L’enfant vieux
Il est un enfant vieux, homme du sacrifice,
portant en soi deux vies,
avant de vivre l’absoute de ses fautes
que le temps remet à son avenir.
Venu d’une vague de temps
qui n’est pas la nôtre,
l’âme soumise à une époque
qui n’est pas la sienne,
il épouse la conscience d’un temps
non ensemencée de son germe
pour l’emporter en sa réelle vague de vie.
Ne comprenant pas les hommes
qui l’accompagnent,
il vit tel un paria rebelle
alourdi de conscience
qu’il n'a pas acquis avec ses frères,
demeurés en ciel, le regardant.
Le chagrin et la douleur sont ses apparats.
La colère et la fougue sont ses habits.
La faute et l’erreur sont son quotidien
dans ce qu’il porte d’astralité imparfaite.
Naître génie un jour,
renaître rien un autre jour,
car l’âme porteuse de tant de défauts,
que le génie a œuvré, porte la marque
des infamies que l’homme a subies.
Aimer un tel homme né de fidélité,
chargé de ses douleurs qu’il en pleure,
est une mission dont la lourdeur
sanglote dans le giron des dieux.
Ainsi ont décidé les Pères qu’il a aimés
car des conditions réunies,
l’économie d’esprit en son principe de vie
valide deux incarnations qui se suivent.
D’un incendie à un autre, la fuite,
d’une anarchie vers le chaos, le zèle,
et trouver dans le sein des solitudes
le pain baigné dans une coupe de vin.
"Ascension vers l'Empyrée" Jérôme Bosch
Elle est partie dans un cri,
Disant « Je meurs ! » dans la nuit.
Sans avoir cru que main tendue
Est un soleil dans la mort venue.
La lune était pleine et belle,
Le jour éteint dans le jardin,
Les étoiles blotties dans le ciel,
Pendant que terre pleurait.
Qu'aimer vous soit insouciance
Chagrine mon âme ensoleillée
Quand ma main accompagne
La vie pour trépas vers la vie.
Et si rien en ce monde n'aime
L'autre tel il se doit de rayons
Que soleil burine avec la lune,
Il n'est rien que je ne puisse faire.
Elle est partie, le cri dans le cœur
La plèvre souffrante, haletante,
Et de ce cri épousé, j'ai absorbé
Au coin de sa lèvre, l'ultime exil.
Le front perlant de larmes,
Elle est partie, étouffant son cri,
Quand la croix tracée de la pointe
De mon doigt a envolé sa vie achevée.
Sœurs venues à son secours,
Leurs beaux voiles bleus du jour,
Elles ont pris du cri l'espoir
Pour dire la vie qui attend.
Chaque fois que vie s'achève
Tombe ma blouse pour autre habit
Qu'en l'Esprit, je dessine blanc.
Papillon naît de sa chrysalide.
Qu'éternité ne vous parle pas
De sa grande fraternité en marche
M'est grande douleur aux vies achevées
Pour le rideau que nul ne lève.
J'ai mal à mon tour de si peu de foi
Quand vie refuse de voir l'au-secours.
Elle est partie ,sa main agrippée
À la mienne, du verbe devenu Verbe.
Elle est partie dans un cri,
Disant « Je meurs ! » dans sa nuit.
Sans avoir cru que main tendue
Est un soleil dans la mort venue.

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Lors l’heure née,
lors l’heure voilée
tous regarderont le vide
observant leur ciel livide
la mémoire absente
lors des pas sur leur sente
leur sourire solitaire
les pleurs calvaires
car ils n’auront pas aimé
ignorants que n’avoir pas aimé
est la cause et le drame
le drame.
Marchant loin d’eux
proches de leurs yeux
que terreur masque de vacance
assoupis d’ignorance
la meute soumise au loup
oublié sera le mot amour
les mains froides de leur gel
ne donnant plus rien du sel
qui aura oint tant de fronts
point ne béniront.
Lors la désolation
car ils n’auront pas connu la dévotion
ils iront en lambeaux
ils iront tristes de fardeaux
et l’heure voilée scrutera les ombres
et des ombres verra le nombre
car ils n’auront point connu de foi
de leurs corps nus de toute loi
n’ayant pas vu le pas pressé
pendue à leurs prunelles ruinées.

