J'aime Juillet les beaux soirs d'été,
et son manteau de blés dorés,
quand, cajolé de soleil ambré,
la lumière devient pureté.
J’aime la clarté dans le blé,
frémissant de joie dans l’aether,
quand paraît l’ange ailé
sculptant le pain des Mystères.
Le grain danse d’envol familier
sur le front de l’air brûlant,
quand les blés épousent l’été
et des roses, l'harmonie des chants.
Le coquelicot d’un rouge sang
froisse ses pétales de soie
et l’épi merveilleux s’incline,
quand le blé adore la lumière.
Y a-t-il plus douce sagesse
célébrant dans ses champs sa messe
quand la sève de cette Déesse
nous nourrit d’amour céleste.
Pendant que le blé danse dans l’astral,
prenant du vent la grâce des Sylphes,
le chant du merle s’allie au cristal
que l’or du blé guide admiratif.
L’aube bleue, l’aurore, nous consolent ;
ses crépuscules révèlent l’été,
tel un psaume riche de symboles
que la vie bénit en ses prés.
Juillet célèbre ses couleurs or,
pendant que juin lui murmure encor'
le feu de Jean pour ses verges d'or,
et Terre regarde ses gerbes d'or.
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de Ladislav Záborský peintre Slovaque
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Sur le chemin rougeoyant, j’ai marché un matin.
Les veillées étaient feutrées comme la mort.
Elle, pleurant en son voile, embaumait le chemin,
Le jour était prudent tel un enfant qui dort.
Il était là, encore suspendu aux bois d’olivier.
Nous entendions le sol gémir du calvaire.
Chaque pas résonnait d’un écho sur le gravier.
Nous marchions, les yeux baignés d’hiver.
Le froid ternissait nos joues embrumées.
Jour et nuit, lune et soleil, se confondaient.
Nous allions en ce drame de chagrin, troublés.
La nuit était lente et nos cœurs tremblaient.
Il semblait que le temps avait cessé de vivre.
L’éclipse terrible l’avait oint et nous pleurions.
La solitude avait volé nos âmes ivres.
D’effroi, nous étions figés. Nous gémissions.
Les onze se cachaient, espérant le Cygne.
Ils attendaient l’aube comme on attend le pain.
Un souffle dehors, et tout sursautait dans la vigne.
Les pierres, les blés, les oiseaux, tissaient le lin.
Il est venu, ajouré d'épines, le sourire aimant.
Le cœur joyeux, Il nous montrait ses plaies.
Recueillis, étions-nous en Son Temple, Son levant.
La vie bruissait. Nous renaissions. Il nous louait.
Ces jours, ces nuits, Ses rayons, nous ont clarifiés.
De ses mains élevées, Il nous a béni de Sa terre.
Le vent s’est tu. Le soleil dans la vie s’est élevé.
Nous étions là, avec Lui, nous en Lui, Lui en nous.
de Liane Collot dHerbois
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liane_Collot_d%27Herbois
Photo de Greg Rakozy
https://unsplash.com/fr/@grakozy
Où vas-tu pèlerin,
sans ton bâton et sans écrin,
nu de nature à toi scellée d’ardeur ?
Dans l’abîme, perdu d’heures,
vas-tu vers l’azur qui nous éclaire ?
Dans la lueur, accompagnes-tu les éclairs,
qui, chaque matin, te sont offerts,
toi, accomplissant leur destin.
Vois-tu l’éclat de l’obscurité
riche de sa lumière,
lorsque tu t’éveilles en prière,
te baignant de vie constellée
dans l’immensité étoilée
des nuits aimant la clarté ?
Prends-tu en ton cœur le baume
des rivières chantant leurs psaumes ?
La beauté des fleurs riant de joie
quand leur foi t’anime et te conçoit ?
Prends-tu de la beauté des cimes
l’élan de l’aigle en ses rimes ?
Et des océans le rythme des vagues
à la lune jouant leurs sonates ?
As-tu subi l’audace du soupir
que tu vas tête baissée au nadir
ne voyant plus le but du zénith ?
Que reste-t-il de la marguerite
quand de ton souffle, tu vas
sans fraîcheur, épouser Gaïa ?
