Béatrice Lukomski-Joly


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Lilie, Amaury et Jean.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Une belle histoire.

N’en doutez pas !

Toutes illustrations du site : https://lexica.art/?q=fireflies

 

Trois amis se promenaient.

Leurs prénoms étaient Lilie, Amaury et Jean.

Lilie invita Jean à aller chez un de ses amis, Amaury, vivant à Paimpont à proximité de la forêt de Brocéliande. C’est lors de ce court séjour que Jean vécut une rencontre merveilleuse, une rencontre spirituelle, de celles auxquelles on ne s’attend pas, de celles qui sont des cadeaux de la vie, de la Nature, de celles encore qui réconfortent l’âme lors de lourdes peines. Les chagrins, Jean les empilait comme un mille-feuilles, image qu’il donnait à son karma et aussi de ses sacrifices volontaires. Las, si las parfois.

Lilie, aussi.

D'un mille-feuille pensé, Jean allait rencontrer mille feuilles, mais pas de ces mille-feuilles auxquels il avait pensés ! soit la pâtisserie qui lui servait d’image pour dire ses maux. Il utilisait quelquefois le mot de gratte-ciel qui lui semblait plus juste pour dire : « Ça suffit ! Je n’en peux plus. Vous me surestimez…! Tant de douleurs ! »

C’est ainsi que, de temps à autre, d’une pensée, la nature veut nous surprendre et en cela Jean l’apprit grâce à Brocéliande : Brocéliande, cette femme-forêt que l’on dit féerique qui nous appelle, nous emprisonne ou nous libère, nous invite et nous garde, nous aime ou ne nous aime pas, nous offre des présents ou nous fait des croche-pieds. Il le vécut. C’était bien réel. Les légendes de Brocéliande n’étaient donc pas des légendes. Jean allait le vivre de façon incroyable.

C’était par une nuit froide de la fin de l’automne en 2005, une nuit pleine, que la nature se montra au regard de Jean. Tous les trois ne voyaient pas même la lune qui n’en était qu’à un timide quartier. Ils étaient partis lors de l’après-midi pour une belle promenade en cette forêt, laquelle promenade s’éternisa des heures. Amaury connaissait Brocéliande comme s’il en était un hôte permanent doué de complicités. Il en connaissait chaque chemin au point qu’il pouvait choisir lequel prendre sans jamais se tromper, même dans la nuit noire. Lilie savait qu'elle pouvait faire confiance à Amaury ; elle l’avait affirmé à Jean ; Jean avait donc confiance ; il ne doutait pas de la parole de sa belle Lilie. Jean se laissa donc guider, sans crainte.

Lorsqu’ils entrèrent dans la forêt, une branche de houx tomba aux pieds de Jean. Interloqué, il demanda à Amaury d’où elle avait pu venir, car il n’y avait pas de houx à l’entour. Il avait beau observer ; rien ! Pas de houx ! Pas même un oiseau ou un animal qui aurait pu la laisser chuter de son bec ou de sa bouche ! Puis, la branche était conséquente, d’environ vingt centimètres, chargée de belles boules rouges et de feuilles vertes, brillantes et dentelées.

Amaury sourit et dit :

« Merlin vous souhaite la bienvenue. Brocéliande fait toujours des cadeaux à ceux qu’elle trouve dignes, seulement aux âmes qu’elle trouve dignes. Vous êtes donc les bienvenus ici, il ne vous arrivera aucun mal. D’ailleurs, je n’en doutais pas. »

Lilie et Jean n’en avaient pas non plus douté. Que peut une forêt cependant ? Lilie avait bien raconté à Jean avant de partir qui était Brocéliande. Jean en avait été émerveillé. Il avait toujours eu confiance en la parole de Lilie, cette jeune femme si jeune qui avait, une nuit de l’enfance, rencontré une fée dans son sommeil. Jean l’avait réveillée au petit matin sans savoir que Lilie parlait avec une fée. Lilie en avait beaucoup voulu à Jean, chagriné, consterné par la colère de l’enfant, qu’il n’avait alors rien pu faire ni dire pour la réconforter ; le charme de la visite avait été rompu dans cette rencontre de nuit, à l’aube dans l’Aube, couchée sur le sol, face à une cheminée crépitante.

