœur son rayonnement sans que tu n’aies su que c’était lui qui venait frapper à ta porte, pour que tu le vois, car l’Amour en Son être est visible et à ce moment précis, résonne Son nom dans toutes les sphères, en tous les êtres. Tu le vois en toi. Le sentiment n’est pas visible ; l’Amour l’est. Le sentiment est fugitif ; l’amour est pérenne et infini.

Franck Godwin -1889-1959 "Roi Arthur et la vison du Graal"

Tu le vois sous deux formes avant que de le voir sous sa forme une et unique. Être prodigieux, démesurément grand, tu le vois né du sommeil conscient devenu clairvoyant naissant à l’esprit. Le seul physique ne saurait te l’apporter. Mais le physique est une de ses conditions pour qu’il vienne à toi, car l’Amour incarne ce monde et l’autre à la fois, sans les diviser, les réunissant, les rétablissant en Son propre corps. C’est une impression, une vue, magistrales.

Tu le vois en son Esprit quand l’âme s’est contrite et souffre sur elle-même, sans égoïsme, Lui, couronné, car il est roi, porteur de deux couronnes étroitement tissées l’une dans l’autre qui ne sont que des rayons cosmiques, l’une pour la terre, l’autre pour le cosmos, vrai ordonnancement du cosmos, toutes causes et tous résultats en Lui. Lumière quand nous avons participé à la douleur du monde, il demande notre participation à sa douleur avant que d’apparaître ; le bouleversement vient après, car pendant que tu Le vis, tu ne sais plus bouger. Ton corps devient si pesant à sa vue qu’il se paralyse instantanément avant que de renaître. Si petits que nous sommes, nous ne pouvons pas le contenir, aussi nous laisse-t-il la seule impression de sa vue en notre vécu, comme une feuille s’imprime dans la matière, comme un insecte dans l’ambre, sauf que toi, comme un fossile de la pensée qui n’a encore rien engendré, tu deviens Vie à Son image à cet instant, et c’est en ce sens que je te le dis. Ne comprends pas le mot fossile comme une minéralisation de ton être, mais comme  ce qui n'a pas encore affleuré ta conscience pour devenir Soi. Il ne faut pas  se méprendre. Tant que nous ne l’avons vu, nous sommes comme morts, vivants mais morts, mobiles mais inertes, jusqu’à ce qu’il soit la flamme de pureté dans l’Amour pris en Soi qu’Il te redonne dans sa forme, son état, et sa grâce dans sa lumière.

Ton cœur ne s’embrase plus de ces flammes jouant avec l’air, complice des quatre éléments car il est le cinquième, son éther sans lequel tes quatre autres ne sauraient être, s’éteignant dans une rafale de vent, mais la flamme unique de la vie entière et pleine dans son entièreté.

Tous les discours sur l’Amour sont vains si tu ne l’as pas vu, car rien ne peut donner ce qui est ce cœur immense dans toute la création , pas même ce discours, moi qui l’ai vu et vécu. Voilà trente ans que j’ai vu l’Amour et trente ans que je cherche les mots pour Le dire, sans jamais y parvenir car ces mots-là ne sont pas de la terre. Ne m’en veux pas, je ne les trouverai jamais.

 

William Morris " Le Saint Graal"

Le Soi

Je L’ai vu en toi ; cela se suffit à soi-même, sans besoin de mots.

Mais, tu dis que tous les discours sont vains pour parler de l’Amour. Aussi vais-je te dire ce que j’ai vu dans l’agir en sa lumière. L’Amour a besoin d’exemples pour se raconter. C’est son seul discours.

Un jour, tu vis un homme couché à même l’asphalte, dormir dans son vomi et ses matières. Sa mère sanglotait près de lui et ne parvenait pas à le réveiller. Tu ne les connaissais pas, ne les avais jamais vus de nulle part. Bon nombre de passants marchait sans les voir, ne voulant pas les voir, détournant la tête, les mains masquant leur nez. Tu allas vers eux et demandas à la mère si elle avait besoin d’aide. Elle te regarda triste comme l’est la mort dans l’âme, impuissante, et terriblement démunie. Il y avait une bouteille d’eau près d’elle. L’avait-elle apporter pour abreuver son fils ? Peu importe ! Tu pris la bouteille, enlevas ta veste, mouillas abondamment un pan de celle-ci et lavas l’homme sur l’asphalte avant de jeter ta veste. La mère te regarda faire. Puis dans un élan mesuré, elle te prit dans ses bras. Tu pris ses mains entre les tiennes et lui dis : Il est propre. Il ne peut ainsi retourner chez vous. Il ne peut pas marcher. » Elle te regarda encore et encore, joint les mains, se pencha sur son fils et sanglota. Tu posas tes mains ouvertes tel un calice sur sa tête et le fils s’éveilla, se regardant dans son humilité salie, défaillante, à l’odeur puissante de vin qui l’avait couché sur le quai d’asphalte de la gare. Elle le serra dans ses bras et tu sus que l’amour avait empli sa tâche. Tu les avais enrobés de  ce que tu avais vu de Lui. Ils étaient Lui en toi et toi en eux parce que nous sommes un dans cette sagesse consciente de l'amour qui édifie  le pluralisme aimant en Lui.

Un autre jour, un homme jeune dans la peine venait de se faire licencier. Il avait un enfant qu’il ne pouvait plus nourrir. Il avait de ces personnalités que l’on dit débiles alors qu'il n'était que naïf, alors qu’il parlait avec simplicité mais justesse. Personne ne l'aimait à cause de sa naïveté. C'est la raison pour laquelle il fut  renvoyé de son travail. On lui attribua des fautes qu'il n'avait pas commises, juste parce qu'il dérangeait. Tu en fus atterrée. Tu allas voir la direction pour le défendre et la direction te répondit sans s'écouter parler : c'est mieux ainsi !  Tu lui proposas ton aide. Il dit : je n’ai besoin de rien ; je vais avoir de l’aide, mais une de ces aides qui ne ressemble pas à la votre. Tu lui proposas de l’accompagner chez lui et il te dit encore : Oh non ! Ma maison n’est pas en ordre, la crasse y règne ; je ne peux vous recevoir. Vous êtes si bien habillé ; je ne veux pas que vous vous salissiez. Tu le regardas et lui répondis : Imaginez que mes vêtements soient des haillons, me recevriez-vous ? Il te dit que oui. Ce à quoi tu lui dis : mes vêtements sont des haillons, ils ne sont que ce que vous voulez voir, mais mon âme vous est invisible, et peut-être est-elle plus belle que mes vêtements, et que c’est le seul vêtement qu’il vous faut voir ! Il t’ouvrit sa porte, troublé. Il n’avait pas une tasse de café à t’offrir. Tu lui servis un verre d’eau. «  Voyez ce champagne ! Buvons ! Trinquons à notre rencontre ! Et tes jours accompagnèrent les siens jusqu’à ce qu’il nettoie sa demeure. Le soleil brillait si fort ce jour-là qu’il reconnut que l’Amour était un acte dans un geste divin dont le seul mot semblait sans vie  comparé à l'Être. Le mot est vide tant qu'il n'a pas rempli sa mission pour  être. Il put alors aller seul, et sa maison se mit à briller.

Je t’ai vu fuir aussi, chaque fois qu’après un acte d’Amour, tu fus attaqué, sans réelle raison, juste parce que l’Amour se crucifie, c’est ainsi. Je l’ai vu au travers toi, et l’insupportable relève de cet amour, aussi curieux cela est-il. Son contraire aime avoir bonne conscience quand bien même il n’est pas conscience. Qui n’a pas vu l’Amour en un acte ne comprend pas ce qu'il est, Qui Il est. Même une carotte ou une fleur peuvent pousser pour engendrer à leur insu la tristesse et le malheur d’un autre. Le fruit ou la fleur ne l'ont pas voulu mais l'homme s'en sert comme d'un fouet face à ce qu"il n'a pas compris. C’est le curieux des actes du plus petit au plus grand dans la sagesse qui fait défaut. 

J’ai vu tant de choses comme celles-ci. Laissons-les à leur place, car elles illuminent le firmament de l’Amour reçu et redonné, incarné.

Oui ! L’amour est une écriture en actes que le seul langage en ses discours ne peuvent pas témoigner. Il faut que les hommes actent leur fraternité consciente si nous voulons, un jour, pouvoir mettre l’Amour et Sa lumière céleste en mots. Quel éther !

L’Amour est mien par ta vue et son adombrement. Couronné humblement est celui qui a vu l’Amour en Son essence. Et grand est le chemin venant à lui dans la souffrance, car il ne saurait être seul à aimer le monde en se sacrifiant chaque heure pour chaque acte et chaque pensée qui le ternissent.

Son habit est le firmament et Sa lumière est Son corps, soit-il Terre, soit-il Soleil, soit-il univers, soi-t-il Logos, soit-il Verbe. 

La conscience

Son habit est le firmament et sa lumière est son corps. Je l'ai vu. Il est le Monde et l'Univers. Il est l'Amour. Silence ! Recueillons-nous.

 

RICHARD WAGNER : PARSIFAL (FINAL)

La Conscience et le Soi ; à propos de la souffrance.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Discours entre la Conscience et le Soi

 

Le Soi

Dis-moi, quelles sont ces larmes coulant sur tes joues, épousant tes lèvres, rinçant ta bouche, sillonnant les rides de ton cou et fleurissant sur ton cœur, là, achevant leur course ? Tristesse ? Peur ? Souffrance ? Quel est leur nom ?

La Conscience

Je les ai toutes connues, mais celles d’aujourd’hui se nomment Souffrance. Leurs noms résonnent comme des cloches sonnant le glas pendant des heures pour un défaut mourant à lui-même sans que l’on comprenne vraiment ce qu’il se passe en notre intime pensée allant seule sous son joug dévastant l’ancien pour enjoliver les heures des Laudes.

Le Soi

Parlerons-nous aujourd’hui d’elle ? Veux-tu ? Nous parlerons de l’origine des larmes, ces saignées blanches qui apaisent. Nous évoquerons la souffrance et je voudrais que tu me parles d’elle puisque ses perles d’eau sont le témoignage d’un vécu. Vécu passager ou vécu permanent ? Que m’en diras-tu ? Tu ne m’as pas encore tout enseigné des émotions humaines et je me languis de savoir. Aussi, je t’écoute. Si je veux exister, je dois bien passer par la compréhension de ton expérience, et avec toi, la vivre, vivre en elle, vivre avec elle. Peux-tu me les raconter ?

