Béatrice Lukomski-Joly


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Un petit prince

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Roses de mon jardin ; photo personnelle

 

C'est un Petit Prince...

Qui est reparti

Comme il était venu

Laissant l'endroit

Triste et désert

Sans une rose

Grimpant sur un mur !

 

J'ai cherché le Petit Prince

Au clair de l'aurore;

La porte était ouverte,

Nul n'était besoin de frapper.

L'endroit était beau

L'endroit était bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur !

 

Le monde est venu,

Des rubans verts glissaient

Je me suis pensée rose,

Alors j'ai été piquée

Du plus beau venin

Quand le monde a fui

Voyant le bout de mon nez.

 

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui ignore que je l'aime bien,

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui s'était envolé,

Retourné vers son astéroïde

Un autre jour de venin,

M-a-t-on dit.

 

J'ai vu un renard désespéré.

En ma pensée, il gémissait,

D'avoir perdu de vue l'amitié

À peine apprivoisée

À l'orée des champs de blés

Que l'aurore appelait

Que la couleur des blés pleurait.

 

J'ai cuit le pain

Le pain de la vie

Sous l’œil averti de l'ouvrier

Qui m'a dit :

« Ici , je fais ce que je veux !

On s'arrange entre nous ! »

Le pain a failli brûler

Et la vie a pleuré.

 

« Cette terre est à nous

Pour la comprendre

Il faut l'épouser ! »

 

« Mais moi, je suis d'ici ! »

Répondis-je.

 

« Non, tu n'es pas d'ici,

Tu es d'un pont que nous ignorons ! »

 

Je me suis sentie étrangère en ma terre

Que la lumière arrosait de clarté

Et j'ai cessé de chercher le Petit prince

Qui avait tout emporté

Parce que l'amour avait déserté.

 

L'endroit était beau

Et bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur

Sous cette clarté divine !

Je suis repartie

Piquée par les serpents

Rejoindre mon astéroïde,

Un simple petit pont

Sur une rivière qui déroule son ruban.

 

A "Montaphilant"

A Geneviève, et Victor.

 

L'enfant vieux

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

L’enfant vieux

 

Il est un enfant vieux, homme du sacrifice,

portant en soi deux vies,

avant de vivre l’absoute de ses fautes

que le temps remet à son avenir.

 

Venu d’une vague de temps

qui n’est pas la nôtre,

l’âme soumise à une époque

qui n’est pas la sienne,

il épouse la conscience d’un temps

non ensemencée de son germe

pour l’emporter en sa réelle vague de vie.

 

Ne comprenant pas les hommes

qui l’accompagnent,

il vit tel un paria rebelle

alourdi de conscience

qu’il n'a pas acquis avec ses frères, 

demeurés en ciel, le regardant.

 

Le chagrin et la douleur sont ses apparats.

La colère et la fougue sont ses habits.

La faute et l’erreur sont son quotidien

dans ce qu’il porte d’astralité imparfaite.

 

Naître génie un jour,

renaître rien un autre jour,

car l’âme porteuse de tant de défauts,

que le génie a œuvré, porte la marque

des infamies que l’homme a subies.

 

Aimer un tel homme né de fidélité,

chargé de ses douleurs qu’il en pleure,

est une mission dont la lourdeur

sanglote dans le giron des dieux.

 

Ainsi ont décidé les Pères qu’il a aimés

car des conditions réunies,

l’économie d’esprit en son principe de vie

valide deux incarnations qui se suivent.

 

D’un incendie à un autre, la fuite,

d’une anarchie vers le chaos, le zèle,

et trouver dans le sein des solitudes

le pain baigné dans une coupe de vin.

 

Partie dans un cri

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

"Ascension vers l'Empyrée" Jérôme Bosch

 

Elle est partie dans un cri,

Disant « Je meurs ! » dans la nuit.

Sans avoir cru que main tendue

Est un soleil dans la mort venue.

 

La lune était pleine et belle,

Le jour éteint dans le jardin,

Les étoiles blotties dans le ciel,

Pendant que terre pleurait.

