Béatrice Lukomski-Joly


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Les roses

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

J’ai rencontré sur le chemin trois mystérieuses roses. L’une était blanche, l’autre bleue, auréolées, que d’étoiles il n’y eut pas assez pour les aimer, et la dernière, rouge, écrivait le livre de la vie.

Lors marchant sur le chemin fort en broussailles l’une vint à marcher devant moi, quand l’autre marchait à ma gauche et la dernière, à ma droite.

Toutes semblaient flotter dans l’air, toutes utilisant leurs pétales pareils à des ailes d’anges pour parfois, tourner autour de moi. La rose blanche invita mon regard. Accueillant un subtil rayon presque invisible, elle me dit : Où vas-tu ainsi marchant lentement ?

Je ne sus quoi lui répondre car je marchai très vite sur le chemin que mon bois aimait de sa terre foulée : mon bois et ma forêt sous le soleil. La rose bleue vint à se poser sur mes lèvres tel un papillon doré venu m’entendre. Elle dit : Où vas-tu ainsi silencieuse ? Ne sais-tu pas que je suis la musique des sphères ?

Je ne sus quoi lui répondre car il me semblait avoir parlé si fort, que je n’avais pas reconnu sa musique jouée en moi, et ainsi l’offensai. La rose rouge tomba à mes pieds. C’était terrible car je crus que je l’écrasai. Elle m’invita au repos en disant : Marche ! N’arrête pas de marcher !

Je ne sus quoi lui répondre car je m’étais arrêtée pour la sauver, pour ne pas la piétiner, elle, ma rose rouge. Je ne reconnus pas la force du labeur  me demandant de ne jamais cesser de marcher dans le repos.

Elles étaient trois sur le chemin, voltigeant tels des filets d’air dans les arbres, l’une soulevant un de mes cheveux, l’autre un pan de ma robe tellement imparfaite et mal cousue, la dernière mon voile si beau malgré l’imperfection de ma robe. Belles comme l’aurore, le midi et le soir, elles dansaient devant, derrière, autour de moi, tour à tour aimables et sévères. Elles étaient trois à m’attendre de blanc vêtue, espérant ma robe enfin achevée.

Rose blanche montra son beau turban blanc. Derrière son vêtement , qui était une aube ample, nouée d’une ceinture si belle, je vis mille pèlerins le suivre pareillement de blanc vêtus. Tous silencieux, tous en prière.

Rose rouge à l’amour platonique me fit entendre de son calice vivant des chants s’envolant des pensées qu’hommes avaient bellement tissées. Quant à Rose bleue, toute de sagesse, m’affirma l’ordre de la morale en son cœur que je ne pus qu’emplir mon vase pour être à sa parole le son qui soigne.

J’étais bien entourée par mes trois roses. Rose blanche me dit : Encore cinq Roses et nous t’élirons jardinier céleste en notre roseraie stellaire. J’osai répondre, les questionnant : Quelles sont les Roses que je n’ai pas nommées ? Rose blanche répondit : Celles que tu as vues et dont tu n’as pas assez sculpté les bois croisés ni assez aimé leurs épines.

Ah ! Rose jaune ! m’écriais-je. Oui ! Rose jaune ! Puis, Rose d’or coiffant le dôme béni ! Encore Rose pourpre au parfum si doux ! Et, et... Rose-ciel dont la symphonie est joie.

Rose blanche s’inclina devant la rose d’or. Rose bleue fit fleurir le jardin pendant que Rose rouge réparait les fissures dont la terre était meurtrie.

Ainsi, sur le chemin étaient venues toutes mes Roses que j’en fus si éblouie que je sus que Rose jaune était moi. Je donnais la main à Rose blanche ; mon cœur à Rose d’or ; ma parole à Rose bleue ; mon geste à Rose rouge et ma voix à rose-ciel.

Je ne les revis pas sur mon chemin car je les savais me suivre m’observant chaque seconde de la vie depuis le premier jour. Elles s’étaient montrées fort satisfaites que je puisse les reconnaître en mon jardin.

Y eut-il une rose qui m’impressionna davantage qu’une autre ? Non ! Toutes furent d’un tel éclat que je ne pus en préférer aucune.

Dédié à K.Hauser et en sa mémoire  sur sa tombe qui a toute ma gratitude en sa venue.

