Quels sont ces pleurs et cette douleur d’âme
qui, toujours, m’appellent et m’aiguillonnent,
prenant au sein de Sa vie et de Sa flamme,
le Verbe de vie quand lI rayonne ?
En moi, sans cesse présente, toujours là,
depuis le sang versé pour l’Amour,
que chaque homme brisé et las
rappelle à ma mémoire en Son jour.
Quelle est cette peine sans repos
malgré la joie de la résurrection,
comme si marteau et clous en leur écho
bruissaient en ma pensée dans l’adoration ?
Et, la Parole répond chaque seconde :
« Tant qu’un homme souffre pour Moi,
à cause de Moi, ou Me reniant, en ce monde,
Je suis votre peine, car Je suis votre Roi. »
Alors crie mon âme de Sa douleur,
chaque jour renouvelée en Sa lumière,
l’Humanité imparfaite en mon Seigneur
qui attend, éprouvé, notre prière.
Et, mon esprit répond à Sa Parole :
« Point de joie en moi quand des hommes pleurent,
quand leurs actes et leurs pensées somnolent,
et sur la misère du monde nient Ton sacré-cœur. »
Ma douleur d’âme croît pour chacun,
en Lui, pour Lui, sans repos, avec écho,
des vécus partagés sous le figuier-Un
qui me fit témoin de Sa Gloire et de Son Credo.
tableau trouvé sur le blog de Greg Spéranka
https://www.instagram.com/gregspalenka/
"Descente de croix" de Rembrandt
Je suis allé(e) cueillir la fleur de l’olivier
quand face à l’étoile, elle donna son fruit ;
lorsque la lune, devenue coupe pour le soleil,
accueillit le sacrifice du premier Homme.
Nous pouvions voir les graines de l’arbre
devenir fleurs, et d’elles, un doux parfum
exhalait la puissance du mouvement accompli
que les larmes des femmes versées ornaient.
Ces pleurs marials que nul ne peut oublier
se répandirent sur la terre à midi, et le jour durant,
s’unissant avec grandeur au sang versé,
et tout fut rayonnant d’Amour en cette union.
Là était le divin calice au pied de la croix.
De compassion vécue, nous étions avec et en Lui,
les arbres en fleurs au lointain du lieu chantaient
et croissaient déjà en bouquets ardents.
Nous voyions ces bouquets d’aurores
avant que le feu en ses flammes ne nous baigne,
laissant les aubes anciennes sur le chemin.
Le vent était glacial et griffait nos fronts.
Les cheveux des Femmes s’ornaient du nimbe.
Fleurs d’amandier, de pêcher, miroitaient l’instant,
et celles de nard pardonnaient aux hommes
l’ ignorance sans conscience de leurs âmes.
D’autres portaient de leurs inanimés vœux
des couronnes de paille flétrie les blâmant,
et d’autres encore, des lianes malodorantes
témoignant de leur vile imposture.
Un diadème d’étoiles cernait le front de la Mère
que nous pouvions voir sur le front du Fils ;
la terre frémit avec Elle lors de ses sanglots,
accompagnant avec Elle les premiers Frères.
La beauté de la clarté prise en la Coupe
côtoyait la laideur en son ombre qui regardait ;
l’impureté des hommes dits d’excellence
fut conservée pour leur futur en leur blasphème.
Ce fut l’heure la plus grave, aussi la plus légère,
qu’Humanité connut à cette heure,
dessinant en nous l’ébauche de nos avenirs
en Son chemin épousé qu’alors nous ignorions.
"Descente de croix"" de Paolo Véronèse.
Classé dans : Poésies
Mots clés : Amour , Compassion , Conscience , Esprit , Fleur , Humanité , Mort , Nature , nuit jour aurore , Spiritualité , Temps
J’ai allumé trois bougies pour la misère,
aussi allumées pour la plus belle des fleurs
que la vie féconde, pour elle, en sa chaleur,
aux secrets, en mon cœur, tus, du Mouzon sa rivière.
J’ai allumé trois flammes pour l’accompagner,
pour trois jours de retrouvailles avec la Source
qu’elle peut contempler à cette heure douce,
dans l’infini Amour qui la reçoit bien-née.
J’ai allumé trois lumières, offert trois clartés,
dans la prière que la foi en l’autre a bercé ;
Deux jours pleins, bientôt trois nuits a prié,
pour les secrets confiés que la mort a libéré.
J’ai animé trois belles espérances que le Verbe envole
pour sa vie prochaine que l’Ange façonne déjà de vie,
trois saintes paroles en les divines Hiérarchies,
et elle est là, devant moi, moi l’humble parole.
Tableau fait avec mon petit-fils
photos issues du site
https://pixabay.com/fr/photos/cr%C3%A8me-glac%C3%A9e-hiver-gel-hivernal-2435657/
Il était une fois…
il était une fois une enfant,
triste comme l’automne finissant,
une petite fille sombre,
affligée comme peut l’être la pénombre
en décembre.
Il était une fois…
une petite fille au sang pourpre
que la Toussaint fête de sa foudre
en Lorraine, en novembre,
car de sa douleur sans jamais d’ambre,
ne sait se défendre.