Pourquoi ne pas être les bienvenus ! Cela amusa Jean d’une innocence enfantine sans qu’il ne dise mot. Allons pour Merlin !

Peu de temps après, un rouge-gorge vola au-dessus d’eux, claironnant un solo de sa belle voix limpide. Lilie, Amaury et Jean étaient toujours à l’orée de la forêt. Brocéliande avait regardé, comme à son accoutumée, la venue de ces deux étrangers accompagnés par cet Amaury qu’elle connaissait bien.

« Oh ! Un rouge-gorge ! » dis-Jean.

Amaury répondit avec peu de paroles :

« Brocéliande confirme… Vous êtes chez vous. Le rouge-gorge, c'est Merlin ! »

Allons pour le chez nous et pour Merlin transformé en rouge-gorge ! pensa Jean, toujours amusé et attendri ; Jean ne croyait pas qu'un homme puisse renaître en animal. Un homme en un autre homme, oui, mais pas en oiseau. Tout au plus en était-il un symbole. Après tout, n’avait-il pas besoin de réconfort ? N'avait-il pas besoin d’amour malgré celui de Lilie qui voulait lui offrir un onguent délicat pour son âme meurtrie et la sienne ? Cela lui convenait. Jean ne se posa pas de questions. Etait-ce bien ? La jolie Lilie n’était en rien étonnée.

La Nature, Jean l’adorait depuis toujours ; aussi, était-il bien chez lui. Il n’y avait pas de doute. Il parlait peu, laissant Amaury et Lilie partager ensemble le plus souvent. Il les suivait, simplement. Il avait besoin de silence intérieur. Son âme était pleine de larmes. Il était semblable à la fontaine de Barenton à l’intérieur de lui qui bullait peu, sans promesse, et avec un chagrin éternisé dans le temps dont elle avait refusé de dire la durée malgré un chapelet blanc jeté en ses entrailles pour la questionner.

Combien de temps encore ? Combien de temps faudra-t-il encore souffrir avant de connaître un peu de paix ?

La nuit était tombée. Ils n’avaient pas vu les heures passer. Brocéliande les avait gardés en son sein. Cela était vérifié. Brocéliande décidait pour chacun. Exit la liberté vraie ! La Nature est maîtresse de tout et de chacun. N’en doutez pas. Arrivés vers seize heures trente environ, ils la quittèrent à minuit ! Rien que ça ! Tant d’heures à marcher sans que le temps n’ait semblé aussi long ! Un peu plus de sept heures à cheminer. Il y eut bien un moment où Jean demanda à Amaury s'il fallait s’inquiéter de sillonner les chemins de la forêt dans la nuit noire. Il le rassura, percevant son inquiétude :

« La forêt est mon amie. J’en connais chaque branche. Allons ! »

Lilie était toujours confiante, sans inquiétude, marchant à côté d’Amaury qui était sur sa gauche sur le chemin dans la nuit sombre. Jean fut apaisé et continua à marcher derrière Lilie et derrière Amaury, scrutant le ciel noir pour tenter d’y voir une lueur qui guiderait ses pas dans la nuit noire, car noire, elle l’était. Ébène ! Toutes les teintes de vert, de l’émeraude à l’amande, du col-vert à la fougère et de la teinte de l’absinthe au vert de Peter Pan qu’adorait Lilie, avaient disparues sous la lune intimidée. Si sombre que Jean ignorait où il posait les pieds. Il savait seulement qu’il les suivait et qu’il marchait sur le chemin, confiant. Il n’avait encore jamais marché la nuit dans une forêt et qui plus est, par une nuit aussi sombre sans être ténébreuse. Simplement colorée de nuit. La tristesse revint. Il repensa, silencieux, à son mille-feuilles.

