Béatrice Lukomski-Joly


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Il était une fois un père et ses deux filles

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Il était une fois un père qui avait deux filles.

La première avait tout eu et n’avait manqué de rien.

La seconde n’avait pas connu son père avant d’avoir sept ans, reniée dès la conception.

Le père avait tenté de faire mea-culpa en venant partager les jours de sa seconde tout en voulant à deux reprises repartir car la culpabilité lui était trop lourde et que, ne pas regarder sa culpabilité est plus confortable que de l’avoir sous le regard.

Elle avait aussi un coût que nul n’avait demandé au père mais que le père avait accordé puisque revenant pour connaître ce bel enfant, disant qu’il continuait à donner à sa toute première, ce qui était fort normal. Il avait coupé la poire de la faim et de la soif en deux tout en ne manquant de rien et ne revalorisant  jamais la petite somme sur le coût de la vie, car il avait reçu d’un anonyme dont il ne voulut jamais dire le nom la coquette somme de… le dirais-je ?

Un jour d’études que faisait la seconde, celle-ci osa demander à ce père qu’elle chérissait une aide financière de sept-mille euros pour se nourrir, palier aux besoins de première nécéssité et de ses études pour deux années, ce qu’il lui accorda moyennant un remboursement à tempérament, mais sonnant et trébuchant chaque mois. Il en avait informé son notaire. 

La seconde remboursait à l’allure de ce qu’elle pouvait.

Un jour, une femme dit au père : « Peut-être pourrais-tu alléger la dette car… »

Elle n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que le père répondit calmement mais surpris :

« Non ! Car ce serait priver ma première fille de ce qu’il lui revient pour moitié. »

La femme marchant à ses côtés se tut. Elle savait cet homme capable d’entrer dans de vives colères dangereuses. N’avait-il pas tenté d’étrangler son épouse, mère de sa première fille, lors d’une de ces colères, cause de leur divorce ? Aussi la personne l’accompagnant n’avait rien dit ne voulant jamais provoquer une telle colère chez cet homme. Il était homme avec lequel la diplomatie et la démagogie étaient des règles incontournables. Ne jamais se heurter pour ne pas recevoir une fin de non-recevoir ou un « Va-t’en ! » de tout ce qu’il ne supportait pas.

Ce que la dame, accompagnant les pas du père, avait voulu dire était « Car…vous n’avez pas élevé votre seconde pendant sept ans ni aidé à sa venue ni à sa naissance, huit ans sans que ce petit poussin d’amour comme il l'appelait désormais n’ait reçu la moindre attention ni amour de votre part, alors que votre première n’a manqué de rien. "

Comment alors insister à réclamer ce qui lui était normalement du si il avait été là dans ses besoins vitaux ? Cela, elle ne lui avait pas dit.

Elle le remboursait, lui, son compte en banque plein, jouant au pauvre comme il aimait le faire depuis qu’un huissier était venu frapper à sa porte, prévenu de la date du passage et ayant tout caché avant pour ne rien perdre de sa richesse.

La première née l'avait abandonné, lasse de ses agissements, ayant probbalement appris la tentative d'étranglemnt sur sa mère ce que l'histoire ne dit pas. Il ne la revit jamais. Aussi se reporta-t-il sur sa seconde née, lui disant que par amour il irait vivre auprès d'elle dans un ehpad demandant de l'aider dans son vieillir sans jamais dire ce qu'il lui demanderait de financer, ayant bloqué devant le notaire et sa banque ses comptes jusqu'à son décès. Or, elle n'était toujours pas reconnu comme fille du père. 

La seconde fille souffrait du manque étant dans le besoin alors que lui, regardait ses comptes, fier de leurs chiffres.

Un homme avait dit un jour lointain dans le passé au père : " Ami, tu ne manqueras jamais d'argent dans la vie."

Il s'était assis confortablement sur cette belle phrase pour ne jamais manquer de rien tout en laissant sa seconde fille manquer.

L'argent, merveilleux outil de Méphistophélès, avait encore de beaux jours devant lui.

Il y a parfois des hommes plus rusés que les renards. Ce n'est pas Esope* qui le démentira.

https://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/%C3%89sope/173166

 

 

Aller tous nos jours

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Fleur de nard

 

Aller tous nos jours

semblables à des saints,

aimant de Nature le vivant,

parlant aux oiseaux jubilants,

semblables à des saints

nous devons aller chaque jour.

 

De pureté et de moralité,

aller les mains d’amour rassasié,

même vides de tout sur l’onde féconde,

la fortune n’étant pas de ce monde,

aller l’âme riche et profonde

servant la colombe.

 

Être un saint tous les jours,

auréolé de la gloire du jour,

aimer le monde en nos séjours,

toujours portant le secours

aux âmes seules ou à la louve,

aimer même triste quand vie éprouve.

 

Bénir tous les fronts douloureux,

tel des saints bienheureux,

malgré les plaies et le martyr,

malgré la calomnie, malgré le pire,

et oindre de nard et de jasmin,

les pieds blessés d’un sang carmin.