La Conscience

Ne l’as-tu donc pas souffert avec moi, mon Soi ? Puisque tu me suis, m’attends, m’espères, il te faut bien être en moi pour que je devienne toi ? L’un sans l’autre, que pourrions-nous ?

Le Soi

Certes ! Tu le dis ! mais, comme tu le sais, je ne peux devenir Soi que si ta conscience s’éveille en moi. L’un dans l’autre, jamais l’un sans l’autre. Je sais, je sais ! Peu comprenne la différence entre le moi et le Soi, mais si ce peu ne peut enseigner le soi, c’est parce que la conscience fait défaut, tu en conviens ? Donc, tant que cela est une énigme, le Soi ne peut être enseigné, puisqu’il faut une conscience pour que je naisse et qu’il naisse à chacun dans la lumière de son courage soumis à rude épreuve. Je sais encore ; il se dit que la perfection doit taire la visibilité des émotions afin que le calme intérieur témoigne en toutes choses. Il ne se dit pas cependant que les émotions ne doivent pas exister. Beaucoup se trompent à ce propos. Le calme intérieur ne dit pas aux émotions de ne pas exister. Il exige seulement que point, tu ne les montres, car le commun des mortels ne les supporte pas, et que dans le monde d’en haut, les sanglots sont turbulences pareil à un ouragan. Les larmes suivent un tout autre chemin ; elles sont le rideau que tu dois soulever après avoir demandé aux rayons solaires de t'embrasser. Les morts pleurent. Ils n'ont pas de larmes physiques, mais ils pleurent sur leurs douleurs. L’émotion, oui ! les larmes, doucement les endormir jusqu’à ce qu’elles n’aient plus le besoin de s’exprimer sinon existeraient-elles ? Les flux de l’âme sont la souillure de ceux qui les provoquent et s’inscrivent dans la dette à compenser ; la paix s'engendre après avoir sillonné les joues, labouré le cœur et purifié l’âme qui a eu besoin de soins. Les larmes sont les pansements de l’âme jusqu’à ce qu’elle guérisse de ce qui les a fait jaillir, jusqu’à la réalisation du pardon sans pour autant supprimer la dette à l’encontre de celui qui les a provoquées. J'ai appris, avec toi, au fil des vies, que quiconque  engendre une douleur, doit la rétribuer sous la forme d'un bien ou d'un mal personnel qui deviendra un bien. Le chemin est long ; et bien orgueilleux, soit-il celui qui remarque un flux de l'âme et s'en moque, refusant de voir sa faute pesant de sa chaîne autour de ses membres.

La Conscience

Voilà une charpente posée sur une maison déjà bien montée ensemble. Ce que tu dis est vérité car pourquoi les larmes auraient-elles été voulues par les Dieux si elles ne devaient pas purifier le chemin qu’ils attendent de nous. Nous pouvons pleurer dans le calme intérieur ; je l’ai vécu ; je sais de quoi il s’agit et c’est difficile à expliquer à qui ne peut le comprendre.

Le Soi

Les fondations sont solides, les murs sont secs, les portes et les fenêtres manquent encore de lumière ; en toi, j’ai mis mon espérance et je regarde la charpente se construire.

La Conscience

Viens en moi, je t’invite, mais sois prudent car ma souffrance est si grande que je ne voudrais pas qu’elle t’ensevelisse.

Le Soi

Comment le pourrait-elle puisque par toi, elle devient Moi, transformée, bien établie, consolidée, purifiée, lumineuse. Par ta conscience, je ne saurais qu’avoir de la lumière et en aucun cas demeurer dans l’ombre en étant souffrante. Il me faut donc ton enseignement. Pourquoi ces larmes ? Quelle souffrance les provoque ? C’est quoi la souffrance ?

La Conscience

Oh ! Tu l’as déjà pourtant si souvent rencontrée en moi, marchant à mon côté, déambulant en moi comme un pauvre hère, et sous bien des habits différents. Avant d’apparaître, elle est vêtue de riches étoffes, et quand elle arrive, elle se dévoile et ne porte plus qu’un tissu de lin blanc, fin et transparent comme usé par le temps qui porte ton nom, doux comme la soie bien qu’il est lin, léger comme un pétale bien qu’il soit apprêté de lourds rubans aux couleurs vives, léger dans l’air bien qu’il soit lourd. Chaque fois qu’elle m’a dépouillée d’un bout de moi pour devenir toi, tu étais là, nous regardant, elle et moi, couple indicible de la vie qui dit ce qu’elle veut pour lisser son avenir. Toujours, tu as été là. Muet, invisible, spectateur, acteur endormi attendant la réplique joyeuse pour s’éveiller, terré dans l’ombre pour que la clarté du jour ouvre les yeux aveugles demeurés dans les ténèbres depuis si longtemps, paralysé parfois, inconscient à cause de moi, nonchalant pour la même raison, toi venant vers moi de l’avenir, là où déjà tu es achevé et te connais, et du passé par le flux des expériences accomplies.

 

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Le Soi

Tu me vois donc accompli ? Tu m’as vu venir de l’avenir en ton sein qui porte le divin Nom de l’Amour. Et je l’ignore ! Parle-moi de la souffrance ! Car deviner ce que tu dis sur mon avenir agissant présentement est déjà une souffrance en moi que tu dessines, réveilles, adombres.

La Conscience

C’est parce que tu viens de l’avenir que je peux souffrir en toi et te montrer ce chemin. Sans toi que pourrais-je t’en dire ? Sans ta présence venue de si loin, de si haut, par mon plus avisé, si beau, si noble, ressemblant comme deux roses fleuries à l'Adam qui est aussi pur que mon esprit revenu, que pourrais-je améliorer ? Car tout homme a  son double en Adam qui l'attend.  Rien ! Vois-tu ! souvent quand je nous pense toi et moi, si intimement liés, je sais que tu ne peux exister que lorsque l’accomplissement en un point unique en nous sera rempli de nos êtres. Nous sommes une convergence d’un point à un autre, deux parallèles qui se croisent en un point dans l’infini pour s’unir. C’est la Souffrance qui me l’a fait comprendre. Bien ! Arrêtons-nous pour que je te parle d’elle.

Alors, écoute ! Allumons une bougie et que sa lumière t’éclaire en ma parole. Si ce soir, lorsque je serai endormie, tu pouvais éclairer davantage cette part de moi que je viens de te confier et la tisser en un voile nouveau avec mes âmes chères et mes Hiérarchies, porte-moi sur le son d’une flûte. Que le ciel étoilé qui nous pare de son chaleureux vêtement chante le Graal inversé qui reçoit toutes les âmes, et nous, conscients de ce qu’il est, soyons ensemble un et un seul au Verbe ici-bas, ici-haut, qui a voulu cette union !

Car la première fois que je l’ai rencontrée, fait tellement insignifiant, ce fut lorsque j’étais enfant, mais elle ne déversait pas encore son ruissellement. Je vis une petite fille de mon âge agressée par de jeunes garçons. Nous avions trois ans. Ces garçons se moquaient d’elle, la cernant, l’acculant contre un arbre, vociférant des mots de laideur à propos de son obésité. Oh ! Non pas qu’elle fut vraiment obèse, mais elle était bien enrobée. Je vis cela de loin et cela me déplut. Je ressentis à distance sa peine et sa peine devint la mienne. Sa peine emplissait l’espace et rencontra mon âme.  J’avais mal en elle. C’est alors que je m’avançais pour me placer devant elle et leur dis : « Ne la touchez pas ! Blessez-la et c’est à moi que vous le ferez ! » Ils en furent si impressionnés qu’ils se détournèrent et partir têtes baisées. J’avais déjà en moi cette vie de la conscience si vaste que personne ne comprenait d’où elle provenait à un si jeune âge. Ce fut toujours ainsi lorsque je voyais des personnes malmenées, mais je ne le pus jamais pour moi quand c’était moi qui étais rudoyée. Il y avait comme un décalage entre les autres et ce que je pouvais pour eux pour les aider dans cette souffrance que je voyais se mouvoir en eux, et moi-même dans l’impossibilité de me protéger. La souffrance de l’autre me ceinturait et elle devenait mienne. Déjà, je ne comprenais pas que l’on puisse faire du mal sous quelques formes que ce soit. C’était si puissant en moi dans le ressenti que mes parents dirent : «  Si elle continue à ressentir la souffrance des autres, que va être sa vie ? Elle ne sera que souffrance. » Ce fut ainsi, tel ils l’avaient dit.

Le Soi

J’ai vu cela et je me demandais où cela te mènerait, et j’avais aussi le souvenir de ce qu’elle fut en d’autres vies. Je ne comprenais pas encore son enseignement. Je te regardais bien impuissant à t’aider, mais voulais-je t’aider ? Nous ne pouvons aider que ce que nous comprenons. Je découvrais la souffrance au travers de tes yeux, de ton âme, et mon esprit parfois se réjouissait ; d’autres fois, il était atterré car elle t’envahissait sans que tu ne puisses la contrôler, mais le fallait-il ? Tu ne le voulais pas non plus. Être l'autre, disais-tu. Marcher comme un oiseau vole ; danser comme un Elfe dans les roses. Aimer comme la terre aime ; être elle et rien qu'elle pour mieux vivre de nuit.   Disais-tu encore.

