Béatrice Lukomski-Joly


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L'enfant vieux

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

L’enfant vieux

 

Il est un enfant vieux, homme du sacrifice,

portant en soi deux vies,

avant de vivre l’absoute de ses fautes

que le temps remet à son avenir.

 

Venu d’une vague de temps

qui n’est pas la nôtre,

l’âme soumise à une époque

qui n’est pas la sienne,

il épouse la conscience d’un temps

non ensemencée de son germe

pour l’emporter en sa réelle vague de vie.

 

Ne comprenant pas les hommes

qui l’accompagnent,

il vit tel un paria rebelle

alourdi de conscience

qu’il n'a pas acquis avec ses frères, 

demeurés en ciel, le regardant.

 

Le chagrin et la douleur sont ses apparats.

La colère et la fougue sont ses habits.

La faute et l’erreur sont son quotidien

dans ce qu’il porte d’astralité imparfaite.

 

Naître génie un jour,

renaître rien un autre jour,

car l’âme porteuse de tant de défauts,

que le génie a œuvré, porte la marque

des infamies que l’homme a subies.

 

Aimer un tel homme né de fidélité,

chargé de ses douleurs qu’il en pleure,

est une mission dont la lourdeur

sanglote dans le giron des dieux.

 

Ainsi ont décidé les Pères qu’il a aimés

car des conditions réunies,

l’économie d’esprit en son principe de vie

valide deux incarnations qui se suivent.

 

D’un incendie à un autre, la fuite,

d’une anarchie vers le chaos, le zèle,

et trouver dans le sein des solitudes

le pain baigné dans une coupe de vin.

 

Partie dans un cri

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

"Ascension vers l'Empyrée" Jérôme Bosch

 

Elle est partie dans un cri,

Disant « Je meurs ! » dans la nuit.

Sans avoir cru que main tendue

Est un soleil dans la mort venue.

 

La lune était pleine et belle,

Le jour éteint dans le jardin,

Les étoiles blotties dans le ciel,

Pendant que terre pleurait.

 

Qu'aimer vous soit insouciance

Chagrine mon âme ensoleillée

Quand ma main accompagne

La vie pour trépas vers la vie.

 

Et si rien en ce monde n'aime

L'autre tel il se doit de rayons

Que soleil burine avec la lune,

Il n'est rien que je ne puisse faire.

 

Elle est partie, le cri dans le cœur

La plèvre souffrante, haletante,

Et de ce cri épousé, j'ai absorbé

Au coin de sa lèvre, l'ultime exil.

 

Le front perlant de larmes,

Elle est partie, étouffant son cri,

Quand la croix tracée de la pointe

De mon doigt a envolé sa vie achevée.

 

Sœurs venues à son secours,

Leurs beaux voiles bleus du jour,

Elles ont pris du cri l'espoir

Pour dire la vie qui attend.

 

Chaque fois que vie s'achève

Tombe ma blouse pour autre habit

Qu'en l'Esprit, je dessine blanc.

Papillon naît de sa chrysalide.

 

Qu'éternité ne vous parle pas

De sa grande fraternité en marche

M'est grande douleur aux vies achevées

Pour le rideau que nul ne lève.

 

J'ai mal à mon tour de si peu de foi

Quand vie refuse de voir l'au-secours.

Elle est partie ,sa main agrippée

À la mienne, du verbe devenu Verbe.

 

Elle est partie dans un cri,

Disant « Je meurs ! » dans sa nuit.

Sans avoir cru que main tendue

Est un soleil dans la mort venue.

 

 

L'heure voilée

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

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Lors l’heure née,

lors l’heure voilée

tous regarderont le vide

observant leur ciel livide

la mémoire absente

lors des pas sur leur sente

leur sourire solitaire

les pleurs calvaires

car ils n’auront pas aimé

ignorants que n’avoir pas aimé

est la cause et le drame

le drame.

 

Marchant loin d’eux

proches de leurs yeux

que terreur masque de vacance

assoupis d’ignorance

la meute soumise au loup

oublié sera le mot amour

les mains froides de leur gel

ne donnant plus rien du sel

qui aura oint tant de fronts

point ne béniront.