 

Aller tous nos jours

semblables à des saints,

aimant de Nature le vivant,

parlant aux oiseaux jubilants,

semblables à des saints

nous devons aller chaque jour.

 

Arild Rosenkrantz

peintre suédois

Aimez

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo personnelle non libre de droits.

 

Ne désespérez pas quand l'amour semble déserter,

L'amour est plus fort que toutes les vertus en majesté,

De l'Alpha et de l'Oméga, il est le tout dans l'infini aimer.

En son sein, son cœur radieux, âmes cessent de blasphémer.

 

Si de son immense don vous saviez son embaumement

Vous seriez à l'amour le bel atour des consentements

Qui, toujours apaise et encense au clair de sa lumière !

Aimez comme la fleur se réjouit de voir le ciel en prière.

 

Aimez comme le vent repousse l'aura des ombres livides,

Quand le ciel, enfin, verse ses larmes sur terre aride.

Aimez les eaux qui ruissellent le long des regards

Quand du temps vous demandez le sens du blizzard.

 

Des avenirs, cueillez la beauté des pluies qui se versent.

Aimez, pareille à la lumière qui rassure les traverses,

Lorsque à la clarté des chemins franchis, les forêts sombres

Dévoilent la brume aux éclaircies des branches d'ombre.

 

Quand de sa grâce, il nous anoblit de tout son être,

Transperçant de sa force puissante l'écorce des hêtres,

Arrive le printemps et avec l'hiver le recueillement.

Aimez l'amour, la vie, les douleurs, l'amour et le temps.

 

Quand il nous prend par la main comme un enfant béni

Qui attend de sa beauté l'immense danse des pas réunis,

Aimez le jour, la nuit, la peur, le doute, la tristesse et la joie

Car de tout ce qui nous tisse, il crée l'éclat de son émoi.

 

De son infini don, il se mire en nos yeux et nous appelle

Nous éclaboussant de sa vérité quand il nous fait archipel,

Le prenant tout contre nous, comme le sein d'une mère,

Nous abreuvant d'un lait qui n'a son égal que son aiguière.

 

Aimez la destinée des arbres centenaires qui nous regardent,

Recevant chacune de nos défaites aux blessures des échardes,

Car griffées par les averses des millénaires, ils rient et s'avancent,

Nous offrant la création au souvenir de nos naissances.

 

De nos balbutiements d'enfants en Éden fleuri dans l'amour,

Aimez la plénitude de la soif quand l'été s'abreuve de jours.

Allons creuser le puits des sources vives pour sa survie

Et quand vous croisez dans la terre, l'eau cristal, aimez la vie.

 

Les temps ont conservé pour nos demandes sans essor

Les écuelles aux fissures réparées d'antimoine et d'or

Afin que l'amour se façonne pour étancher notre joie

De le reconnaître sève sans fin, dans l'Oméga de sa foi.

 

Aimez chaque pas, qu'il soit lourd ou léger, petit ou grand,

Car il nous enseigne tout l'amour des poètes tisserands

Qui, à la peine des encres meurtries, nous fleurissent,

Quand d'amour il nous révéle la grandeur de sa bâtisse.

 

L'amour plein au cœur qui s'envole, jamais ne se ternit.

Aux ailes d'oiseaux dépoussiérant la ride de leurs nids

S'étend de la lune aux myriades des astres, leur envol

Parce qu'aimer est un vase qu'aime le chant du rossignol.

 

Et si vous croisez un regard qui jamais ne couronne l'amour

Ni la parole, ni le mouvement, ni la grâce, sans retour,

Passez le chemin des fausses rivières qui vous accablent

Car il n'est d'amour que celui qui ensoleille nos retables.

 

Michel Pépé - Adagio - Album Floraisons Sacreés

" Ce qu'on entend sur la montagne"

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

 "L'homme au casque d'or" Rembrandt (1606-1669)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_tableaux_de_Rembrandt

 

Chaque fois que je lis les poètes au clair de lune,

Je suis une rime lumineuse,

une lumière heureuse

la plume de leur plume.

 

Chaque fois que je suis de Victor Hugo le levain

Du pain sorti du fournil pour les pauvres au matin,

Je suis le feu ruisselant sur l'amour intemporel,

Que leurs nuits blanches à écrit, immortel,

 

Je suis de l'éveil des rivières la peinture Flamande,

Lorsque Rembrandt parle à mon esprit de la lande.

De ses clair-obscurs créateurs de lumière, il me berce.

Et Vermeer cerne d'un trait mon cœur qu'il transperce.

 

Ô ! offrande qu'encore je me demande leur pouvoir, si j'ose !

Toutes ces huiles sur mon front que Rubens dépose,

D'un geste lent, sans hâte, à la vérité de son âme.

Je suis à la peinture Flamande le feu de sa flamme.