Dis-moi, pèlerin,
toi, sans sceptre ni écrin,
où vas-tu de ce pas lourd
que je ne te vois pas chaussé d’Amour ?
Toi, agitant l’âme tel on secoue un fanion,
toi, regardant les larmes de l’ânon
ayant porté la Lumière aux Nues d’Apollon,
pour toi, dans la grâce de la guérison.
Photo de
http://Chemin de Jérusalem / Chemin de Jérusalem: Marcher jusqu'à Jérusalem - Pèlerins de Jérusalem - Route de pèlerinage: Espagne
https://fr.123rf.com/portfolio/kevron2001/6.html
Quel est cet embarras incompris
qui me lancine l’âme et l’esprit ?
Ce mal-être terrible in-saisi
qui burine mes matins maudits ?
Vingt et un mille jours d’affreux heurts,
deux-cents-cinquante-mille, tant d’heures,
coiffant le chagrin et sa douleur,
chaque jour ranimés en ses pleurs.
Quel est ce sentiment déchirant
arborant mes sanglots défaillants
trempés dans le sépulcre m’aimant
que de nuit je verse, me frappant ?
Plusieurs vies, tant de destins,
tant de jours, de nuits, de matins,
sondant l’impossible venin
qui a obscurci mon jardin.
Quel est cet insondé dimanche
à l’oubliée mémoire franche
voyant la douleur sur ma branche
qui, rien, ne voit lors mes nuits blanches ?
Tant de leçons reçues l’âme vide
qui se disent depuis Atlantide,
ne voyant pas mon chemin livide.
Qu’ai-je ouïe de l’esprit limpide ?
"L'épanchement du Saint-Esprit" -peinture de Hermann Wenng
Tant de mélancolie a accompagné mes jours,
voyant mes nuits dans la lumière,
à regretter chaque seconde mes étoiles,
pourtant cousues à mon voile,
et, moi sur terre, singulière de morale dessinée
que rien ne put expliquer sinon, Elle, montrée.
Tant de tristesse face à l’immoralité,
la lascivité, la débauche et les obscénités
que mes nuits ont incliné mon âme,
quand l’insouciance habitait les hommes,
quand l’inconscience du monde me flagellait,
et, mes astres berçaient de leur chant mon retour.
Tant de beauté aussi quand de nuit éblouie,
Anges, Initiés et leurs Servants, vinrent en amis,
chérir mes jours accablés, le candélabre à la main,
les saintes paroles chantées pour chaque lendemain,
si nombreux que genou plié, visage à terre,
grâce et Amour, j'offris d’or pour leur aether.
Elle, dans sa couleur bleue-nuit qu’étoiles brodent,
jusqu’au firmament, son apogée qu’est sa robe,
La voir nimbée du Triple-Fils-Roi, l’éclairant,
dans la nitescence de l’aube bleutée, l’ensoleillant,
partageant la peine immense de mon âme,
la prenant, me la laissant habiter, ma flamme !
Que de mélancolie dans la tristesse des joies,
sacrifiant l’intime Être œuvrant en Soi,
a vécu, aubes après crépuscules, nuits après jours,
offrant tout l’amer que nous devons d’Amour,
chaque instant éphémère, cueillir de leurs dons,
quand l’œil différent voit la lumière en son pardon.
Lui, dans sa robe solaire qui nous éclaire,
scrute de ses yeux célestes éclatants notre ère,
moi et chacun, et tous en tous actes à Lui donnés,
rendant à la vie la peine des heures transcendées,
et Le voir dans l’éclair de la nuit devenue jour,
apparaissant sur nos sacrifices vifs d’amour.
Tout cela, oui, valait bien tant de souffrances
depuis l’A Dieu à l’Ange jusqu’à la naissance,
Lui, me révélant sur le grand escalier blanc :
« Vois la Nouvelle Jérusalem, là, tu iras vers l’Adam
quand la mélancolie aura son fruit attendu. »
Tout cela valait bien une vie pour Eux, Elle et Lui, venus.
de Robert Fowler Born 1853 - Died 1926
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