Photo personnelle " rose d'Ispahan"
Je viens d'un pays duquel je suis un depuis toujours ;
Y coule du miel répandu sur mes cheveux jais du jour.
De l'ambre est versée avec l'huile de jasmin en pluie,
Arrosée de rose d'Ispahan pour que jamais je n'oublie.
Le matin y est une fleur que les destins célèbrent,
Et la parure de ses aurores est une sagesse solaire
Que mon émoi aime de toutes nuits dédiées d'épreuves
à ses pétales fleuris qu’Éden donne à mes fleuves.
Je viens d'un pays qui n'a que l'ineffable pour Père
Et à sa vue, je m'incline, l'esprit léger comme l'air
Quand souffle m'adore sculptée d'éternité et de murrhe.
Jasmin, rose et oranger sont de son jardin bleu azur.
Lac de Tibériade photo issue du site https://www.infochretienne.com/articles/israel-le-lac-de-tiberiade-deborde-et-inonde-le-site-archeologique-de-el-araj/
Enfant des beautés qui sont d'une même face,
Je suis l'aurore du chemin choisi pour toute grâce,
Que palmes dessinent de ses saveurs d'argan
Quand l'olive et son huile sont mes onguents.
Pierre roule ; ciel s'ouvre ; ruisseaux me soignent,
Et sources révèlent mon pays dans l'oliveraie sans fagnes
Que les jasmins adorent du levant flamboyant dans l'air,
Que Zoroastre donne de levain sage à mes pairs.
S'il n'est qu'un pays ruisselant d'or, son firmament,
Que mon rayon aime de son flamboiement,
Il est l'unique et la vérité que tous connaissent de gnose,
Car son parfum de nard est plus fort que d'Ispahan, sa rose.
Jardin des oliviers
https://www.churchofjesuschrist.org/inspiration/a-key-part-of-the-saviors-atonement-happened-here?lang=fra
Lorsque roses, muscade et myrrhe s'envolent
Du pays duquel je suis un depuis toujours, et survole,
C'est du miel versé dans mes mains que je suis l'appui,
La reconnaissance de l'offrande sublime à la vie.
dédié à mon ami Novalis,
CRC
de Jean-Christophoros de Lebenkreutz
Khrīstós/Χρῑστός”
Louis Japy "paysage du bord de Loire"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Aim%C3%A9_Japy
Ce soir, je pars faire mes premiers pas d'enfant,
sur le banc de la Loire que j'aime de sa grâce.
Ce soir, je rajeunis, car j'aime être sans âge,
moi, l'enfant chargé d'années que siècles envolent !
Ce soir, je n'ai plus d'âge ! Ai-je eu quelques années
que mes fleuves ardents, encore, me consolent ;
Blottie dans leurs belles courbes, je me souviens.
Ô ma Loire ! je suis Ligérienne, ce soir.
Te souviens-tu, canal, ami de mon fleuve,
combien mes années t'ont épousé, enlisée
dans ton sable blond que tu as glissé
à mes doigts, jouant dans tes eaux bleuies du deuil ?
Qui a vu mon "Martin-Pêcheur " * dans sa majesté
voler sous ma tonnelle, où grimpaient, sans décence,
mes rosiers, sait que j'ai déposé dans son lit
une pâquerette sur son cœur d'anniversaire.
Tu es absent ; sais-je pourquoi le Rhin te prit,
insolent de solitude, mes soirs de lune,
quand le soleil miroitait d'éclairs sur ta mousse ?
Combien de pâquerettes effeuillées sans toi ?
Je marchai, emmitouflée d'un capuchon rouge,
pour être moins gelée dans le blanc ciel d'hiver.
Elie-Anne chérissait tes flancs ronds qui, toujours,
portent ton nom, aux romans des jours oubliés.
Quand convolant sur le Loiret, près du moulin,
je vis l'onde être larmes ; je criai ton nom !
Ô ma Loire amoureuse de mes jeux, qu'encore,
Orléans s'en souvient et rit de mes années !
Diras-tu, Loire, si je t'ai manqué un jour,
quand, obligée, je te laissai à tes couchers ?
Que soleils m'attendent ! J'arrive ! Attendez-moi !
Je veux griffer tes berges de jeux innocents.
Ce soir, je ne suis pas là ! Je vogue sur l'eau
que la main de ma mère rapportait du puits rond,
comme le mirage tournant en rond toujours !
Pourquoi es-tu parti, ô mon tendre opéra ?
Je pars me promener sur le chemin de sable
menant au lavoir des jours espérés heureux.
Non ! Ne dis pas que le Rhin est plus souverain !
Nos fleuves meurent et l'Yonne fière rugit !
Te parlerai-je de l'Ain, qui nous a fait couple,
et que tu n'as pas vu dans sa gorge bruyante ?
Que les soupirs disent mon souvenir vieux d'âge,
que je meurs à mon âge, si vieille d'années !
La Voulzie n'avait pas ton joyau des dimanches,
que mon capuchon rouge meurt de t'avoir laissée !
Je me suis fanée longtemps, exsangue d'absence.
Est-ce pour cela que je suis vieille, ma Loire ?
Ne crois pas que j'ai cessé de penser à toi,
ô ma sibylline amie ! Voudras-tu, ce soir,
m'offrir ta dernière pâquerette ? Ce soir !