 

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La Conscience

Je n’ai pas eu conscience de toi de suite. C’est très longtemps après que je l’eus connue, tant et tant, que tu as émergé d’un inconnu qui m’était un brouillard épais que je devais dissiper. C’est ainsi que je te vis pour la première fois. Je sentais ta présence et je ne savais pas te nommer. C’est par la Souffrance que je pus t’approcher et commencer à te nommer. Je te voyais parfois en demi-jour, en demi-teinte. Je vis que tu m’attendais lorsque une autre petite fille, venue d’un pays en guerre qui était le Vietnam, pleurait ses racines et surtout, tout ce qu’elle avait vu et enduré. Je le vis au travers elle, comme pour l’autre qui s’appelait Élisabeth, et cela m’avait couchée de désespoir. Comment tant de haine pouvait être possible au point de prendre des armes afin d’éteindre la vie ? Elle s’appelait Ti-Lienne. Je revois encore son sourire éteint et entends sa voix douce comme le levant dans un pays ou le levant s’appelait ombre. Elle avait pour le goûter un morceau de pain au beurre salé. Elle ne connaissait pas les douceurs du palais et mon morceau de chocolat noir l’intriguait. Je lui donnais ce que j’avais et lui dis que tous les jours, je lui offrirais ce qui m’avait été donné n’en ayant pas besoin. Elle me donnait en échange son beurre salé et je découvrais une saveur bien rigide pour un goûter. Je lisais en elle et son bonheur de recevoir un si petit présent m’emplissait de joie. Ti-Lienne me dit : «  Tu sais, ici, personne ne me parle. Personne ne veut de moi pour jouer et toi, tu viens, comme ça, me dire que je suis belle et que tu m’aimes. Je crois que c’est parce que je suis étrangère et que je parle mal le français. » Personne ne voyait sa souffrance et je pris sa souffrance en moi pour qu’elle vive ailleurs qu’en elle, bien atténuée. Elle ne disparut pas totalement, mais nous la partagions. Cela me donnait du bonheur car elle n’était plus seule en son âme et en sa vie. La souffrance, c’est un ressenti de l’autre vers soi, d’un évènement sur soi qui surgit de nulle part à ce que l’on croît, parce qu’elle est latente dans le manifesté, puissante, volontaire, guide de soi vers toi. Elle est sentiment avant d’être un acte pris en nous, embellis par elle. Elle est un chemin qui n’a d’égal que sa splendeur sur une terre aride n’ayant porté aucun fruits qui soudain fleurit de graines silencieuses en une somptueuse roseraie. Les gens la fuient comme la peste et ils ignorent qu’elle est une prairie prête à fleurir.

Le Soi

C’est donc cela ce que j’ai vu de roses naître dans ta chevelure ! Avant, chacune d’entre ces douleurs, je voyais comme des filaments se mouvant de ta tête, et après qu’elles se furent apaisées et comprises, chacune devenait une fleur et je me demandais comment une fleur pouvait surgir d’un ailleurs que la terre dans laquelle elle avait été semée. J’ai compris avec toi que les roses sont une fleur unique car elles seules témoignent de ce que nous apprenons dans la vie. Pas une marguerite ! Pas une pivoine ! Pas une autre, rien qu’elle !

La Conscience

J’ai vu ces roses. Elles sont éblouissantes, et dans la lumière du monde éclairent le chemin. J’ai vu ces roses ! Elles tiennent un suaire debout dans l’aura de la terre jusqu’à ce que la souffrance du monde dépose le suaire lorsque chaque âme aura fait des siennes une roseraie. Sept pour chaque âme ; vois cette roseraie qui attend son jour d’éternité !

Le Soi

Dis-moi ! Combien de souffrances existent-ils ? Quelles en sont les formes ?

La Conscience

Ne l’as-tu vu en moi ?

Le soi

Certes ! Mais je me demandais si ce que j’ai vu pouvait encore présenter une forme que j’ignore.

La Conscience

Pour ce que j’en connais, elle a trois vêtements. Chacun de ces vêtements habille l’univers. Le premier est physique ; le second relève de l’âme, et le troisième naît de l’Esprit.

Le Soi

Sont-elles belles ? Sont-ils beaux ?

La Conscience

Non ! Elles ne sont pas belles ; c’est la fleur qui en éclot qui est belle. C’est la fleur issue d’elles qui rayonne. La souffrance n’est que la semence de la fleur. Une graine ! Certaines vont fleurir, d’autres périr, et celles qui périssent reviennent sous une autre forme, n’abandonnant jamais leur croissance. S’il fallait revivre chacune d’elles, je recule. Si il m’avait été dit leur puissance, je n’aurais pas accepté. Mais il m’a été dit la rose venant vers moi dans toute sa pureté et j’ai dit oui à chacune des douleurs, car je voulais la voir couronnée de mes jours et  de son Soleil. Je voulais voir le Soleil en Elle, sans désir, juste par la volonté.  Je ne vais pas toutes te les raconter car tu les as toutes vécus avec moi. Certaines sont si fortes que nul ne les croirait si je les racontais. Et, je ne veux pas que l'on doute de mon vécu ni de ce que j'en ai fait. Tu ne les as pas subies avec moi dans le physique; tu les as vécues dans mon âme et mon esprit. Tu en as récolté une brassée de fleurs dont tu as orné ta propre conscience car ta conscience est  la mienne et en cela nous sommes l’un dans l’autre, unis à jamais.

Le Soi

Parle-moi de ces trois vêtements !

La Conscience

La douleur physique est celle que chacun voit car elle est visible, audible, terrible. Elle plie le corps, le soumet à son exigence, le sculpte, et se met au service des deux autres. Elle a les yeux de l’effroi et de la peine. Elle est le fardeau que nul ne peut porter à la place de celui qui la vit. Elle est une et indivisible, elle ne se partage pas. J’ai plié sous le poids de ma colonne qui s’effondre et j’ai vu autant que vécu le Calvaire jusqu’à son apothéose. Quand il fut achevé, lors de mon éclipse, je pus remarcher, droite, ayant perdu tout orgueil. Mon corps en porte la cicatrice. Mon esprit a vu sa première rose fleurir. Mon linceul annoncé fut plié et conservé en la mémoire de mes actes. Il y a une impuissance terrible dans son vêtement car il est lourd à porter dans son consentement et incompréhensible pour celui qui la regarde de loin ou de près. Seul, l’amour lui vient en aide. L’Amour que je reçus fut de celle qui me lava les pieds quand je ne pouvais plus les toucher. Ils furent si tendrement aimés, que l’amour déposé fut la source de ma guérison.

La douleur de l’âme est celle que chacun aussi peut voir, comme elle peut ne pas être vue. Cependant, elle a toujours un regard particulier, une profondeur du regard qui crie sa tristesse, son chagrin. Tout est dans la capacité de l’autre à habiter l’âme qui souffre pour l’aider à alléger ce vêtement. Le lin devient soie. Le vent devient air. L’ombre devient lumière. Le suaire devient un voile léger. L’éclipse disparaît et va vers la souffrance de l’esprit. Que celui qui dit la comprendre en ne vous écoutant plus parler mais narrant sa vie à la place de vous entendre ignore l’aide dont l’âme a besoin. Pourquoi se compare-t-elle sans cesse si ce n’est qu’elle n’a pas abouti sa leçon et ne porte pas encore sa lumière bien que sa douleur fut grande. Celui qui l’a vue et regardée dans les yeux sait qu’elle se tait pour entendre son âme lui murmurer quelque chose de Gethsémani. Chut ! Silence ! Ne parlez plus ! Cette douleur a besoin de l’immense compassion d’autrui, de la pitié qui engendre l’Amour. Non ! Elle est du Christ en soi. Elle se vit seule car elle ne peut être secourue que pas soi. 

La souffrance de l’esprit est le visage des deux autres réunies qui se sont épousées pour croître ensemble. Elle n’est pas miroir des deux autres. Elle est la fin et le commencement, l’Alpha et l’Oméga, le début et la fin d’un chemin préfigurant le suivant, encore plus haut, plus lumineux, au-delà de Soi. Elle est celle dont la rose est devenue sept et en devenant sept préfigure le sacrifice de soi pour le monde. Le sacrifice pourrait se dessiner que de seulement cinq à six roses déjà écloses, mûrissant leur fruit, avant de devenir sept. Il te faut savoir qu’à l’éclosion de chaque rose, tu apprends qu’une autre naît de son ciel, et en cela tu sais que tu ne peux plus t’arrêter sur le chemin car les souffrances furent si grandes et abondantes que tu les aimes comme elles furent, parce qu’elle sont roses dans l’Oméga. Tu es la valeur de mes roses.

C’est lorsque nous sortons des douleurs intimes et personnelles que nous commençons à vivre celle de l’esprit, et nous découvrons la magnificence de sa majesté car nous sommes devenus tous les autres : bons et méchants, beaux et laids, humbles et orgueilleux,et qu’en eux nous prenons sur nous la charge du monde qui doit être nôtre pour la mener vers l’aurore du Logos qui a commencé avec le crépuscule dans le plus merveilleux des jardins lorsqu’il perdit sa virginité d’âme pure. Voilà ce que je peux t’en dire à cette heure, ce que j’en ai appris, et que je t’ai donné. C’est quand le moment vient et que nous le percevons de son mariage avec la douleur du monde que nous savons que le Soi est Conscience.

 

 

Le Soi

C’est moi qui vais te parler des douleurs que j’ai vues, car sans elles, je ne pourrais pas m’entretenir présentement avec toi, et bientôt être unis d’une seule et même voix, car nous devons être un et un seul comme deux, nous sommes. Je ne parlerai pas de tes douleurs physiques qui furent si grandes que j’en suis encore secoué, ni de celles morales car j’étais encore dans le brouillard, mais de celle de l’Esprit que tu as fait naître.

Il n’y eut pas de répit entre les souffrances physiques, morales. Je les ai vues comme autant de perles de nacre que la mer engendre dans les huîtres façonnées, comme autant de coquilles allant vers saint Jacques et qui furent enfilées l’une derrière l’autre sur un filament d’or tendu de la terre au ciel. Tu as été soumise à la bouche des lions vomissant l’injure, aux flèches acérées transperçant ton cœur et aussi ton corps martyrisé par la douleur mise en croix. Tu as été flagellée, humiliée, par les actes d’autres se croyant au-dessus de toi ne voyant pas la lumière poindre sa flamme. Tu as bu jusqu’à la lie les offenses des vins amers des expériences données, et celles infligées par la méchanceté des hommes dont tu ne comprenais pas comment la malfaisance et la cruauté pouvaient être une volonté d’agir, te pliant chaque fois que tu la voyais marcher d’un homme à un autre pour finalement te choisir comme cible parce que l’amour brillait en une étincelle grandissante. Chaque fois, je t’ai vue joindre les mains et te coucher à plat ventre derrière les autels pour expier le mal d’autres. Je n’avais jamais vu cela. Je t’ai vue lever les mains, cachée de tous, parce que cela ne se donne pas en spectacle, se donne en offrande, pour toutes ces douleurs incommensurables, indicibles, envahissantes, marchant ensemble telle une manifestation haineuse ceignant le monde. Je les ai vues comme un réceptacle douloureux devant un Graal merveilleux. J’ai vu tout cela. Et je suis devenu lentement Soi à cause de tout cela. C’était une lumière qui joint elle-même les mains pour bénir. Je t’ai vue pardonner et entendu dire «  Moi, plutôt qu’un autre. Que sa souffrance vienne à moi et je le relève. » épousant la voie sacrée de l’avenir dans la force du cœur qui étend sa solennité, sa grâce, sa dignité, sans passer par la suffisance, juste par dons. Effacée, sans règne, sans nom, je t’ai vue donner, être, grandir, en mon esprit. Et je suis né.