 

Rembrandt

 

Je suis de toute éternité les Vierges en bois doré

Qu'à Mechelen, mon père avait adorées,

Quand il me disait que de Malines, la pureté avait jailli,

Et qu'en la beauté incarnée vit vérité annoblie

 

Des voiles roses au parfait rayonnement des formes

Que Thomas More adore, je suis à l'art, la réforme,

Et quand des carillons j'entends le chant des étoiles,

Les Vierges  offrent à l'univers leurs voiles.

 

Chaque fois que je suis à la sculpture l'abolition du temps,

Et à la peinture une myriade de parfumés printemps,

Je suis de l'aigle, le moineau, la liberté et la cage,

Qu'Hugo et Novalis m'ont donné de courage.

 

De l'amertume décadente, je ne suis pas l'offrande.

L'amour reliant tout à cette sagesse grande,

est avenir que peintres n'ont pas encore fait vélin

Car il n'y a d'avenir qu'en la couleur vitrail sur le lin.

 

Si des volées de couleurs, je marie la beauté du vers

Que poèmes réclament, je suis à leurs rimes la belle Anvers,

 la déclamation des empyrées que le feu ravive.

La Norma pleure et Dalila aime Samson, lascive.

 

Si des Pâques,  le feu vivant me dirige vers la Saint Jean,

Prise sous l'aile de mon aimé Bach, je deviens un ciel safran.

et de tous les émois je ne suis qu'une timide pierre,

De l'opale au péridot, j'épouse la transformation de la matière.

 

Ô, célestes voix de « Ce qu'on entend sur la montagne »

Suis-je à vos couleurs goethéenne l'apogée des campagnes

Quand César Franck fait résonner dans l'air les trompettes

Leur art  n'éteint pas ses lumières aux guinguettes.

 

Il ne touche pas à ma liberté et m'épouse de dimanches.

Jamais rien il ne m'impose, me laissant être sa colombe blanche,

Des obscurs desseins du monde, il transforme le venin

Car l'art n'est pas l'Humanité, il en est un chemin.

 

Rembrandt

 

 

C. Franck, Ce qu'on entend sur la montagne (da Hugo)

Un petit flocon de neige

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https://www.maboitesacree.fr/blog/yule-le-retour-de-la-lumiere/

Un petit flocon de neige vient de se poser sur ma joue,
Tout doux, tout léger, très amoureux de l'hiver, tout fier,
Et avec joie, embrasse la paupière transparente de l'hiver,
Et sans peur, très téméraire, dit le froid tout doux.

C'est qu'il est né du ciel, le beau flocon étoilé,
Pour ne point avoir froid, quand le froid survient tout sec,
Et sans crainte, dit aux feuilles, de partir vers leurs obsèques,
Et aux branches, salue l'envol des feuilles, émerveillé.

« Partir, nous n'avons pas envie ! » disent les feuilles,
Ébahies de tant d'affronts qu'un seul petit flocon puisse oser !
Et du ciel blanc arrive une armée de flocons à peine nés,
Que les feuilles ralentissent, trahies par l'étoile de neige en deuil.

Dans la chute de l'un et de l'autre, tournoient sous les vents,
Le flocon et la feuille, les feuilles et l'armée de flocons,
Surpris de tomber et de danser dans les tourbillons,
En écrivant de leur lettre de feu sur la neige, le temps.

Un tout petit flocon de neige bleue vient d'un ciel si blanc
Que les arbres lèvent leurs branches pour l'héberger.
Un joli et tout petit berceau voit le premier flocon né,
Et murmure sa joie à la venue de ses frères rose et blanc.

La feuille ne sait pas refuser son lit aux plumes d'envols
Que les oiseaux ramassent pour chaque feuille éteinte,
Et le flocon endimanché de sa lente étreinte,
Donne aux feuilles dorées, un matelas de mousse frivole.

C'est que feuilles et flocons sont étoilés, dit le ciel.
Aux uns, je rêve de morsure; aux autres, je pense le printemps.
Un tout petit flocon de cristal se pose sur l'aile du temps,
Sans que regard ne le voit, blotti aux pas de nos voyelles.

Car d'un tout petit flocon sans soleil et sans nuage,
Les hommes disent la parole pareille au langage des anges,
Et les anges font tomber la neige pour que printemps vienne.
Tu es là quand le flocon visite ma fenêtre à Vienne.

Un tout petit flocon tout doux, tout rose, un autre tout vert,
Epouse l'arc-en-ciel sous l'épaisse toison de l'hiver,
D'un sourire salue les feuilles mortes, chutant dans l'air,
Car il n'y a de flocon sans qu'un poète ne sacrifie sa primevère.

C'est pourquoi les flocons de cristal embrassent la vie,
Et se posent sur une joue pour prévenir des renouveaux.
Il en est ainsi d'un tout petit flocon de bleu vêtu au caveau,
Et la froidure engrange l'amour que créent les fleurs cueillies.

 

Photo de :  https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/meteorologie-forme-neige-6125/

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