J'ai longtemps cru que la musique était au faîte de l'art, supérieure à tous les arts.
À l'origine, le monde était silence, et est venu le Verbe créateur, engendrant toutes choses.
Le Verbe est l'action créatrice primordiale. Il est la parole devenue visible, audible.
Dans l'art, le poème, en conséquence, précède la musique.
Il est à l'origine la création de toutes choses, car le poème est le témoignage du Verbe en action.
Si le poème ne témoigne plus aujourd'hui de la Lumière et de Son Verbe, c'est que la poésie s'est fourvoyée par l'action d'esprits ténébreux.
BLJ
Un poème ne se lit pas à voix silencieuse, il se déclame si nous voulons en percevoir la Source, la pensée, le chant, le rythme, le sens du mot, d'une virgule, d'un point.
Ne pas le déclamer, soit le lire à haute voix, est une profonde erreur, une illusion.
Certains parlent d'une mise en bouche. Si cela est vrai, l'expression est fausse, car la mise en bouche annule l'organe de la voix, les vibrations de l'air, pour n'en voir qu'une appétence matérialiste.
Un poète lit toujours à haute voix ce qu'il écrit. Il le joue. Il fait entendre au monde céleste, dans sa sphère poétique, ce qu'elle lui a offert. C'est une lemniscate. Je l'ai déjà dit.
Je le redis, car il semble que les lecteurs non avertis n’imaginent aucunement cette théâtralisation (mise en scène vivante) d'un poème entre le monde spirituel et son poète.
Chaque fois qu'un poème est lu à haute voix, dans la vibration du son dans l'air-tunique, c'est le lecteur laissant entendre au monde spirituel ce qu'il a offert au poète. C'est une joie pour Lui.
Le poète porte en lui le monde spirituel qu'il accorde avant de le composer en esprits-mots.
Chaque mot élu est vêtu d'une couleur, d'un son. Car l'archétype d'un poème est d'abord couleur avant de devenir son. Alors que dans la musique, c'est l’inverse, c'est le son qui produit — crée — la couleur.
BLJ
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J'admire l'artiste qui est connu en son temps et fait manne d'amis en son art.
J'admire l'artiste ignoré, car c'est de lui que se dessine l'avenir, gardé comme un secret.
Chacun possède sa mission.
Le premier est chargé du présent qui doit être communiqué.
Le second est mis en sommeil pour se révéler à un présent qui n'est pas de notre temps.
L'art est une mission.
BLJ
Tant de gens revendiquent ma poésie, création, vie et temps.
Qui sont-ils d'orgueil pour ainsi me déshabiller de mon âme et la vampiriser ? Qui sont-ils pour avoir cette volonté d'annihiler mon libre-arbitre en transformant mes textes à leur guise ?
Faut-il finalement que j'ai plus de talent que je ne le crois pour qu'ils se parent de tous les mérites dans mon art.
Faut-il vraiment que ces personnes soient en manque d'inspiration pour vouloir voler ce qui est le Moi profond !
Non ! Absolument ! Je ne les reconnais pas comme ayant-droit psychologique, ou ayant-droit artistique, ou ayant-droit sur mon âme. Je ne me reconnais pas non plus dans un faire-valoir quelconque
Je leur laisse leurs jugements et verdicts reçus par écrits-mails ou commentaires reçus en abondance ; ils ne m’appartiennent pas.
Que ces personnes écrivent elles-mêmes sans picorer dans les textes d'autres ou travaillent leur art.
Quant à ceux ou celui qui s'essaient – se sont essayé - à écrire ma biographie, ne m'ayant fréquentée qu'une année ou dix ans, non ! Ils ne savent que si peu de moi ou de mon Esprit.
Dire "Non", c'est ne pas craindre l'autre ; c'est une force intérieure préparant l'avenir.
Je sais dire "Non ! " Je ne crains pas la foudre.
BLJ
Roses, bleues, grenats dorés, solaires, élues,
tendres bourgeons infiniment lents et féconds,
vont dans mon jardin, de ciel grisé, revêtues,
nues dans leurs frêles tenues, depuis des éons.
En avril, loge un rêve glorieux dehors,
que notre espérance d’éclore ensoleillée,
dévoile aux roses de jours, nos épines d’or,
qu’ensemble, nous allons avec art vers l’été.
Pourpres, orangées, ambrées, attendent les fleurs,
espérant fleurir à foison sur les charmilles,
ornant de leurs fines lianes, la douceur :
murs et écrins, chaumières, nids et haies dociles.
Giroflées, opales, rubis, bleu-saphirs-nuits,
secrets d’inexprimables perles de nuances
dansent dans la campagne et ses vertes prairies,
psalmodiant, avec l’oiseau bleu, l’abondance.
Le voyons-nous folâtrer avec l’hirondelle,
haut, haut ! dans le firmament lié - Nous inonde -
prenant à peine manifeste de Ses ailes
le fleuron qu’Il veille, tout juste né au monde.
Puis, voyons-nous la terre fleurie pour Son Verbe,
Amour immortel de clarté en Ses volutes,
que nous sommes Son cloître, tous Un en Ses lettres,
qu’oiseaux et Sylphes jouent en leurs vols de leur flûte.
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