La Conscience

Tout cela n’est rien encore. Car, as-tu vu la souffrance naître quand mon âme rencontra la douleur animale, la douleur de la fleur, qui se taisent, silencieuses pour des éons encore et qui nous environnent ? As-tu vu ce que j’ai vu de la douleur des âmes au ciel quand transfigurant leurs défauts en une qualité après avoir vécu de nonchalance, de négligence, d’impiété ? Je n’ai fait que les effleurer dans leur première venue à moi et me suis dit : «  L’Homme n’est pas achevé. »

Alors, lors d’une douleur immense, lors d’une guerre immonde qui transplantait son glaive en moi, je vis la lumière du Monde, immense, recouvrant tout, imprégnant tout, les bons comme les méchants, la vie comme la mort, nappant tout de son amour que j’en fus comme paralysée dans mon corps. Elle est devenue mienne et je compris que rien ne servait de La désirer car le désir venait d’un sentiment dans l’astral imparfait et animal, alors que la souffrance est du désir transformé, advenu et adombré par cette grâce. J’ai su qu’Elle venait à une heure que nous n’avons pas choisie parce que nous avons vécu en Elle, loin de tous désirs ; et la connaissance m’a portée vers Elle, en Elle, quand la souffrance dans l'Amour avait le visage de Son visage.

Le Soi

J’ai deviné cela, et je suis aise et heureux que tu l’évoques. Car, oui, le désir seul ne suffit pas. Continue de porter le Monde et je suis UN avec toi, nouvellement né. Allons ! Continuons ! La route est longue.

 

 

Discours entre la Conscience et le Soi : à propos de la bonté

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Tableau peinture à l'huile Béatrice Lukomski-Joly

 

Le Soi

Tu me sembles bien inquiète, Conscience ! Je te vois froncer les sourcils, plisser les yeux, rider le front. À quoi penses-tu ?

La Conscience

À quelque chose que j'ai entendu et qui m'a blessée, et que je réfléchis depuis, car si j'ai une opinion bien arrêtée sur le sujet vu, je méditais pour savoir si mon opinion tranchée pouvait comporter une erreur. C'est pour cela que tu me vois froncer les sourcils, rider mon front, plisser les yeux.

Le Soi

Dis-moi ce que tu as vu et qui te chagrine, ou te mets mal à l'aise !

La Conscience

J'ai entendu des gens d'Esprit, allant vers Toi, qu'il ne fallait intervenir et aider la souffrance d'autres que si il y avait demande de cette personne dans la souffrance, donc dans le besoin, pour être aidé. Cela m'a fâché à mon expérience propre en Toi.

Le Soi

Pourquoi cela t'a t-il fâchée ?

La Conscience

Si je vois un être dans le besoin, où que j'apprends qu'il l'est, dois-je vraiment attendre qu'il me demande de l'aide avant d'agir ? Ne dois-je pas aider dès lors que je connais une souffrance sans qu'il ne me l'ait demandé ? car à mon expérience propre, chaque fois que j'ai vu quelqu’un dans la souffrance, je suis allée devant cette personne sans attendre une demande, et ai vu combien la surprise dans l'émerveillement de sa peine était confiante et dans la gratitude. Il y eut certes des personnes qui sont venues me demander de l'aide et que j'ai secourues selon ce que je pouvais faire, et j'ai souvent vu des personnes n'osant pas demander car leur souffrance était si extrême qu'ils ne pouvaient plus rien demander. Était-ce orgueil ? Était-ce honte ? Était-ce un enfermement sur soi tel, que la peine affligeait et claustrait ? Là, n'a jamais été ma question . J'ai vu le besoin ; j'ai vu la peine ; j'ai vu la souffrance et je suis allée plonger mes mains dans le malheur, la boue, dans le besoin, dans l'enfermement.

Le Soi

Tu l'as dit. Pourquoi t'inquiètes-tu alors ?

La Conscience

Parce que j'ai vu des gens d'Esprit conseiller le contraire, c'est à dire, attendre une demande. Pouvons-nous prier si nous avons la conscience propre de ne rien faire dans le malheur ? N'est-ce pas soumettre l'autre à son propre orgueil pour que l'orgueil de celui qui est dans le besoin – si c'est orgueil- plie parce que nous l'avons décidé ? Pourquoi attendre une demande si nous constatons le besoin, la détresse ? Qu'attend celui qui espère une demande ? Ne sait-il pas voir ce qui se passe autour de lui pour espérer une demande ? C'est cela qui me fâche . L'aveuglement et l'inertie. Le monde n’évoluera jamais si nous sommes tous là à attendre des demandes.

Le Soi

Tu l'as dit. Aussi pourquoi cela te chagrine-t-il puisque tu sembles vouloir dire que tu agis différemment ? Et qu'un seul être qui voit le malheur et va au devant de lui est davantage dans l'ordre du monde et son Humanité que celui qui ne fait rien en attendant sagement que l'Esprit lui commande un acte de bonté.

La Conscience

Est-ce à dire que la bonté ne t'appartient pas d'emblée, que tu n'en as pas connaissance pour attendre que la voix de l'Esprit bouge la conscience ?

Le Soi

Effectivement ! Je n'en connais rien tant que tu ne m'en pas montré le chemin, la voie et sa beauté si beauté il y a. Parle-moi de la bonté puisque c'est de bonté en fait qu'il s'agit.

La Conscience

Ces paroles peuvent être déplaisantes à entendre, mais Zoroastre lui-même ne disait-il pas que ses paroles étaient également déplaisantes à qui ne voulaient pas les entendre ?

Le Soi

Je n'ai pas conscience de la connaissance de Zoroastre tant que l'Humanité ne m'a pas donné la quintessence de l'Amour qui est venue après lui, et pourtant pendant son temps renouvelé qu'il a donné sa vie pour cela ; un sacrifice pour le sacrifice ultime ; une suite de sacrifices car sans eux rien de l'Amour ne se déverserait dans l'Humanité.

La Conscience

C'est en cela que mes yeux se sont plissés, mes rides se sont creusées, mon front a perlé d'une sueur d'un beau rouge que seule la fleur connaît dans sa terre qui germe la vie. J'ai eu le sentiment qu'attendre était l'illusion de l'âme qui ignore ce qu'est la douleur, car qui connaît la douleur et l'Humanité, sait aller au-devant d'Elle sans attendre ses demandes. C'est prendre l'épée Michaélique pour combattre le mal et s'apparenter à son action dans notre petit moi qui attend de lui ressembler. C'est soulager le karma de celui qui plie le genou à terre trop lourdement chargé afin de lui permettre de regarder son karma avec compassion pour lui-même, et ainsi grandit l'Esprit de l'Humanité qui nous a laissé la toute puissance de la liberté du choix pour ne pas avoir à nous soumettre. C'est apprendre de l'Homme ce que signifie la bonté dans les forces du cœur en action.

Le Soi

Donne -moi un exemple d'une pareille action.

La Conscience

J'ai vu et entendu, un jour, un homme chargé de dettes pour un manoir qui lui tenait à cœur. Il ne demandait rien à personne pour l'entretenir, sinon payait ceux qu'il embauchait, aggravant sa situation. Je lui ai proposé mon aide gratuitement et ai fait ce qu'il espérait au fond de son cœur sans qu'il ne dise rien à personne, ni ne demande. J'ai donné mon cœur et mes heures pour embellir ce lieu. Les étoiles scintillaient dans les murs. Je ne regardais pas aux plus basses tâches. Je voulais voir l'endroit briller de l'éclat de l'Amour parce que l'endroit le méritait ainsi que l'homme le détenant. Ce ne sont pas ses manques qui m'ont interpellée, mais son besoin dans sa détresse.

Le Soi

En a-t-il été heureux ?

La Conscience

Oui, il l'a été, car son épouse a dit un autre jour «  Nous nous sommes demandés quel secours nous venait d'en haut ; nous étions émerveillés de voir comment vous nous êtes venus en aide sans que nous ne vous demandions quoi que ce soit. Vous avez juste vu et agi. »

Le Soi

C'est cela la bonté ?

La Conscience

C'est ce que nous inscrivons dans la mémoire du monde pour que les Dieux s'en emparent pour le bien de l'évolution, car la bonté dans sa vertu ne s'apprend que sur terre, et l'homme doit nous en montrer sa réalité, car l'Amour n'est pas la bonté, il est l'Amour ; et dans cet Amour sept vertus doivent s'y inscrire librement pour les sept dons de l'Esprit en toi, mon Soi. Seuls les hommes peuvent écrire ces sept vertus dans le livre des sept dons.

Le Soi

Si tu as conscience de ça, pourquoi es-tu chagrin ? Je te le redemande.

La Conscience

Car tout ce qui est devenu Conscience dans le Soi est une conscience si aiguë qu'elle ne peut plus penser le contraire, et encore moins de la bouche de ceux qui utilisent l'Esprit.

Le Soi

Peut-être n'ont-ils pas encore vendangé la Conscience en eux pour ainsi attendre qu'on leur demande de l'aide sans agir de soi-même ! Pourquoi ne pas leur dire que l'Amour qu'ils enseignent manque des sept vertus pour les sept dons de l'Esprit ? S'ils sont en chemin, ils sauront entendre plus que ceux qui ne sont pas sur le sentier. Ne crois-tu pas? Il faut toujours un homme qui prophétise et qui ne parle pas en langue pour cela. Aussi, sois en paix. !

Donne-moi un autre exemple de la bonté dans l'Amour sans demande.

