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Dans le jardin de l’enfance,
Quand va ma jeunesse,
Insouciante, je danse,
De plaisir sans cesse.
Folâtrer parmi les roses,
A l’heur’ du levant,
Quand se prosterne la prose,
Et sourit le vent.
Clopine la pâquerette,
Laiteuse et bel or,
Sous une feuille muette,
Et fuit l’hellébore.
L’hiver achève sa pose,
Fredonne le merle,
Printemps arrose sa rose,
Fleur est une perle.
Sous la tonnelle forgée
Va un vert parfait
Que l’air épouse au verger,
C’est l’heur’, je m’en vais.
Photo personnelle : rose parfumée de mon jardin dont le nom est "Mystérieuse"
de Peter Paul Rubens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Paul_Rubens
Jan Brueghel the Elder and Frans Francken the Younger (flowers)
- Virgin and Child with Infant St John in a Garland of Flowers
Quand revient le printemps en son élégance,
vêtu de légèreté, de beauté et d’abondance,
chemine la terre confiante, sans peine,
majestueuse, pacifique et sereine.
Je regarde cette noble Mère nous adorant,
nous, aveugles ; nous, ignorants,
Elle, si féconde de fruits en son giron
que jamais, de rien, nous ne manquons
Elle, nous regardant avec patience,
jamais ne désespère, nous bénissant,
quand de ses mains en brins d’herbe,
Elle crée une flore neuve avec le Verbe.
Quand de son âge secret, en elle ciselé,
elle raconte aux hommes sachant écouter,
le silence des prairies dansant dans l’air
qu’elle aime de ses éternels aethers.
Elle, l’amie de chacun, née pour être,
Être et nous servir, elle nous célèbre,
chaque heure, nous guérissant de nos doutes,
elle est là, nous voyant grandir sous sa voûte.
Qu’elle soit de bleu-azur ou de vert-printemps,
elle fleurit sans rien nous demander de l’instant,
car de nos besoins, elle sait tisser nos pèlerines,
et nourrir nos sourires de sa vigne.
Car, Elle, Elle, Vierge-mère et Demeter,
garde nos pas qu’elle prend en son mystère,
chaque fois qu’homme tombe sur le chemin,
chaque fois qu’hostilités oublient ses parfums.
"DEMETER" D'EDUARDO CHICHARRO AGÜERA
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eduardo_Chicharro_y_Ag%C3%BCera
https://umast.fr/2022/10/18/cuccia-di-cosenza-cuccia-a-la-facon-de-cosenza/
A ma façon
Remariés, ils sont... mariés ils sont.
Que l'on ait 6 ou 66 ans, ils sont,
ils sont l'éternelle présence, ensemble,
que rien ni personne ne détruit quand je tremble
dans la mémoire de l'enfance meutrie,
dans la mémoire adulte si vive,
l'éternelle présence, ensemble.
Ensemble.
Ne plus mourir de l'éternelle absence,
après l'éternelle présence,
ne plus courir après le temps,
ne plus penser l'après de ses parents,
qui s'est fait encre de l'éternel amour.
Ensemble, eux et moi pour cet amour.
Eux et moi ensemble.
Ensemble.
Rayer tout l'après et l'immonde,
tirer un trait sur le futur-passé qui fut leur monde,
et voir le baiser de l'absence
comme une éternelle présence
que l'enfance adulte a tant manqué.
Manqué et pleuré.
Blessé (e) mortellement mais du temps ivre !
à ne pas savoir comment vivre,
à ne pas savoir être la cassure du nom,
sans nom ni prénom,
mais la vie ancrée au coeur
de l'invisible présence en une fleur.
Ne plus mourir de l'éternelle absence,
ne plus courir après le temps défunt et sa sentence,
après l'éternelle absence
dans leur éternelle présence
qui s'est fait encre de l'éternel amour.
Ô éternelle présence, éternel amour.
BL 1957- 1964
«Une âme emportée par un ange», 1853»
Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Huile sur toile.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-L%C3%A9on_G%C3%A9r%C3%B4me
https://www.patrimoine-histoire.fr/P_FrancheComte/Vesoul/Vesoul-Musee-Georges-Garret.htm
Ne meurt pas l’âme établie aux Cieux
quand de sa vue dans la clarté de ses vœux
voit ses défunts en vie sur terre
l’aimer dans la parole du Verbe.
Dit-on que l’un est le disparu de l’autre
que les deux se plaisent à se voir en apôtres
de la vérité sur terre, en ciel,
car ils sont connus d’eux-mêmes en leur miel.
Fécondés par la vie et la foi dans la nature
que leurs destinées a charpenté pure,
ils s’aiment de vie comme de nuit
parce que la mort n’est qu’un secret réjoui.
Cernés d’Amour qu’ils prennent en eux,
cernés de lumière qu’ils en sont heureux,
ils se regardent dans leurs peines,
l’un en haut, l’autre en bas,tels des fontaines.
L’Amour ruisselle, les regards s’extasient,
la lumière est là, vient éclairant la vie,
venant de derrière l’âme pour être et se dire,
belle et claire, jouant des deux leur chant sur la lyre.
L’alliance de deux destinées brille,
l’une dans l’autre, ici et chez elle pétille,
car entre deux âmes unies point de voile ;
rien n’assombrit la vue entre terre et ciel.
Quand l’œil est ouvert à la vie de l’esprit
les âmes se trouvent et communient,
clamant que la mort n’est pas un deuil,
mais la transparence de l’Amour au seuil.
Grâce et volupté, euphorie et gratitude,
quoi qu’il fut sur terre de lassitude,
nous sommes embrasées de béatitudes
car voir atténue la brume et la solitude.
Et, la multitude ailée ravie de cette vue
chante le jour et la joie dans ce salut
qui, sans l’amour du Graal, serait mystère,
aux aethers clairs dévoilant leur suaire.
Nul n’enlèvera la beauté des instants
qui ont pris soin de l’autre dans ses douleurs.
Le plus bel héritage appartient aux heures
qui ont aimé sans jamais compter les pleurs.
Riche, celles, ceux, qui ont fait don de leur temps.
BL
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