Petit, viens sur ma joue !
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
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Petit ! Encore toi ! Viens sur ma joue !
La nuit m'a dit ta joie, ce beau bijou !
Et la joie a cligné d'un œil papillon,
Déposant ton sel sur ma paupière carillon.
Petit ! J'ai tant rêvé de te revoir ; oh, ce retour !
Sculptant pour toi le rayon fort d'amour
Qu'un cirrus blanc dépose sur nos têtes inquiètes,
Et mon matin chante tes yeux d'un espoir.
Petit ! Que le temps s'alanguit sans toi !
Papa a écrit au cygne, et je l'ai adoré avec l'oie,
Du mot qui joue sa présence : aimer !
Deux ailes ont ouvert ses beaux yeux lavés.
Petit ! Encore quelques nuits, encore ! Ris !
Viens ! Petit poisson t'attend, et jour vit.
Le piano rêve de tes mains frêles et câlines ;
Et Nicolas attend d'entendre ta voix cristalline.
Maman a dit que l'heure est belle, imprévue !
Et que le bien devait être enfin ta vue ;
Et moi, je te rêve dansant dans les fleurs
Que printemps savoure de mes bras cajoleurs.
Petit ! Sans toi, je mourais ! Bas les armes !
Vide était mon âme ; pleine était ma larme.
Vide était ma maison ; pleine était ma coupe.
À genoux dans mon pré, chavirait ma chaloupe.
Un pas de danse revient ; le vent me parle ;
Les chats murmurent ton retour ; oiseau vole.
Petit ! c'est le printemps ! et ses narcisses dorés
Offrent la beauté des libertés retrouvées !
Je t'attends ; mes yeux blessés revivent ;
J'entends ton chant ; j'entends ton rire sur ma rive.
Ma plume revit ; plus personne pour nous punir !
Nos émois ne diront plus leurs blêmes souvenirs.
Mon cœur chante ; mon âme t'acclame au seuil ;
S'achève la promenade des jours en deuil ;
Hirondelles sont revenues enfanter au nid ;
Caresse, petit ! la musique de l'écho infini.