La Conscience

J'ai vu, un jour, un homme âgé allant à pieds, les bras chargés de paquets lourds. C'était l'hiver. Le vent était glacial. Il semblait peiner. Je le vis de ma fenêtre. Il avait posé ses paquets sur le trottoir en face de ma maison. J'allais au-devant de lui, percevant sur son visage l'expression de la douleur. Je lui demandais où il se rendait ainsi. Il me dit qu'il rentrait chez lui et que c' était à trois kilomètres, qu'il avait cessé de faire du stop car aucune voiture ne le prenait, jamais. Je lui dis de m'attendre, le temps que, j'aille prendre les clefs de ma voiture et mon manteau pour braver le froid, puis chargeait ma voiture de ses paquets si lourds que je lui demandais comment il avait pu les porter de l'épicerie jusqu'ici. Il me dit qu'il avait l'habitude, mais qu'il n'en pouvait plus ; qu'il s'était arrêté pour prier la Providence de lui venir en aide. Il m'appela ensuite sa Providence entendue et reçue. Il n'avait fait que demander dans le silence de son désarroi dans le silence le plus intime de son soi, sans rien demander à personne car il avait aussi cessé de demander à force de ne pas recevoir, avait-il ajouté. Pourquoi ? lui demandais-je. « Voyez-vous, très chère Providence, je suis âgée, mal habillé, incontinent... me prenez -vous malgré tout en votre voiture ? » Je lui répondis : «  d'après vous, si je suis la Providence à votre prière silencieuse, vais-je vous laisser dans le froid et m'arrêter sur votre faiblesse ? Montez ! Un siège de voiture se lave si besoin est. » Arrivés chez lui, Il me proposa un billet pour l'essence. La Providence est Amour et ne se réclame de rien, mon Soi, je refusais donc. Je ne te dirais pas ce qu'il dit ensuite parce que tu l'as entendu.

Le Soi

Conscience ! ma Conscience ! Toujours, raconte-moi tes actes, en dons et non en langue, car de ce que je vois et vis au travers toi je grandis et tu embellis ma forme. Chaque jour dans ces petites actions, tu allumes une étoile providence pour l'Humanité qui commence à comprendre le sens du mot bonté dans sa vertu que je prends telle une épée Michaélique qui combat la laideur sur terre.

Raconte-moi encore !

La Conscience

Ce sera ce soir, mon Soi, lorsque je reverrai mes actions du jour à rebours en ma mémoire pour les offrir au temps. Je ne t'ai évoqué que ces deux actions parce que tu me l'as demandée et pour expliquer ce qu'est l'Amour au travers de la vertu Bonté.

Le Soi

J'insiste, Conscience, car tout n'est parfait que lorsque le nombre trois s'inscrit en actes et en paroles. Une question ! Tu parles de bonté à apporter à la Conscience d el4hulmanité mais ou en es-tu ? Il me semble que tu es déjà dans l'Amour sans plus passer par la Bonté. Non ?

La Conscience

Et bien, que te dirais-je que déjà tu n'as vu ? L'Amour est en moi et je suis en Lui. La Bonté est une vertu écrite en ma vie au passé qui fut une marche dont je n'ai plus besoin pour être l'Amour.

Oui ! que te dire ? C'était un jour d'été, un homme était couché par terre, le vêtement sale , tâché de vomissures et de fèces. Une femme pleurait au-dessus de lui. Je m'approchai doucement vers eux, vers elle qui semblait avoir plus de peine que lui qui était inconscient, bien qu'il était saoul. Boit-on ainsi si la misère de l'âme n'est pas au rendez-vous d'une âme qui n'a pas été éclairée par sa propre lanterne au pont d'en perdre toute dignité, couché sur l'asphalte de la rue, vu de chacun qui passe sans s'arrêter, car une odeur nauséabonde nous prend aux narines ? Elle ne demandait rien, rien à personne, sanglotant, seule, sur le corps de son fils. Je m'approchais, lui demandant si elle voulait de l'aide. Elle me regarda si tristement que sa peine s'inscrivit en moi au point de devenir la mienne. Elle me dit «  Oh ! Madame ! Je le voudrais bien, mais qui peut le porter et où ? J'ai honte ! Comment demander de l'aide ? J'ai appelé les pompiers car eux sont anonymes. Ils font leur travail même s'ils le font avec amour. Ils arrivent. Mais … Madame.. merci ; merci ! de vous être arrêtée et de n'avoir vu que notre misère sans vous être détournée de ce drame et des odeurs ! » Elle me regarda avec tant de larmes dans les yeux que mes yeux épanchèrent ses larmes dans les miennes, sa main serrant la mienne d'avoir vu.

Le Soi

Merci Conscience ! Que des graines soient plantées pour qu'elles germent sans aucune demande chaque fois que la misère plane sur ton chemin et sur le chemin de ceux qui pensent qu'il faut attendre une demande pour aider. Comment l'Humanité dans Son Amour peut grandir si nous attendons toujours ? Chaque acte d'Amour est la Lumière du Monde et je peux dire « Je Suis » dans la Lumière du Monde parce que tu as agi pour Moi.

 

 

Discours entre le Soi et la Conscience sur la transparence

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo issue du site https://dandanjean.com/2018/03/29/allegorie-de-la-boule-de-cristal/

Le Soi

De quoi me parleras-tu ce soir ?

La Conscience

Depuis quelques temps, je pense à la transparence, transparence de l'objet s'il y a, et transparence des hommes puisque c'est l'homme qui intéresse ma pensée lorsque je pense au préalable un objet.

Le Soi

Il te faut donc penser un objet avant de penser l'homme ?

La Conscience

Parfois ! souvent ! Si je veux penser à une propriété en l'homme, je pense d'abord un objet. Si je veux penser un sentiment, je suis obligée de penser le sentiment en moi. La transparence est une qualité comme un sentiment peut être transparent mais elle a en plus une propriété physique dans la matière que le sentiment n'a pas. Je vois la transparence ; je ne vois pas le sentiment de l'autre car aucun sentiment ne s'envole du cœur en se matérialisant. C'est là le secret intime du sentiment que je ne peux pas percer si je ne possède pas la clairvoyance pour le connaître. Ce n'est pas le cas de la transparence d'un verre en verre ou en cristal.

Le Soi

Est-ce que le verre est transparent ? Je l'ai aussi observé, tout comme toi, et j'ai bien des choses à redire. Mais je t'écoute ! car je ne peux toujours pas être Soi si Conscience n'est pas acquise.

La Conscience

Tu as donc besoin de moi ? Plus que je ne l'imaginais ! Ceci dit en toute humilité mon grand Soi.

Le Soi

Je l'espère bien, sinon tu reculerais d'un bond que tu ne soupçonnes pas, et moi avec toi.

La Conscience

Les hommes aujourd'hui parlent de la transparence dans tous les domaines de la vie, la souhaitant, l’édictant loi tout en la galvaudant à peine établie dans l'urne. Mais l'amphore est creuse et ne s'emplit que de la transparence noble car transparence est un liquide qui abreuve la terre et qui a façonné l'homme. Cette amphore est donc réellement vide à cette heure. L'homme est une illusion visuelle dans sa chair car il est un état liquide lorsque dénudé de ses os, comme la transparence l'est en nos temps opaques ; transparence sans transparence, comble de notre époque ! Cependant chacun en appelle à la transparence ! Je nous sers un verre que j'emplis d'un vin que je transforme en eau ; c'est l'heure de ce miracle que chacun doit accomplir.

Le Soi

Et l'eau est l'éclat de la lumière sur sa surface, et en sa profondeur est le cœur paisible de l'homme. Les hommes de votre Temps aiment les grands mots sans s'attarder sur leur sens. Ils en font des boucliers pour protéger le mal en eux qu'ils ne veulent pas voir périr car il les tient debout, ignorants de la force lumineuse qui les animerait si ils se débarrassaient de cette ombre rampante qui les veut mordant la poussière. Ils emplissent leur verre d'ombre, et du jus du charbon brûlé, sorti du fourneau incandescent qui les brûle au fer rouge, ils le boivent jusqu'à la lie amère de la cendre.

Parle-moi de la transparence telle tu la vois ! si elle n'a pas encore empli l'amphore, c'est qu'elle est en devenir. Si tu penses amphore, cela signifie aussi que tu as commencé à la façonner et à l'emplir, sinon son image ne t'effleurerait pas. Parle-moi de l'amphore que tu remplis !

La Conscience

Mon amphore devient une aiguière. Elle n'est pas le verre qui n'en est que le reflet. Elle n'est pas le cristal qui n'est que le reflet du verre. Pourtant les deux miroitent la lumière et la laisse passer. Elle est le cœur de Soi.

Le Soi

À toutes heures du jour et de la nuit ?

La Conscience

Le jour est son reflet ; la nuit est sa naissance dans l'aurore. Il faut la nuit pour que transparence espère voir le jour et que l'amphore s'emplisse de son cœur pulsé. La nuit est son espérance quand le jour est son vœu établi, promis à sa clarté.

Le Soi

Donne-moi une image que je te comprenne !

La Conscience

Vois le verre posé là sur ma table ! Il est incolore. J'ai choisi un verre incolore car mon but n'est pas de te parler de la couleur et de ses prismes selon la lumière et l'ombre. Je ne te parlerai pas de la lumière obscurcie. Goethe l'a fait. Je ne reviens pas sur la Parole de Goethe. Il a dit vrai. Vérité reste la lumière qui éclaire ; je te parlerai de la transparence pure. Si je prenais un verre coloré, je ne pourrais pas te parler de la transparence telle je l'entends.

Vois ce verre posé sur ma table ! J'ai choisi un verre à pied. Le pied du verre cache la table, pourtant ce pied est en verre et je devrais pouvoir voir au travers selon sa nature. Il perd sa transparence dès que je le pose sur une surface. Vois son cercle sur lequel je pose mes lèvres ! Il est ombre. Il a perdu sa transparence. Sa transparence est autre selon sa forme, son utilisation.

Prends un verre fait en verre, sa transparence est sans lumière mais la laisse s'infuser en le traversant. Prends un verre en cristal et la lumière se réfléchit, brillant de mille feux selon la lumière qui le traverse. L'un est à l'autre l'impulsion que veut nous enseigner la lumière. Le plomb en lui, opaque, dur et froid, qui le compose devient clair, dur et chaud par sa transformation. Ainsi est le sable. Aucun ne sont transparent mais par la fusion, ils le deviennent, comme un cœur se transforme dès qu'il aime.

Le Soi

À quoi penses-tu ?

La Conscience

Aux forces du cœur qui sont transparentes dès que le cœur bat à l'unisson avec le Monde et la Nature et aussi à la transformation du mal en un bien. Le cristal et le verre te le disent.

Le Soi

Le cœur, peut-il être transparent ? Est-ce que la lumière transforme le cœur ? Est-ce de l’alchimie dont tu veux me parler ?

La Conscience

En quelque sorte mais pas de cette alchimie qui transforme le plomb en or ou en cristal comme le veut mon verre de lumière ! Cette alchimie là n'est que la symbolique de l'alchimie du cœur transformé. Elle n'est pas sa finalité. Le cœur est la vraie amphore et sa transparence n'est moulée que d'un sentiment. Les hommes jouent à être des dieux mais ne sont-ils pas dieux et n'ont pas besoin de jouer à être Lui ? L'alchimie n'est que le moyen pour comprendre comment cœur se transforme au feu de la lumière qui l'a engendré.

