Béatrice Lukomski-Joly


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Clopin-clopant

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Thyphon

Suspendus aux lèvres du temps hagard

que le très terrestre esprit regarde,

va le nombre mi-conscient, endormi,

s’enliser au fond du mensonge en son lit.

 

L’ennemi n’est point démasqué, va, court.

Son masque rit son grime ravi de son discours.

Celui criant, point n’est blessé mais se prosterne.

Allant clopant, nez coulant, et vous berne.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

On dit que ; on se tait ; on va où souffle le vent,

belle convention des vanités lors leur temps !

La route est tracée ; le genre humain boite,

si pervers, mais se croyant bon, et l’autre convoite.

 

S’éloigne du genre divin et clopine extrême.

L’ennemi est un autre qui n’est pas son carême.

Ainsi se ronge le sang de mille âmes sans lys

qui n’ont jamais vu une seule rose fleurir.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon

 

C’est l’histoire depuis des siècles l’affirmant.

On tisse ; on tricote ; on coud la misère au firmament

pour que les différences soient assassinées.

L’éloquence décède parce qu’elle est vérité.

 

Attend la loyauté depuis toujours après les drames.

Son vêtement laissé sur l’envers de sa trame

voit les charlatans qui donneraient à croire

qu’il est à l’endroit, et chacun le croit ! Voir !

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

J’ai vu gémir, crier, mentir l’assassin

qui veut de sa patrie, comme autrefois le Sarrazin,

tuez le frère, cet homme ! Puis, libre sans liberté,

déjà il tremble aux Nues tel l’errant dans sa nuit.

 

Le Malin n’est pas toujours où on l’attend de sa lame

mais là où on le voit œuvrant de ses armes.

Il forge le bras en l’habillant de ses tentacules

et la main armée prend pour nom « Haine ».

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

Sur ses cheveux jadis blonds que la mort a blanchi,

la lèvre à peine maudite éclate de rire en son logis,

feignant le sanglot pour qu’on la plaigne.

Va petite ! Ta terre est loin ! Elle saigne.

 

Et le blé continue de fleurir après avoir mûri

si Dieu lui donne le temps de naître appauvri,

car mûrir n’est que le second pas de mourir

dans la folle tragédie que crient leurs rires.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

Hercule et l'Hydre, vers 1475, Antonio del Pollaiuolo, (Florence, musée des Offices)

 

Le lac de Bertâne

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photos personnelles

 

Abritée sous les arbres des hommes de lésine

que les oiseaux aiment prendre comme témoins,

je me souviens de ton vert et profond silence,

de tes belles ombres au soir rougeoyant

quand m'emportaient de grâces,

assise sur tes rochers, fleurant tes roses,

tes berges à mes yeux qu'en poète j'aimais.

 

Te souviens-tu de tes miroirs aux ombres projetées

quand me mirant en ton visage presque sauvage

Tu me disais être le lac des obsidiennes,

le péridot agrafé à mes boucles ondoyantes

quand de ta parure d'eau, tu me dessinais d'oracles ?

Cluses centenaires appelaient mon souvenir.

 

M'as-tu enchantée de tes vagues tranquilles

que mes empreintes encore se souviennent,

glorifiant le long sacre de tes inspirations,

que promeneurs n'entendaient point.

Je te contemplais de cette inouïe candeur

qui tout donne à croire humblement

que la beauté du monde est sûreté et abri.

 

Il n'y avait sur ta peau aucun cygne te caressant.

Quelques poules d'eau fouettaient tes ondes ;

et des ronds de battements de gardons

battaient le fond jusqu'à la remontée des goujons.

J'attendais là qu'apparaissent les ailes blanches

sans que jamais je ne les vis venir te caresser.

 

Quand un soir, assise sur ton flanc ceint de cailloux

sous le ciel des sommets enneigés que combes adorent,

et que cluses témoignent en tes falaises colorées,

ma timidité empourprée, cachée de tes bras larges,

comme autant d'ailes d'oiseaux venues me bercer,

abritait mille mots sur tes roulis battus par les éclairs.

 

Mon esprit balayait d'un trait de verdure garancée rouge

tout l'envol des oiseaux que la vie bat de plumes effilées.

Craintive au vol des cygnes sauvages en voyage,

marchant les mains croisées sur les reins,

Je te chantais tout l'amour qu' homme peut

quand de joie il se fait autel face à ton visage divin.