 

Portrait de Kaspar Hauser de Greg Tricker ( éclairci )

La rose et le nuage sombre - poème en prose -

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Matin au bord du ruisseau de TC Steele 1893

https://www.wikiart.org/en/t-c-steele

Prenons soin de la rose qui, discrète,, aime entendre la musique du silence afin de mieux fleurir quand les épines qu'elle regarde n'appartiennent plus à sa tige que la tige fanée voisine convoite pour mieux fleurir dans le dessein des nuages ayant assombri son horizon.

Dans l'habit  clair de sa demeure où vit la clarté de l'air, foulant au pied sa terre, que deviendra-t-elle si la musique des sphères  ne parvenait plus à nos oreilles  quand tombent ses pétales sur lesquels s'assoie un corbeau noir ?

Lorsqu'elle chantera la beauté de son nom, donnant son prénom, quelle sagesse en sa sève donnera l'agir qui se voudra prompt à l'heure de sa floraison car, quand rose au jardin de lumière s'esquive, elle pleure ses petits qui sont de superbes boutons en devenir. L'air est sa cape blanche que caresse le rayon du soleil ayant la forme d'une épée brillante.

Laissons la forme  revêtir la beauté du silence, car du silence nait la cueillette des épines que la sombre nuit noire ne peut saisir.

La rose a besoin de calme, et lentement s'épanouit, quand la nuit la crée bleue, le symbole rougeoyant sur son épaule qu'est le calice en son pistil.  Abeilles ne butinent que si  le fruit de la fleur est mûr au crépuscule pour son levant.

Chante la  Rose  Calice.

BLJ

ÊTRE ou le rayon ciselé

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau Freydoon Rassouli

http://www.rassouli.com/

 

Je ne suis rien, car je ne veux rien, rien être,

Ni être une chose, ni être un nom, rien qu'être !

N'être aucune prétention sinon prétendre être

Qu'aux pas des arbres rencontrés, j'ai été pour être.

 

N'être rien que ce que je peux être, chaque instant,

Quand l'instant épouse l'éternité pour le firmament.

N'être que ça, le firmament dans mon éternité !

Rien que cette étole d'étoiles à mon regard édifié !

 

Pourquoi être un autre quand s'efface le jour,

Et que la nuit m'embrasse de ses astres d'amour,

Quand à la rondeur des déliés des vies passées,

Je marche d'inclinaisons face au vent, rassasiée ?

 

Je ne veux rien être, rien que le temps qui passe,

Riche de gloire aimante au cœur des espaces,

Quand un battement d'ailes frémit, large suspendu,

Arrimé à mes pas, que l'être flotte avec moi, inattendu.

 

Le temps épure les lacunes à la liesse des nuitées,

Qu'être s'enrichit de n'avoir rien été sinon avoir été,

Chante alors le cœur des revers et l'être dit « j'ai été »

Parce qu'être de tous les soleils, le rayon ciselé, est gaîté.

 

N'être rien que ce que je veux être : une flamme !

Catharsis des desseins éteints à l'ère de Pergame ;

Nos cascades parlent des sept astres étincelants.

Rien qu'être elles pour les sept esprits à Manès éclatant.

 

Je ne suis rien qu'être au clair des nuits se levant,

Des forges et des feux battant le métal pour l'or aimant,

Préparant le lever de l'aurore sur mille nuits tissées

Qui donnent de l'être l'éclat des vitraux à Laodicée.

 

Seul cet aspect de l'être ne me veut ni chose,

Ni nom connu, mais reconnu, sans plainte à la rose,

Que ma plaine, ayant gravi les montagnes, veut d'ardeur,

Lorsque éveillée sous les étoiles, je suis le parfum de la fleur.

 

de Gabriela de Carvalho

https://winterreise.online/gabriela-de-carvalho/

 

 

Écrit sur : 

 

Le temps et les roses

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

La Nuit, se lèvent, s’élèvent, les roses,

fleurissant une par une nos étoiles

qu’au firmament, nous pouvons voir de gnose.

Jaunes, rouges, bleues, du ciel, nos cathédrales,

 

De leurs rayons lointains, elles nous bénissent,

ourlant nos Cieux de dentelle cristalline,

en rêvant des dieux endormis et de leur fleur de lys,

scrutant nos vies qu’elles jardinent.