 

Qu'aimer vous soit insouciance

Chagrine mon âme ensoleillée

Quand ma main accompagne

La vie pour trépas vers la vie.

 

Et si rien en ce monde n'aime

L'autre tel il se doit de rayons

Que soleil burine avec la lune,

Il n'est rien que je ne puisse faire.

 

Elle est partie, le cri dans le cœur

La plèvre souffrante, haletante,

Et de ce cri épousé, j'ai absorbé

Au coin de sa lèvre, l'ultime exil.

 

Le front perlant de larmes,

Elle est partie, étouffant son cri,

Quand la croix tracée de la pointe

De mon doigt a envolé sa vie achevée.

 

Sœurs venues à son secours,

Leurs beaux voiles bleus du jour,

Elles ont pris du cri l'espoir

Pour dire la vie qui attend.

 

Chaque fois que vie s'achève

Tombe ma blouse pour autre habit

Qu'en l'Esprit, je dessine blanc.

Papillon naît de sa chrysalide.

 

Qu'éternité ne vous parle pas

De sa grande fraternité en marche

M'est grande douleur aux vies achevées

Pour le rideau que nul ne lève.

 

J'ai mal à mon tour de si peu de foi

Quand vie refuse de voir l'au-secours.

Elle est partie ,sa main agrippée

À la mienne, du verbe devenu Verbe.

 

Elle est partie dans un cri,

Disant « Je meurs ! » dans sa nuit.

Sans avoir cru que main tendue

Est un soleil dans la mort venue.

 

 

L'heure voilée

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https://fr.freepik.com/photos-premium/haze-flux-fond-energie-spirituelle-aura-jaune_23029177.htm

 

Lors l’heure née,

lors l’heure voilée

tous regarderont le vide

observant leur ciel livide

la mémoire absente

lors des pas sur leur sente

leur sourire solitaire

les pleurs calvaires

car ils n’auront pas aimé

ignorants que n’avoir pas aimé

est la cause et le drame

le drame.

 

Marchant loin d’eux

proches de leurs yeux

que terreur masque de vacance

assoupis d’ignorance

la meute soumise au loup

oublié sera le mot amour

les mains froides de leur gel

ne donnant plus rien du sel

qui aura oint tant de fronts

point ne béniront.

 

Lors la désolation

car ils n’auront pas connu la dévotion

ils iront en lambeaux

ils iront tristes de fardeaux

et l’heure voilée scrutera les ombres

et des ombres verra le nombre

car ils n’auront point connu de foi

de leurs corps nus de toute loi

n’ayant pas vu le pas pressé

pendue à leurs prunelles ruinées.

 

"La peur de la mort" Michel-Ange

Si mal à l'âme

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau d'Arild Rosenkrantz

J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez, de voir ce que devient notre humanité, de voir ce que fait notre France, d'autres pays, ce que font un grand nombre de nations. J'ai si mal à l'âme si vous saviez ! Tant d'âmes vides, avides de biens matériels, avides d'être soi sans plus voir l'autre, et avides  du vide, tous milieux concernés, nos politiques, nos cités, nos villes, notre monde, tant de gens qui ne savent pas ce qu'ils sont, ce qu'ils font.

Tant d'âmes aiment faire le mal, aimant simplement le mal, jouissant de leurs actes pervers, de la plus petite parole à l'infime action du mal, de la plus grande guerroyant en la laideur immonde. Oui, j'ai si mal à l'âme.

J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez ! mais vous ne pouvez pas ressentir ce que je vis intérieurement de cette immense douleur. J'ai si mal à l'âme pour tous les hommes avilis, déshonorés, assassinés, bafoués, maltraités et si mal à l'âme pour toutes ces âmes perverties agissant contre l'humanité qui, en moi, est féconde dans la conscience de son chemin sans que pour autant  ma douleur ne s'atténue, et au contraire grandit.

Mon âme pleure sans cesse.

Mais vous ne pouvez pas vivre mon vécu pour le comprendre.

Le vivez-vous ?

Les poètes Virgile et Dante montrant la Voie, la vie, la résurrection et la Lumière du monde.

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