Béatrice Lukomski-Joly


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Vendredi

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau acrylique Béatrice Lukomski-Joly

 

C'était hier ; et demain est venu au présent,

Racontant son histoire pour un passé vivant ;

Rien n'a vieilli ; tout est là ; tout se mêle ; les ans,

Les siècles, nos vies, tous ces pas nous reliant !

 

Partie, la vie revient, son sac lourd d'offrandes ;

Une voix ; la joie ; se retrouver ; rien n'a vieilli.

Un enfant, un navire, un poème, une pluie,

Tout avance ! Ma mémoire révèle l'amande..

 

Les douleurs s'amenuisent ; les plaies se défont,

Mon cœur est allé fendre la nuit ; c'est vendredi.

Vénus chuchote : en ce jour où si peu pense, je te le dis,

Vois la volonté des enfers qui meurent. Prions !

 

Mon cœur a fendu la nuit ; la nuit parle et luit.

La lune a brillé ; le soleil attend son heure.

Mon dos plie sous la charge ; je pleure.

Il me dit : viens ! Suis-moi ! dès aujourd’hui !

 

Je prends demain dans mille étoiles se levant ;

C'est vendredi ; vendredi est long ; je meurs.

Avec vous, pour vous, je vais, plié de sueur ;

Je marche ; le bois crisse d'un pas du vent.

 

Je chute ; j'ai peur ; pas cette heure ! Vois !

Fleurs baignent dans l'éclipse ; le monde est muet.

Ma mère gîte avec moi ; vivre d'un grain de millet !

La vie coule d' abondance neuve. Vois !

 

Bras en croix, épaules fatiguées, mains percées,

Pieds épousés, je regarde le monde ; entends !

Chacun s'affaire pour mon calice ; Ô, Jean !

Terre devient ; je la foule, les genoux pliés.

 

Tout se tait ; oiseaux ne chantent plus ; je meurs.

Sept cors vibrent ; sept étoiles disent ma parole ;

Neuf mondes s'ouvrent ; d'ailes nouvelles volent

Cent pauvres hères ; douze devient onze ; demeure !

 

Lymphe et nectar ! Roses à leurs pétales s'ouvrent ;

Colombe chante dans le tourment ; J'ai soif.

Meurt le vin ! L'eau afflue ; terre me coiffe.

Et dans la main gémit une épine qui me couvre.

 

Tableau de Daniel Plasschaert

 

C'est vendredi. Lilas baissent leurs branches.

Source vive descend du tertre douloureux.

Corde se balance au pied des buis malheureux ;

C'est vendredi ; et Terre m'épouse d'une pervenche.

 

Wagner/Liszt - Feierlicher Marsch zum heiligen Graal aus "Parsifal", S.450 1/2

L'opéra : musique et paroles Parsifal

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Avant, lorsque j'affirmais mon Amour pour R Wagner et sa musique, ses opéras, son "Parsifal," ; affirmais que je n'écrivais principalement que sur les opéras de R Wagner ; que je me nourrissais de cette musique ; que je me déplaçais pour chaque "Parsifal" ou "tétralogie" joués pour entendre une acoustique sans failles ; "on" me répondait par toutes sortes de pensées contraires… que j'aurais la gentillesse de ne pas traduire ou dire.

Pour résumer : " Parsifal", oui, mais ! sans la musique de Wagner"...

Sans la musique de R Wagner ? Sont-ils certains ? Car c'est la musique qui rend compréhensible  "Parsifal" et non le contraire. Le livret et la mise en scène ne sont présents que pour le profane, car la musique à elle-seule se suffit pour  comprendre "Parsifal" dès lors que le musicien, ici, R Wagner, a donné l'indication de sa musique.

Aujourd'hui, parce que l'opéra "Parsifal" est joué à Dornach, tous les anthroposophes, soudainement, aiment l'opéra "Parsifal". Et avant ?  Avant, c'était, je redis : " Parsifal, oui, mais ! Sans la musique de R Wagner ! Quelle horreur !" Chacun s'y reconnaitra dans son for intérieur avec Vérité.

Et les autres opéras ? les symphonies, les lieder ? Tous du même Esprit, dans le même mouvement et la même dynamique d'évolution vers le Soi-Esprit - Manas -  ? Faut-il les reléguer au néant parce que la musique de R Wagner n'est pas comprise par l'ensemble des spiritualistes pourtant portés de connaissances ?

Que l'on m'explique ce que je n'ose dire !

"Parsifal" comme l'antidote d'une vaccination à l'empreinte d'un Judas, maladie désavouée, reniée dans l'Esprit par les hommes eux-mêmes qui le font.

S'il y a quelque chose de puissant à comprendre. Et, il y a.

Il faut un premier pas. 

