Béatrice Lukomski-Joly


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Si un jour, je venais à me taire.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"Le fantôme" de Louis Janmot

http://www.mba-lyon.fr/static/mba/contenu/pdf/Ressources/Fiches-oeuvres-salles/fiche_focus_janmot-BD.pdf

 

Si un jour je venais à me taire,

Viendra assurément ce temps,

Si ce temps arpenté, solitaire,

Au bord des verdoyants étangs,

Venait à dire son plain-adieu

Et il viendra fort assurément,

Ma rivière emportera à mille lieues

Tout ce qu'elle a vu de mes sentiments.

 

Ne chuchotez rien !

Ne parlez pas !

Ne dites rien !

Ne riez pas !

 

Quand je ne serai plus qu'une cendre

Que l'Yonne regardera flotter,

Je dirai encore la beauté des méandres

Qu'aux écluses arrêtées, elle a aimé

Et aux cygnes blancs prenant mon lavis

D'une destinée qui se sera tue,

Je tairai encore les enfants blonds sous la pluie

Que l'Yonne a ravi de puissance et vus.

 

Ne chuchotez rien !

Ne parlez pas !

Ne dites rien !

Ne riez pas !

 

Comme la Marmagne coulant ailleurs,

Proche du satyre Du Pont, parfait Cerbère,

Et de ses sbires à cent têtes sans fleurs,

Combien de temps avant que vie d'hier

N'avale ses pleurs qu'Yonne répudie ?

Et dans le tournoi que feuilles écrivent

Des juges noyés dans la comédie,

J'ai gardé le chant des mercis* à ma rive ?

 

Ne chuchotez rien !

Ne parlez pas !

Ne dites rien !

Ne riez pas !

 

Et devenue lionne, elle a mugi

Ses enfants dévorés, à jamais partis,

Que son cœur pleure de désespérance infinie.

Elle a ouvert large sa bouche de colère ternie

Car rien n'apaise sa maternité ensevelie,

Son âme meurtrie.

 

* en référence aux écrits "les chants de la merci" de la poétesse auxerroise Marie Noël 

 

Si j'étais...Inquiétude

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Si j'étais un Maître, de quoi serais-je le plus inquiet ?

1 / Que chaque élève m'idolâtre et brode mes textes en moult livres publiés, y ajoutant ses impressions personnelles sans les avoir vérifiées.

2 / Les mots à leur lecture qui me feraient "peur" seraient  :

  • " Nous pouvons supposer que ... (supposer ?)
  • - En vertu de cela, nous pouvons penser que ... (nous pouvons penser, mais rien n'est certain)
  • - À partir de cette donnée, il est facile d'imaginer que… (imaginer ou supposer) 
  • - Il n'est alors pas difficile de croire que...(sur quelles bases vérifiées ?) 
  • - je crois qu'il n'y a pas de mal à spéculer sur ces questions... tout en affirmant que…ce ne peut être que vérité (Spéculer ???) 
  • - Selon mon sentiment, il est clair que le maître a voulu dire ceci... (est-ce vérifié ? ) 
  • - Il ne l'a pas dit, mais nous savons... (le pire ! car il ne l'a pas dit)
  • - Après enquête, nous avons pu vérifier que...  mais la question reste ouverte. ( parce que rien n'a été au final trouvé puisque la source n'est pas dite et en conséquence n'est pas vérifiable.)
  • - Il m'est apparu que... (comment ? est-ce sur une base clairvoyante ou de supposition personnelle, nous ne savons pas, mais nous y croyons puisqu'il dit  "apparu" Terrible, car il laisse entendre une clairvoyance qui n’existe pas.)
  • - J'ai compris plus tard pourquoi j'avais écrit ceci dans mon livre issu du Maître...je ne l'avais initialement pas perçu. (Dangereux, car qui écrit vraiment en l'autre s'il ne le réalise que plus tard ?) C'est la porte ouverte à toutes écritures faussées. ) 
  • - Que cela soit vrai ou non, c'est à chacun de décider... (une petite phrase qui dit bien que la personne en réalité ne sait pas, à vous de voir.)
  • - Je suis obligé (!) de penser que la tradition orale de mon ami est correcte ...(obligé ??? )
  • - Mais cela me semble aussi qu'il est... (cela semble, mais est-ce vérité ?) 
  • - J'ai toujours été fasciné par... (fasciné ??? )

Des mots lus à foison, relevés dans moult lectures d'auteurs ou conférenciers différents parlant d'un seul et même Maître : Rudolf Steiner.

3 / Que je sois l'idée d'un enrichissement personnel : 60 à 150 euros la journée de conférence par personne (un maximum de 40 personnes) sur cinq jours ouvrés (!) pour parler de mon enseignement. (Je l'ai vu.) 150 e X 40 personnes X 5 jours 30 000 de bénéfice net au mieux ou 60 e X 40 personnes X 5 jours = 12000 au pire (!)

