"Cosette"
Partie de rien, une vie simple,
comme tous les gens ordinaires,
vers les gens modestes, je vole
dans la plaine des manques,
partie de rien, si humble.
Dit-on que leur ignorance
ne les sort pas du quotidien,
que pleure mon esprit sur eux,
surgie de rien pour rester simple,
le cœur arrimé à ceux des autres.
Il se dit que les gens simples,
si peu de chance, vivent-ils.
Sont-ils les joyaux de mon âme,
car si semblable, je suis venue,
pour aimer et rien d’autre.
Je suis passée sans être vue,
parce que tellement simple,
car tellement venue de rien,
j’ai imaginé les gens d’exception,
et j’ai pleuré sur leur misère.
J’ai tant aimé l’ordinaire,
cette vie sans faste, l’air de rien,
sans apparat, sans ivresse,
quelques livres en mes poches vides,
que j’ai crié l’ordinaire pour être.
Il se dit que les gens simples,
si peu de chance, vivent-ils.
Sont-ils les joyaux de mon âme,
car si semblable, je suis venue,
pour aimer et rien d’autre.
Qui peut dire sur le chemin
qui arrive premier ou dernier,
de tous ces gens sans allure,
la connaissance absente,
quand la naïveté sert la vie ?
Oh ! Tant de souffrances à ces gens
sont données pour qu’ils grandissent,
leur ciel éclairé, la vie flamboyante,
car les affres ne sont que leçons
qui, peut-être, les feront premiers.
Il se dit que les gens simples,
si peu de chance, vivent-ils.
Sont-ils les joyaux de mon âme,
car si semblable, je suis venue,
pour aimer et rien d’autre.
Pourquoi chercher celui qui ne veut pas être vu ni être reconnu ?
Celui qui passe les siècles, marchant d'une rive à une autre rive, silencieux, et pourtant si riche d'actions en son Maître, qu'il est l'inconnu non nommé ?
Tant d'écrivains cherchent sa trace dans le monde en diffusant l'erreur, car, lui, ayant pris soins de n'être jamais reconnu pour agir dans la Liberté, pas même cent ans après, puisque, déjà là, l'écrivain cherchant sa trace commet un sacrilège.
BLJ,
de Ladislav Záborský peintre Slovaque
https://en.wikipedia.org/wiki/Ladislav_Z%C3%A1borsk%C3%BD
https://www.artforchristian.com/en/
Sur le chemin rougeoyant, j’ai marché un matin.
Les veillées étaient feutrées comme la mort.
Elle, pleurant en son voile, embaumait le chemin,
Le jour était prudent tel un enfant qui dort.
Il était là, encore suspendu aux bois d’olivier.
Nous entendions le sol gémir du calvaire.
Chaque pas résonnait d’un écho sur le gravier.
Nous marchions, les yeux baignés d’hiver.
Le froid ternissait nos joues embrumées.
Jour et nuit, lune et soleil, se confondaient.
Nous allions en ce drame de chagrin, troublés.
La nuit était lente et nos cœurs tremblaient.
Il semblait que le temps avait cessé de vivre.
L’éclipse terrible l’avait oint et nous pleurions.
La solitude avait volé nos âmes ivres.
D’effroi, nous étions figés. Nous gémissions.
Les onze se cachaient, espérant le Cygne.
Ils attendaient l’aube comme on attend le pain.
Un souffle dehors, et tout sursautait dans la vigne.
Les pierres, les blés, les oiseaux, tissaient le lin.
Il est venu, ajouré d'épines, le sourire aimant.
Le cœur joyeux, Il nous montrait ses plaies.
Recueillis, étions-nous en Son Temple, Son levant.
La vie bruissait. Nous renaissions. Il nous louait.
Ces jours, ces nuits, Ses rayons, nous ont clarifiés.
De ses mains élevées, Il nous a béni de Sa terre.
Le vent s’est tu. Le soleil dans la vie s’est élevé.
Nous étions là, avec Lui, nous en Lui, Lui en nous.
de Liane Collot dHerbois
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liane_Collot_d%27Herbois
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , Connaissance , Conscience , Conscience Poète , Cygne , Esprit , Jour , Mort , Nuit , nuit jour aurore , Poèmes historiques , Solitude , Silence , Spiritualité , Temps , Temple
Photo de Greg Rakozy
https://unsplash.com/fr/@grakozy
Où vas-tu pèlerin,
sans ton bâton et sans écrin,
nu de nature à toi scellée d’ardeur ?
Dans l’abîme, perdu d’heures,
vas-tu vers l’azur qui nous éclaire ?
Dans la lueur, accompagnes-tu les éclairs,
qui, chaque matin, te sont offerts,
toi, accomplissant leur destin.
Vois-tu l’éclat de l’obscurité
riche de sa lumière,
lorsque tu t’éveilles en prière,
te baignant de vie constellée
dans l’immensité étoilée
des nuits aimant la clarté ?
Prends-tu en ton cœur le baume
des rivières chantant leurs psaumes ?
La beauté des fleurs riant de joie
quand leur foi t’anime et te conçoit ?
Prends-tu de la beauté des cimes
l’élan de l’aigle en ses rimes ?
Et des océans le rythme des vagues
à la lune jouant leurs sonates ?
As-tu subi l’audace du soupir
que tu vas tête baissée au nadir
ne voyant plus le but du zénith ?
Que reste-t-il de la marguerite
quand de ton souffle, tu vas
sans fraîcheur, épouser Gaïa ?
Dis-moi, pèlerin,
toi, sans sceptre ni écrin,
où vas-tu de ce pas lourd
que je ne te vois pas chaussé d’Amour ?
Toi, agitant l’âme tel on secoue un fanion,
toi, regardant les larmes de l’ânon
ayant porté la Lumière aux Nues d’Apollon,
pour toi, dans la grâce de la guérison.
Photo de
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