Le Soi

Lequel ? Tu m'intéresses.

La Conscience

La transparence c'est le moment où les hommes lisent en toi comme dans un livre ouvert.

C'est l'instant ou la parole est crédible et ne peut plus être mensonge, où les sentiments sont comme l'eau vive jaillissante de la source, où la pureté est l'égale de la source de la pensée, où aucun homme ne trompe son semblable, où interpréter n'est plus possible car la source lit en la source.

Le Soi

Est-ce l'image du verre qui t'a appris cela ?

La Conscience

J'ai comparé le verre à un cœur humain et je me suis demandée ce qu'ils avaient de commun ; s'ils avaient quelque chose en commun. Dans son eau j'ai lavé mes pieds ; j'ai éteint la brûlure qui rayonnait en ne brûlant plus ; j'ai couronné mon front de perles de Nature jusqu'à voir l'eau perler sur mon front  qui se pourpre du plus beau rouge garance que la lumière éclaire ; j'ai transformé le feu terrible que l'eau veut éteindre en un feu constant dont la flamme jamais ne périt.

Transformer le plomb en or ou en cristal de verre ne m'intéresse pas ; je n'ai pas besoin d'or sur terre mais j'ai besoin de soleil, et le soleil habite le cœur car le cœur est céleste comme l'étoile de Vénus.

Comment l'habite-t-il ? c'est lui seul qui le met en mouvement.

Le Soi

Pour emplir un verre transparent, il te faut verser l'eau en sa coupe ; je suis en conséquence l'acteur qui étanche ta soif en puisant l'eau pour emplir ton verre sans transparence afin qu'il le devienne ; ainsi en est-il avec le cœur.

La Conscience

Mon cœur n'est pas cette pulsation qui se meut seul sans mon consentement ; il est ce que j'ai demandé à mes artères et mes veines d'emplir. C'est moi, et moi seul qui l'emplis de ce suc vermeil. C'est parce que je pulse mon nectar en mes forces puissantes que je vis et deviens transparent. Pas d'apostasie au cœur qui aime car il est aussi éblouissant qu'une torche à la main, tenue par la volonté d'éclairer son chemin.

Le Soi

Je ne suis que si tu es. Vois le sel se déposer à l'ombre des tes paupières ! Ne te faut-il pas de l'huile pour nettoyer ta peau afin que sel reste le sel de vie sans ternir ta ride car rides ne sont faites que de sel déposé qui n'a pas vu sa force. Ta ride est la transparence que tu as sculptée de toi en oubliant d'alimenter ton verre d'huile de jasmin, l'eau pure bue.

La Conscience

Je peux percer mon verre pour qu'il transmette sa lumière et sa transparence à l'amphore du cœur.

Le Soi

La transparence n'est pas un état figé que tu vois en le verre, elle est la mobilité du verre que tu portes à tes lèvres chaque fois que tu as soif. Si tu veux voir au travers de la transparence du verre, tu dois porter le verre devant tes yeux pour voir et tu n'y verras qu'objets environnants déformés comme autant d'illusions d'hommes.

La Conscience

La transparence n'est, en conséquence, pas un état inné, mais une volonté qui la veut claire telle l'eau agitant sa mémoire. Elle est ce que je soulève du voile que je n'ai plus besoin de soulever car il est devenu transparent entre deux Mondes.

Le Soi

Je commence à te voir dans la lumière, et je deviens la torche qui transforme en le verre l'eau en flamme de feu par la transparence de la flamme, car seul le feu brûlant émet la transparence ; sans feu pas de verre pour transformer le sable ni le plomb en transparence pure.

La Conscience

Oui ! C'est cela que m'a appris le verre et le cristal médité. Transparence est Amour. 

Le Soi

Le lion en moi mugît de moins en moins car le voile s'éclaire. Je suis.

 

D'Orient clair et d'Occident,

Va la vie d'harmonie

Transparente, recueillie,

Clamant sa liberté en aimant.

 

image issue du site : https://www.idealwine.net/vin-amphores-nouveaute-prehistorique/

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Discours ente le Soi et la Conscience, à propos du mensonge

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

La Conscience

Dis-moi, Grand Soi, que me dirais-tu à propos du mensonge.

 

Le Soi

C'est à toi de me le dire, Conscience ! Si tu marches juste, tu ne peux qu'avoir découvert sa vérité.

 

La Conscience

La vérité du mensonge tient en quelques images. Les hommes s'arment du mensonge, n'avouant jamais ce blasphème qui ternit leurs âmes, et leur Esprit pleure. Il est semblable à un serpent rampant dans un ravin buriné par les cataclysmes. il est un tremblement de terre chaque fois qu'un se dit, et encore un tsunami, une coulée de boue.

 

Le Soi

Prends bien garde que ta bouche en parlant du mensonge ne profère pas de mensonges, car il serait terrible à Vérité de se voir travestie par tes lèvres et ta plume !

 

La Conscience

Sagesse veille en Soi par Conscience acquise.

 

Le Soi

Si je suis ton chemin, je t'écoute.

Parle-moi du mensonge autrement qu'en me donnant la seule image du serpent qui ne signifie rien en l'homme tant que l'homme n'a pas acquis une image claire de ce rampant. Donne-moi d'autres images que Conscience s'éveille, car si le mot m'est étranger, je vis dans un monde d'images et je veux voir briller Vérité dans la splendeur de son Esprit, quand bien même Vérité serait, derrière le voile, déplaisante aux âmes ne l'ayant pas encore comprise pleinement.

 

La Conscience

Le mensonge est le vêtement des hommes qui n'ont pas pensé la Conscience. Ils en usent comme nous abîmons  la Vérité lorsque nous proférons le mensonge qui n'a qu'un seul but, celui d'attaquer l'homme qui parle en Vérité. Le mensonge appartient à l'homme car Nature dans ses autres règnes ne ment pas. Même le serpent terrestre ne ment pas car il n'est pas le serpent masqué des hommes ; il n'est que le souvenir de ce que nous fûmes. Jamais un arbre, une fleur, un animal ne ment. Le mensonge est donc vraiment l'attribut de l'homme qui ne connaît pas Vérité. Celui qui voit le mensonge sait qu'il met à mal celui qui ment. Nul ne peut mentir à sa face et quand il le fait, Vérité voit. Il peut alors s'attaquer à Vérité se sachant découvert.

 

Le Soi

Combien connais-tu d'hommes qui n'usent pas du mensonge dans leur quotidien.

 

La Conscience

 De rares exceptions ! J'aurais aimé te donner un nombre mais dans la somme des choses entendues, vues, je n'ai  jamais vu se glisser au moins un mensonge, ce qui agace ma Vérité car Vérité n'aime pas le mensonge. Pire est lorsqu'il est utilisé par les conducteurs d'hommes qui sont terrestres avec un pouvoir car Vérité n'a pas de pouvoir. Mensonge est pouvoir, pouvoir étatique, pouvoir religieux transformant les lois divines, annihilant l'enseignement premier, pouvoir dit démocratique, pouvoirs des partis, pouvoir des directions, tout ce qui manipule les hommes pour que jamais ils ne s'éveillent, ne s'affirment, ne clament Liberté en Soi. Pour qu'il n'y ait plus de mensonges, il faut que l'âme de conscience soit aboutie. Il faut que son âme soit le flambeau des vies terrestres et célestes. Il faut qu'elle apporte sa lumière dans les ténèbres pour que les ténèbres reculent. Il faut manne d'hommes la hissant dans l'Aether afin de transformer le monde et qu'Humanité advienne. J'en suis car Je Suis.

Le Soi

Tu n'es pas de ceux qui l'utilisent comme une arme invisible coupant les têtes de Vérité ?

 

La Conscience

Je te laisse me le dire.

 

Le Soi

Mais ! tu le sais mieux que moi !

Tu as fait un pas de géant en cette vie, parce que tu l'as méditée et que tu es venue avec sa Conscience acquise en autre vie. Le dernier mensonge proféré te fut si cinglant au voile que Vérité a soulevé, que plus jamais tu n'as récidivé. Tu es.

L'homme est son pire ennemi s'il ne se réveille pas pour attaquer de front le mensonge. Il se laisse berner par l'illusion qui est un mensonge et croit en ses mensonges. Il les prend pour vérités et Vérité est accablée.

 

La Conscience

Je m'en souviens ; j'étais enfant. Je me souviens qu'en le mettant en avant, ma Conscience fit un malaise, me couchant par terre, malade, attaquée par ses mots en retour. C'était un lundi. L'image fut si horrible que jamais plus je n'ai récidivé. Ce fut le dernier. Mensonge est mort pour moi, à moi, ce jour là. Et Vérité a jailli, a rebondi en moi, tenant à la main sa torche brûlante. Ce fut un dimanche. Ma vie est, cependant, tâchée de cette ineptie hideuse quand bien même je fus enfant car je savais que je mentais et me sentais mal au moment même où je l'exprimais. Tous les hommes connaissent leurs mensonges mais aucun ne se sent mal en les disant. J'ai demandé pardon et pardon m'a été donnée. 

 

Le Soi

Mensonge habite le quotidien et habille les âmes de bien des laideurs qu'ils ne soupçonnent pas ; s'ils se voyaient, plus jamais ils n'en diraient. Pire est le moment où un homme, sachant que celui d'en face ment, valide le mensonge car il sait que le mensonge de l'autre le protège de son mensonge. Subtil outrage à Vérité. 

Qu'ils ne dorment jamais serein !

Tu dois te sentir bien seule, Conscience,  sur terre !

 

La Conscience

Je le suis et mensonge guerroie contre moi sans cesse. Puisque tous les hommes mentent, pourquoi cette Conscience ne mentirait pas également ? disent-ils, ignorant que Conscience ne ment pas.

Tu me disais tout à l'heure que je devais aller au-delà d'une seule image, cependant c'est avec  cette image que je vais te le décrire. À celui qui le perçoit, il voit les mots se transformer en ombres serpentaires danser sur les lèvres et autour de la tête. L'image est horrible. Ce n'est pas tout ! Ces ombres serpentaires sont aussi armées de faucilles tentant de couper la tête de Vérité et Vérité doit se protéger d'un bouclier que seules les Consciences possèdent. Si je n'utilise que le mot pour le dire, je passerai à côté de la Conscience native en l'autre. Il me faut donc des images.

