du Congrès littéraire international de Victor Hugo.
« Ce qui fait la grandeur de la mémorable année où nous sommes, c’est que, souverainement, par-dessus les rumeurs et les clameurs, imposant une interruption majestueuse aux hostilités étonnées, elle donne la parole à la civilisation. On peut dire d’elle : c’est une année obéie. Ce qu’elle a voulu faire, elle le fait. Elle remplace l’ancien ordre du jour, la guerre, par un ordre du jour nouveau, le progrès. Elle a raison des résistances. Les menaces grondent, mais l’union des peuples sourit. L’œuvre de l’année 1878 sera indestructible et complète. Rien de provisoire. On sent dans tout ce qui se fait je ne sais quoi de définitif. Cette glorieuse année proclame, par l’exposition de Paris, l’alliance des industries ; par le centenaire de Voltaire, l’alliance des philosophies ; par le congrès ici rassemblé, l’alliance des littératures ; vaste fédération du travail sous toutes les formes ; auguste édifice de la fraternité humaine, qui a pour base les paysans et les ouvriers et pour couronnement les esprits. »
et
« Ah ! la lumière ! la lumière toujours ! la lumière partout ! Le besoin de tout c’est la lumière. La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout ; enseignez, montrez, démontrez ; multipliez les écoles ; les écoles sont les points lumineux de la civilisation. Vous avez soin de vos villes, vous voulez être en sûreté dans vos demeures, vous êtes préoccupés de ce péril, laisser la rue obscure ; songez à ce péril plus grand encore, laisser obscur l’esprit humain. Les intelligences sont des routes ouvertes ; elles ont des allants et venants, elles ont des visiteurs, bien ou mal intentionnés, elles peuvent avoir des passants funestes ; une mauvaise pensée est identique à un voleur de nuit, l’âme a des malfaiteurs ; faites le jour partout ; ne laissez pas dans l’intelligence humaine de ces coins ténébreux où peut se blottir la superstition, où peut se cacher l’erreur, où peut s’embusquer le mensonge. L’ignorance est un crépuscule ; le mal y rôde. Songez à l’éclairage des rues, soit ; mais songez aussi, songez, surtout, à l’éclairage des esprits. Il faut pour cela, certes, une prodigieuse dépense de lumière. C’est à cette dépense de lumière que depuis trois siècles la France s’emploie. Messieurs, laissez-moi dire une parole filiale, qui du reste est dans vos cœurs comme dans le mien : rien ne prévaudra contre la France. La France est d’intérêt public. La France s’élève sur l’horizon de tous les peuples. Ah ! disent-ils, il fait jour, la France est là ! Qu’il puisse y avoir des objections à la France, cela étonne ; il y en a pourtant ; la France a des ennemis. Ce sont les ennemis mêmes de la civilisation, les ennemis du livre, les ennemis de la pensée libre, les ennemis de l’émancipation, de l’examen, de la délivrance ; ceux qui voient dans le dogme un éternel maître et dans le genre humain un éternel mineur. Mais ils perdent leur peine, le passé est passé, les nations ne reviennent pas à leur vomissement, les aveuglements ont une fin, les dimensions de l’ignorance et de l’erreur sont limitées. Prenez-en votre parti, hommes du passé, nous ne vous craignons pas ! allez, faites, nous vous regardons avec curiosité ! essayez vos forces, insultez 89, découronnez Paris, dites anathème à la liberté de conscience, à la liberté de la presse, à la liberté de la tribune, anathème à la loi civile, anathème à la révolution, anathème à la tolérance, anathème à la science, anathème au progrès !
ne vous lassez pas !
Je ne veux pas finir par une parole amère. Montons et restons dans la sérénité immuable de la pensée. Nous avons commencé l’affirmation de la concorde et de la paix ; continuons cette affirmation hautaine et tranquille. Je l’ai dit ailleurs, et je le répète, toute la sagesse humaine tient dans ces deux mots :
Faut-il, cher Victor, le redire et le re-proclamer, quand au grand bonheur de la culture, enfin donnée sur « les trente glorieuses », pensées au préalable par les "Trois vôtres " et avant, dès lors que vous avez agi, nous avons vu lentement son déclin s'annoncer et vider la culture de sa substance, cette coquille devenue à nouveau vide qu'il nous faut avoir le courage de regarder le contenu des simples épreuves d'un certificat d’études des décennies 40 et 50, au contenu actuel d'un BEPC ou d'un baccalauréat qui n'arrivent plus à la hauteur culturelle de leur époque, laissée à nouveau à sa substance la plus minorée qu'âmes rencontrées au clair de nos vies ne se reconnaissent plus de rien, à avoir engendré la société du vide, des parjures, des idéologies, au lieu d'idées ; à l'incarnation du harcèlement au lieu de l'incarnation de la bonté que vous vouliez.