 

Lors la désolation

car ils n’auront pas connu la dévotion

ils iront en lambeaux

ils iront tristes de fardeaux

et l’heure voilée scrutera les ombres

et des ombres verra le nombre

car ils n’auront point connu de foi

de leurs corps nus de toute loi

n’ayant pas vu le pas pressé

pendue à leurs prunelles ruinées.

 

"La peur de la mort" Michel-Ange

Si mal à l'âme

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau d'Arild Rosenkrantz

J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez, de voir ce que devient notre humanité, de voir ce que fait notre France, d'autres pays, ce que font un grand nombre de nations. J'ai si mal à l'âme si vous saviez ! Tant d'âmes vides, avides de biens matériels, avides d'être soi sans plus voir l'autre, et avides  du vide, tous milieux concernés, nos politiques, nos cités, nos villes, notre monde, tant de gens qui ne savent pas ce qu'ils sont, ce qu'ils font.

Tant d'âmes aiment faire le mal, aimant simplement le mal, jouissant de leurs actes pervers, de la plus petite parole à l'infime action du mal, de la plus grande guerroyant en la laideur immonde. Oui, j'ai si mal à l'âme.

J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez ! mais vous ne pouvez pas ressentir ce que je vis intérieurement de cette immense douleur. J'ai si mal à l'âme pour tous les hommes avilis, déshonorés, assassinés, bafoués, maltraités et si mal à l'âme pour toutes ces âmes perverties agissant contre l'humanité qui, en moi, est féconde dans la conscience de son chemin sans que pour autant  ma douleur ne s'atténue, et au contraire grandit.

Mon âme pleure sans cesse.

Mais vous ne pouvez pas vivre mon vécu pour le comprendre.

Le vivez-vous ?

Les poètes Virgile et Dante montrant la Voie, la vie, la résurrection et la Lumière du monde.

Le verger

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo personnelle : tulipe " bec de perroquet " de mon jardin

 

Je voudrais voir des étoiles dans le silence

Et le soleil rayonner quand la nuit s'allume.

Je voudrais voir la vie s'éclairer d'espérance,

La parole forger sa pensée sur l'enclume.

 

Je voudrais ne plus jamais ouïr le mensonge

Ni voir la trahison d'amis quand vient le jour.

Ne voudrais-je plus percevoir leur triste songe

Que j'entends encore le lourd vol des vautours.

 

Ai-je tremblé, coiffée de nuit, dans mon verger

Quand je vis ombre m'effleurer sous le pommier

Qu'encore je tressaille de tant d'âpreté

Du serpent rampant dans l'herbe des forts noyers.

 

Si j'ai rêvé voir l'étoile luire d'amour

Dans les regards de mille, sans que la laideur

N'entache les pupilles de cent sans amour,

J'ai vécu, triste, la calomnie des menteurs.

 

Puis, Lui est venu dans mon beau jardin

Cueillir le fruit de ma douleur sur le pommier,

Et du fruit, a pris ma plaie d'un vœu anodin,

Et la donna aux vermisseaux et aux ramiers.

 

À jamais jetée dans le val avec l'ivraie,

Du val fleurit l'olivier que la palombe aime

Pour que jamais loup ne vole ma cerisaie

Dans la hauteur du figuier qui, d'espoir, me sème.

 

Puis, Lui a nimbé mon cœur de ses bras,

Forgeant l'écu contre la mort de poésie

Pour que le cygne vole dans mon ciel bas,

Relevant de Son feu la lettre épanouie.

 

J'ai alors vu des étoiles luire en vos yeux,

Dans vos silences, nos bras étreints, nos beaux songes,

Et le soleil rayonner dans le vent des dieux,

Son serment forgeant ma paix depuis ces mensonges.

 

Coiffée de nuit dans mon verger, si près de moi,

Dans l'abondance de l'Amour, clef de nos voûtes,

Il montre du doigt les cents perdus sous son toit

Et m'auréole encor' de temps pour mon doute.

 

 

Piano Concerto nr. 1 - Sofia Vasheruk (piano

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