Béatrice Lukomski-Joly


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COMME FEUILLE EN AUTOMNE

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

FEMME DE REMBRANDT

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_tableaux_de_Rembrandt

 

Elle tremblait comme feuille fragile en automne,

Là, immobile, le mouvement triste et saccadé,

Ramassant du temps ce qu'il reste d'heures à créer,

L'air contrit, larmes figées, le regard triste dans le sien.

 

Elle ne disait plus un seul mot, la bouche éteinte.

Elle ne lui disait plus rien, plus rien de leurs émois.

Lui, n'avait plus rien à dire ayant tout dit, d'elle,

Tout dit des mouvements sans vie que la vie prend.

 

Elle était assise dans sa chaise de rotin au salon

Que rotin craquait à chacune de ses crispations ;

Elle passait du fauteuil au grand lit, du lit au fauteuil,

N'osant plus le regarder, n'espérant plus rire, ni sourire.

 

Elle lui avait demandé d'être son bras, ses jambes,

Avait abandonné sa promenade contre la montre,

Le visage figé, les doigts épris de sa douleur vive

Qu'il attrapait comme on peut à l'automne venant.

 

La vie était tissée de petits riens, de lourds chagrins

Qu'il ne montrait pas. Pas ! qu'il pleurait silencieux

Tout le jour, toute la nuit, surtout la nuit. Oui, la nuit.

Il veillait. Il la veillait, tellement amoureux d'elle.

 

Quand l'automne lent n'en finissait pas de rougir,

Quand l'hiver refusait de venir vraiment, elle tremblait,

Comme feuille veut rester accrochée à sa branche,

Comme branche reste accrochée à son bel arbre.

 

Il lui apportait des fleurs tous les jours, des roses,

Parfois des lys, d'autre fois des pensées colorées

Qu'elle fleurissait de beaux mouvements éteints,

Qu'il adorait de ses sourires encore émerveillés.

 

Elle ne lui disait plus rien, elle ne parlait plus.

Il lui lisait les poètes, le cœur cadencé par le rêve,

Le souvenir riche des amours abrités en plein été

Qu'ils avaient oubliés, qu'ils avaient rangés loin.

 

Lui, il veillait son amour, riant des fadaises,

Lui racontant les merveilles des palais fleuris

Qu'en sa mémoire à elle, il savait bleues fleurs.

Lui offrit-il un myosotis qu'il ravala une larme.

 

Elle était belle comme l'est une fleur d'amour,

Malgré les cheveux rares, malgré la lèvre pâle.

Lui, tremblait pour elle, d'un autre tremblement

Que feuille sur leur arbre à tous deux vacillait.

 

Personne ne voyait le début de l'hiver traverser

De petits pas en crampes douloureuses leur salon.

Il ramassait le verre qu'une tornade avait balayé.

Il essuyait encore parfois une larme qui coulait

Quand conscience de vie s'allume soudainement

Quand mémoire fléchit dans le geste qui ne peut plus.

 

Le cœur somnolent, elle ne se souvenait que de peu,

Et lui offrant ses bras pour la porter, lui son bras,

Lui ses pas, il avait souvent l'envie de dire sa détresse

Tout en se plaisant à lui offrir les fleurs qu'elle aime.

 

Et dans cet immense amour, dans l'immense désarroi,

Il regardait le monde et ses gens et leurs petitesses

Comme autant de ronces les griffant d'inutile.

À sa rose des matins lumineux, il dit le doux baiser.

 

Elle tremblait comme feuille vers l'hiver sur son arbre.

Personne ne savait. Une roue dehors semblait dentée

Grinçait sur le carrelage. Lui, il a peur, peur, peur,

Ne sachant plus, parfois, si l'amour est plus fort que vie.

 

Il la porte dans ses bras, maintenant ne le pouvant plus,

Et dehors dans le jardin, près du grand arbre vert

Qui dans le jardin admire les belles pierres posées,

Il rêve encore de l'épouser dans sa belle robe blanche.

 

Le verre vide

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Un après-midi, sans que je ne m’y attende, vint un homme, mort depuis plusieurs années. Il ne vit pas que j’étais là, l’observant, car il ne m'avait pas aimé de son vivant. Un autre vint au-devant de lui. C’était un de ses fils demeuré sur terre. Celui décédé parlait à son fils et le fils n’entendait pas sa parole. Il savait juste qu’il était en face de son père. Faisait-il la sieste, le fils, pour qu'il apparut dans son sommeil à son père ? Assurément. C'est ainsi que je les vis.

Le père tendit un verre à son fils sur lequel était gravé la pyramide du Louvre. Le verre était vide et le père souhaitait que son fils le lui remplisse, non pas d’un breuvage mais d’un sentiment qui lui aurait dit qu’il pensait à lui et qui le savait vivant dans la mort. Mais le fils ne sut pas remplir le verre. Le verre resta vide. Les deux ignoraient que je les regardais car je les regardais en esprit, de ce monde que l’on dit ne pas exister et qui pourtant est bien réel. C’était si triste à voir.