Je viens d'un pays - vie antérieure -

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo personnelle " rose d'Ispahan" 

 

Je viens d'un pays duquel je suis un depuis toujours ;

Y coule du miel répandu sur mes cheveux jais du jour.

De l'ambre est versée avec l'huile de jasmin en pluie,

Arrosée de rose d'Ispahan pour que jamais je n'oublie.

 

Le matin y est une fleur que les destins célèbrent,

Et la parure de ses aurores est une sagesse solaire

Que mon émoi aime de toutes nuits dédiées d'épreuves

à ses pétales fleuris qu’Éden donne à mes fleuves.

 

Je viens d'un pays qui n'a que l'ineffable pour Père

Et à sa vue, je m'incline, l'esprit léger comme l'air

Quand souffle m'adore sculptée d'éternité et de murrhe.

Jasmin, rose et oranger sont de son jardin bleu azur.

 

Lac de Tibériade photo issue du site https://www.infochretienne.com/articles/israel-le-lac-de-tiberiade-deborde-et-inonde-le-site-archeologique-de-el-araj/

 

Enfant des beautés qui sont d'une même face,

Je suis l'aurore du chemin choisi pour toute grâce,

Que palmes dessinent de ses saveurs d'argan

Quand l'olive et son huile sont mes onguents.

 

Pierre roule ; ciel s'ouvre ; ruisseaux me soignent,

Et sources révèlent mon pays dans l'oliveraie sans fagnes

Que les jasmins adorent du levant flamboyant dans l'air,

Que Zoroastre donne de levain sage à mes pairs.

 

S'il n'est qu'un pays ruisselant d'or, son firmament,

Que mon rayon aime de son flamboiement,

Il est l'unique et la vérité que tous connaissent de gnose,

Car son parfum de nard est plus fort que d'Ispahan, sa rose.

 

Jardin des oliviers

https://www.churchofjesuschrist.org/inspiration/a-key-part-of-the-saviors-atonement-happened-here?lang=fra

 

Lorsque roses, muscade et myrrhe s'envolent

Du pays duquel je suis un depuis toujours, et survole,

C'est du miel versé dans mes mains que je suis l'appui,

La reconnaissance de l'offrande sublime à la vie.

 

dédié à mon ami Novalis,

CRC

de Jean-Christophoros de Lebenkreutz

Khrīstós/Χρῑστός”

 

La Loire

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Louis Japy "paysage du bord de Loire"  

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Aim%C3%A9_Japy

 

Ce soir, je pars faire mes premiers pas d'enfant,

sur le banc de la Loire que j'aime de sa grâce.

Ce soir, je rajeunis, car j'aime être sans âge,

moi, l'enfant chargé d'années que siècles envolent !

 

Ce soir, je n'ai plus d'âge ! Ai-je eu quelques années

que mes fleuves ardents, encore, me consolent ;

Blottie dans leurs belles courbes, je me souviens.

Ô ma Loire ! je suis Ligérienne, ce soir.

 

Te souviens-tu, canal, ami de mon fleuve,

combien mes années t'ont épousé, enlisée

dans ton sable blond que tu as glissé

à mes doigts, jouant dans tes eaux bleuies du deuil ?

 

Qui a vu mon "Martin-Pêcheur " * dans sa majesté

voler sous ma tonnelle, où grimpaient, sans décence,

mes rosiers, sait que j'ai déposé dans son lit

une pâquerette sur son cœur d'anniversaire.

 

Tu es absent ; sais-je pourquoi le Rhin te prit,

insolent de solitude, mes soirs de lune,

quand le soleil miroitait d'éclairs sur ta mousse ?

Combien de pâquerettes effeuillées sans toi ?

 

Je marchai, emmitouflée d'un capuchon rouge,

pour être moins gelée dans le blanc ciel d'hiver.

Elie-Anne chérissait tes flancs ronds qui, toujours,

portent ton nom, aux romans des jours oubliés.

 

Quand convolant sur le Loiret, près du moulin,

je vis l'onde être larmes ; je criai ton nom !

Ô ma Loire amoureuse de mes jeux, qu'encore,

Orléans s'en souvient et rit de mes années !

 

Diras-tu, Loire, si je t'ai manqué un jour,

quand, obligée, je te laissai à tes couchers ?

Que soleils m'attendent ! J'arrive ! Attendez-moi !

Je veux griffer tes berges de jeux innocents.

 

Ce soir, je ne suis pas là ! Je vogue sur l'eau

que la main de ma mère rapportait du puits rond,

comme le mirage tournant en rond toujours !

Pourquoi es-tu parti, ô mon tendre opéra ?

 

Je pars me promener sur le chemin de sable

menant au lavoir des jours espérés heureux.

