Béatrice Lukomski-Joly


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Les œuvres ensemencées

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Mille fois par jour, je scrute ma destinée,

regardant, sans complaisance, sa profondeur,

chevauchant le fondement du mal et du bien,

qui ont tissé, cousu, leur vêtement chaque heure.

 

J’avance féconde vers le Kamaloka,

prendre ce qu’il reste à élever, à laver,

dévêtir les impuretés de mon essence

qui ont enterré le souffle en sa charité.

 

Trente fois, je regarde la même action,

faisant le tour de ses enjambées avec joie,

fertile d’un cœur pénitent dans son dessein,

et par le Verbe, me verse en acte de foi.

 

Chaque jour, soirs éternels et tendres matins,

je me promène dans les coudés de ma vie,

observant ses principes et leur dur écho,

quelqu’en furent leur cheminement et leurs blâmes.

 

J'anime tant de deuils que d'impairs, il y eut,

incarnant les perles merveilleuses naissantes,

balayant devant mon Seuil meurtri, les erreurs

que le petit ego a reconnu blessantes.

 

Lorsque rayonne l’éclat sur l’Amour qui fut,

consacrant, d’harmonie, les prières clamées,

et aux œuvres ensemencées du don aux autres,

je fredonne les psaumes du livre très saint.

 

Quand les vrais remords embellissent leur futur,

ils sont tels des roses écloses au jardin

que le purgatoire adore d’enfantement

pour s’être dévisagés avant de mourir.

 

Quand la joie est du monde par mes soins créés,

je vais parmi mille lumières, éclairée,

je continue d’aller chaque heure et en soirée,

en ma mémoire, scruter le fruit de la vie.

 

Chaque jour, soirs infinis et tendres matins,

je me promène dans les tableaux de la vie,

faisant, ravie, mon examen de conscience,

quelqu’en furent leurs méandres et leurs leçons.

 

Dante et Virgile, sur le rivage du Purgatoire, voient venir la barque des âmes que conduit un ange

de https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_de_Curzon

Inspir Expir

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Le vent se lève, tout expire, le temps s'endort.
La pluie parle aux myosotis et à leurs cœurs or
De ce toucher velours aux pétales fatigués,
Que leurs limbes raniment de clartés prodiguées.

Je vais d'un pas lent le long de la rivière,
Le regard toujours vif caressant la lumière, 
Aimant le lait des rivages que l'eau épouse,
Toujours contemplant les nuages qui la jalousent.

Toujours prête à marcher là ou nul ne va,
Le bâton de bois taillé par l'aurore qui va,
Je sais des jours que nul n'épouse au loin
Sous le soleil où je sens le parfum du benjoin.

Tout soupire, l'été et les oiseaux en apnée
Que le temps prend sous son aile d'air instantané,
Que la beauté des soupirs regarde d'horizons
Quand le sein des joies, que voit la raison, est foison.

Les jours déclinent sous le soleil et son empire
Après tant de jours comblés par ses inspirs 
Qu'encore je vais le baiser long à ses rayons
Sans que ne terrasse sa volonté, ma volonté à Lyon.

Fut-il si loin, presqu'endormi le beau fils veillé,
Pour tout jamais parti que le soleil l'a éveillé,
Loin des blancs manteaux tombés de la falaise
Qui point ne l'a voulu dans sa crête faite de dièses.

Si loin des rêves, loin des visages et des rires,
J'ai marché à ses cotés sans rien lui dire,
Marchant d'un pas triste sur la rive des souvenirs
Que la mémoire accomplit des jours à venir.

Je vais d'une mémoire emplie des faits de nature
Quand avec le temps, elle accomplit, mature,
La sculpture des chênes que les glands ont semés,
Là, si loin ! que l'inspir endort d'expir réanimé.

Ah ! inspire !
Respire !
En haut comme en bas, aspire !
Volonté calme aspire l'expir.

Toujours prête à me lever, même sous la bise,
Pour le Zéphyr qui me tient de pelisse promise,
Je vais à l'ombre des riens pour être une lueur 
Que le temps donne aux marches sans terreur.

 

Paru dans "poèmes solaires, poèmes lunaires" AUX EDITIONS DU BORD DU LOT

Dédié à Raphaël Joly

tableau : peinture des écoles Waldorf

 

 

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