Qu'auriez-vous pensé de cette culture d'aujourd'hui, vidée à nouveau de sa vie intense, sans que ne vous ne vous seriez à nouveau insurgé avec hargne contre ce vide, en colère tel vous saviez l'être ? Vous auriez dit que ce qui nous arrive est le fruit rapidement mûri des insolences, des conduites sagement voulues par nos politiques pour mieux manipuler le genre humain. Vous auriez immédiatement pointé du doigt les calculs savants des hommes de pouvoir qui insufflent la chute de la culture à coups d'épée dans les programmes scolaires, prenant à témoin les programmes donnés dans les écoles, vidant l'Histoire de nos nations car trop liée aux hommes qui ont espéré la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, au fronton des sagesses depuis des millénaires, voulues sans avoir été, finalement, engrangées dans l'esprit. J'en appelle à ce que mes enfants ont appris à l'école : rien si je ne leur avais donnés la culture à la maison : histoire, géographie, arts et lettres, architecture, philosophie rien qu'en parlant ou visitant tout ce qui se visite pour faire aimer la culture afin de donner la vie qui du haut de cette culture aujourd'hui en font des têtes à part dans leur génération, des têtes faisant du bruit. Je n'étais pas professeur, ni maître des écoles, seulement un passeur de savoirs avec mes convictions personnelles ! A mieux regarder le contenu des cours d'histoire d'avant, "on" comprend mieux pourquoi ils ont été occultés des écoles, la figure des révolutions y est trop présente et les révolutions sont le départ d'un vouloir-être socialement libres ! Il fallait donc empêcher cette forme de pensée. Vous voyez, Victor, si à votre époque, le contenu des études était riche de sens et cependant donnés à des élites, les pauvres étant absents des bancs des écoles; notre époque à nous a mis tout le monde sur le banc des écoles mais sans plus offrir de contenus aux élèves, sans compter que le livre a été remplacé par l'ordinateur, livre virtuel sans intégrales qui laissent pensif et oisif. Faut-il de la haine du genre humain pour que le vide s'installe et de la peur pour pouvoir manipuler la pensée et ne plus rien voir de cohérence ! Pour que tous les fondamentalismes s'installent !
Quand je vois ces visages d'hommes luttant pour une idée fondamentale, soit intégriste, je ne peux que penser à vous, cher Victor et suis en colère car elles engendrent la haine, les partis pris, et pis encore d'autres intégrismes, tous les intégrismes. Vous auriez combattu contre ces état de faits . J'ai mal à votre pensée, cher Victor, moi le plaideur de toute une vie de votre matière à penser qui ne trouve plus son origine ni sa finalité ; plus personne ne vous comprend, comme plus personne ne comprend tous les grands penseurs pour ne plus les lire, vous qui vouliez que nous pensions par acquisition des faits culturels pour penser par nous-même. Savez-vous, Victor, que vos écrits enseignés à l'école ont été amputés par les éditeurs de plus de deux tiers ? ( ! )
Chers élèves, achetez la version abrégée, là est l'essentiel ! C'est à dire l'émotionnel, pas la pensée ! Vous disiez, Victor, "dépense de lumières", je dis aujourd'hui que nous sommes dans la dispense de lumières, celle qui éteignait votre époque, celle qui éteint la notre après avoir un temps flambé de ce flambeau qui était le votre, si vite éteint parce que les hommes d'Etat -tous confondus- ont vite compris que la culture empêchait la dictature du pouvoir sur les peuples ; que la République n'était noble Dame que dans les esprits éclairés qu'ils estiment inutile dans sa Démo-Cratie ( pouvoir du peuple pour le peuple ).
J'ai acheté quelques unes de ces versions abrégées pour voir ce qui est enseigné, et l'envie m'a pris de pleurer. J'ai sangloté. Victor, "on" vous a réduit à la sentimentalité à défaut du sentiment vrai et pur, pis encore : à la réduction quasi entière de la Pensée. Bref ! notre époque vous a donné le fardeau de la régression alors que votre cri était celui de l'Homme divin. "On" vous a réduit à la bête sexuée qui ne rêvait que de femmes pour mieux valider la marche du retour de l'homme vers la bête. Comment, dites-moi, cher Victor a-t-on pu vous faire cet affront, histoire d'intéresser les élèves calqués dans notre époque décadente que vous ne supporteriez pas davantage ? Qui vous a compris vraiment sinon les gens du peuple de votre époque ?
