Le jardin antérieur
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
Alors que la nuit lève à nouveau son voile,
montrant son chemin nourri de lumière,
vient vers moi la mémoire d’un jardin fleuri
où oliviers chatoient dans l’or du soleil.
Il est là, Lui, là, baigné dans Sa propre lumière,
non partagée mais offerte, d’amplitude abondante
que nous ne pouvons d’aucun mots décrire,
moins encore témoigner de Sa réalité pleine.
Là, encore, inondée du mouvement qui est,
sans jamais s’atténuer, mais Être, je Le vois,
ne laissant à nul le Génie du langage qui du mot
fait de Lui un verbe ne pouvant Le dire sinon Le voir.
Et, je marche nu-pieds, car ainsi Il est et va,
élevé au-dessus de tout, car tout Il vivifie,
puis Son pas se pose sur Son sol venu briller
tel un diamant miroite en Son soleil.
Le voir et Le revoir, tout à la fois en Soi
et à côté de soi, d’un Amour rassasié
que l’infiniment petit dans le verbe humain
éclaire de son infiniment grand dans le Verbe.
La nuit élève le jardin aux Nues de Ses astres ;
tout flotte dans l’aether de Sa lumière,
Être solennel dont l’unique vêtement est Amour
qu’Il dépose en mon cœur et me signe.
Il va, marche, s’élève, manifeste, lumineux,
céleste et terrestre, créateur et Homme,
que le lever de la nuit offre d’éclat en Son regard,
transformant le crépuscule en une aurore.
Marchant à Son côté, aussi de face,
je Le vois bénir Son Humanité, aimant
l’agneau et le vautour, le sable et l’étoile,
la lumière et Lui-même, en toute Nature.
Ô Gethsémani! souvenir en toi, je suis à Te voir,
du présent dans le passé qui nous ont liés
quand de Ta parole sertie de rayons,
je vis en Toi depuis ce Jour sans fin en ce jardin.
Parce qu'il y a des poèmes qui, dans leur verbe, ne demande pas la forme, la structure dans la rime, pour ne rien perdre de Son instant dans son éternité