4 / Constater le contraire de ce que j'ai enseigné et conseillé.

5 / Que mon enseignement soit transposé en romans de gare.

6 / De voir des gourous emprunter mon nom pour se justifier

7 / De me lire en séquences non reliées entre elles, ne laissant à personne le soin de méditer, offrant en conséquence l'abolition du chemin d'intériorisation et de conscience.

8 / Que mon enseignement voulu selon un chemin précis d'efforts soit résumé et condensé, supprimant ainsi tout effort d'intériorisation dans le processus de méditation et de la connaissance. Exemple : Nul ne mâcherait le repas d'un autre pour lui faciliter la digestion, non ?! oui ?! 

Tout cela m'inquiéterait beaucoup.

Cela m'inquiète beaucoup.

BLJ

 

Un petit prince

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Roses de mon jardin ; photo personnelle

 

C'est un Petit Prince...

Qui est reparti

Comme il était venu

Laissant l'endroit

Triste et désert

Sans une rose

Grimpant sur un mur !

 

J'ai cherché le Petit Prince

Au clair de l'aurore;

La porte était ouverte,

Nul n'était besoin de frapper.

L'endroit était beau

L'endroit était bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur !

 

Le monde est venu,

Des rubans verts glissaient

Je me suis pensée rose,

Alors j'ai été piquée

Du plus beau venin

Quand le monde a fui

Voyant le bout de mon nez.

 

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui ignore que je l'aime bien,

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui s'était envolé,

Retourné vers son astéroïde

Un autre jour de venin,

M-a-t-on dit.

 

J'ai vu un renard désespéré.

En ma pensée, il gémissait,

D'avoir perdu de vue l'amitié

À peine apprivoisée

À l'orée des champs de blés

Que l'aurore appelait

Que la couleur des blés pleurait.

 

J'ai cuit le pain

Le pain de la vie

Sous l’œil averti de l'ouvrier

Qui m'a dit :

« Ici , je fais ce que je veux !

On s'arrange entre nous ! »

Le pain a failli brûler

Et la vie a pleuré.

 

« Cette terre est à nous

Pour la comprendre

Il faut l'épouser ! »

 

« Mais moi, je suis d'ici ! »

Répondis-je.

 

« Non, tu n'es pas d'ici,

Tu es d'un pont que nous ignorons ! »

 

Je me suis sentie étrangère en ma terre

Que la lumière arrosait de clarté

Et j'ai cessé de chercher le Petit prince

Qui avait tout emporté

Parce que l'amour avait déserté.

 

L'endroit était beau

Et bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur

Sous cette clarté divine !

Je suis repartie

Piquée par les serpents

Rejoindre mon astéroïde,

Un simple petit pont

Sur une rivière qui déroule son ruban.

 

A "Montaphilant"

A Geneviève, et Victor.

 

Ô Temps sans douceur

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,

sépulcral en tes actes, tous, tombes de nos races,

semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,

quand, ruinant la morale, ils ont chu en nombre.

 

Tous allant le ventre plein et la pensée vide,

tous scrutant leur nombril aride et sordide,

qu’ils ne voient plus l’alentour de beauté

ayant pleuré à leurs pieds pour être de gaîté.

 

Sont-ils tous devenus juges des uns des autres,

calomniant chacun, n’entendant plus les apôtres

qui de leur parole ensemençaient la vie

et dans la vie, l’Amour dans tous logis fleuris.

 

Ont-ils rapiécé leurs toges nébuleuses

que prêtres revenus, ils sont nés de brume ténébreuse,

enseignant toujours la création sans être d’Amour

et le vent laisse leur fausseté envahir leurs labours.

 

Ils aiment ternir toute âme n’étant pas la leur,

accablant chacun de ruse en leurs sédiments

qui n’ont pas été féconds ni fertiles

en leurs champs semés de semences hostiles.

 

Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,

funèbre en tes mœurs, tous, stèles de nos rosaces,

semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,

quand lésant la morale, ils choient en nombre.

 

Et tous vont, fiers de ce qu’ils sont, pourtant du mal,

animés du reptile rampant en leurs cabales,

qui n’a pas saisi la connaissance ni la conscience

à leurs bras levés et leurs coiffes de science.

 

Les ai-je tous revus, chaque jour subis, à ma sueur,

ce nombre accablant de malveillances qui demeure,

qu’ils parlent encore et encore de l’attente en l’Éther

que leurs âmes n'ont pas vu se manifester depuis Hier.

 

Ils écrivent en scribes : « Tu n’es pas façonné d’Esprit si haut,

tu mens, riche de tromperies, je suis déçue, tant de chaos ! »

Et certains renaissent de leur origine passée,

avides du plus Haut qu’ils n’ont pas connu du Temps figé. 

 

Photos issues du film "Jésus de Nazareth" de Franco Zéfirrelli. 

 

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