 

Je t'abreuvais autant que tu me donnais à boire.

La corne d'abondance pleine de tes fruits qu'eau révèle,

Tu étais lac, j'étais source ; tu étais le miroir des monts,

et tu me pris pour fiancée.

Quand tu glissas tes étoiles à mon annulaire

et que le péridot grandit de sagesse,

advinrent du fond des eaux les grands oiseaux blancs

que le cœur du lac engendra de rêves opales.

J'entendis le doux nom d'Herzéloîde, 

sans te comprendre, le chagrin lourd,

Je partis alors vers d'autres monts, Dornach.

 

Ce poème fut écrit il y a de nombreuses années en arrière et est resté inachevé.

Pastel sec " le lac de Nantua" ou lac de Bertâne de son nom ancien.

Le jardin antérieur

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Alors que la nuit lève à nouveau son voile,

montrant son chemin nourri de lumière,

vient vers moi la mémoire d’un jardin fleuri

où oliviers chatoient dans l’or du soleil.

 

Il est là, Lui, là, baigné dans Sa propre lumière,

non partagée mais offerte, d’amplitude abondante

que nous ne pouvons d’aucun mots décrire,

moins encore témoigner de Sa réalité pleine.

 

Là, encore, inondée du mouvement qui est,

sans jamais s’atténuer, mais Être, je Le vois,

ne laissant à nul le Génie du langage qui du mot

fait de Lui un verbe ne pouvant Le dire sinon Le voir.

 

Et, je marche nu-pieds, car ainsi Il est et va,

élevé au-dessus de tout, car tout Il vivifie,

puis Son pas se pose sur Son sol venu briller

tel un diamant miroite en Son soleil.

 

Le voir et Le revoir, tout à la fois en Soi

et à côté de soi, d’un Amour rassasié

que l’infiniment petit dans le verbe humain

éclaire de son infiniment grand dans le Verbe.

 

La nuit élève le jardin aux Nues de Ses astres ;

tout flotte dans l’aether de Sa lumière,

Être solennel dont l’unique vêtement est Amour

qu’Il dépose en mon cœur et me signe.

 

Il va, marche, s’élève, manifeste, lumineux,

céleste et terrestre, créateur et Homme,

que le lever de la nuit offre d’éclat en Son regard,

transformant le crépuscule en une aurore.

 

Marchant à Son côté, aussi de face,

je Le vois bénir Son Humanité, aimant

l’agneau et le vautour, le sable et l’étoile,

la lumière et Lui-même, en toute Nature.

 

Ô Gethsémani! souvenir en toi, je suis à Te voir,

du présent dans le passé qui nous ont liés

quand de Ta parole sertie de rayons,

je vis en Toi depuis ce Jour sans fin en ce jardin.

 

 

Parce qu'il y a des poèmes qui, dans leur verbe, ne demande pas la forme, la structure dans la rime, pour ne rien perdre de Son instant dans son éternité

 

Le fils et le Fils

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Le Fils

Dessins personnels : acrylique et pastel sec

 

J'ai pensé durant trente deux ans comment décrire le Fils et le fils,

Le fils est celui qui est engendré par la mère et son père,  et le Fils est celui qui nous engendre dans l'océan de la vie ; ils sont un, car l'un dans l'autre. Le Père engendre le Fils et le Fils dans le fils est ; ainsi est le fils dans le Fils.

Le fils voit la douleur du fils et se montre dans sa lumière qui est parole. Il est le fils image terrestre bien qu'éthérique.
Le Fils se montre au-delà de la douleur ; Il montre ce qu'Il est depuis l'Alpha  jusqu'à l'Oméga.

Le fils se dévoile lors d'une douleur individuelle ; le Fils  se dévoile lorsque nous sommes la douleur du monde.

L'un et l'autre sont le même et pourtant différents. La vie ne parle que du fils de lumière aimante venant soulager la peine, peu du Fils qui est dans le fils, car ils ne Le connaissent pas.

 

Le fils

BLJ.

La liberté du silence

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Si nous pouvions dire ce que nous voyons de la marche du monde, ce serait facile d'empêcher certains évènements, mais c'est aussi faire atteinte à la liberté des Hiérarchies que de tout dire.

Nous ne mesurons jamais autant la liberté du silence que dans les moments de gravité.

BLJ

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