Comme vous, tellement abreuvée à votre mamelle de pensée et des combats pour une humanité de liberté aimante et libre, je suis aussi allée voir dans les prisons les actes des hommes et des surveillants. Comme vous, j'ai constaté les mêmes faits qui n'ont jamais cessés de perdurer à engendrer au sortir des cachots : de la misère, misère telle, qu'hommes ne peuvent plus se réveiller, car il faut de l'intelligence et de la force pour ne pas sombrer des injures, des harcèlements, des mises à bas pour avoir commis un acte. Emprisonner pour un délit mineur qui aurait pu voir sa réparation autrement que par le noir de ses cellules et de ses mitards qui n'ont rien d'humain car le genre humain pense, toujours, cher Victor, que l'homme condamné est un paria à tuer. Tuer ! maître mot de toutes les têtes ! Des intégristes aux têtes vides aux têtes moralement bien pensantes, comme si nous étions des dieux de jugement, des dieux tout court, des juges tout court ! L'intégriste veut venger une image, et le bien-pensant veut venger une image contraire à l'image initiale. Nous arrivons au même résultat : l'absence d'humanité !
J'ai lu, Victor, plus de dix fois,votre récit "Claude Gueux ", " Le dernier jour d'un condamné", vos pamphlets, vos ouvertures, vos « Misérables », vos romans qui parlent de tous les misérables, non pas seulement de ceux qui souffrent mais de tous les misérables mécréants qui salissent l'homme comme les Thénardier, les Javert, si nombreux encore de nos jours.
J'ai lu l'intégralité de votre poésie charmante, triste, combattante, témoignage, rebelle, anarchiste.
Je sais qui vous êtes... et nous sommes devenus amis, amis indéfectibles, Cinquante six ans d'amitié profonde, vous et moi, ce n'est pas rien ! J'avais six ans lorsque mon feu père a mis entre mes mains mon premier livre, le premier tome des « Misérables » me disant que j'étais de la même veine de pensée car déjà à cet âge je plaidais la sagesse et luttais contre l'injustice. À cinq ans je savais lire ; je ne sais par quelle magie je sus lire à cet âge, mais je me souviens encore de la maîtresse de maternelle, passant des heures avec moi car elle avait reconnu un don puissant d'apprentissage de la lecture et de la récitation. C'est à mes six ans que nous sommes devenus amis, vous et moi , vous me guidant pas à pas vers les tolérances et toutes les rébellions contre l'injustice parce qu'à quatre ans je m'étais interposée entre une bande de mouflets de mon âge qui attaquait une enfant obèse ! Être de la même veine de pensée ne signifie pas pour autant être géant-écrivain mais juste dire la pensée pour tout mobile d'action au quotidien, sans violence, la sérénité affichée !
J'ai été couchée de ce misérabilisme, vu hier, par l'homme intégriste au visage de misère qui a osé perdre pied car sa pensée fut enlisée dans des idées religieuses qui n'en sont pas.
Comme vous, Victor, j'ai lu le Coran, la Bible, La Thor-ah, tous les écrits initiatiques, tous les philosophes, tous les écrivains et poètes , authentiques penseurs mais qu'auriez-vous pensé, mon cher ami, des livres abîmés dans le vide qui plus rien ne partagent et qui sont foison aujourd'hui ? Ce vide qui appelle le plein et qui n'est pas le plein souhaité. La nature a horreur du vide. Et de ses vides s'emplissent la joie de Méphistophélès devant l'inculture et le vide qu'alourdissent certaines coquilles de sa pensée bien à lui dans l'écriture car on ne doit pas faire n'importe quoi avec l'écriture ! ni avec la culture !
Comment peut-on prendre Dieu à témoin et le faire acteur de toutes les haines, de toutes les idées ? C'est faire un magnifique pied de nez insolent à l'absence de Sa toute puissance pour nos libertés tendues vers L'Être Libre pleinement. Si seulement Dieu était tout puissant, nos libertés n'existeraient pas, ne nous auraient pas été données par sa Grâce. Nous vouloir libre relève bien de son retrait volontaire et non pas de Sa non existence, ni de Sa mort. La liberté est un cadeau acquis et à acquérir... Laissons un peu Dieu de côté pour lui redonner sa vraie valeur, celle de créateur du beau, du bon, de l'amour ; ce que vous vouliez. Ce que les hommes en ont fait ensuite ne relève pas de sa création ni de sa volonté.
