Béatrice Lukomski-Joly


Ma page Facebook Ma page Facebook

Clopin-clopant

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Thyphon

Suspendus aux lèvres du temps hagard

que le très terrestre esprit regarde,

va le nombre mi-conscient, endormi,

s’enliser au fond du mensonge en son lit.

 

L’ennemi n’est point démasqué, va, court.

Son masque rit son grime ravi de son discours.

Celui criant, point n’est blessé mais se prosterne.

Allant clopant, nez coulant, et vous berne.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

On dit que ; on se tait ; on va où souffle le vent,

belle convention des vanités lors leur temps !

La route est tracée ; le genre humain boite,

si pervers, mais se croyant bon, et l’autre convoite.

 

S’éloigne du genre divin et clopine extrême.

L’ennemi est un autre qui n’est pas son carême.

Ainsi se ronge le sang de mille âmes sans lys

qui n’ont jamais vu une seule rose fleurir.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon

 

C’est l’histoire depuis des siècles l’affirmant.

On tisse ; on tricote ; on coud la misère au firmament

pour que les différences soient assassinées.

L’éloquence décède parce qu’elle est vérité.

 

Attend la loyauté depuis toujours après les drames.

Son vêtement laissé sur l’envers de sa trame

voit les charlatans qui donneraient à croire

qu’il est à l’endroit, et chacun le croit ! Voir !

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

J’ai vu gémir, crier, mentir l’assassin

qui veut de sa patrie, comme autrefois le Sarrazin,

tuez le frère, cet homme ! Puis, libre sans liberté,

déjà, il tremble aux Nues tel l’errant dans sa nuit.

 

Le Malin n’est pas toujours où on l’attend de sa lame.

mais là où on le voit œuvrant de ses armes.

Il forge le bras en l’habillant de ses tentacules

et la main armée prend pour nom « Haine ».

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

Sur ses cheveux jadis blonds que la mort a blanchis,

la lèvre à peine maudite éclate de rire en son logis,

feignant le sanglot pour qu’on la plaigne.

Va petite ! Ta terre est loin ! Elle saigne.

 

Et le blé continue de fleurir après avoir mûri

si Dieu lui donne le temps de naître appauvri,

car mûrir n’est que le second pas de mourir

dans la folle tragédie que crient leurs rires.

 

C’est ainsi que les hommes font

quand ils aiment la lie du Typhon.

 

Hercule et l'Hydre, vers 1475, Antonio del Pollaiuolo, (Florence, musée des Offices)

 

La renarde et la louve

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

photo https://pixabay.com/fr/hiver-transf%C3%A9rer-nature-ciel-3126579/

 

Une renarde ! Ô ! Œil de biche ardente

Que connivence d'animal rusé à genou

Ne dira pas qui, d'espoir ou du goût,

Parlent à nos oreilles mal-entendantes.

 

- Puisque, toutes, êtes folles sournoises

Comme renardes insensées au terrier,

 À ce qu'il se dit à l'ombre des beautés,

Ouvrons nos babines pour que je pavoise !

 

Une renarde ! Ô ! Masquée en biche feue

Harponne de ses dents acérées l'élan

Qu'art crée de clarté, puis hisse au vent

Le voile sur sa malice en bâche feue.

 

Renarde partagerait bien son agape,

Et faon chérit, du renard, le déclin ;

Dans la forêt assombrie, laisse l'agnelin

En proie à de tristes doutes, elle dérape.

 

Hibou, dans le noir, regarde, posthume,

La renarde, le faon et les biches au poil d'or,

Sans flairer que renarde abhorrée va dehors

Laissant sur son sillage de lourdes amertumes.

 

Loup et ses petits hurlent de détresse

Quand sous l'arbre coupé, la louve gémit.

Sapin ne grandira plus et louveteau dit,

Au hibou endormi, sa frayeur et sa tristesse.

 

Biches s'en sont allées, loin de l'animal,

Laissant le pré désert, le champ martyre,

Pour le désir chimérique d'un seul satyre

Qui ne laisse rien de son plaisir déloyal.

 

La voit-on errer, cherchant désespérément

Une biche trépassée pour ses yeux habiles

Qu'encore renarde ignore qu'au jeu le plus subtil

Peu d'espoir est offert à ses glapissements.

 

Syndrome du nid vide

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Phénomène de société :

Quand une mère de famille refuse d'assumer sa nouvelle vie dans le syndrome du "nid vide", départ des enfants devenus adultes, et qui choisissent de devenir famille d'accueil pour palier à ce manque, ce vide physique et psychologique, ce sont les enfants placés qui trinquent à la place de la résolution intime du conflit psychologique intime de l'adulte.

C'est un drame pour l'enfant placé qui culpabilise de laisser sa famille d'accueil dans le contexte d'un retour dans sa famille d'origine et n'a plus de zone de liberté. L'enfant arrivant dans le syndrome du nid vide devient alors à son insu l'otage du parent de substitut.

Les enfants du lit parental sont indemnes, sans culpabilité, puisque les enfants placés ont pris sur eux de résoudre la souffrance de l'adulte accueillant. Ce n'est plus l'adulte qui abandonne l'autre mais l'enfant qui abandonne l'adulte : "Je ne veux pas la ou le faire souffrir." Parole entendue.

