Béatrice Lukomski-Joly


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Inspir Expir

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Le vent se lève, tout expire, le temps s'endort.
La pluie parle aux myosotis et à leurs cœurs or
De ce toucher velours aux pétales fatigués,
Que leurs limbes raniment de clartés prodiguées.

Je vais d'un pas lent le long de la rivière,
Le regard toujours vif caressant la lumière, 
Aimant le lait des rivages que l'eau épouse,
Toujours contemplant les nuages qui la jalousent.

Toujours prête à marcher là ou nul ne va,
Le bâton de bois taillé par l'aurore qui va,
Je sais des jours que nul n'épouse au loin
Sous le soleil où je sens le parfum du benjoin.

Tout soupire, l'été et les oiseaux en apnée
Que le temps prend sous son aile d'air instantané,
Que la beauté des soupirs regarde d'horizons
Quand le sein des joies, que voit la raison, est foison.

Les jours déclinent sous le soleil et son empire
Après tant de jours comblés par ses inspirs 
Qu'encore je vais le baiser long à ses rayons
Sans que ne terrasse sa volonté, ma volonté à Lyon.

Fut-il si loin, presqu'endormi le beau fils veillé,
Pour tout jamais parti que le soleil l'a éveillé,
Loin des blancs manteaux tombés de la falaise
Qui point ne l'a voulu dans sa crête faite de dièses.

Si loin des rêves, loin des visages et des rires,
J'ai marché à ses cotés sans rien lui dire,
Marchant d'un pas triste sur la rive des souvenirs
Que la mémoire accomplit des jours à venir.

Je vais d'une mémoire emplie des faits de nature
Quand avec le temps, elle accomplit, mature,
La sculpture des chênes que les glands ont semés,
Là, si loin ! que l'inspir endort d'expir réanimé.

Ah ! inspire !
Respire !
En haut comme en bas, aspire !
Volonté calme aspire l'expir.

Toujours prête à me lever, même sous la bise,
Pour le Zéphyr qui me tient de pelisse promise,
Je vais à l'ombre des riens pour être une lueur 
Que le temps donne aux marches sans terreur.

 

Paru dans "poèmes solaires, poèmes lunaires" AUX EDITIONS DU BORD DU LOT

Dédié à Raphaël Joly

tableau : peinture des écoles Waldorf

 

 

Ariel à Gaspard

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Oeuvre d'Arild Rosenkrantz

 

ARIEL

La robe blanche ceinturée de roses et la chevelure couronnée de lierre.

Il se tient à la droite de Zoroastre.

 

Te souviens-tu des renouées

qu'à tes questions j'ai murmuré de sincérité ?

Et des roses nées de la terre enceinte de l'Âme du Monde,

qu'en la ceinture de nos robes nouées,

j'ai dessiné de sa mémoire à en ceindre l'onde ?

 

En nos souvenirs sans pareil, si souvent en sommeil,

qui parfois ne savent plus rien d'hier, et pourtant veillent,

je ne vois ni pleurs ni rires ; à sa treille, seul un vase vermeil,

dans lequel j'ai ramassé, humble, tes rayons de soleil.

 

La fin de l'hiver venu comme tout à chacun d'écueil,

tu t'es allongé au tournant des cercueils.

Sur le flanc de sienne et d'or de la terre en éveil,

je me suis incliné devant la céleste sagesse et sa treille.

 

Je l'ai vu vêtu de soleil, sans brûlure, chargé de blessures.

Vu portant le rosier que les épines endurent.

Elle aussi, cernée d’ombres pour l'élan de l'unir.

Je les vis, Hiérarchies, aimer nos avenirs.

 

J'ai alors percé l'azur de ton regard implorant,

relu les pétales ruisselants en la chair du sel célébrant,

qui parfois en moi ne savaient plus si du baptême à la Cène,

tu serais de tes émotions méritant ces pétales de Reine.

 

Liberté est l'Esprit, la nature jaillissante d'un mouvement.

Gaspard habillé d’une ample ceinture de soie et de vent

parlait à Zoroastre dans le désert. Nous marchions

avec l'étoile, offrant les printemps en ses rayons.

 

Un enfant advient, vêtu de son autel de nature.

Au pied de sa Croix vivra du monde sa progéniture ;

S'agenouillera au pied de l'autel d'émoi d'ombre, l'arc levé ;

Vivra et croîtra des ailes blanches aux orages achevés.

 

La femme enfantant de douleurs ne pourra plus souffrir

dès lors que son Graal enfantera la gnose arguant les soupirs.

L'enfant naissant de la lumière nouvelle dans le cantique,

plus jamais ne dira du monde antique ses reliques.

 

Alors, tu verras contre son Soi, les ondes d'ardeur,

de tous les sentiments dans l'air froid se vouloir chaleur.

Rien ne sera plus douleur entre les heures des valeurs

qui se tissent sur un fil que le soleil offre de ferveur.

 

L'ère du temps redonnera son empire en nature

Et, Dieu regardera les espoirs sans rature,

De tant d'amour palpable au reflet épousant son trésor,

nous souffrant aux astres que l'air écrit en lettres d'or.

 

Que la lumière terrasse le mal si le veulent tes fissures.