Non ! Ne dis pas que le Rhin est plus souverain !

Nos fleuves meurent et l'Yonne fière rugit !

 

Te parlerai-je de l'Ain, qui nous a fait couple,

et que tu n'as pas vu dans sa gorge bruyante ?

Que les soupirs disent mon souvenir vieux d'âge,

que je meurs à mon âge, si vieille d'années !

 

La Voulzie n'avait pas ton joyau des dimanches,

que mon capuchon rouge meurt de t'avoir laissée !

Je me suis fanée longtemps, exsangue d'absence.

Est-ce pour cela que je suis vieille, ma Loire ?

 

Ne crois pas que j'ai cessé de penser à toi,

ô ma sibylline amie ! Voudras-tu, ce soir,

m'offrir ta dernière pâquerette ? Ce soir !

Je suis sans âge au bord de mon long canal bleu.

 

Liras-tu Novalis, couchée sur mon perron ?

M'émouvras-tu encor du rire de Cosette,

Que j'ai pris sous mon bras fort, sensible à mes nuits,

Triste de ne plus lire mon Roman élu ?

 

Ce soir, je suis si vieille, ma Loire ! Ma source !

Si, fidèle je te suis, c'est pour ta tonnelle

qui rêve ma poésie, que pour toi, j'écris.

Ô mon enfance ! je suis si vieille ! Ce soir !

 

https://mapio.net/pic/p-78271435/

Garage à bateaux à Olivet - Loiret -

* Martin-pêcheur", nom d'une maison habitée en 1964 le long du canal longeant la Loire

"Promenade du front de Loire"

L'attente

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Illustration " Maternité IV " de Chantal Parise, peintre lyonnais,

http://www.chantalparise.com/

 

Il était une fois...

Une onde silencieuse qui changea le cours du temps ;

Une onde légère, abreuvant d'amour, longtemps,

La pensée transie d'une errance folle de roi.

 

Il était une fois...

Une nuit imaginative, idéelle, magique,

Une nuit pleine d'espoir où la tragique ride

S'enveloppe de transparence moite, parfois.

 

L'âme, mille fois endeuillée, déchire ses nuages,

Parure d'un ciel crevassé qui, péniblement, déverse son miel,

Dans l'espoir d'une reconnaissance imagée.

 

Il était une fois...

Le toit bleuté aux mille astres de nos cœurs,

Et de nos ententes enfin réanimées à cette heure,

Étendait son immensité aux confins de nos orées d'un hautbois.

 

Il était une fois...

Nos vies matérielles, vies spirituelles, pour notre voile

Se levant au printemps de mars enneigé d'étoiles,

Que, renaissant dans la forêt, vibre le bois !

 

L'âme, mille fois endeuillée, scinde enfin son nuage,

Parure d'un ciel gercé qui, péniblement, déverse son miel,

Dans l'espoir d'une reconnaissance imagée.

 

Il était une fois...

L'invisible espace, théâtre éthéré de l'inanimé se levant,

Du palpable, des visions fugitives du mouvement,

Des vies d'en-bas, d'en-haut, pour nos ornements courtois.

 

Il était une fois...

Nos gestes incontrôlés, capables d'incroyables maîtrises,

Servant nos doutes que nos ego à peine enfantés, incisent ;

Que nos désirs, si vite enflammés, entraînent de nos voix.

 

L'âme, mille fois endeuillée, embellit ses nuages,

Parure d'un ciel levé qui, sagement, déverse son miel,

Dans l'espoir d'une reconnaissance brodée.

 

Il était une fois...

Le vent était ma caresse au pays de l'extase pure,

Et le rêve en l'esprit, si souvent défait, pour nos retrouvailles futures ,

Déployait ses ailes au pays de l'appartenance qui flamboie.

 

Il était une fois...

Nos destinées, ces vies qui lentement, sourdement,

S'appellent et se respectent, majestueusement ;

Nos vies se sachant liées s'impatientaient de joie.

 

L'onde silencieuse laissa bruire la brise,

Et chaque brin d'herbe frémissait d'attente claire.

L'aurore semait l'attente de mes nuits solaires,

Au pire des plaintes défaites, à jamais conquises.

 

La neige tombe !

Et part, enfin, ma tombe !

Elle arrive !

Enfin sur ma rive !

 

Faire-part de naissance :

«  Ah ! Je me réveille à peine ! »

Un ange m'a dit avant la descente

Combien la vie ressemble aux mouvements de la Nature.

Hommes ! ouvrez vos bras !

Ange ! ne ferme pas ta porte !

Je veux vivre, voir, aimer et servir. »

27 Mars 1984

Ange de Giotto di Bondone

https://fr.wikipedia.org/wiki/Giotto_di_Bondone

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