Avez-vous, mon cher Victor, souvent provoqué que jamais vous n'avez provoqué l'action du mal, bien au contraire, Victor ! Oh Victor ! Vous avez toujours appelé la pensée comme élément d'une humanité à parfaire, pour la liberté du sur-humain que Nietzsche a plaidé sans en comprendre réellement le sens, proclamant que Dieu est mort mais sans comprendre que le dieu dont il parlait était le dieu en soi qu'il nous faut rédempter, acclamer, aimer, non le Dieu créateur de toute humanité récupérée par la pensée des hommes qui ne savent pas penser, en amalgamant tout, car penser est une exigence de labeur dans la constance, en n'oubliant jamais que nous pouvons nous tromper et errer. Vous vouliez que le monde pense et vous aviez presque réussi. C'était un début d'acquis après "Les trois glorieuses". On vous disait rêveur ; vous étiez prophète. On vous disait malotru ; vous étiez un dieu qui aime l'autre pour ce qu'il est.
J'ai applaudi, quand en 1981, un homme d’État, Ministre de la Justice, Robert Badinter, a enfin aboli en notre Nation partagée, la peine de mort ; Enfin ! J'ai même pleuré d'émotion pensée, Victor.
Loi verrouillée qu'il nous faut rester humble devant cette beauté qui, pourtant donne à entendre la voix des loups souhaitant son retour ! Et... ils se disent Hugoliens ! Vous y croyez, vous, Victor ? Ces gens qui se réclament de vous et réclament le retour de la peine de mort ! Vous n'y voyez pas là un sacré pied de nez à votre pensée ? Nul ne peut se revendiquer de vous s'il revendique le retour à la peine de mort, à l'euthanasie, au retour vers la misère, à l'inélégance de l'inculture ! Non ! Ils n'ont pas dû vraiment vous lire, même ayant l'intégrale de vos oeuvres dans leurs rayons bien poussiéreux ! Non ! ils ne vous ont pas compris.
Victor Hugo et les enfants pauvres
Faut-il, cher Victor, voir ce qui se passe en une Nation quand les drames d'autres nations sont recalés aux oubliettes, tout juste réclamer un peu de colère devant les écrans que vous n'avez pas connus et qui relatent ce qu'il se passe dans le monde sans que quiconque ne soit vraiment responsabilisé et acteur contre toutes les barbaries ! Hurler à l'infamie sur son sol et ne pas le faire pour d'autres sols relèvent de l'égoïsme, non ! Vous étiez Français, vous battant pour la France. Je le suis. Vous vous battiez pour le monde dans la réintégration de l'homme qui avance en bien pour le bien ; j'en suis. Je vous écris, cher Victor.
Nous ne pouvons bien agir que dans ce que nous connaissons, maîtrisons, là où nous sommes, et cependant le journalisme mondial d'aujourd'hui nous met en contact avec d'autres vérités que nous ne pouvons plus ignorer.
Je voudrais voir les gens se lever contre toutes les barbaries où qu'elles soient dans le monde et quelqu'elles soient, la barbarie de la suprématie de l'argent et de l'armement en premier.
Est-ce à penser que vous auriez, vous aussi, participé aux caricatures de nos faits de société ? Je me le demande souvent. S'il est d'évidence que vous auriez oeuvré contre l'intégrisme, auriez-vous pour autant provoqué des années durant, les esprits échauffés partisans de l'intégrisme ? Vous qui haïssiez tant les guerres, les armes, pour voir la paix et l'amour de l'humanité ! Auriez-vous brandi les bannières de l'humour noir ? Voilà bien un humour que vous ne connaissiez pas, car l'humour noir et sarcastique est création de notre époque ? Mais, vous acceptiez que l'on vous caricature à toutes les sauces car c'était vous voir partout pour se demander " Pourquoi lui ?". Vous aviez, vous, usé de la culture en bannière, et de ce qui était plus noir encore à l'époque : l'argot malfamé. Là, était votre arme à vous. Et c'est vous qui lui avez rendu ses lettres de noblesse mais nul ne le sait car "on" aime occulter ce qui dérange de vous. " L'argot c'est le verbe forçat." disiez-vous. Cela vaut surement quelques caricatures tant vous aviez choqué et renversé le beau parlé ! Mais, qui le sait aujourd'hui ? Oui, vous étiez bien un provocateur pour voir le monde s'animer d'amour. J'ai pris l'amour en Soi et l'ai fait actes. Comment aurais-je pu faire autrement ? Vous rencontrer à l'âge de six ans est une force qui va.