"La peur de la mort" Michel-Ange
Tableau d'Arild Rosenkrantz
J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez, de voir ce que devient notre humanité, de voir ce que fait notre France, d'autres pays, ce que font un grand nombre de nations. J'ai si mal à l'âme si vous saviez ! Tant d'âmes vides, avides de biens matériels, avides d'être soi sans plus voir l'autre, et avides du vide, tous milieux concernés, nos politiques, nos cités, nos villes, notre monde, tant de gens qui ne savent pas ce qu'ils sont, ce qu'ils font.
Tant d'âmes aiment faire le mal, aimant simplement le mal, jouissant de leurs actes pervers, de la plus petite parole à l'infime action du mal, de la plus grande guerroyant en la laideur immonde. Oui, j'ai si mal à l'âme.
J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez ! mais vous ne pouvez pas ressentir ce que je vis intérieurement de cette immense douleur. J'ai si mal à l'âme pour tous les hommes avilis, déshonorés, assassinés, bafoués, maltraités et si mal à l'âme pour toutes ces âmes perverties agissant contre l'humanité qui, en moi, est féconde dans la conscience de son chemin sans que pour autant ma douleur ne s'atténue, et au contraire grandit.
Mon âme pleure sans cesse.
Mais vous ne pouvez pas vivre mon vécu pour le comprendre.
Le vivez-vous ?

Les poètes Virgile et Dante montrant la Voie, la vie, la résurrection et la Lumière du monde.
Photo personnelle : tulipe " bec de perroquet " de mon jardin
Je voudrais voir des étoiles dans le silence
Et le soleil rayonner quand la nuit s'allume.
Je voudrais voir la vie s'éclairer d'espérance,
La parole forger sa pensée sur l'enclume.
Je voudrais ne plus jamais ouïr le mensonge
Ni voir la trahison d'amis quand vient le jour.
Ne voudrais-je plus percevoir leur triste songe
Que j'entends encore le lourd vol des vautours.
Ai-je tremblé, coiffée de nuit, dans mon verger
Quand je vis ombre m'effleurer sous le pommier
Qu'encore je tressaille de tant d'âpreté
Du serpent rampant dans l'herbe des forts noyers.
Si j'ai rêvé voir l'étoile luire d'amour
Dans les regards de mille, sans que la laideur
N'entache les pupilles de cent sans amour,
J'ai vécu, triste, la calomnie des menteurs.
Puis, Lui est venu dans mon beau jardin
Cueillir le fruit de ma douleur sur le pommier,
Et du fruit, a pris ma plaie d'un vœu anodin,
Et la donna aux vermisseaux et aux ramiers.
À jamais jetée dans le val avec l'ivraie,
Du val fleurit l'olivier que la palombe aime
Pour que jamais loup ne vole ma cerisaie
Dans la hauteur du figuier qui, d'espoir, me sème.
Puis, Lui a nimbé mon cœur de ses bras,
Forgeant l'écu contre la mort de poésie
Pour que le cygne vole dans mon ciel bas,
Relevant de Son feu la lettre épanouie.
J'ai alors vu des étoiles luire en vos yeux,
Dans vos silences, nos bras étreints, nos beaux songes,
Et le soleil rayonner dans le vent des dieux,
Son serment forgeant ma paix depuis ces mensonges.
Coiffée de nuit dans mon verger, si près de moi,
Dans l'abondance de l'Amour, clef de nos voûtes,
Il montre du doigt les cents perdus sous son toit
Et m'auréole encor' de temps pour mon doute.
Piano Concerto nr. 1 - Sofia Vasheruk (piano
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