Dans un contexte familial, ce sera le grand-parent qui prendra ses petits-enfants en otage affectif pour combler le vide.
L'enfant quittant le nid est un processus normal, exempt de pathologie, sauf si la relation a été fusionnelle, ou si l'adulte parent n'a pas su avoir d'autres centres d'intérêt que ses enfants, engendrant des drames futurs.

Nul ne devrait penser la crainte du nid vide en transférant son malaise sur autrui et sur l'enfant.

Je conclurai avec ce texte de Khalil Gibran, poète libanais :

“Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier. Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie ; Car de même qu’Il aime la flèche qui vole, il aime l’arc qui est stable.”

Khalil Gibran

N'est pas stable, l'arc souffrant du syndrome du nid vide. 

Et quand l'arc craint ses propres flèches se retournant dans l'air propulsé par ses propres pensées, il déstabilise l'enfant porteur d'avenir n'ayant plus son propre nom.

Que tout arc déviant soit corrigé chez son arbalétrier afin que la main de l'archer soit pour la joie et non pour son égoïsme. 

BLJ

 

Ô Temps sans douceur

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,

sépulcral en tes actes, tous, tombes de nos races,

semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,

quand, ruinant la morale, ils ont chu en nombre.

 

Tous allant le ventre plein et la pensée vide,

tous scrutant leur nombril aride et sordide,

qu’ils ne voient plus l’alentour de beauté

ayant pleuré à leurs pieds pour être de gaîté.

 

Sont-ils tous devenus juges des uns des autres,

calomniant chacun, n’entendant plus les apôtres

qui de leur parole ensemençaient la vie

et dans la vie, l’Amour dans tous logis fleuris.

 

Ont-ils rapiécé leurs toges nébuleuses

que prêtres revenus, ils sont nés de brume ténébreuse,

enseignant toujours la création sans être d’Amour

et le vent laisse leur fausseté envahir leurs labours.

 

Ils aiment ternir toute âme n’étant pas la leur,

accablant chacun de ruse en leurs sédiments

qui n’ont pas été féconds ni fertiles

en leurs champs semés de semences hostiles.

 

Ô Temps sans douceur, temps figé de disgrâce,

funèbre en tes mœurs, tous, stèles de nos rosaces,

semblable es-tu aux hommes vêtus de sombre,

quand lésant la morale, ils choient en nombre.

 

Et tous vont, fiers de ce qu’ils sont, pourtant du mal,

animés du reptile rampant en leurs cabales,

qui n’a pas saisi la connaissance ni la conscience

à leurs bras levés et leurs coiffes de science.

 

Les ai-je tous revus, chaque jour subis, à ma sueur,

ce nombre accablant de malveillances qui demeure,

qu’ils parlent encore et encore de l’attente en l’Éther

que leurs âmes n'ont pas vu se manifester depuis Hier.

 

Ils écrivent en scribes : « Tu n’es pas façonné d’Esprit si haut,

tu mens, riche de tromperies, je suis déçue, tant de chaos ! »

Et certains renaissent de leur origine passée,

avides du plus Haut qu’ils n’ont pas connu du Temps figé. 

 

Photos issues du film "Jésus de Nazareth" de Franco Zéfirrelli. 

 

Les hommes de marbre

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo issue du site :

 https://thegoodlife.fr/lextraordinaire-marbre-de-carrare-fait-son-retour/

 

Ils vont les gens de marbre,

l’âme non sculptée, nus de nacre,

la vie triste, heureux, enchantés,

persuadés d’être de grande beauté

que d’un regard habile et rusé,

ils accablent tout autre méprisé.

 

Les êtres de marbre au pied d’un arbre

sont étonnants de dureté, l’âme criarde,

égaux de la froideur du minéral, fiers,

qu’aucun ciseleur n’ose tailler la pierre

d’un marteau, d’un ciseau, d’un burin,

pour la joie de créer une œuvre sur le lutrin.

 

Quand, cachant l’origine de leur gel sans fin,

qu’hivers ont sculpté avec dessein,

jamais nous ne devinons dans leurs regards

s’il y eut quelques printemps cathares,

s’il y eut quelques étés ardents à chérir,

eux ne sachant jamais sourire.

 

Se pensant plus talentueux que l’artiste,

ils regardent la figure de leur cariatide,

figés dans le schiste blême, noir ou gris,

sans commencer le travail ardu de l’esprit

pour voir naître l’éclat de la grâce

qu’ils lapident d’un œil avec audace.

 

Sans douceur ni fraternité, sévères,

ils ignorent la quintessence de leur sève

méprisée sur la berge qui n’est pas sentier,

et sans une ride dessinée sur le métier,

ils vont de leur pauvreté masquée

sans fêter une main tendue à leur vue étriquée.

 

Glacés comme la neige en janvier,

ils vont les gens de glace sur le gravier,

gratifiant leur givre sur leurs fronts,

heureux d’être tel un iceberg sur leur perron,

refusant de montrer leur fausseté

qui les revêt d’indignité feutrée.

 

Ils vont les gens de marbre,

l’âme immobilisée, entartrée,

la vie terreuse, heureux, opaques,

dressés comme des serpents à l’attaque

que d’un regard rusé, ils immobilisent,

accablant tout autre qu’ils enlisent.

 

De Viktor Vasnetsov Sirin Alkonost

 

 

Fil RSS des articles de ce mot clé