Encre colorée de Victor Hugo " le champignon"
Oui, Victor, la culture est bien morte au monde ! Nous construisons à nouveau des prisons et de leur nombre, débordant de tout, l'amalgame fait entre le petit délinquant, le criminel commun, le pourvoyeur de mort au nom des drogues, d'idéologies et les malades psychiatriques, nous demandant bien ce qu'ils font en prison plutôt que d'être soignés dans des centres spécifiques mi-prisons mi- centre de soin, fabriquant ainsi plus de coquilles vides que le monde ne peut accepter ! faisant la part belle à Méphistophélès et ses adeptes ! Nos amis Goethe et Schiller vous aimaient comme moi je vous aime, tous reliés et liés pour cette immense tâche de l'humain en l'homme qui advient.
Des hommes fragilisés par la société actuelle, contre laquelle vous vous seriez insurgée, est née l'antithèse de votre plaidoirie qui vous valut l'exil. Des prisons pleines naissent des intégristes qui n'avaient au départ fait que voler un pain, ce qui est, en notre siècle, est un téléphone portable, un rendez-vous SPIP manqué, une conduite sans permis. Non pas, mon cher Victor, que je veuille faire l'apologie de ces délits, mais montrer ma volonté à combattre l'incohérence à mélanger les genres de crimes dans les prisons de notre siècle qui auraient dû tirer les leçons des amalgames et doter l'homme d'absence de misère ! Savez-vous, Victor, que les hommes volent à nouveau un pain et un morceau de viande parce que la faim est revenue ? Je les ai vus, Victor. Ils comparaissent. Ils sont incarcérés et là, accomplissent le pas vers l'innomable pour un pain volé comme point de départ. Donnons de la culture, mais donnons d'abord du pain ! les hommes ont faim, Victor, faim et soif de tout !
J'ai vu, cher Victor, de ces jeunes incarcérés pour des délits mineurs en récidive, s'endurcir, parce que, relâchés, la peine purgée, le tout-pris-en-charge pour l'évitement de la récidive, les laisse incarcérés à vie parce que jamais relâchés, jamais ! Il leur est rappelé le nombre de leurs délits sans jamais favoriser la réinsertion, vain mot pour rassurer les foules dans des profils de tous bords, un harcèlement sans nom, lequel harcèlement est condamnable par la loi.
Qui peut comprendre comprenne ce que je ne comprends plus.
J'ai vu, cher Victor, de ces Javert, qui sont, aujourd'hu,i des acteurs sociaux, des agents mandatés de justice comme des curateurs pilleurs de pauvres. J'ai vu des Thénardiers dans les familles d'accueil qui le font pour le gain plus que par amour de l'enfant et qui mettent à la rue le jour de la majorité fatidique ces enfants non sortis de leur enfance à la rue. Je pourrais vous donner tant d'exemples et on ose encore vous prendre en exemple même dans ces milieux pour mieux masquer l'inhumanité en leur yeux que leurs bouches ne contredisent pas. Ils s'appellent Ducont, Feruse, Condalves, le coeur vide, la pensée lacérée de mensonges. Je les ai vus à l'oeuvre, ricanant sur les marches des tribunaux, aussi dans les maisons. Oui, je les ai vus se moquer du genre humain, l'idée du genre humain à la main comme arme contraire pour leurs actes délictueux que justice valide. Vous auriez bondi et perforé vos chaises de paille.
Redonnons de la culture dès le plus jeune âge, redorons le blason de la pensée pour qu'intégrismes ne puissent jamais être de ce monde, mais l'homme est un loup pour l'homme et cela, bien que pressenti, et bien que vous ayez cru jusqu'au bout, que l'homme puisse être "rédemptable", vous n'avez pas vu comment la société s'est fourvoyée dans la vidange de la culture qui, tout ,donne et qui grandit l'homme.
Victor, tout est devenu plus complexe... car Méphistophélès s'est incarné en la pensée de chacun dans ses modes de vie sociétales, de la virtualité douloureuse aux inerties des satellites en mouvements. En voulant tout protéger, les hommes n'ont fait qu'aggraver l'inhumanisme parce qu'ils n'ont pas pensé le Dieu en l'Homme que vous arguiez comme seul vrai chemin, jusque sur le promontoire du sénat.
Nous verrons pire encore si nous n'emplissons pas les têtes de pensées saines, de culture de toutes les nations, de musiques dignes de ce nom, de chants et de rires, de pain dans nos assiettes car nous en sommes à nouveau là !
Vraiment, cher Victor, très cher Victor, vous a-t-on compris pour que les hommes parlent encore de vous sans oser réclamer leur dû d'Humanité aux Etats et aux Nations, jusque entre eux, simplement ?