Je suis sans âge au bord de mon long canal bleu.
Liras-tu Novalis, couchée sur mon perron ?
M'émouvras-tu encor du rire de Cosette,
Que j'ai pris sous mon bras fort, sensible à mes nuits,
Triste de ne plus lire mon Roman élu ?
Ce soir, je suis si vieille, ma Loire ! Ma source !
Si, fidèle je te suis, c'est pour ta tonnelle
qui rêve ma poésie, que pour toi, j'écris.
Ô mon enfance ! je suis si vieille ! Ce soir !
https://mapio.net/pic/p-78271435/
Garage à bateaux à Olivet - Loiret -
* Martin-pêcheur", nom d'une maison habitée en 1964 le long du canal longeant la Loire
"Promenade du front de Loire"
photo personnelle : renoncules de mon jardin
Le jardin de mon père a un parfum de nymphéa.
Oh ! ce n'est pas une odeur de bois brûlé !
Il est l'arôme de deux palais tapissés de rosiers
Qui élève mon coeur, qui tant aime mes pas.
Le jardin de mon père enfante ses mains
Quand il observe de ses doigts l'épine
Que la ronce tracasse de blanche aubépine,
Soirs, matins, matins et clairs de lune sous le jasmin.
Le jardin de mon enfance a des envols
Qu'avec ses pétales, je marie à ses émois,
Quand de joie, il courtise l'azalée en sous-bois,
Et, d'amour, grimpe à ses branches, en cabrioles.
Il n'a, mon père, que le silence pour adorer ses fleurs
Et le regard pour élever jusqu'au firmament
Ses kyrielles de fleurs pourpres valsant dans le vent.
Il n'a, mon père, que corolles vaillantes en son cœur.
Quand de son chapeau de paille coiffant sa pensée,
Je découvre son jardin sous le dôme,
Oh ! ce n'est pas rêverie au temps lassé des arômes !
Il peint le fruit qui n'a pas assez de temps, pas assez !
Le jardin de mon père a poussé de faveurs,
Sans jamais hésiter aux venues célestes.
Oh ! ce n'est pas déloyauté à ses gestes
Tant il ouvre, au royaume des elfes, sa candeur.
Les arbrisseaux n'ont pas assez de mains à ses pétales
Pour lui dire que le ciel épouse son testament,
Quand d'écritures en rondeurs déliées pour sacrement,
Il dirige en chef d'orchestre la partition dominicale.
Le jardin de mon père est rose, pourpre, blanc,
Foisonnant de mille temps épousés,
Flamboyant de tendres fleurs mariées
Que le temps estompe de cent limbes troublants.
Oh ! ce n'est pas un jardin ! C'est un tableau !
Oh ! il n'est pas jardinier ! Il est son amant !
Oh ! ce n'est pas un paradis ! C'est un ciel blanc!
Le jardin de mon père ! Le jardin des roses et des mélilots !
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Mozart - The Piano Sonata No 16 in C major
A ma façon
Remariés, ils sont... mariés ils sont.
Que l'on ait 6 ou 66 ans, ils sont,
ils sont l'éternelle présence, ensemble,
que rien ni personne ne détruit quand je tremble
dans la mémoire de l'enfance meutrie,
dans la mémoire adulte si vive,
l'éternelle présence, ensemble.
Ensemble.
Ne plus mourir de l'éternelle absence,
après l'éternelle présence,
ne plus courir après le temps,
ne plus penser l'après de ses parents,
qui s'est fait encre de l'éternel amour.
Ensemble, eux et moi pour cet amour.
Eux et moi ensemble.
Ensemble.
Rayer tout l'après et l'immonde,
tirer un trait sur le futur-passé qui fut leur monde,
et voir le baiser de l'absence
comme une éternelle présence
que l'enfance adulte a tant manqué.
Manqué et pleuré.
Blessé (e) mortellement mais du temps ivre !
à ne pas savoir comment vivre,
à ne pas savoir être la cassure du nom,
sans nom ni prénom,
mais la vie ancrée au coeur
de l'invisible présence en une fleur.
Ne plus mourir de l'éternelle absence,
ne plus courir après le temps défunt et sa sentence,
après l'éternelle absence
dans leur éternelle présence
qui s'est fait encre de l'éternel amour.
Ô éternelle présence, éternel amour.
BL 1957- 1964
Photos personnelles non libres de droit
Un enfant rit,
c’est bonheur un enfant qui rit.
Le temps se fige d’émotions,
jouant sa partition,
car un rire d’enfant pianote,
c’est une suite de notes.
Papa plonge dans l’eau,
l’enfant sautille avec l’oiseau,
imitant le beau saut
qui fait flic et flac, flic et flac,
car l’eau aime chanter dans les roseaux,
sous le soleil, la pluie aussi. Flic, flac!
Un enfant sourit à la vie,
car papa aime son petit,
son tout petit à lui,
se mirant en son regard qui luit,
brillant de lumière, son éclat.
Il dit : c’est mon papa.
Papa clapote,
l’enfant aussi clapote,
faisant des vagues
quand soleil brûle les algues,
sur l’eau devenue de l’or
quand soleil brille fort.
Un papa et son enfant,
c’est de la lumière au levant,
lors des couchants rougeoyants,
lors des fêtes rêvant
le triomphant rêve lumineux
que l’enfant aime heureux.
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