De mille-feuilles, Jean vit alors toutes les feuilles mortes tombées des arbres au sol devenir lumière. Il écarquilla les yeux, se demandant s'il ne rêvait pas, mais non ! Toutes les feuilles sur la terre, devant lui s’éclairèrent au fur et à mesure de ses pas, éclairant son chemin, l’accompagnant. Il s’arrêta pour regarder, tellement stupéfait. Etait-ce possible ? Tant de lumière ! Tant de lumière que le chemin n’était plus sombre, mais s’était transformé en une allée faites d’étincelles commençant à surgir des feuilles. Il voyait l’éther des feuilles ; il voyait leur corps éthérique l’éclairer et sortir d’elles pour monter dans l’air. Cela, il l’avait appris dans les Mystères de la Nature.

Il avait conscience de ce qu’il voyait de leur nature vraie, de ce qu’il voyait de Nature. Son âme s’allégea à un point tel que la joie l’habita. Le spleen le quitta. Son regard était celui d’un enfant émerveillé. Il rebroussa chemin, à peine de quelques pas pour suivre la lumière.

Alors qu’il se laissa vivre dans cette vision si majestueuse des feuilles qui disent adieu, ou à Dieu, à la Terre, il n’était pas encore parvenu au Zénith de cette apparition.

Dans cette apparition, il prit conscience que les feuilles aussi mourraient, qu’elles connaissaient également la mort, laissant leur corps physique de feuilles à Déméter qui les rappelait.

Il vit alors naître de chaque feuille posée au sol leur forme spirituelle montant au ciel, rejoignant leur Éther. Leurs formes avaient l’allure de fées, toute de lumière habillées, ailées. Il était certain qu’il n’avait pas à faire avec des lucioles. Il les nomma « fées » car il ’ignorait quel nom donner à ces silhouettes. Elles grandissaient devant lui tout en s’éloignant vers les hauteurs qui les appelaient. C’était beau, si beau et époustouflant à voir. L’une d’elles s’arrêta devant lui avant de reprendre son ascension. Il la nomma Pénélope, car il avait envie de la nommer sans savoir si c’était son nom. Jean réalisa simultanément que tout dans la nature et la Vie était ascension. Que tout montait vers l'azur éclatant sans ombre ni ténèbres. Que seule la Terre revêtait la nuit. 

Jean appela Lilie et Amaury pour qu’ils voient. Amaury vit ce qui était pour lui derrière lui, et pour Jean devant lui et tout autour. Lilie ne les vit pas. Elle fut déçue, même triste. Jean aurait tant aimé que Lilie voie. Elle aussi. Elle cria : " Je ne vois rien ! je ne vois rien ! " Mais n’avait-il pas, Jean,  quelques décennies de plus qu’elle et que l’âge donnait les apparitions de jour qui nous attendent ? Amaury ne fut pas plus stupéfait que cela, ce qui étonna Jean. Etait-il habitué à voir ce que Jean voyait ? Nul ne le saura. Tous l’ignorent. Amaury dit simplement : « C’est Brocéliande. C’est toi.»

La vision cessa sur le chemin alors qu’ils n’étaient pas arrivés à l’orée de la forêt. Jean regretta qu’elle ait dû s’achever. Plus rien. Il pensa à la fée de Lilie sans rien lui dire. Il ne lui dit jamais. Car il ne voulut pas lui faire de peine.

Une seule fois, sans les voir, et en plein jour, dans un espace clos abrité du vent au bord du fleuve sans nom, alors que Jean lisait un livre sur Merlin, et simultanément un Livre de Thomas Meyer à propos de Scythianos, un puisant Vortex l’enroba, soulevant branches et feuilles au point qu’il crut qu’une tempête se levait. Le Vortex cessa comme il était venu se manifester. Il n’en sut pas davantage ce jour-là.

Il repensa à la fée de Lilie et aux siennes qui l’avaient enrobé de tant de lumières que la forêt en avait été flamboyante.

Un instant de paix vaut la durée de mille souffrances.

Si, un jour, Lilie venait à lire cette histoire, qu’elle sache que sa fée ne la quitte pas, qu’elle virevolte toujours autour d’elle, la nuit, attendant qu’elle se réveille sans plus dormir le jour à l’aube, sur le sol devant un âtre crépitant. Dites-lui d’aller à Brocéliande durant une nuit habillée d'un quart de lune,  accompagnée de sa fée pour la rencontrer le jour !