 

Que les roses soient de Damas ou d’Ispahan,

si belles en leur habit soyeux de mystère,

elles dansent à l’unisson, éprises d’un chant,

liant leur parfum à la beauté de l’invisible éther.

 

C’est de leur nuit première qu’elles rêvent

lorsque revoyant la lumière jaillissant des ténèbres,

elles se voient si douces, flottant dans les boucles d’Eve,

que le Père en orfèvre cisela en leurs lèvres.

 

Puis, elles s’animèrent d’un nom, devinant le jour,

gardé pour l’éternité quand l’heure serait venue.

Ô, opéra de la vie qui les nomma Amour.

Et le Père grava leur nom en Poésie d’un murmure ému.

 

Quand la nuit engendra les ombres terribles,

l’essence céleste donna aux solitaires la connaissance

pour que jamais l’homme n’oublie la beauté des roses

portées sur leur chemin enluminé de garance.

 

Le mouvement venait de fleurir le temps à leur image

qui ne se finit jamais pour ses gerbes d’aurores.

Nous vîmes les roses de leur règne tisser les âges,

et du temps parfait, créer mille passés que tous ignorent.

 

Nourries de silence dans l’âme qui crée sans cesse,

elles s’ornèrent d’or que seul le soleil connaît de prières.

Jaunes, rouges, bleues, elles dirent la messe,

voyant la nuit achevée dans l’enveloppe de l’air.

Car de leur terre fertile à l’aube de la vie,

elles fredonnaient le sentier périlleux

pour le mérite de leurs parures lapis-lazuli,

que nul ne devine dans leurs astres laborieux.

 

Roses de nuit, rose du jour, vues à l’aube,

elles appellent l’émerveillement des regards levés

Ô hommes comblés d’une pareille beauté,

sans la saisir ni la voir d’un dieu Amour morcelé !

 

Car le Temps revient à son premier jour,

de sa première nuit, Ô, de l’incréé pour le tout crée,

son morcellement par le Fils redevenu Un dans l’Amour

dont Il orne toutes chevelures qui ne sont plus d’Eve.

 

Lapis-Lazuli

Un petit prince

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Roses de mon jardin ; photo personnelle

 

C'est un Petit Prince...

Qui est reparti

Comme il était venu

Laissant l'endroit

Triste et désert

Sans une rose

Grimpant sur un mur !

 

J'ai cherché le Petit Prince

Au clair de l'aurore;

La porte était ouverte,

Nul n'était besoin de frapper.

L'endroit était beau

L'endroit était bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur !

 

Le monde est venu,

Des rubans verts glissaient

Je me suis pensée rose,

Alors j'ai été piquée

Du plus beau venin

Quand le monde a fui

Voyant le bout de mon nez.

 

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui ignore que je l'aime bien,

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui s'était envolé,

Retourné vers son astéroïde

Un autre jour de venin,

M-a-t-on dit.

 

J'ai vu un renard désespéré.

En ma pensée, il gémissait,

D'avoir perdu de vue l'amitié

À peine apprivoisée

À l'orée des champs de blés

Que l'aurore appelait

Que la couleur des blés pleurait.

 

J'ai cuit le pain

Le pain de la vie

Sous l’œil averti de l'ouvrier

Qui m'a dit :

« Ici , je fais ce que je veux !

On s'arrange entre nous ! »

Le pain a failli brûler

Et la vie a pleuré.

 

« Cette terre est à nous

Pour la comprendre

Il faut l'épouser ! »

 

« Mais moi, je suis d'ici ! »

Répondis-je.

 

« Non, tu n'es pas d'ici,

Tu es d'un pont que nous ignorons ! »

 

Je me suis sentie étrangère en ma terre

Que la lumière arrosait de clarté

Et j'ai cessé de chercher le Petit prince

Qui avait tout emporté

Parce que l'amour avait déserté.

 

L'endroit était beau

Et bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur

Sous cette clarté divine !

Je suis repartie

Piquée par les serpents

Rejoindre mon astéroïde,

Un simple petit pont

Sur une rivière qui déroule son ruban.

 

A "Montaphilant"

A Geneviève, et Victor.

 

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