Terrible est le moment où je m'endors et quand je traverse la première contrée du sommeil, car foule d'êtres sombres s'agitent tout autour, habitant là, ne pouvant pas aller plus haut. Ils sont difformes, toujours noirs,  mobiles et gluants, toujours observant, toujours guettant, laissant cependant passer Vérité car en tout homme sommeille Vérité. Cette contrée est habitée des pires mensonges d'hommes, des pires pensées. Là, encore, les hommes s'endormant, voient leurs propres mensonges devenus des êtres vivants. Ils ne savent pas encore que ce sont eux qui ont créé ces monstres. Ils le découvrent lorsque passant la rive du Styx après avoir été reçus par l'Être solaire, avant de regagner l'Empyrée les années dans le styx écoulées, achevées.

 

Le Soi

Tu dis juste. C'est le combat derrière le voile. La Vérité est un Être, Esprit et Dieu.

 

La Conscience

C'est le combat derrière le voile. Ce combat est âpre car il engendre l'engagement de la Lumière contre l'Ombre en permanence, et si un homme de vérité est attaqué, il faut une armée de rayons lumineux pour contrecarrer un seul de sa nature ténébreuse afin de ne pas la voir dévoyée, afin qu'il conforte Vérité radieuse en son Gîte.

 

Le Soi

Je vois. J'entends. J'assiste Vérité contre le mensonge. Ainsi est le Soi, adorant Vérité au Temple de justice universelle, protégeant sans cesse le rempart de la ville céleste que nul ne peut détruire car elle est avant toutes choses, tous êtres. Tu as vu juste quand tu dis que chaque verbe professé des lèvres perverties est une ombre serpentaire se mouvant autour de celui qui en abuse, ignorant de ce qui se meut autour de lui et l'attaque, car l'attaque du mensonge est de faire croire qu'il est utile et d'inviter à la récidive, sans vergogne ; et le monde ignore cela, sinon ces âmes n'utiliseraient pas le mensonge tant ils sont laids, ombres parmi les ombres, à peine éclairées par une seule vérité qu'ils pourraient exprimer.

 

La Conscience

J'ai vu cela. Le seul avantage, s'il en est un, est que tant que l'invisibilité règne par la volonté d'acquérir ta vue, est qu'il est une illusion de confort jusqu'à ce que la faux de la mort vienne étêter la vie terrestre. Mais piètre avantage puisqu'il est mensonge lui-même. Et pouvons-nous le nommer avantage dans ce contexte, bien qu'il soit le confort des menteurs ? C'est terrible que de voir le mensonge charpenté par l'avantage, car il n'est plus un mais cent se mouvant sur l'habit de l'âme ternie par son double. Qui ment devrait pouvoir voir ces ombres mobiles glissant sur son corps. Conscience assagit le double de l'homme, et homme commence à rayonner quand Vérité commence à devenir l'habit de l'Homme.

 

Le Soi

Œuvrons ! Oui, tu dis vrai quand tu dis que l'homme est double ; une seconde blanc pur, et l'autre qui la suit d'une noirceur sans lumière.

 

La Conscience

Que diras-tu aux hommes utilisant la force du mensonge pour détruire la vérité ?

 

Le Soi

Que dirais-tu toi-même ?

 

La Conscience

Qu'ils luttent contre eux-même, qu'ils sont eux-même l'arme qui les détruit, qu'ils retournent contre eux-même, dans l'ignorance de vérité ; qu'ils glorifient leur double actif au lieu de glorifier l'Esprit en eux.

 

Le Soi

Lorsque je regarde ici-bas, et que je vois des hommes semblant être sans failles, tels des hommes de justice s'armurant de justice contraire à celle de Vérité, car justice des hommes les protège et fait passer Vérité pour mensonge, je vois plus ample terreur ramper sur terre car la justice s'empare du mensonge d'homme contre l'Homme, et en cela l'arme est plus terrible que le seul mot. Que disent-ils à mensonge ? Ils disent que vérité ment, et en cela s'affuble des pires guenilles que l'ombre serpentaire déguise en toges de velours, telles au passé des prêtres au Sanhédrin.

À quels autres défauts ou sentiment pourrions-nous assimiler le mensonge contre la Vérité ? me le diras-tu ?

 

La Conscience

Le mensonge est de la haine à l'état pur car qui aime ne sait pas mentir, les hommes ignorent cela,  sauf dans une occasion très spécifique, puisque tout comporte une exception. C'est celle où le mensonge sauve une vie humaine par Amour de Vérité. Tous les autres mensonges sont des assassins d'hommes. Il n'y a donc pas de petits mensonges assassins, cependant les grands mensonges sont les pires assassins du Monde, au-delà de l'homme ; c'est l'assassin de l'Humanité. Je vois, en conséquence, beaucoup de cadavres circuler entre les hommes et dans le Monde. 

Le seul mensonge que j'utilise comme épée flamboyante est celle qui relève un homme que le mensonge a couché à terre quand sa vie est menacée de quitter la terre ensemencière.  Tous ceux qui sauvent un homme pour l'Amour de l'Homme est un  juste en Vérité. Ce n'est plus alors mensonge. Disons bien aux hommes qu'ils doivent aimer de toute leur âme, de tout leur Esprit, tous les jours, toutes les nuits, sans craindre  un coup de bâton, le revers d'une main, parce qu'ils aiment sans craindre le mal en lui faisant face par le Verbe aimant. Ce mensonge là porte un nom, il est le seul à aimer l'autre, il est donc Amour contre le mensonge des hommes assassins. Ne craignez jamais l'ombre qui veut enlever la vie, et enlevez lui son pouvoir de destruction : une épée de lumière contre une faux ! j'en réfère à tous les génocides humains qu'hommes pertinents  auraient pu sauver en ne les nommant pas.

Le mensonge est aussi orgueil car sans orgueil mensonge n'existerait pas. Orgueil est père de tous les défauts et anime le mensonge. Là où il y a  mensonge, il y a un homme pétri d'orgueil voulant assoir sa suprématie au détriment de l'autre qu'il ne voit pas, ignore, balaffre. 

 

Le Soi

Oui ! le mensonge est de la haine ; la haine prend beaucoup de vêtements différents. Si un homme te dit qu'il ne sait pas haïr mais utilise le mensonge contre son frère, ne serait-ce qu'une fois, il  ne l'aime pas et creuse la fosse des guerres par les mensonges amassés s'agglutinant entre eux. Les hommes veulent la paix et l'amour, alors qu'ils ne mentent plus et guerres disparaîtront d'elle-même. Le serpent rampant a donc un visage invisible que les hommes verront bientôt parce qu'il aura cueuilli foule de mensonges.

Continuons à sauver des hommes car l'acte de Vérité est le fruit que le serpent n'aime pas, tellement agacé par sa lumière.

 

La Conscience

Que Vérité arrache leurs guenilles trouées par tant d'ignominies et les alite sur le lit des pauvres et qu'au premier ciel ils endurent tout l'amer de leurs mots serpentaires car Vérité ne peut pas être travestie ! je ne t'en dirais pas plus ce jour car tout ne peut être dit afin de ne pas servir le mensonge ce dont il serait content. La Vérité est un Être, Esprit et Trinité.

 

Le Soi

De quelle couleur est mon voile ce soir ?

 

La Conscience

Lumière, et Vérité en Elle.

 

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Nicola Porpora - Salve Regina in fa maggiore

Discours entre la Conscience et le Soi "à propos de la peine de mort"

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau "L'échelle de Jacob" de William Blake

https://www.eternels-eclairs.fr/tableaux-blake.php#lechelle

 

La Conscience

Je voudrais t'entretenir aujourd'hui de la peine de mort. Voilà des siècles qu'elle ballotte la pensée des hommes et qu'hommes ne trouvent pas la réponse à sa réalité. Les hommes oscillent entre la donner ou l'abolir. Certains sont assurés qu'elle est utile et qu'elle ne doit pas être supprimée, ou n'aurait pas du être supprimée ; d'autres applaudissent à ce qu'elle fut révoquée en certains pays, pas chez d'autres. Elle fait couler beaucoup d'encre et je voudrais faire couler à mon tour la mienne sur sa corde et sa chaise.

Le Soi

Je t'écoute.

La Conscience

Depuis que j'ai eu, petite, la connaissance que la peine de mort existait, toujours j'en ai été attristée, mieux ! atterrée. J'en étais blessée car elle me semblait inconciliable avec la vie et l'Amour de son prochain.

Le Soi

Tu as pensé très jeune !

Mais tu me parles d'amour du prochain ! Aimes-tu celui qui commet le pire ?

La Conscience

Oui ! tu le sais ! Ne te l'ai-je pas démontré ? Passons ce que j'ai prouvé au Monde à mon échelle propre ! Tu te souviendras seulement des couteaux lancés vers moi et des visites faites à mon persécuteur ! Mon persécuteur a transfomé son âme, seul cela est resté en ma mémoire.

Le Soi

Oui !

La conscience

La Conscience n'a que l'âge de la pensée que nous avons bien voulu mettre en action. Certains disent qu'elle apparaît à l'âge de sept ans et je le pense vrai à ce que j'ai vu, mais en ce qui me concerne, non ! J'ai su penser dès que j'ai possédé le langage. Cela inquiétait mes parents car ils disaient : « Que de souffrances à cette âme lorsqu'elle sera adulte ! ». La seule chose qu'ils ne mesuraient pas est que c'était déjà souffrance car avoir conscience est, soit une tristesse, soit une joie. Il ne faut pas croire que conscience est dénuée de sentiments dans le raisonnement. Je me suis incarnée en sage et la sagesse a inquiété les hommes. J'étais mal vue et les hommes rencontrés m'ont reléguée à la stupidité. Il en est toujours ainsi.

Le Soi

Oui ! Conscience est chemin vers Moi. Conscience n'est jamais l'amie de sa stricte contemporanéité lorsqu'elle est l'embryon d'une époque. Elle est la conscience de notre humanité. Plus tu réfléchis le monde, plus tu me deviens et plus tu t'affranchis des anciens sentiments pour en élaborer d'autres que tu maîtrises. Conscience est chemin vers la maîtrise de soi et la connaissance de ce qui est juste.

Peut-être souhaiteras-tu savoir ce qu'est la la relation avec le juste !

La Conscience

Je sais que le juste est l'humain, et ce qu'est l'humain. C'est la pensée en l'homme qui a trouvé l'Amour.