 

 

Les nuits-temples

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Il est des nuits-temple si majestueuses,

que nos prunelles étreignent, heureuses,

de mille feux scintillants nous enlaçant.

Tant de lumière et d’aurores nous berçant !

 

Nos yeux, telles des perles, voient du jour l’éclat.

Tous êtres animés de vie parlent de l’Alpha.

La terre, le ciel, ciselés par l’Oméga,

disent Ses fleurs avec la Reine-Rose et l’acacia.

 

Cent chapelets de Gnomes tirent de la Terre

la transparence du soleil venu vers Déméter.

Leurs mains enlacées nimbent l’amour-chapelle

qu’aux reines des fées, ils adorent de leurs ailes.

 

 

Se joignent à eux dans cette soudaine grâce,

Korrigans, Sylphes et Ondines, sur l’Atlas,

d’harmonie svelte, de roses vêtues d’abeilles,

si parfumées de miel qu’en chante* la treille.

 

Nous voyons se lever dans la tunique de l’air

les corolles encore nues de leurs pétales

qu’au bleu firmament de leur éternité,

elles clament d’innocence et de virginité.

 

Tout esprit tremble de joie en ces nuits-temple,

en haut, en bas, de l’est à l’ouest, ensemble,

unis, tous serviteurs de l’homme, du nord au sud,

dansant l’aube que nul n’entend des multitudes.

 

 

D’un élan d’allégresse fleurie dans l’azur indigo,

proclamant le printemps au cœur du gel des ruisseaux,

ils adorent la voix des psaumes de tout temps

qui ont retenti des millénaires, durant.

 

Les voyants lanterner d’ardeur solaire,

aimer les volutes de la vie comme Il les aime,

eux à Son service, éclatants d’Évangile, de passion,

d’abondance, d’apocalypse, bruissent l’adoration.

 

Résidant en mon âme complice de leur destin,

je les aime de tant de beauté qu’ils portent mes matins,

baptisant mon front de grêle en leur souffle puissant,

de pluie, de chaleur douce, de neige, dans le vent.

 

 

Les sentez-vous silencieux en vos demeures,

qu’elles soient de pierres en vos églises d’heures ;

les voyez-vous se réjouir en ces Nuits, cette Naissance,

qui est la leur, aussi, que hères oublient de leurs sens ?

 

Voyez-vous la rosée scintiller en leur alliance,

qui, au point du jour, bénit leurs Êtres qu’elle fiance

à toutes reines nées de Dryades et de Naïades dignes,

là, si proches, nous enveloppant de leur mantille ?

 

Les croyons-nous éphémères et impuissantes,

que leurs gestes touchent nos âmes naissantes.

Quand nous les oublions, ils nous baignent de messes,

encore et encore, qu’ils manifestent de tristesse.

 

 

Ô, mille règnes oubliés au labeur assidu et fidèle,

servant le Roi des rois depuis des siècles avec zèle,

venus nous dire leur féconde présence en nos déités

parmi mille seins gorgés nous allaitant de vérités.

 

Les croyons-nous de balade solaire un seul jour d’été,

qu’en la Saint-Jean du splendide solstice des blés,

ils nous aveuglent de leurs rayons de les ignorer,

eux, eux, si fiers de travailler en Christ consacré.

 

* En chante du verbe chanter ou enchante du verbe enchanter : à vous de choisir.

Le châle bleu

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tableau  d'Odell Shepard (Henry Grinnell Thomson )

 

Le froid est venu sans prévenir,

L'air glacé dans ses mains habiles,

Prenant de son hiver nubile

L'alliance des beaux souvenirs.

 

La maison a allumé un feu

Quand l'âtre mandait sa venue ;

La flamme crépitait ténue,

Pour le lendemain victorieux.

 

Il faisait froid, si froid près de l'âtre,

Que le feu aussi grelottait ;

Foyer crépitait sous juillet

Avant que ne meurt l'été saumâtre.

 

Abritée d'un pan de châle bleu,

Qui, soyeux, aime les épaules,

Douleurs se plaignent sous le saule,

Et chaleur déserte d'un aveu.