Être l’inspiration du cygne pansant ses blessures.

Rien ne doit être sans partage ni sans héritage.

Des ombres menaçantes, voir le terrible chantage.

 

La plume sur le cœur s'émerveillera au tournant des âges.

La rose est un doux élixir reçu de l’Ermitage,

dans le pas gelé du passé en son sol crevassé.

Je t'ai vu courbé, ramassant chaque parcelle du sacré.

 

Ramassant l'oiseau, aguerri sans jamais l'être tout à fait,

rien ne sera conquis de certitudes tant qu’œuvre le méfait.

Tu verras les anges recevoir les corps à l'heure du sacrifice.

Ils murmureront les inspirs et les expirs au vivant calice.

 

Aux plis des soieries, la chaleur t'entoura t-elle que, plié,

de mes bras puissants sans ombrage, tu seras aussi livré.

Tout ici se souvient.Tout du souvenir vit la mémoire agissante

et est du nombre et de la lettre une chaleur puissante.

 

Si ce n’est qu'un instant, soumis à la terreur

que nous charrions de limons dans l'incompris labeur,

que ton corps chaque jour foulé au vase vermeil,

serti de pierres aux couleurs d'émeraude t'éveille.

 

Les enfants se lèveront, cherchant de l'utérus maternel

l’incroyable création dans le flux de vie qui appelle.

Et du vide, ils empliront le néant d’amour enlaçant les fées.

Ils lèveront les bras heureux de les voir ainsi s'élancer.

 

À voir les rosiers lourds des fleurs des supplices,

Tu verras qu'elles ont tant de roses que du calice,

tu te relèveras pour la partager.Tu sauras que tu es.

Tu vivras le saint vase de chair et de sang aimés.

 

C'est ainsi que naîtra le printemps à la fin de l'hiver

endimanchant de fleurs et de chants la terre

au jour des renaissances qui enfin seront évidence.

La Pâques à d'autres offerte sous les offenses.

 

Béatrice Lukomski

 

 

C'est jour de fête. Equinoxe de printemps.

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Illustrations Waldorf

 

C’est jour de fête.

Printemps est venu,

De sa joie fleurit l’espoir.

C’est jour de fête.

 

Dansent les Gnomes,

les Ondines, les Sylphes

quand Dame Lune annonce

la grandeur du nouveau jour.

 

C’est jour de fête

et petit peuple de la terre,

que l’on dit petit,

mais si grand, célèbre.

Célèbre quoi ? dit l’homme,

l’ ignorant au sein

de la vie qui est cœur,

cœur de joie ce jour.

 

Semons des graines ! Disent-ils.

Que vive la noce de l’esprit

en ce frémissement clair

que la pureté de l’hiver a offert !

 

 

Prenons nos pipeaux

et chargeons nous de nos harpes,

c’est jour de fête

sous la terre et dans l’aether.

 

Travaillons ! Fleurs nous attendent !

Couronnons de perles nos bonnets,

nos ailes et nos vagues,

que la chaleur de l’été espère.

 

C’est la fête sous la terre.

C’est la valse belle,

bruissante et glorieuse,

annonçant la fête de l’été.

 

 

Tout expire lentement

lorsque la sève nous surprend,

la créant don au Grand Esprit

nous adorant, tout d’Amour tissé.

 

"Eidôlon des fleurs" de  Seb McKinnon

https://www.inprnt.com/gallery/sebmckinnon/

C'est la signification donnée par Platon qui me sied le mieux 

https://vep.lerobert.com/Pages_HTML/EIDOLON.HTM

Témoin

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Je ne reconnais personne comme témoin de ma vie car je suis seule à la vivre et l'avoir vécu. Il en est ainsi de chacun. L'invisible ne se témoigne pas, il est. 

La vie a en conséquence fait naître et périr des amitiés et des relations par nécessité.

A quoi reconnaît-on la nécessité ? En l'action que l'autre a premièrement porté pour écrire la fin.

BL

A genoux

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

L’étincelle consumée du destin dit son adieu,

Absorbée du corps dans l’élévation de l’être,

Et sans un mot, affirme son au-revoir à ma lettre,

Que j’ai écrit sur les ailes d’anges venus du milieu.

 

Là, où est l’entre-deux monde aidant au seuil,

J’ai posé la flamme de la destinée d’une vie,

Invitant en le cœur de Michaël le sceau écrit

Que nul ne peut ôter, parce qu’il est sans deuil.

 

J’ai porté sa croix au faîte de la lumière,

Pour dans l’élixir amer de sa peur, la retenir,

Remettant son cœur éthérique à l’avenir,

Afin que rien ne brûle son Graal en ma prière.

 

À genoux dans l’âme qui ne se voit pas de jour,

J’ai écrit encore sa destinée et mon amour,

Afin que rien ne s’atténue dans l’ombre autour

En ce vendredi de ténèbres remis au secours.

 

Dans son lit blanc, attend l’ange et moi,

Pour l’ultime aide tenant la main moite aimée,

Si loin, si âgée, si riche de clarté donnée,

Et dans l’attente de la mort, abdique sans moi.

 

"Ave Maria dit de Caccini" deVladimir Fiodorovitch Vavilov

Владимир Фёдорович Вавилов

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Vavilov

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