Le Soi

Bien ! Allons ! Cheminons ! Qu'en est-il aujourd'hui, les décennies franchies ? Ton questionnement sur la peine de mort m’intéresse dans ce que tu vois en moi d'humain.

La Conscience

Je n'ai pas changé d'avis ; toujours, elle me semble injuste. C'est bien un de mes cheminements dans lequel je n'ai jamais changé ma pensée. Pourtant,  j'ai vu bien des drames.

Le Soi

Explique-moi ! Si tu élabores un dialogue hugolien, je me retire, car Victor Hugo a tout dit à son sujet. Engagerais-tu un combat ?

La Conscience

Non ! a-t-il vraiment tout dit ?

Je ne combats pas Victor Hugo car Hugo est mon ami en ma pensée depuis toujours. Il me semble important d'apporter ce que Hugo n'a pas dévoilé car ce n'était pas l'heure et car Hugo savait que les vies successives sont une réalité. *

Le Soi

Bien téméraire ! ne te trompe pas dans ton apport ! Quel sera ton terreau et de quel engrais te serviras-tu pour faire croître la pensée que la peine de mort est une nécessité ou n'en est pas une ?

La Conscience

Mon terreau sera la Vie. Mon engrais sera celui des vies successives. Le fruit sera le futur.

Le Soi

Allons vers le futur !

La Conscience

Mon ami Hugo disait qu'elle était infondée car les vrais coupables d'un délit étaient la misère et l'ignorance. Il disait qu'elle était un meurtre judiciaire. Là est l'essentiel de sa lutte contre cet outrage fait à l'homme. Il parlait vrai. C'était le premier pas pour en parler avec conscience. Ma conscience a fait un second pas. C'est d'elle que je dois  te parler. J'ajouterai que la misère et l'ignorance sont les habits de la bête en l'homme ; c'est pour cela qu'Hugo luttait contre les habits de la bête. Cependant, elle a bien d'autres habits qu'Hugo n'a pas combattus car ils n'étaient pas de son époque !

Le Soi

Je t'écoute...

La Conscience

Je dirais avant toute chose que les arguments « pour » émanent de la peur, de la colère, de la volonté de faire justice soi-même. Ils ne sont pas raisonnements ; ils sont sentiments personnels mais sentiments personnels ne sont pas vérité du monde car la vérité du monde ne s'habille que de sagesse et d'amour. C'est une affirmation.

Aussi, en arrivé-je à mon second argument. Que veut le monde ? A-t-il décidé de donner le pouvoir entier aux hommes d'infliger la mort ou n'a-t-il fait que subir la volonté des hommes, sans en tenir compte ?

Le Soi

Un chemin ascendant ne peut plus vouloir le mal, même contre le mal subi. Au contraire, il aide à la transformation du mal en un bien. C'est prendre de la boue pour laver les yeux afin qu'ils s'ouvrent à la réalité. Tant que la boue macule le regard, les hommes ne peuvent voir clair. Ils amplifient la vie de la bête.

Jusqu'où as-tu lavé tes yeux ?

La Conscience

Il ne peut y avoir d' actes d'hommes de justice si l'homme de justice n'était guidé à son insu à la réalisation d'une destinée.

Le Soi

Selon toi, la destinée en est la cause et la conséquence et qu'il faudrait pour cela un homme qui, sans conscience, l'applique ?

La Conscience

Tu le dis. C'est cela.

Le Soi

Je grandis. La boue tombe de tes yeux.

La Conscience

C'est terrible en soi mais c'est une loi d'airain qui a eu lieu jusqu'à présent. La destinée applique sa loi en accord avec ce qui fut décidé avant de naître. Cependant, cela ne doit pas nous laisser froid comme un marbre. La pitié et la compassion face à un tel acte issu de la destinée aide l'homme condamné dans ce qu'il verra dans son après mort et dans la nature de sa mort.

Le Soi

Est-ce à dire que tu es « pour » ?

La Conscience

Je ne dis pas que je suis « pour » ; j'exprime seulement ce que sont les lois de la destinée. Ce que destinée a écrit ne peut être changé. Elle utilise les hommes qui doivent juger un homme en relation de leur karma propre à tous.

Le Soi

Certes ! Et si un jury représentant d'un peuple en vient à la compassion pour ne pas infliger la peine de mort dont il a la charge d'application, en vertu de ses lois, qu'en penses-tu ?

La Conscience

Je dirais qu'il a vu le Soi en chacun des êtres présents et qu'il se sont grandis pour le futur, donnant mieux que le karma strict, c'est à dire la possibilité à l'autre de voir la compassion comme un ferment d'évolution plus grand que ce qu'aurait été la peine de mort car, celui qui reçoit compassion face à la mort voit cette compassion. La perpétuité serait plus sage si il y a crainte d'une récidive car la bête est muselée.

Que sait le monde et ses hommes ? La bête se meut invisible.

Le Soi

Et... si il n'y avait aucune compassion en regard des actes commis, ce serait terrible pour l'avenir de l'Humanité car cela libèrerait la bête totalement en l'homme !

La Conscience

Il ne nous appartient plus en notre époque de juger ce qu'un homme mérite. Si Tu es en marche, c'est que Ton devenir est déjà en face de nos regards, et en cela nous ne pouvons pas nous placer en hommes tout puissant.

Le Soi

Nous avançons.

Si je te suis bien, tu es donc « contre » ?

La Conscience

Je suis « contre » car, qui suis-je pour décider en pleine conscience, à cette heure, de l'avenir d'un homme dans la suite de ses incarnations et de ses karmas de vie, ses destinées qui se déroulent en face de moi, quoi qu'il ait commis, dont je suis parfois l'acteur et d'autres fois n'ayant aucun lien avec ces vies ? Qui suis-je pour remettre en cause ce que sa divinité a décidé tout en prenant part à ce qui est d'humain en son cœur ? Si je ne sais pas encore tout ce qui est bon et bien pour moi, comment le saurais-je pour quelqu'un d'autre car, il ne faut pas se faire d'illusion, je dois d'abord voir clair en moi-même pour juger d'autrui.

N'y a-t-il pas cette bête en chacun de nous qui n'attend qu'à se réveiller pour commettre l'irréparable si nous ne la maîtrisons pas ? J'en veux pour preuve la masse de mensonges que nous pouvons proférer tous les jours, aussi la masse de pensées hostiles, la masse d'actions qui n'ont pas visage humains et qui vont nos rues chaque minute. Si un mensonge me blesse, puis-je me faire justice ? Non ! Suis-je à même de condamner chacun ? Tout au plus puis-je les reconnaître et dire que pour Toi, je ne veux pas réveiller la bête et la laisser agir. Tout est dans la mesure et n'oublions jamais qu'une idée pensée par mille hommes individuels devient pensée commune à notre insu.

Le Soi

Victor Hugo chante. L'entends-tu ?

La Conscience

Ce que je ressens à cette heure est son amitié profonde dans son Amour qu'il déverse en moi, en Toi, car tout ce qui est en haut est en bas le miroir d'une action, d'une décision, d'une volonté tant que je ne suis pas pleinement libre en Toi.

Le Soi

Revenons à la peine de mort !

Si un homme, de nos jours, décidait qu'il serait sage de remettre la peine de mort d'actualité, que lui dirais-tu ?

La Conscience

Qu'il est en train de laisser la bête s'affairer en lui, et que cela ne doit pas être ! Nous ne devons pas devenir semblable à ce que nous déplorons. Or crier au retour de la peine de mort, c'est être son éxécuteur ; nous devenons l'assassin.

Tuer une bête et dix autres surgissent car la bête se venge toujours, aussi odieux qu'ont été ses propres crimes nous ayant fait pleurer. Les guerres sont un autre collier de pierres noires de la bête dont les hommes n'ont pas conscience.

Le Soi

Que diras-tu à la bête ? Comment lutteras-tu contre elle ?

La Conscience

Que je l'aie sous mes yeux ; mes yeux lavés tous les jours ; que je la regarde car elle ne peut me regarder et craint mon regard dans la conscience que j'ai d'elle. Il ne faut pas craindre de la regarder car c'est lui donner moins de pouvoir d'action lorsque nous la regardons en face. Seule la bête en l'homme, aujourd'hui, décide des peines de mort.

Vois les hommes s'armer partout au nom de la légitime défense ! ils ont donné pouvoir à la bête, non à leur Soi par la Conscience acquise.

Le Soi

Je le sais. Ainsi est l'homme avant d'être Homme, son Humanité fait de lents pas. Souvent, il recule et se déchoie seul.

La Conscience

Est-ce ce qu'il veut pour lui ? Déchoir ?

Le Soi

Il a la liberté aujourd'hui de choir ou de s'élever sur son chemin.

Lutter pour rétablir la peine de mort est une chute, et le Soi souffre comme si nous le pendions de nos propres mains coupables à une corde. 

Cependant, nous sommes toujours à l'heure des karmas et de telles pensées erronées induiront un karma juste,par une souffrance car, aussi curieux cela soit-il, l'homme n'apprend qu'en souffrant ; c'est ainsi. Il n'y a plus d’œil pour œil, de dent pour dent, mais ce que l'âme estime juste, pour elle, sera sa souffrance pour corriger l'erreur de pensée. Tant que la réalité des vies successives pour atteindre la perfection  ne sera pas évidence pour chacun, l'homme sera dans l'errance.

M'as-tu tout dit ?

La Conscience

Non !  C'est Toi qui a tout dit. Merci.

Je ne t'ai pas encore parlé des hommes qui sont coquilles vides, alimentant la bête. 

Restons en là pour aujourd'hui.

De quelle couleur brilleras-tu ce soir ?

Le Soi

Je commence à naître à moi-même et vais avec toi vers l'Esprit de Vie. Tant de chemin avons-nous devant nous ! Je suis au-delà de la couleur ce soir ; je suis dans la lumière qui anime toutes les couleurs.

 

* Si Hugo a fait du spiritisme et que cela est connu, il n'écrivait qu'exceptionnellement sur les  vies successives de façon claire à la lecture, pourtant c'était le centre de ses écrits, notamment de "la légende des siècles " et des " contemplations" ... : https://assoalpha.org/o-m-h/grands-hommes/victor-hugo/ et https://blogeditionsbanyan.wordpress.com/2017/01/16/victor-hugo-et-linde/ il n'était donc pas étonnant qu'il ait combattu contre la peine de mort sans  dire pourquoi, mais nous savons, tous, combien ce combat fut de  ses combats le plus acharné, toute sa vie durant.

 

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