 

Onde de juillet n'est jamais venue

Car de l'essentiel mentait,

Laissant croire à la flamme-lait

Que seul' la brise glace l'indue.

 

C'est l'hiver et son gel ! dit le froid ;

Prends ta pèlerine de chanvre

Et vas au labour glaner l'encre,

Car l'âtre ne brûle que pour soi.

 

C'est ainsi que le feu crut mourir

Au grand froid survenu l'automne ;

Et novembre nimba l'automne

D'une aura de sourire à pâlir.

 

Ô, mystère !

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C’est l’hiver, presque,

louant son mois,

fort de frimas jouant du pipeau,

et de gelées dorées,

de brouillards blancs, aussi ;

il fait froid. J’ai froid.


Enfin, pas vraiment !


Siégeant dans le ventre,

le ventre du monde,

l’hiver attend sagement

qu’automne glisse

vers sa lumière,

l’aube en hiver.


Enfin, vous le savez !


Car l’aube venant son chemin,

si vous la voyez,

c’est toujours en cette saison,

jamais dans le sein des autres,

n’appelant que son aurore

cette source comme une rose de nuit.


Enfin, si vous la voyez !


Bleutée comme une rosace,

rose comme une fleur pourpre,

parce que l’aube est bleue

quand elle vient rougeoyante,

dire sa naissance

à tous les matins du monde.


Enfin ! Si vous êtes nés !


Et le monde engendre l’aube

déjà teintée de crépuscule,

et le crépuscule dit

son adoration de la nuit qui enfante,

car la lumière habite la nuit,

transparente tel un cristal.


Enfin ! C’est ce que je vis.


Je vois et c’est beau,

la nuit est belle,

l’aurore et son éclat, aussi,

sa rose bleue, ses sept roses rouges,

pour sa rose tissée d’or.

C’est l’automne qui l’annonce.


Si ! si ! Enfin ! Voyez !


Voyez la lumière du monde,

elle, si enveloppante,

douce et maternelle,

forte et Père,

nous aimant comme Lui-même.

Ô lumière du monde !

 

Enfin là ! Enfin né !


Ô Lumière du monde,

là où s’achève la nuit

commence l’aube en nos âmes chéries,

s’achève le crépuscule sans fin,

se morcelant pour mille veillées

qui nous font Un en le "Verbe éblouissant de clarté".*


Enfin né ! Enfin recréés !

 

C’est l’hiver, presque,

louant son décembre,

fort de frimas jouant de la lyre,

et de gelées dorées,

de brouillards blancs, aussi ;

il fait chaud. J'ai chaud.

 

Ô Mystère !

 

* Paroles de Nicodème


 

C'est un petit homme haut comme trois pommes

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

C’est un petit homme,

haut comme trois pommes,

peut-être sept Reinettes,

peut-être douze Genets,

il est fils du Fils de l’homme.

 

Il est vieux depuis si longtemps,

depuis si longtemps, il aime le temps,

celui qu'il écrit à tous les temps,

celui qui l’a créé printemps,

il est si vieux le bel enfant.

 

Sa voix est douce comme un pétale,

 parfumée de santal,

psalmodiant notre récital

quand d’un souvenir oriental,

elle aime le réveil du cristal.

 

C’est un petit homme vêtu de soleil,

brillant telles trois étoiles vermeilles,

dansant sur son rêve avec l’abeille

prenant des bains de soleil

quand la groseille s’éveille.

 

Si vous l’avez vu cette petite âme,

adorant dans la nef, Notre Dame,

portant avec joie Son oriflamme,

vous avez vu du monde, la flamme,

et de la flamme, le Fils à dos d’âne.

 

C’est un enfant en ma maison,

à peine né de neufs lunaisons ;

il aime toutes les saisons

quand naissent les floraisons

et la raison de l’horizon.

 

Sept ans pour douze chansons,

aussi douces que douze pinsons

chantant au matin à la nuit de jolis sons,

et l’aube est aurore en nos maisons,

quand l’Amour dévoile sa Passion.

 

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