Le père partit triste, emportant avec lui le verre vide que le fils n’avait pas compris qu’il lui fallait le remplir d’une eau vive. Ainsi découvrit-il, le père, d'en-haut, la valeur de son fils ne pouvant établir aucun lien avec lui.

Ainsi pleurent les défunts essayant d'établir un lien d 'amour sans y parvenir. C'est alourdir leur Kamaloka d'une force épuisante. 

Cela se passa dans la maison dans laquelle les deux avaient vécu et dont j'étais l'invitée.

Je relatai cette vue de l'Esprit et demandais à la maîtresse de maison la raison possible de la gravure sur le verre que je ne comprenais pas et qui était la seule énigme de ce que j'avais vu. La femme répondit : " Comment, vous ne le savez pas ! Ne vous l'ai-je pas dit ? Le fils travaille dans ce bâtiment."

Voir de tels évènements est d’une grande tristesse.

BL

 

La ride du temps

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

J’ai vu quelqu’un de triste

alors je suis entrée sans frapper ;

sa douleur m’était insupportable,

je suis entrée en son âme.

 

A cause des yeux tristes sous son front,

j’ai pleuré de tristesse

prenant la tristesse en mon âme

tant son âme pleurait.

 

Y a-t-il plus vaste entrée qu’un regard

quand les iris à peine brillent,

car trop de douleurs rencontrées,

car le monde n’est pas à sa hauteur.

 

J’ai vu la beauté derrière le voile,

il faut l’affirmer, l’éclat de l’infini,

la splendeur dans l’harmonie

et triste était le tourment que nul ne voit.

 

Je suis entrée dans la pupille,

iris fleuri, solitaire et orpheline,

car des roses par sept croisées,

j’ai vu l’âme que nul ne voit.

 

La douleur du monde dans le regard,

et la peine de l’impuissance,

m’ont dit la patience de la lueur

présente dans la peine lumineuse.

 

J’ai vu dans le poète l’avenir du Seuil,

et dans l’écriture la grâce de l’espoir,

l’immensité de la vie et du destin,

sans rien dire car je suis entrée.

 

Je suis entrée par deux grandes arcades

gravées dans la ride du temps,

et j’ai vu la profondeur des larmes

qui n’ont pas été versées, devenu océan.

 

J’ai vu quelqu’un de triste

alors je suis entrée sans frapper ;

sa douleur m’était insupportable,

aussi, je suis entrée en son âme.

 

Quand sa lumière éclairait sa tristesse,

c’est la peine qui témoignait de son Amour,

et j’ai vu l’Amour en l’âme solaire

parce qu’Il est Dieu, parce qu’Il est sien.

 

Je suis entrée en son âme, forte de cette clarté,

brillant sur les Sceaux de son front

qui ne peut être écrite que par la peine

vécue en soi pour le monde.

 

Alors, cette beauté infinie en ses étoiles

m’a montré l’année trente-trois

de l’an Un vécu et partagé

quand près du Mont tout a commencé.

 

Et, dans la Gloire du Berger qui conduit,

venu à nous pour témoigner,

jamais la douleur d’un Dieu n’a pu s’effacer

que regards ayant vu, aussi témoignent.

 

 

Toutes photos du site 

https://pixabay.com/fr/photos/cygne-oiseau-lac-leau-%C3%A9l%C3%A9gant-4170400/

Si mal à l'âme

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau d'Arild Rosenkrantz

J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez, de voir ce que devient notre humanité, de voir ce que fait notre France, d'autres pays, ce que font un grand nombre de nations. J'ai si mal à l'âme si vous saviez ! Tant d'âmes vides, avides de biens matériels, avides d'être soi sans plus voir l'autre, et avides  du vide, tous milieux concernés, nos politiques, nos cités, nos villes, notre monde, tant de gens qui ne savent pas ce qu'ils sont, ce qu'ils font.

Tant d'âmes aiment faire le mal, aimant simplement le mal, jouissant de leurs actes pervers, de la plus petite parole à l'infime action du mal, de la plus grande guerroyant en la laideur immonde. Oui, j'ai si mal à l'âme.

J'ai mal à l'âme, si mal, si vous saviez ! mais vous ne pouvez pas ressentir ce que je vis intérieurement de cette immense douleur. J'ai si mal à l'âme pour tous les hommes avilis, déshonorés, assassinés, bafoués, maltraités et si mal à l'âme pour toutes ces âmes perverties agissant contre l'humanité qui, en moi, est féconde dans la conscience de son chemin sans que pour autant  ma douleur ne s'atténue, et au contraire grandit.

Mon âme pleure sans cesse.

Mais vous ne pouvez pas vivre mon vécu pour le comprendre.

Le vivez-vous ?

Les poètes Virgile et Dante montrant la Voie, la vie, la résurrection et la Lumière du monde.

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