Brune et triste et sombre,
le regard qui sombre,
ses draps teintés d’amertume
sous la couverture usée en plumes,
elle était en silence le cri du cœur :
« Non, je ne fais pas exprès ! ma soeur ! »
La nuit rendant à la peur l’épine,
épine que la douleur butine,
elle allait la tête baissée, amère,
quand entendant l’offense de la mère :
« Quelle affreuse, tu es ! »
buvant son lait le matin, dans le bol son nez.
Le gel dessinait sur les carreaux
mille fleurs de givre qu’emporte le caveau,
transie dans ce froid redoutable
que chaque enfant craint effroyable,
elle dormait, le lit au centre de la chambrée
sans chaufage, sans cheminée,
cernée de noirs barreaux malheureux
sentant l’air glacial caresser ses cheveux.
Alors, elle se recroquevillait sur elle.
Pourquoi descendre, un peu rebelle,
quand la chaleur fœtale protège,
douée même en été de réconfort sans neige ?
Elle, la petite brunette, aux courts cheveux,
que l’alambic appelait, heureux.
"Béatrice ! J'ai si froid, j'ai peur,
la nuit me glace de cauchemars. L'horreur !"
Si ma voix d’enfant put lui dire :
« Pourquoi te laisses-tu insulter ?
Cette harpie qui ne voit pas l’amour,
laissant la peau épaisse sur le lait fumant
que le poêle en hiver de joie réanime,
ne peut pas t’injurier, maligne! »
J’entends encore les cris de la dame,
le père soumis ne répondant pas à l’infâme,
doux tel un agneau lassé et doux,
parfois haussant le ton en bon époux,
et ma disgrâce dans l’intense misère
était plus belle que celle de cette pauvre hère.
Le matin aux journaux livrés
pour quelques sous gagnés,
avant la classe avec ses sœurs,
encaissait son pain mérité de l’absent cœur.
Point de vacances, se lever chaque jour,
pour nul ne saura quoi, sans vrai amour.
La petite fille au regard sombre et dur,
baissant souvent la tête car endure,
rendit l’âme, la floraison des vœux passée,
retrouvant l’Amour de son étoile fatiguée
qui l’accueillit, la destinée achevée,
ses draps propres et enfin de soie tissés.
Vincenzo Campi, "Les mangeurs de ricotta ", 1580
(Musée des Beaux-Arts Lyon) : https://www.lyon.fr/lieu/musees/musee-des-beaux-arts-de-lyon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincenzo_Campi
Homme !
dis-moi ce qu’est ta conscience
dis-moi si tu te voiles d’ignorance,
quand du règne humain, les âmes souffrent,
ou vis-tu du sentiment d’inclémence ?
Si c’est de joie à voir souffrir
ou de l’oubli du souffle à voir mourir ?
Dis-moi, Homme !
Mon brave !
Dis-moi si vivre t’est joie
quand un enfant pleure de désarroi ;
dis-moi si dormir t’est paix
quand de jour voir la misère,tu ne sais ?
Dis-moi ta jouissance dans le silence
quand l’adversité a gangrené ton opulence.
Le sais-tu, mon brave ?
Belle âme !
Te croyant pure comme le cristal,
et parfait modèle sur ton piédestal,
dis-moi tes heures à aimer le monde
si monde tu as aimé, sans être immonde,
dis-moi ce que sont tes belles heures
si tes heures ont pu être de valeur !
Dis-moi, belle âme !
Frère !
Car tu es mon Frère en l’Humanité.
Dis-moi si ta bonté, cœur sur la main, tu as porté,
ou si en lambeaux, elle ne fut qu’une vantardise
brillant dans l’espace des bâtardises !
Dis-moi la beauté de ton courage
quand tes Frères vivent dans l’orage.
Dis-moi, Frère !
Hommes !
Me direz-vous avoir agi d’insolence
quand nos semblables crient dans le silence,
ou me direz-vous avoir aimé la muflerie
quand votre pitié déserte pour quelques beuveries ?
Pensez-vous que je vous aurais un peu remués ?
Que non ! que diable ! Générosité est trépassée.
Dites-moi, Hommes !
Brave !
Tu dis ne plus croire en Dieu ni en ses Anges
mais tu crois au diable et en parle avec louange,
sur toutes les lèvres, en moult sphères, et en foulées,
le portant avec aplomb dans ta cécité,
si fier de croire en quelque chose, toi demi-dieu !
Dis-moi ! quand vas-tu ouvrir tes yeux ?
Dis-moi, mon brave !
Lubin Jules Marie Désiré (1854-1929) "La Misère en route"
https://webmuseo.com/ws/musee-pithiviers/app/collection/record/165 : Musée de Pithiviers - Loiret -
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sir%C3%A9_Lubin
A toutes nos chères têtes pensantes à la tête des Etats vivant dans l'opulence et à tous ceux se goinfrant sur le ventre des misères, sur le dos des mensonges, avec en bandoulière et pour drapeau l'absence de honte quand bien même vous ne seriez pas des élites, même appartenant au peuple des cécités acquises .
Fil RSS des articles de ce mot clé